jeudi 22 novembre 2012

PERROS-GUIREC





PERROS-GUIREC

 

La commune de Perros-Guirec ( Perroz-Gireg) est chef-lieu de canton. Perros-Guirec dépend de l'arrondissement de Lannion, du département des Côtes d'Armor (Trégor - Bretagne).

 

 

 


ETYMOLOGIE et HISTOIRE de PERROS-GUIREC

Perros-Guirec (ou Perros) vient de saint Guirec (VIème siècle) et de "penros" (tête de promontoire).

Perros-Guirec doit la dernière partie de son nom à Saint Guyrech ou Kirech qui y bâtit une église au VIème siècle. Saint Guirec a bénéficié à Locquirec d'une fondation due à Saint Guévroc. La tradition locale veut qu'il ait débarqué dans l'anse qui porte son nom à Ploumanac’h.

Perros-Guirec est un démembrement de la paroisse primitive de Pleumeur-Bodou. La paroisse de Perros-Guirec existait comme telle, au diocèse de Dol dès le XIVème siècle. Un duc du XIVème siècle, vraisemblablement Jean IV (1354-1399), fait concession d'un droit de pêcherie (au lieu dit Pors-a-Goret) à un établissement religieux situé à Goas-an-Abbat et qui cesse d'exister en tant qu'abbaye vers le XVème siècle. Les vestiges de l'abbaye existaient encore en 1682 (déclaration de Laurent Hingant, seigneur de la Salle au Chevalier). La chapelle de l'abbaye subsiste à l'état de ruines jusque vers 1840.

Au début du XVème siècle, le rôle de la paroisse de Perros-Guirec fait état de six nobles. Quatre seigneuries auraient eu leur siège à Perros : Pontguennec (Pont-Couennec), de la Salle au Chevalier, de Kerguien et de Tromorgant. A la fin du XVIIIème siècle, Perros Guirec est divisé en 7 frairies : le Creïzou, Traou Perros, Le Bourhou, Le Cracq, Kergadic, Kergomar et Ploumanac'h.

Le 22 mars 1587, Ploumanach est pris par un parti de Royaux de la Rochelle. La même année, trois navires pirates anglais, venus de Guernesey pénètrent dans la rade de Perros-Guirec. En août 1594, le maréchal Aumont, commandant en Bretagne pour le roi Henri IV, s'empare du château de Ploumanac’h. En 1698, le Saint-Pierre de Saint-Malo (30 tonneaux et 25 hommes) coule à Perros en se rendant à Terre-Neuve. En 1720, les Anglais s'emparent des Sept-Iles. En 1796, la tentative du général Hoche sur l'Irlande échoue, sa flotte est dispersée par la tempête, et le vaisseau le Neptune poursuivi par l'ennemi, vient s'échouer à l'entrée de la rade de Perros-Guirec. En 1804, trois frégates, venant de Saint-Malo, sont attaquées dans le chenal par une division anglaise (deux des frégates sont prises et la troisième réussit à gagner la rade de Morlaix).

Dès 1634, on trouve Penros-Guirec et Perros-Guirec. A noter que Ploumanach (anciennement Poulmanach, "étang au moine") signifie littéralement « paroisse du Moine ».

L'ancienne paroisse de Perros-Guirec, bien qu'enclavée dans le diocèse de Tréguier, faisait partie du diocèse de Dol. Elle dépendait de la subdélégation et du ressort de Lannion et relevait du roi. La cure était à l'ordinaire. La première municipalité de Perros-Guirec est élue en janvier 1790.

On rencontre les appellations suivantes : Perros Guioc alias Quireuc (vers 1330), Penros Quiroc (fin XIVème siècle), Perros Quireuc (en 1405), Penros Kirec (en 1481), Perros-Guirec (en 1486).

