vendredi 30 juillet 2010

VERS LE VENEZUELA

 

bientôt à nous les îles du Vénézuéla
Après avoir attendu 8j à Margarita dans une baie qui ressemble davantage à un parking à bateaux en pleine ville, où l'eau à la couleur du canal Bruxelles-Charleroi, nous pouvons enfin quitter l'île.
Une attente longue et pénible, d'autant plus que la région n'est pas "secure" et que le moindre déplacement sur l'île doit se faire en taxi, pour des raisons sécuritaires.
1 semaine pour que les autorités effectuent le clearance (formalités administratives d'entrée dans un pays).
Nous avons également du attendre la mise à disposition de la suite des cours des enfants pour le mois d'octobre sur la plateforme internet de la Communauté française.
Ensuite, étant donné que le convertisseur électrique nous a lâché, seul et unique appareil qui permet de faire démarrer l'imprimante à bord, Luc a passé sa journée à chercher une imprimante en ville pour sortir les 2000 feuilles (ce qui représente le travail de 3 enfants pour 1mois, rien que çà), pour la modique somme de 250€. Ce sera la rentrée scolaire la plus coûteuse (achat de l'imprimante, achat du convertisseur, envoi par la poste Belgique/Martinique des premiers cours, impressions au Vénézuéla et ce n'est pas tout car jusqu'à présent, l'imprimante/scanner ne fonctionne toujours pas).

Nous partirons demain matin tôt pour les îles désertes au Nord du Vénézuéla: Blanquilla, Los Roques, Les Aves, Tortuga, ... et sans doute plus d'internet jusque fin octobre où nous remonterons à Grenade.

vendredi 16 juillet 2010

DE MARGARITA

Ici, nous sommes désormais à T.U.moins 4h30)
la liaison n'était pas très bonne car la connexion wifi à bord fluctue sans arrêt...
Donc le 14 juillet n'est bien sûr pas une fête nationale ici , si bien que la navette pour le supermarché SIGO fonctionnait comme d'habitude, mais nous n'étions que trois, une américaine avec nous.

Car ici la situation est bizarre ; nous sommes arrivés mercredi soir dernier avec nos amis de Pedro : eux ont commencé dès le lendemain matin à se préoccuper de faire leurs papiers d'entrée, mais moi j'ai préféré porter mon linge à laver et aller faire des courses avec la navette ; ce n'est que lundi que l'on a commencé à faire les papiers = nous en sommes tous au même point, même nous sommes un peu mieux qu'eux car nous avons récupéré nos passeports dûment tamponnés comme eux mais aussi notre acte de francisation, et pas eux, ce qui les préoccupe. En fait le nouveau capitaine de port a l'air d'un homme honnête et se trouve confronté avec l'état de corruption qui existait avant sa prise de fonction, en particulier avec l'agent Juan de la marina, à qui les plaisanciers avaient l'habitude de confier leurs papiers en lui disant de se débrouiller avec les formalités, moyennant une "commission" au passage, à la tête du client naturellement!

Demain matin les quatre voiliers ici présents et en attente des papiers d'entrée (=droit de naviguer dans les eaux vénézuéliennes) vont aller faire un souk d'enfer à terre (car on avait prévu de partir demain p pour la Tortuga, avant le passage d'une onde tropicale)-

sinon c'est sympa : autour de nous, comme il n'y a pas grand monde, on a vite fait connaissance en entre français, les américains avec les américains, etc., on s'échange des livres, des films sur ordinateur, des recettes (de conserves, de pain, etc.)- comme j'ai réussi à avoir la wifi gratos à bord je m'amuse bien aussi et m'occupe avec Internet-

jeudi 15 juillet 2010

ARRIVéS A MARGARITA

Au sujet de la "clearance" dont je vous parlai : nous sommes bientôt depuis une semaine à Margarita et attendons depuis trois jours que le capitaine de port veuille bien signer nos papiers d'entrée et avons l'impression que ce nouveau capitaine de port est une personne honnête qui ne supporte plus la corruption qui avait été organisée précédemment par l'agent Juan que nous chargions de faire les papiers...

