C’est comme si quelqu’un avait ouvert la porte du réfrigérateur de la planète. Dernière semaine de février, l’Europe a froid. Les Britanniques parlent de « Bête de l’Est », un air glacial qui vient de Pologne et de Sibérie vers l’Europe. La météo a d’ores et déjà averti les Anglais que du 26 février au 4 mars 2018, le thermomètre allait afficher - 8 °C. Les prévisionnistes ont également prédit que les régions de l’est et du sud-est de l’Angleterre pourraient être recouvertes par 10 cm de neige.
Dans l’Hexagone, Météo France a prévu - 10 °C en région Auvergne-Rhône-Alpes, près de Lyon, mercredi 28 février 2018. Deux jours plus tard, c’est toute la région Grand Est, entre Metz et Strasbourg, qui sera recouverte de neige. L’Allemagne ne sera pas non plus épargnée.
Des températures qui devraient presque passer inaperçues, en fin d’hiver. Sauf qu’au même moment en Arctique, le Pôle Nord se réchauffe. Si bien que les températures vont dépasser, pendant une semaine, la barre des zéros degrés. Du jamais vu pour les climatologues.
En Arctique, un vent très doux réchauffe la température et fait fondre la glace. (Photo : Mario Hoppman / AFP)
Pourquoi l’Arctique a si chaud ?
Si l’Arctique se réchauffe, c’est à cause du « vortex polaire », qui se déchire. « Le vortex polaire est un tourbillon de vent froid qui se forme au-dessus du pôle Nord », explique François Gourand, prévisionniste à Météo France, à France Info. La déchirure intervient quand ce vortex « se scinde en plusieurs morceaux, un phénomène qui fait remonter un air très doux et envahit la banquise. Cest une dépression daltitude », explique-t-il encore.
Sur ce graphique, la température a dépassé 0 °C entre le 9 et le 10 février 2018. Elle restera positive la dernière semaine de février. (Photo : Zack Labe / Twitter)
Ce phénomène est dû au réchauffement climatique. Le quotidien britannique The Independant explique que les températures, ces derniers mois, ont atteint un niveau record de -1 °C, soit environ 22 °C de plus que la moyenne annuelle.
« Dautres parties de la région polaire au large de la côte nord du Groenland ont connu des températures supérieures de 30 °C à la normale en février », explique encore le journal. Selon Zachary Labe, chercheur climatique à l’université de Californie, « la température du pôle Nord est en ce moment la plus haute jamais enregistrée en février depuis 1958 ».
L’Arctique se réchauffe deux fois plus vite
Sur le site de l’ONU, les chiffres ont de quoi affoler. En 2017, « lArctique a continué de se réchauffer à un rythme deux fois plus élevé que la température mondiale ». L’Organisation météorologique mondiale (OMM), rajoute : « Ce réchauffement a eu des impacts sur les humains, les océans et les écosystèmes ». Force est de penser que le Pôle Nord n’a pas fini de transpirer et nous de grelotter.