Note 1 : l'archipel des Sept-Iles au large de Perros-Guirec qui aurait porté autrefois le nom de "Insulae Hyadatae" comporte cinq îles principales : d'est en ouest, Rouzic (3ha 32ca), Malban (3ha 24ca), Bono (7ha 72ca), Ile Plate (5ha 50ca), Ile aux Moines (5ha 40ca), un îlot : le Cerf, un plateau rocheux (1ha 25ca): les Costans (25 ca), couverts en majeure partie en marée haute. Seule l'île aux Moines a pu être habitée durablement. On a prétendu que des "cénobites" des VI-VIIème siècles dont Guirec s'installèrent sur cette île. Au XVème siècle, vers les années 1430 (en tout cas avant le 3 novembre 1451), des moines franciscains, Cordeliers de la Stricte Observance, viennent s'établir sur l'île aux Moines (encore surnommée "Talvern" ou "Taberna", puis "Enez-ar-Breur"). Trouvant les conditions de vie trop austère, le pape Nicolas V leur accorda de s'installer dans l'île Saint-Gildas (en Penvenan). Les moines quittèrent définitivement l'île en 1483 seulement, s'installant à Plouguiel, sur le continent. En 1567, Claude de Kernevenoy, abbé de Bégard rend aveu pour "une isle appelée les Sept-Isles où y avoit autrefois un couvent et monastère de Cordeliers". On prétend qu'il subsiste des ruines de la chapelle dédiée à Sainte-Anne, convertie en prison entre 1842 et 1890, ainsi que quelques pierres tombales. Au XVIIIème siècle, quelques aumôniers desservirent par intermittence la garnison du fort construit de 1740 à 1743.

A signaler aussi l'Ile Tomé (8 ha) qui ne fait pas partie des Sept-Iles. Des actes du XVI-XVIIème siècle lui donnent les noms suivants : "Tansvéac ez mettes du Port Blanc (en 1515)", Taféac, Tarréac, Touavéac, Tavéac. L'Ile Tomé appartient à partir du XIIème siècle à l'abbaye de Bégard.

Note 2 : la commune de Perros-Guirec est formée des villages : Ploumanac'h, Ranolien, Randreus, Kerdu, la Clarté, Trestaon-Izellan, Trestaon-Huelan, Kercute, Haut-de-Landerval, Bas-de-Perros, le Château, Crec'h-Guégan, Barnahanec, Pont-Caouennec, Pont-Nevez, Kergomar, Roc'h-Lédan, Ranguilledan, etc.

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PATRIMOINE de PERROS-GUIREC

l'église Saint-Jacques le Majeur (XII–XIV-XVII-XXème siècles). L’église de Perros-Guirec, dédiée à saint Jacques le Majeur et à saint Guirec, occupe, semble-t-il, l’emplacement du monastère fondé au VIème siècle par Saint-Kirech (saint Guirec). Cette église est restaurée en 1553 (longère nord) et en 1583. De l'époque romane, il subsiste une partie de la nef, le reste de l'édifice avec le porche occidental et la base de la tour-clocher date du XIVème et du XVIème siècles. Cette église avait jadis un plan rectangulaire : elle était flanquée à l'Ouest d'un porche et d'un clocher, possédait un chevet plat et n'avait pas de transept. Le porche Sud, issu de l'édifice primitif, date du XIIème siècle. La flèche située au sommet du dôme date du XVIIème siècle. L'intérieur de l'édifice présente une nef romane d'origine (XIIème siècle) à six travées. Cette nef est agrandie au XIVème siècle d'une nef gothique à cinq travées. Au XXème siècle ont été rajoutés deux transepts qui comportent des vitraux datés de 1951 et qui sont l'œuvre de Hubert de Sainte Marie (originaire de Quintin). Les grandes arcades de la nef romane sont en plein cintre et retombent du côté nord sur des colonnes cylindriques massives, tandis qu'au midi ces colonnes sont cantonnées de colonnettes. Certains chapiteaux sont historiés : les scènes qu'ils représentent sont tirées de l'Ancien Testament (Adam et Eve mangeant le fruit défendu, Noé lâchant la colombe, le sacrifice d'Abraham, ...), d'autres sont ornés de représentations d'animaux ou de dessins géométriques. La longère Sud avait été remaniée à différentes époques, comme le prouvent les trois baies qui y sont percées (l'une d'elle dénote même le XVIème siècle). Dans la deuxième travée du bas-côté Sud de la nef romane s'ouvre un très beau portail roman, composé de quatre voussures en plein cintre supportées par des colonnettes et que surmonte un gâble triangulaire dépourvu d'ornement. Le tympan de ce portail représente le Christ en Majesté dans une double gloire, entouré du Lion de saint Marc et de l'Aigle de saint Jean (les chapiteaux des colonnettes sont historiés). Le maître-autel date de 1608. Le retable en bois doré, confectionné par les ateliers de l'école de Tours, date du XVIIème siècle et il comporte 18 statuettes. Les vitraux des collatéraux et du transept, œuvre de l'atelier Guével, datent de 1990. On signale un reliquaire (ou ossuaire) en 1628. La sacristie date de 1754 (l'ancienne sacristie est incendiée en 1587). La longère sud est restaurée en 1827. On signale aussi un bénitier roman daté du XIIème siècle. Une mesure à grains (ou praebendarium) date du XIVème siècle. Les éléments de la poutre de gloire, restaurée en 1988, date des XV-XVII siècles : on y trouve une statue du Christ en croix (XVème siècle), ainsi que les statues de la Vierge et de saint Jean (XVIIIème siècle). La tour est restaurée en 1843. L'église abrite un Christ aux outrages (fin du XVème siècle), une Pietà (fin du XVème siècle) et un tableau représentant saint Yves entre le Riche et le Pauvre (datant du Directoire). Les prééminences sur cette église étaient aux seigneurs de Coëtmen, de Barrac'h, de Kerguien (puis Goazven), de Pontguennec, de Kernuz, de Kerprigent, de Tromorgant, de la Salle au Chevalier (puis Kerduel) ;