Nous vous enverrons un mail pour vous indiquer s'il n'est pas préférable de ne pas passer par lui

voire de faire les papiers à Puer La Cruz,ce dont on le menace : nous sommes quatre voiliers français et demain matin ça va barder

La région semble calme et les "forfaits" que l'on raconte ici ont une ou plusieurs années...;

Seule la péninsule de Paria est à déconseiller et serait une "citadelle" de trafiquants de drogue qui défendent leur domaine et attaquent tous ceux qui passent à proximité...aussi est-il conseillé, si vous allez à Tobago, de revenir en passant par Grenade et les Testigos pour ne pas s'approcher de la péninsule de Paria

à faire suivre...

Ici dans le port de Portlamar il n'y a plus qu'une vingtaine de voiliers étrangers alors qu'il y en avait cent l'année dernière et 200 l'année avant!

CQFD

Toutefois on se sent parfaitement en sécurité si l'on prend les précautions d'usage contre les petits larcins (d'annexe, en particulier)

Dans l'attente vous lire dans la suite de votre périple nous vous souhaitons "bon vent"

et nous, nous allons nous occuper de "bêtes à cornes" à Tortuga jusqu'à la fin du mois

mardi 13 juillet 2010

L'ARC ANTILLAIS























Pour nombre de plaisanciers se baladant dans la mer des Caraïbes, le mythe des Antilles s'écroule…
Combien de fois les avons-nous entendus se lamenter d'un « c'était mieux avant ! » ?

Pourtant, de Saint Martin à Grenade puis aux îles du Venezuela, il aurait été ahurissant de voir une seule île échapper à l'envie de se développer en profitant de la manne touristique !
Depuis plusieurs années la mutation est en marche, et les navigateurs voient s'envoler leur rêve de paradis tandis que les insulaires gagnent, à juste titre, leur liberté économique.
Nous n'avons pas voulu céder au découragement ambiant et nous nous sommes réellement demandés s'il était encore possible de trouver l'Eden outre-Atlantique ?
Nous avons sillonné l'arc antillais en quête de ces lieux, où le temps, entre un matin parfait et un coucher de soleil féerique, perd toute notion économique…
Partis en quête de l'essence de nos rêves d'évasion nous nous sommes rapidement aperçus qu'il ne faut prêter qu'une oreille distraite aux grincheux.
L'arc antillais est si vaste qu'il y a de la place pour tout le monde : rêveurs et entrepreneurs. Il suffit de changer son angle de vue et de sortir des routes tracées par les guides et les sociétés de charter. 

Pour nous, le point de départ de l'arc se situe dans les îles Vierges espagnoles à Culebra et finit sa courbe au Venezuela à la Blanquilla : quel merveilleux tracé !

Regardez ce croissant de lune parfait où s'égrènent de petits bijoux scintillants…
On pourrait nommer ces endroits particuliers des « no-stress lands » !
Ces petits coins de paradis peuvent être classés en fonction de leur coefficient de quiétude.
A vrai dire, notre liste de départ comptait beaucoup plus de mouillages que ceux-là : il a fallu opérer un choix chirurgical et douloureux.
Croyez-moi : les endroits qui valent le coup aux Antilles ne manquent pas !


Pour établir ce palmarès les critères sont obligatoirement subjectifs mais très sérieux ! Ce sont des mouillages où l'on a de grandes chances de se retrouver tout seuls…
Hors saison cyclonique (du 1er août au 15 octobre surtout), l'ancrage y est de bonne tenue et généralement bien abrité. La nature y est belle et préservée, la population accueillante, les pirates exclus. La seule notion de temps acceptée est celle du pendule solaire ! Aucune pollution et aucune nuisance d'ordre sonore ou visuel n'y sont admises !
Amateurs de lagons, prenez donc connaissance de ces quelques mouillages les plus sereins de la Caraïbe !


Cocoa Point à Barbuda :

notre escale préférée, un avant-goût du paradis ...escale préférée de la fin de l'hiver et du printemps

Barbuda est le nirvana au pays des couleurs lagons! Mais... Barbuda se mérite... En approchant de Barbuda, un équipage prend conscience de l'utilité des cartes marines et du GPS. Les couleurs d'eau sont magnifiques, mirifiques, mais elles recouvrent des récifs acérés qui n'attendent qu'une belle étrave distraite pour opérer une incision chirurgicale! C'est là qu'on est bien content d'être en alu! Barbuda est timide sur l'eau, contrairement à ses voisines qui découvrent leurs rondeurs sur l'horizon. Elle est si plate qu'on ne peut la voir qu'à trois milles au large. On distingue d'abord une lueur trouble par-delà l'écume laiteuse d'une mer cabossée, puis nous assistons à la naissance de palmes de cocotiers au ras de l'eau qui grandissent au fur et à mesure que l'on approche, puis Barbuda se dévoile enfin...

