Nous y étions. Partout en France, des millions de personnes sont descendues dans la rue pour célébrer la deuxième étoile de l’équipe de France dans une ambiance extraordinaire. Un moment d’histoire inscrit en lettre d’or dans toutes les mémoires. Un moment rare de joie et de communion avec lequel le pays pourrait bien renouer dès la prochaine Coupe du monde en 2022. Voici pourquoi.
Kylian Mbappé est un prodige
Son sourire juvénile pendant l’hymne national est celui d’un gamin de 19 ans en train de vivre son rêve de disputer une finale de Coupe de monde. Mais sur le terrain Kylian Mbappé a déjà tout d’un très grand. Auteur du quatrième but français, le natif de Bondy est devenu le deuxième buteur de moins de 20 ans à marquer en finale d’un Mondial après le brésilien Pelé en 1958. Et comme le Roi Pelé en son temps, Kylian Mbappé est un prodige du ballon rond. « Si Mbappé continue d’égaler mes records comme ça, je vais peut-être devoir dépoussiérer mes crampons à nouveau », s’amusait celui qui a été sacré trois fois champion du monde avec le Brésil (1958, 1962, 1970).

Kylian Mbappé célèbre le but du 4-1 avec Paul Pogba. (Photo : Odd Andersen / AFP)

Recevoir les félicitations d’une légende de son sport aurait de quoi retourner la tête de n’importe quel jeune de son âge mais Kylian Mbappé n’est définitivement pas comme les autres : « Pelé reste le roi. Marquer dans une finale c’est toujours particulier, j’ai toujours travaillé pour vivre des moments comme ça, mais ce n’est pas la fin non plus il faut continuer, car j’ai l’ambition d’aller plus loin. »Pourtant pour beaucoup, remporter la Coupe du monde à 19 ans, être élu meilleur jeune de la compétition et terminer meilleur buteur de l’équipe de France (à égalité avec Griezmann), est déjà un aboutissement en soi. Pas pour Kylian Mbappé. En 2022, Mbappé aura 23 ans. D’ici là, le monde entier continuera de nous envier notre joyau.
Les cadres seront toujours là
Avec 25 ans et dix mois de moyenne d’âge, l’équipe de France est devenue la plus jeune équipe sacrée championne du monde, juste derrière le Brésil de 1970. Une génération exceptionnelle que l’on retrouvera dans quatre ans, car en 2022, plus de la moitié de l’équipe titulaire face à la Croatie ne sera pas encore trentenaire (Varane, Umtiti, Pogba, Pavard, Hernandez, Mbappé).

Kylian Mbappé au duel face au Croate Ivan Perisic. (Photo : Franck Fife / AFP)

Parmi les vingt-trois joueurs sélectionnés par Didier Deschamps, quatorze ont été sacrés dès leur première Coupe du monde. Et à l’image d’un Ousmane Dembélé, (21 ans) recruté l’an passé par le FC Barcelone pour 105 millions d’euros, ou d’un Thomas Lemar (22 ans) arrivé cet été à l’Athletico Madrid pour 72 millions d’euros, tous les deux très peu utilisés pendant la compétition, l’avenir appartient à l’équipe de France. « C’est dur d’en parler là tout de suite. Il faut célébrer d’abord, profiter de moments comme ça parce qu’il n’y en aura peut-être plus pour certains joueurs qui sont plus âgés, comme moi, en sourit Steven Nzonzi (29 ans). C’est sûr qu’on a une belle génération, ça donne encore plus de mérite pour eux parce qu’ils ont fait preuve de beaucoup de maturité. »
Les autres nations coincent

Kylian Mbappé, Paul Pogba et Antoine Griezmann remportent leur première Coupe du monde. (Photo : Facundo Arrizabalaga / EPA)

Pendant que Didier Deschamps ne sait plus ou donner de la tête au moment de composer ses équipes, les autres nations peinent à se renouveler et manque parfois de talent. En témoigne la non-qualification historique de l’Italie pour cette Coupe du monde 2018, ou l’élimination de l’Allemagne dès les phases de poule, du jamais vu pour la Mannschaft. Le Portugal devra sans doute faire sans Cristiano Ronaldo (37 ans en 2022) et l’Argentine se passer de Lionel Messi (35 ans en 2022). Neymar lui sera là mais devra surmonter la crise du Brésil, qui n’a pas été champion du monde depuis 2002, un vrai traumatisme au pays du football.
Les Bleus sont assurés d’être champions du monde pendant quatre ans. À eux d’en profiter, car l’incertitude du résultat est l’essence même du sport de haut niveau. Et heureusement !