la chapelle Notre-Dame de la Clarté à Ploumanac’h (1445), située au-dessus de la colline du Cribo. Les travaux, commencés en 1145 par Guillaume Quintin (prêtre), ont été financés en partie par Rolland IV de Coëtmen (décédé dans l'île de Rhodes en 1463), seigneur de Tonquédec et Kéruzec. Cette chapelle n'était toujours pas achevée en 1463. En 1606, les seigneurs de Lannion du Cruguil ajoutent au sud du chœur une chapelle. A l'ouest de celle-ci, le porche sud (XVIème siècle) est surmonté d'une secrétairerie avec cheminée. L'entrée ogivale du porche Sud est surmontée d'un panneau en bas-relief figurant, à gauche, une pietà, à droite, l'Annonciation. Le porche voûté abrite plusieurs statues en bois : celle de la Vierge, de sainte Anne, de saint Pierre et des quatre évangélistes. Les panneaux de la porte intérieure du porche Sud figurent saint Pierre, saint Paul, saint Jean-Baptiste, une Vierge à l'Enfant et l'Annonciation. A l'ouest du bas-côté nord est implanté un clocher dont le chemin de ronde et la flèche sont construits après 1594 avec des matériaux provenant de la démolition du château de Ploumanac'h : la flèche semble datée du XVIIème siècle. Le clocher tour de plan carré s'élève en diagonale par rapport à l'axe de la chapelle. Le portail sud Renaissance date de 1550 et la chapelle sud date du début du XVIIème siècle. La sacristie, au nord, date de 1828-1830. Un bénitier date de la fin du XVème siècle. Le retable du maître-autel, en bois polychrome, date de 1714 A signaler que lors de la restauration du retable, deux fontaines d'autel du XVème siècle ont été mises à jour. Le Chemin de Croix, œuvre du peintre Maurice Denis, date de 1931-1934. La bannière, œuvre de Maurice Denis et de Sabine Desvallières, date de 1924. Le Jubé et la chaire ont été détruits vers 1834. Le 6 novembre 1678, Vincent Couloigner dominicain, fonde en la chapelle Notre-Dame de la Clarté, la confrérie du Rosaire. La chapelle abrite quelques statues en bois polychrome du XVIème siècle et des bateaux ex-voto offerts par les marins ;