L'île se résume à peu de chose en somme : du sable, des cocotiers et des cayes... au centre de l'île une lagune fermée abrite une colonie de frégates. Au bout de Cocoa Point un hôtel grand luxe fondu dans les cocotiers et les raisiniers accueille ses hôtes pour un séjour des plus paisibles. A Barbuda le temps est transparent...les journées se suivent au rythme d'une indolence délicieuse, nous passons de la contemplation des couleurs qui se succèdent au gré des inclinaisons solaires à l'observation sous-marine ( le fameux "snorkeling" PMT) : les "patates" de coraux sont légion et nous avons le choix pour la plongée. A côté du bateau, un diodon nous attend avec sympathie... il babille de ses nageoires transversales et nous regarde de ses gros yeux bienveillants semblant nous lancer des gros bisous pulpeux... plus loin, un poisson-perroquet s'acharne à dépecer une boule de corail.. des poisons-clowns, des chirurgiens (avec leur redoutable scalpel sur le haut du dos et la queue) et quelques "demoiselles" se délassent et s'amusent autour d'une gorgone. Une raie somnole sur le fond sablonneux. Notre balade sous-marine nous entraîne vers la plage où nous laissons nos palmes, masques et tubas pour partir pour une petite marche sur une plage interminable... Seule la trace de nos pas marque le sable vierge... au retour, nous retrouvons nos affaires exactement où nous les avions laissées et rentrons au bateau à la nage.


Le soir le peintre qui colore le ciel est un virtuose... Dans le sillage des derniers rayons, une tortue, revenue du fond des mers, vient reprendre haleine. A ce moment précis je demande songeuse à mon capitaine : "tu crois que c'est comment le paradis par rapport à ici?"



et lui de répondre :"oh...ça doit être beaucoup moins bien..."







Fregate Island à Union aux Grenadines


Le mouillage de Fregate Island sur l'île de Union est souvent délaissé par les plaisanciers qui lui préfèrent Clifton ou Chatam. La réputation de l'investisseur fou n'y est pas étrangère : et oui, une marina a failli voir le jour au creux de cette enclave! L'ambitieux personnage avait oublié un tout petit détail : les bateaux ont besoin d'eau sous la coque! ... or, les quais ont été construits au milieu d'un récif corallien! Inutile d'ajouter que par manque d'eau le projet a coulé!
Aujourd'hui quelques pélicans ont élu domicile sur les restes d'un quai. Le récif s'est emparé de cet embryon d'édifice et les couleurs du lagon s'ébattent sur le plan d'eau jusqu'au pied d'une colline en forme de pain de sucre. Disposés en arc de cercle derrière le village, des pics acérés partent vers le ciel et font plus penser à une île du Pacifique qu'aux îles antillaises. Nous sommes au cœur même des Grenadines, en haute saison, et pourtant, nous restons plusieurs jours, seuls au mouillage. 



Petite Terre (Ti'Té) 

au sud de la Guadeloupe


Petite Terre est le seul mouillage de ce palmarès qui soit fréquenté par les catamarans de tourisme, les fameux « promène-couillons » ! Ceux-ci arrivent du François vers 9 heures du matin et repartent à 16 heures : en dehors de ces horaires, la quiétude est totale. Bien que la réserve naturelle de Petite Terre draine son lot quotidien de visiteurs, c'est l'un des endroits les mieux préservés dans la Caraïbe. Les associations de défense de la nature sont vigilantes : elles gèrent le flot touristique avec intelligence et elles méritent d'être citées en exemple. Le mouillage se situe entre deux îles : Terre de Bas, ouverte au public, et Terre de Haut, un espace totalement réservé à la nature et interdit au public. La réserve naturelle marine et terrestre totalise 990 ha. Elle abrite les derniers représentants des Iguanas Delicatissimas, l'iguane des Antilles. Ils seraient plus de 10.000 individus répartis sur les deux îles.

Ici, plus qu'ailleurs, on sait ce que le mot respect signifie. Ti Tè est le refuge de nombreuses espèces en danger de disparition. La réserve naturelle a trouvé un représentant bénévole de choix pour faire prendre conscience des devoirs de chaque visiteur. Et oui ! miss Tortue fait son cinéma ! Elle se présente à la jupe arrière des bateaux et vient quérir sa dîme de passage en caresses ou nourriture…Elle a une allure sympathique et gagne le cœur de chacun. Elle joue un rôle important dans ce lagon. Elle représente aux yeux de tous le côté merveilleux de cette nature qui nous entoure. Elle fait prendre conscience à chaque visiteur que son espace de vie est fragile et qu'il ne tient qu'à nous de le préserver. Les touristes du XXIème siècle semblent l'avoir compris. Lorsque nous allons sur la plage après leur départ, il est rare de trouver des détritus. Plastiques, mégots, sont remmenés chaque soir. Chacun effectue, en toute conscience, ces gestes simples qui sauvent la nature pour demain.
Le soir, alors que les catamarans de tourisme sont partis, nous restons seuls au mouillage. Prisonniers au Paradis : une houle de nord-est s'est levée, impossible d'entrer ou de sortir du lagon ! Avec gourmandise nous goûtons à la solitude souveraine. Dehors la houle frappe le récif, à l'intérieur tout est tranquille… Nous nous offrons une trêve absolue entre le monde et nous. Ambiance contemplative et sereine. Puis un jour, la houle se calme et nous poursuivons notre route… gardant à jamais une place pour Petite Terre dans nos souvenirs. A l'entrée du petit chenal entre les deux îles, un escadron de dauphins veille en permanence sur ce sanctuaire inimitable et nous ouvre la route…
Un vrai cliché de Paradis…



C'est aussi pour tout cela que nous avons largué les amarres !

Saline Island à Cariacou

Saline Island est un repaire d'amoureux des couleurs lagons... Imaginez plutôt... Le mouillage est remparé de la houle derrière une barrière de corail à l'est et l'île de Cariacou au nord : entre elles et nous le plan d'eau ondoie, les vaguelettes soubresautent, comme aiguillonées par le souffle de l'alizé. Une petite frange d'écume glisse sur le asble doré, elle roule puis repart vers le lagon, véritable gisement d'émeraudes étincelantes. Plus loin vers le récif, les turquoises, serties d'un écrin de saphirs, captent la lumière au zénith... Comment rêver plus belle piscine?
Eolis  est posée dans une petite baie intime qui forme, au sud, un croissant de lune ourlé d'une plage de sable fin adossé à une colline tout en rondeur et verdoyante. Pas plus de quatre bateaux peuvent y loger en même temps. L'île n'est pas tout à fait déserte : on y trouve des chèvres, des lézards, des pélicans, et une cabane que vient entretenir un pêcheur de Cariacou. A l'ouest un pain de sucre basaltique pose ses rondeurs sur l'horizon. Tout autour de nous des petits îlots frangés de cocotiers et de raisiniers donnent du relief au paysage. Ces îlots laissent la place à des morceaux d'horizon qui ouvrent la vue chaque matin sur le lever et chaque soir sur le coucher du soleil... Saline Island est l'un des rares mouillages où l'on peut profiter de ces deux rendez-vous privilégiés tout en étant abrité de la houle...



La Blanquilla au Venezuela


La Blanquilla est l'île de la Robinsonnade par excellence : elle a été investie par des lézards, des ânes, des iguanes, des perroquets, des pélicans, des fous bruns, une variété inouïe de passereaux ou d'espèces curieuses comme le frère du faucon : le caracara huppé. L'île est complètement à l'écart du monde. Les ânes n'y ont pas encore ouvert de cyber café et les perroquets rechignent à relayer les réseaux wifi. Par contre les pélicans y ont des coutumes cordiales et l'on se baigne avec eux !
Il n'y a aucun commerce, pas de bar, pas de restaurant et pas d'hôtel. Personne ne vit en permanence sur la Blanquilla. Un village de pêcheurs est établi au nord de l'île : celui-ci n'est qu'une aire de repos spartiate partagée entre pêcheurs lors de longues campagnes au large. Une base reculée de garde-côtes est installée au sud de l'île : elle ressemble plus à une colonie de vacances qu'à un camp militaire ! Les garde-côtes restent deux mois sur l'île avant d'être remplacés par la relève et il y a des équipes qui sont plus « cool » que d'autres au niveau des contrôles !…. Leur accueil est en général bienveillant, ils patrouillent régulièrement dans les mouillages et vérifient la validité des formalités douanières de chaque bateau. Ils viennent aussi en famille le dimanche et c'est l'occasion de voir des bambins grimper sur tous les ponts des bateaux et s'y exercer au plongeon qui éclabousse !