                    " Description de la chapelle Notre-Dame de la Clarté de  Perros-Guirec "

la chapelle Saint-Guirec de Ploumanach (XIV-XVIII-XIX-XXème siècles), remaniée et agrandie du XVIIIème siècle au XXème siècle. Elle s'élève, semble-t-il, sur un très ancien lieu de culte. Les moines de l'abbaye de Bégard y font construire un sanctuaire au XIVème siècle. Le transept nord date du XIVème siècle. La nef date du XVIème siècle. L'aile sud date du XXème siècle : elle est conçue par l'architecte James Bouillé. Les prééminences sur cette chapelle étaient aux seigneurs de Kerduel et de Pont-Guennec. Restaurée au XVIIIème et aux XIXème siècles, elle est agrandie au début du XXème siècle et en 1948 (deux transepts sont ajoutés à la nef d'origine). La chapelle abrite un Christ en croix, un saint Julien (en tenue de soldat romain) du XVème siècle, une Pietà et un saint Sébastien du XVIème siècle, un saint Yves et un tableau représentant l'arrivée de saint Guirec à Ploumanac'h. L'huile sur toile intitulée "Comment saint Guirec vint en Bretagne", œuvre d'Albert Clouard, date de 1903-1905. La statue de saint Guirec, en bois polychrome, date du XIVème siècle. La statue Notre-Dame des Marins, en bois polychrome, date du XV-XVIème siècle. L'ex-voto représentant un bateau en bois date du XIXème siècle ;
la chapelle Notre-Dame de Pitié de Kernivinen (XIV-XVème siècle) est construite, dit-on, à l'emplacement d'une ancienne chapelle, dédiée à Saint-Marc (XIIème siècle). Cette chapelle est reconstruite au début du XVIIIème siècle. Le pignon est date de 1722. Le porche sud est un réemploi de la chapelle antérieure et date du XVIème siècle. Le clocher date de 1758. La chapelle, qui est agrandie en 1772 et restaurée en 1817, abrite des statues de la Vierge et de saint Sébastien ;
la chapelle Saint-Joseph (1960) ;
la chapelle Saint-Samson de Pont-Couennec (1594), édifiée par Amaury Jacob de Kerjégu dans l'enceinte du manoir de Pont-Guennec. Elle est détruite en 1866, pour faire place au premier hôtel de Perros-Guirec ;
l'ancienne chapelle Sainte-Anne des Sept-Iles (XVème siècle). Construite vers 1430 par les Cordeliers des Sept-Iles et détruite en 1483 ;
le manoir de Crec’h-Guégan (1671-1676). En 1678, son propriétaire est un homme de loi lannionnais ;
l'ancien manoir de la Salle au Chevalier (Sal ar Marec), situé près de la rade et aujourd'hui démoli. Propriété de Coatquenecher (en 1422), de Yvon de Botloy (en 1540), de Louis Hingant (en 1582). La famille Hingant se fond par la suite dans la famille Kerduel ;
l'ancien manoir de Tromorgant, situé au sud-est de Perros et aujourd'hui démoli. Il dépendait féodalement de la seigneurie de Barac’h. Propriété successive des familles Roffrant, Le Bail, Dantec (en 1535) ;
l'ancien manoir de Kerguien, situé dans la vallée du ruisseau de Kerduel et aujourd'hui démoli. Il dépendait féodalement de la seigneurie de Barac’h. Les sieurs de Kerguien disposaient de prééminences dans l'église Saint-Jacques Ils se fondirent dans la famille Le Borgne, seigneurs de Goasven (Brélévenez) ;
le manoir de Pont-Couennec ou Pont Guennec ou Pont-Gouennec (1473-1600-1748) et son moulin (XVIIIème siècle). Ce manoir aurait été bâti par un certain Riou de Perros (de la même famille que les Riou de Kerprigent). Le manoir est composé de deux corps de logis rectangulaire agencés en L et d'une tour carrée : sa partie la plus ancienne remonte à 1473. En 1594, au moment des guerres de La Ligue, le lieutenant de Larmor, destructeur du château de Ploumanac'h, réside à Pont Guennec. On y trouvait autrefois une chapelle privative et un colombier (fin du XVIème siècle et possédant 950 nids de pigeons). En 1782, la marquise de Coëtivy vend le manoir avec ses dépendances à François Marie Guézennec de Kervizien (avocat au Parlement), qui se charge de le restaurer. En 1860, Cornélius Hiis, consul de Suède et de Norvège, négociant en bois du Nord de Lannion, devient propriétaire du manoir et fait alors démolir la chapelle en 1866 ;
l'oratoire de Saint-Guirec sur la plage de Ploumanach (XI-XIIème siècle). Il est reconstruit au XIVème siècle en réemployant des éléments de la fin du XIème siècle (les colonnes). La statue de Saint-Guirec, œuvre du sculpteur Yves Hernot de Lannion, date de 1904 : elle a été cassée le 6 mars 1938 et restaurée par l'architecte James Bouillé. Les jeunes filles en âge d'être mariées prient le saint afin qu'il les exauce. Celles qui craignent de coiffer Sainte Catherine viennent discrètement se rappeler au souvenir du saint en lui piquant le nez avec une épingle ;
Perros-Guirec possède encore dix neuf croix et un calvaire, mais quatre croix sont manquantes, dont les deux plus anciennes : celle de l'enclos de la chapelle Saint Guirec (Croas Sauzon, mentionnée en 1844), et celle de Barnabanec (signalée en 1859). Douze croix sont des XVIème et XVIIème siècles : croix située près de Ker Awel, croix située à droite de la chapelle Saint Guirec, croix située devant le portail sud de la chapelle de la Clarté (1630), Croaz Izellan, Croas ar Mogn, croix de Randreux, croix de Kergomar (1632), Croas Ewoanes (1686), la croix de Kerreut (1667), Croas-ar-Skin (1662), Croas ar Salud (1683), croix de Kervélégan. Deux croix du XVIIIème siècle : Croas ar Varen et Croas an Escop. La croix du cimetière de Kerreut (1875, œuvre des ateliers Hernot). Trois croix du XXème siècle : la croix située au croisement du chemin de la Messe avec la rue Rouzic (1907), la croix située à Pors Rolland (1930), la croix située rue Gabriel Vicaire. Manque à l'appel, l'ancienne croix située rue de la Petite Corniche. A signaler aussi le calvaire de Trestignel (XVIème siècle, restauré en 1912) ;
sur la trentaine de fontaines situées sur la commune de Perros-Guirec, six fontaines sont considérées comme sacrées (christianisées). Les trois fontaines dédiées à Saint Guirec et situées à Ploumanac’h (aujourd'hui disparue), Traou-Perros (aujourd'hui disparue), Traou-Guirec. La fontaine dédiée à Saint Samson et située près de la chapelle Notre-Dame de la Clarté (XV-XVIème siècle) : on prête à son eau la vertu de soigner les yeux et de préserver de la cécité. La fontaine dédiée à Saint-Jacques et située près de l'église du bourg. La fontaine dédiée à Saint-Pierre et située non loin de la grève Saint-Pierre ;
le fort de l'île aux Moines (XVIIIème siècle), œuvre de l'architecte Simon Garangeau (élève de Vauban). On dit que des corsaires anglais s'établirent sur l'île aux Moines en 1700, et que cette circonstance ne fut pas étrangère à la construction des forts en 1720 (Forts maritimes de France, notice sur Perros, par M. Jourjon). En 1720, le régent Philippe d'Orléans décide sa construction mais les travaux de construction ne débutent qu'en 1740. Une garnison l'occupe, semble-t-il, dès novembre 1740. Il y avait aussi, en 1832, "sept batteries contenant onze canons, un logement pour quatre officiers et 135 lits à deux places et autant à une place, soit le couchage de 405 hommes" (M. Habasque). Le fort est déclassé en 1889. De 1831 à 1835, un phare à tour carrée est construit au sommet de l'Ile-aux-Moines ;
6 moulins dont le moulin à marée ou moulin du Vor ou Milin Ruz (vallée du Petit-Traouïero, 1834), les moulins à eau de Randreus, de Lost Logoden, de Pont-Couennec (qui cesse de fonctionner en 1921), de Kerguien, et le moulin à vent du Creac’h ou Crac'h (1727).