El Yaque (dit « le mouillage des trois palmiers », derrière lesquels se trouve un puits d'eau douce où l'on peut venir avec son seau pour rincer sa lessive …) est le mouillage le plus fréquenté de l'île (sur la côte ouest, sous le vent dominant). L'été est la période qui draine le plus de monde sur la Blanquilla, cependant, même au plus fort de la saison, on compte rarement plus d'une vingtaine de voiliers, de peňeros et de lanchas sur toute l'île ! Les lanchas et les peneros sont des bateaux de pêche traditionnels. Les pêcheurs échangent volontiers avec les plaisanciers du poisson contre des produits qui améliorent leur quotidien. Jamais ils ne veulent d'argent... D'ailleurs qu'en feraient-ils sur la Blanquilla?




Autre mouilage de la Blanquilla, au vent : Playa el Americano (du nom de l'américain Mr Blankenship, qui y construisit une jolie villa à une époque où aucun touriste de la plaisance ne fréquentait l'île, plus une petite piste d'atterrissage pour son petit avion) : cest un couloir pas trés long, pas trés large, proportionné comme il faut pour loger deux bateaux...il se termine par deux petites plages, vierges et blanches, si blanches...Préservées de tout! Le soir les ânes viennent nous observer du haut de la falaise et lorsque le nuit vient nous mesurons l'absence totale de lumière, l'ampleur de notre solitude... C'est cela aussi ça la liberté, celle de vivre sans les lumières rassurantes des hommes... Sous les étoiles, en attendant que demain la vie et les couleurs étincelantes reviennent...




Los Testigos au Venezuela

Les Testigos sont des petites îles plantées à la lisière des eaux territoriales du Venezuela. Cinq îlots composent l'archipel, qu'il faut aborder en étant prêt à vivre en autarcie : pas de quoi faire d'approvisionnement! De plus, la pêche est réservée aux seuls habitants de l'île! Adressez-vous à eux et ils vous fourniront de poisson frais en échange de denrées qui leur sont nécessaires. Cet archipel ne compte que quelques baraques, quelques familles, une école improvisée, un phare et une petite posada , la Casa Verde ... Les garde-côtes y assurent une présence qui est proche du symbole. La figure emblématique est ChenChen, qui a connu tous les grands navigateurs passés par ici et qui raffole des conserves de petits pois/carottes ! Ne jamais oublier de lui en apporter quelques boîtes !
Aux Testigos il faut impérativement veiller à garder une attitude respectueuse envers les habitants et la nature. Il n'y a rien ici pour recycler les déchets, rien qui permet aux habitants de lutter contre la pollution qui serait dramatique pour leur écosystème. Alors il faut aborder cet archipel comme un sanctuaire dédié à la nature... Et cela permettra aux plaisanciers de garder avec les années de bons contacts avec la population.
Notre mouillage préféré est celui sous "la dune" : là nous sommes au paradis... c'est calme et le vent qui sévit au large ne nous atteint que par bouffées chaudes et enveloppantes. En mouillant "à la bahaméenne", nous dressons l'étrave face à la houle : le bateau, ainsi stabilisé, se comporte comme un hôtel flottant...
Il règne à la Dune une ambiance rurale, une essence de simplicité, quelque chose de particulièrement paisible... un délice! La Dune ressemble à un jardin paysager. Les vents taillent des arrondis et sculptent la végétation de main de maître. Au début de l'été, les arbres desséchés offrent, tels des sculptures abstraites, leur tronc nu au soleil dardant. Après la saison des pluies, la nature, gorgée d'eau, retrouve ses teintes verdoyantes. Le contraste entre le vert profond de la végétation et le blanc éclatant du sable est presque violent. Des coqs chantent selon leur bon vouloir de 2 heures du matin à 7 heures! Des grillons grésillent au petit bonheur. Les oiseaux chantent en toute saison et à toute heure. Des biquettes appellent leur mère et jouent les acrobates à flanc de colline. Autour du bateau l'eau est translucide. A plus de dix mètres on voit du haut du pont chaque détail des fonds sous-marins... Le soir, des lucioles illuminent les arbres de la colline : de véritables sapins de Noël!