A signaler aussi :

le dolmen à galerie de l’île Bono (vers 4000 à 3600 ans avant Jésus Christ). Ce mégalithe est constitué d'un couloir (1m x 3m) orienté sud-est, débouchant sur une chambre funéraire ;
des menhirs aujourd'hui disparus (Sant-Kirek, Pont-Guennec, ..) ;
le tumulus de Kerroïc ;
le phare du Colombier (1860), situé à Pont-Gouennec Il s'agit d'un ancien colombier, édifié au XVIIIème siècle en même temps que le manoir de Pont-Gouennec. Il possède plus de 800 boulins ou alvéoles. En 1860, le colombier est peint en blanc pour servir d'amer pour les marins souhaitant entrer dans le port de Perros-Guirec par la passe orientale ;
le phare de Ploumanac'h (1945) ;
le phare de l'île aux Moines (1952). Il est mis en service le 14 juillet 1952 et remplace un ancien phare édifié entre 1831 et 1835, exhaussé de 1843 à 1854 et détruit le 4 août 1944 par les troupes allemandes ;
une guérite (XVIIIème siècle) située à Trestignel et servant de poste d'observation près de la pointe du château. Cette guérite est encore surnommée "tour au loup" ;
la carrière de granit rose (1956), située à La Clarté-Ploumanac'h ;
la poudrière (1804), située à Pors-Laëron ;
l'hôtel de la Plage (1913), situé à Trestraou et édifié par Joseph Le Bihan en 1886. Cet édifice est agrandi et restauré vers 1888 et en 1890 ;
l'hôtel de Ville (1934), situé place de la Mairie. L'inauguration de l'édifice a lieu le 23 décembre 1934 ;
plusieurs villas : Lann Gueuc (chemin de la Messe), œuvre de Théodore Lambert, date de 1895 ; Ker Juliette (rue de Senonnès) date de 1910 ; Silencio (rue Maurice-Denis), œuvre de Théodore Lambert et de Pierre Henri Gélis-Didot, date de 1894; Ar Zav Eol (boulevard de la Corniche), œuvre de Raguenet et Maillart, date de 1931 ; Jopijac (rue de la Clarté), œuvre de Henri Menet, date de 1929 ; Ker Dor (rue du Maréchal-Foch), œuvre de Charles Heubès, date de 1903 ; War ar Garec (rue des Bons-Enfants), œuvre de Maurice Pruvost, date de 1937 ; Park ar Lann (rue du Maréchal-Foch), date de 1906-1908 ; Ker an Gwell (chemin de la Messe) date de 1911 ;

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ANCIENNE NOBLESSE de PERROS-GUIREC

Les maisons nobles de Perros-Guirec en 1780 : Pont-Guennec ou Pont Couennec (qui dépendait de la prévôté du Pré, elle même annexe de la seigneurie des Barac’h à Louannec), Seuhel ou Le Suhel, Dantec, Tromargat ou Tromorgant, la Salle-au-Chevalier, Kerjégu, Kernoz ou Kernuz ou Kerdu et Kerguien.

Au XVIIème siècle, le fief des seigneurs de Barach (ou Barac'h) englobe la plupart des terres de Perros-Guirec. Barach, appartenait au XVème siècle, à Jean Tournemine, seigneur d’une partie de la paroisse. La branche aînée des Barach (Barac'h) se fond au début du XVème siècle dans la famille des Tournemine, d'origine anglaise (XIIème siècle), seigneurs de La Hunaudaye. Pierre de Tournemine meurt sans enfant en 1451. Son neveu Jean, hérite de ses biens. En 1524, Catherine de Tournemine, héritière des Barach épouse Raoul de Kernec'hriou, famille originaire de Pleudaniel. En 1558, Françoise de Kernec'hriou (ou Crechriou) épouse Yves de Coskaër (ou du Cosquer), seigneur de Rosambo, Guernanchanay et Coatfrec, procureur du Roi à Lannion et originaire de Plounévez-Moëdec. Les Coskaër sont alors seigneurs de Plounévez-Moëdec, de Kernec'hriou, de Gabatoux, de Barac'h, de Rosambo, de Gurnanchanay, de Keruzec, de Coatfrec, du Pré, de Kerimel. Geneviève du Coskaër épouse en 1688, Louis Le Peletier. Le domaine de Rosambo est alors érigé par Louis XIV en marquisat.

La seigneurie de Pont Guennec dépend de la Prévôté du Pré. Pont Guennec appartient successivement aux familles Le Narvezec, Guennec (douteux), Jean ar Genech (en 1535), De Haulever de Bourret (XVIème siècle), à la famille Jacob de Kerjégu (fin XVIème siècle - début XVIIème siècle), à la famille De Kerret (au XVIIème siècle), à la famille Le Borgne de Coëtivy (au XVIIIème siècle). En 1735, on peut imputer à Pont Guennec 11 convenants à Perros et 6 à Saint-Quay-Perros.