Sur la plage, au nord de l'île, les tortues viennent pondre pendant la nuit... Elles laissent des traces telles qu'on penserait qu'un tracteur a labouré la plage! Elles reviennent 4 fois en 15 jours pour pondre plus d'une centaine d'œufs! A l'image des habitants des Testigos, courageuses et déterminées, les tortues assurent la régénérescence de leur espèce…









mercredi 7 juillet 2010

PORLAMAR




Porlamar, Saint Tropez du Vénézuela: 15 septembre




D’abord, je n’aime pas Saint Tropez.
Encore moins la Costa Brava.
L’arrivée à Porlamar, capitale de l’île de Margarita, 300.000 habitants est frappante. A 5 milles nautiques de la côte, l’impression d’une grande ville moderne, d’un littoral complètement mité et saccagé par de grands ensembles, à l’espagnole. A 2 milles de la côte, nous nous rendons compte qu’il y a un problème, que le littoral ressemble davantage à Beyrouth qu’à Bénidorm : la plupart des immeubles ne sont pas achevés depuis bien longtemps, les voiries sont défoncées voire inexistantes.


D’immenses espaces de terrains vagues se succèdent entre les différentes implantations balnéaires, ils génèrent à juste titre ou non, un fort sentiment d’insécurité. Le versus vénézuélien de Torre Molinos, le Saint Tropez local est mort-né dans les années 80, quand les promoteurs immobiliers, abandonnés par les financiers, ont tout laissé en l’état sur des milliers d’hectares. Les immenses panneaux du maire local vantant ce paradis sur terre sont, dans ce contexte, complètement surréalistes.




Aujourd’hui, les plages de Porlamar seraient fréquentées par les riches Vénézueliens qui, le temps d’un week-end posent leurs fesses sur la plage en dégustant leur Chivas Régal détaxé (Margarita a un statut de zone franche), soit 10€/L pour du 12 ans d’âge.



Je ne suis pas convaincu par cette hypothèse : les plages bondées du week-end nous ont semblé beaucoup plus populaires, fréquentées par les gens du coin en famille, dans la crasse et la bonne humeur, décapsulant force Polar, la Jupiler locale. Notre référentiel (gauf au suc) est complètement bousculé. La préoccupation environnementale n’est pas encore passée par ici. Des tas de détritus partout, sauf dans le centre-ville qui lui est très propre (nous ne sommes pourtant pas aussi obsessionnel que les Suisses). Le ramassage des ordures est pourtant organisé. Comme dans tous les pays du Sud, le Sac et les bouteilles plastiques sont omniprésents, même en pleine mer. Nous avons traversé des océans de bouteilles.




L’insécurité, pressentie comme faisant partie intégrante de la vie au Vénézuela, est dans toutes les bouches et alimente toutes les rumeurs : en septembre, un plaisancier italien s’est fait trucider au couteau par des quidams à qui il avait refusé de payer son dû lors des manœuvres de déséchouage de son voilier. Ayant payé 200 € aux premiers, il aurait refusé de remettre la main au bassinet pour les seconds, intervenus en 2ème rang. Malheureusement pour lui, ils seraient nuitamment revenus pour lui régler son compte, ce qu’ils ont fait en lui soldant définitivement. Les quartiers entre la plage et le centre-ville seraient infréquentables, le front de mer totalement « non secure ». Radio Ponton a émis, la rumeur s’est amplifiée entre les plaisanciers comme une trainée de poudre et personne ne sait où se situe la vérité. Le sentiment d’insécurité reste pour nous une pure abstraction, nous ne l’avons jamais expérimenté dans nos chairs mais la prudence ( ?) nous impose des précautions dans nos déplacements. Comme dirait JP, à 2 € le taxi, on aurait tort de se priver.
Du coup, Porlamar est un ghetto : interdiction de se promener en dehors du centre-ville, soit 2 rues piétonnes et très commerciales, interdiction de laisser son annexe ailleurs qu’à la Marina Juan, qui garde votre embarcation jusqu’à 18 heures. Après, comme dit le dicton : annexe à l’eau c’est annexe cadeau.
Le centre-ville a un certain charme, avec sa basilique et les rues autour, trépidantes d’activité. Classiquement, beaucoup de commerces ayant pignon sur rue sont tenus par les Libanais et les Chinois. Spécialisés dans l’électroménager, les textiles et le change du marché parallèle.
En rue, cela vit dans tous les sens, les petits commerces foisonnent, c’est le royaume de l’économie informelle.