Kernuz (ou Kerdu) appartenait à la famille de Kerprigent (Servel). Les Kerprigent disposaient de prééminences dans l'église Saint-Jacques.

Le Suhel (ou Lez Uhel), maison noble, propriété successive des familles Clerc, La Haye et Le Dantec (déboutée de la noblesse en 1669).

Le lieu noble du Cozty (ou Coz Ty) appartient an XVIème siècle, à Antoine Le Halgouet, écuyer et seigneur de Kérimel.

La métairie noble de Kerillis (ou Kerilly) est mentionnée en 1535. Cette métairie appartient en 1778 à messire Armand Saliou, seigneur de Chef du Bois, chevalier de Saint Louis.

La métairie noble de Kerangarou. Elle dépendait féodalement de la seigneurie de Barach.

A la "montre" (réunion de tous les hommes d'armes) de Tréguier de 1481, on comptabilise la présence de 6 nobles de Perros-Guirec (il y avait 6 nobles en 1426) :

Alain DU TERTRE (35 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;
Nemes KERGUIEN (30 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;
Morice QUINTIN (5 livres de revenu) : défaillant ;
Alain TALIC (20 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;
Roland de LA HAYE (8 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en arbalétrier ;
Jehan DU BOYS (30 livres de revenu) : défaillant.


DIVERS

Recteurs de Perros-Guirec
. Raoul Le Ségalier : 1427 - 1451
. Yves Le Tachenec : 1451 - 1480
. Guillaume Kermouilly
. Allain Le Ruz
. Hughes Le Barz : 1574 - 1583
. Ollivier Kerguenou : 1583 - 1613
. Yves Ménart : 1613 - 1624
. Jean L’Ollivier : 1625 - 1673
. Jacques de Trégoazec : 1674 - 1691
. Rolland Gilles de Toulcoët : 1691 - 1692
. Alain Louis de Toulcoët : 1692 - 1729
. Maurice de Plusquellec : 1729 - 1731
. Alain Louis de Toulcoët : 1731 - 1734
. Paul François Le Micq (ou Lernicq) : 1734 - 1752
. Jean-Marie Vistorte : 1753 - 1781
. Bizler : 1781 - 1782
. Jean Marie Le Lay : 1782 - 1791
. Ollivier François Le Bricquir du Meshir : 1791 – 1795
. Philippe Ange Ellès : 1803 - 1809
. Pierre Larc’hantec : 1809 - 1812
. Toussaint Le Bail : 1813 - 1819
. Laurent Millet : 1820 - 1837
. Jean Le Jean : 1838 - 1860
. Alexandre Frouin : 1860 - 1882
. Guillaume Marie Richard : 1883 - 1899
. Joseph Thos : 1899 - 1906
. Toussaint Richard : 1906 - 1919
. François Gouronnec : 1919 - 1937
. Yves Marie Hélary : 1937 - 1963
. Jean Le Floc’h : 1963 - 1968
. André Danic : 1968 - 1979
. Michel Malégeant : 1979 - 1987
. Antoine Le Meur : 1987 - …

 

Maires de Perros-Guirec
. Allain Yves : 1790
. Le Corre Jacques : 29 août 1802
. Jourand Dutremin Jean-Claude : 19 mars 1810
. Pasquiou François : 26 mai 1815 (maire provisoire)
. Jourand Dutremin : 7 juillet 1815
. Le Corre Yves : 24 octobre 1824
. Guiomar Yves : 25 octobre 1830
. Perrot Jacques : 10 avril 1841
. Riou François : 20 septembre 1846
. Le Bivic Yves : 9 mai 1850
. Kergroben : 26 décembre 1854
. Le Corre Yves : 17 juillet 1869
. Le Graciet Eugène : 1er mars 1874
. Le Montréer Jean-François : 5 juin 1876
. Guiomar Yves : 18 juillet 1877
. Le Montréer Jean-François : 25 mai 1878
. Le Corre Yves Marie : 23 novembre 1878
. Symoneaux Pierre : 14 mai 1882, réélu en 1884
. Caous Pierre : 25 juillet 1886, après démission de P. Symoneaux
. Guiomar Yves : 15 mai 1892
. Cossic Aimé : 17 mai 1896 (annulation)
. Le Gac Emile : 31 mai 1896, réélu le 20 mai 1900
. Le Jannou Eugène : 26 décembre 1907, réélu le 19 mai 1912
. Le Gac Emile : 13 décembre 1919, réélu le 17 mai 1925
. Le Toiser Hippolyte : 6 septembre 1925, réélu le 19 mai 1929
. Connan Yves : 19 mai 1935
. Laforest Julien : 30 septembre 1944
. Le Jannou Yves : 31 octobre 1947, réélu les 7 mai 1953 et 18 mars 1959
. Le Parenthoën Yves : 27 février 1961, réélu les 7 mars 1965, 27 mars 1971 et 24 mars 1977
. Bonnot Yves : 20 mars 1981, réélu en mars 1983 et 1989,…