PORLAMAR (MARGARITA)


   La perle des Caraïbes ?

Porlamar, Saint Tropez du Vénézuela ?






D’abord, je n’aime pas Saint Tropez.
Encore moins la Costa Brava.
L’arrivée à Porlamar, capitale de l’île de Margarita, 300.000 habitants est frappante. A 5 milles nautiques de la côte, l’impression d’une grande ville moderne, d’un littoral complètement mité et saccagé par de grands ensembles, à l’espagnole. A 2 milles de la côte, nous nous rendons compte qu’il y a un problème, que le littoral ressemble davantage à Beyrouth qu’à Bénidorm : la plupart des immeubles ne sont pas achevés depuis bien longtemps, les voiries sont défoncées voire inexistantes.


D’immenses espaces de terrains vagues se succèdent entre les différentes implantations balnéaires, ils génèrent à juste titre ou non, un fort sentiment d’insécurité. Le versus vénézuélien de Torre Molinos, le Saint Tropez local est mort-né dans les années 80, quand les promoteurs immobiliers, abandonnés par les financiers, ont tout laissé en l’état sur des milliers d’hectares. Les immenses panneaux du maire local vantant ce paradis sur terre sont, dans ce contexte, complètement surréalistes.




Aujourd’hui, les plages de Porlamar seraient fréquentées par les riches Vénézueliens qui, le temps d’un week-end posent leurs fesses sur la plage en dégustant leur Chivas Régal détaxé (Margarita a un statut de zone franche), soit 10€/L pour du 12 ans d’âge.



Je ne suis pas convaincu par cette hypothèse : les plages bondées du week-end nous ont semblé beaucoup plus populaires, fréquentées par les gens du coin en famille, dans la crasse et la bonne humeur, décapsulant force Polar, la Jupiler locale. Notre référentiel (gauf au suc) est complètement bousculé. La préoccupation environnementale n’est pas encore passée par ici. Des tas de détritus partout, sauf dans le centre-ville qui lui est très propre (nous ne sommes pourtant pas aussi obsessionnel que les Suisses). Le ramassage des ordures est pourtant organisé. Comme dans tous les pays du Sud, le Sac et les bouteilles plastiques sont omniprésents, même en pleine mer. Nous avons traversé des océans de bouteilles.




L’insécurité, pressentie comme faisant partie intégrante de la vie au Vénézuela, est dans toutes les bouches et alimente toutes les rumeurs : en septembre, un plaisancier italien s’est fait trucider au couteau par des quidams à qui il avait refusé de payer son dû lors des manœuvres de déséchouage de son voilier. Ayant payé 200 € aux premiers, il aurait refusé de remettre la main au bassinet pour les seconds, intervenus en 2ème rang. Malheureusement pour lui, ils seraient nuitamment revenus pour lui régler son compte, ce qu’ils ont fait en lui soldant définitivement. Les quartiers entre la plage et le centre-ville seraient infréquentables, le front de mer totalement « non secure ». Radio Ponton a émis, la rumeur s’est amplifiée entre les plaisanciers comme une trainée de poudre et personne ne sait où se situe la vérité. Le sentiment d’insécurité reste pour nous une pure abstraction, nous ne l’avons jamais expérimenté dans nos chairs mais la prudence ( ?) nous impose des précautions dans nos déplacements. Comme dirait JP, à 2 € le taxi, on aurait tort de se priver.
Du coup, Porlamar est un ghetto : interdiction de se promener en dehors du centre-ville, soit 2 rues piétonnes et très commerciales, interdiction de laisser son annexe ailleurs qu’à la Marina Juan, qui garde votre embarcation jusqu’à 18 heures. Après, comme dit le dicton : annexe à l’eau c’est annexe cadeau.
Le centre-ville a un certain charme, avec sa basilique et les rues autour, trépidantes d’activité. Classiquement, beaucoup de commerces ayant pignon sur rue sont tenus par les Libanais et les Chinois. Spécialisés dans l’électroménager, les textiles et le change du marché parallèle.
En rue, cela vit dans tous les sens, les petits commerces foisonnent, c’est le royaume de l’économie informelle.




CHEZ POL

  Quand tu as besoin d'un traducteur pour comprendre les demandes de ton chef.  Bonjour, nous sommes le  19 avril  et c'est le bon j...