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L'église Saint-Jacques de Perros-Guirec



 

L'église paroissiale est dédiée à Saint Jacques, ce qu'explique une vieille tradition disant que le site était le rendez-vous de pèlerins venus par la mer, en chemin vers Compostelle. Une chapelle y fût édifiée. Elle marquait le haut du vallon où saint Guirec était venu chercher un abri pour son monastère. Ce saint, auquel la paroisse de Perros-Guirec doit une partie de son nom, est l'un des moines venus de l'autre côté de la Manche pour christianiser la Bretagne, alors nommée Armorique. La tradition le dit "abbé" et affirme qu'il a débarqué à Ploumanac'h (Poul Manac'h : le marais du moine). Son monastère, qui assurait le service religieux en dépendance de l'Evêché de Dol, est resté dans le souvenir. Seul le nom de la rue qui dessert le lieu (Goas an abat : rue de l'abbé) le rappelle encore.

-->L'édifice primitif, de style roman, était une chapelle de forme rectangulaire bâtie au XIIème siècle, et comprenant une nef avec deux bas-côtés.

 
 

Cette chapelle est agrandie au XIVème siècle. Elle est prolongée par une nef de cinq nouvelles travées aux arceaux gothiques et une grande fenêtre, à la mode bretonne, est ouverte au fond de l'abside. Par devant, on lui ajoute la base d'une tour qui est resté inachevée et abrite un grand porche en remplacement du petit porche roman. Celui-ci est alors replacé sur l'entrée sud, où nous le voyons toujours.

Le remplage primitif de la fenêtre d'abside a été remplacé, en fin XVIème siècle, par la rosace et les meneaux actuels, d'un dessin aussi bizarre que charmant.

Le clocher, avec le curieux dôme à flèche qui aujourd'hui le couronne, n'est élevé sur la base de la tour qu'au XVIIème siècle.

De ce même siècle datent les Fonts Baptismaux, avec leurs admirables balustres, et, derrière l'autel majeur, le magnifique retable au travail si ouvragé, animé de tout un petit paradis de statuettes.


Depuis ce temps, Perros-Guirec s'est transformé. L'église a dû s'agrandir au milieu du XXème siècle où on été construits de nouveaux bras au transept et une sacristie plus spacieuse, qui s'ouvre sur la nef par un vieil entourage de porte à noble allure.



Portons notre attention sur quelques pièces du mobilier :

Le lourd bénitier de granit près du Baptistère, décoré de 4 personnages grossièrement taillés est du XIIème siècle, de l'époque de la partie romane de l'édifice.


L'autre bénitier, près de l'entrée de droite, est une ancienne mesure à grains.


Saint Jean-Baptiste, sur le mur des Fonts Baptismaux est du XVIIème siècle.

Saint Laurent, en dalmatique de diacre, son gril en main, semble être du XVIème siècle.

Sainte Catherine, à la tête couronnée comme une reine, est de la même époque que saint Laurent.

La Pietà, à la croisée de la partie romane et de la partie gothique, malheureusement endommagée, date de la fin du XVIème siècle.

Saint Yves, à la même croisée, est du XVIIIème siècle, sur un socle roman du XIIème siècle.

Le Christ aux outrages, fin XVème ou début du XVIème siècle, près de la porte de la sacristie, vaut la peine d'être admiré.

La Vierge Mère, dite Notre-Dame du Foyer est du XVIIème siècle.

Saint Jean Baptiste (XVIIème siècle)
Saint Laurent (XVIème siècle)
Sainte Catherine (XVIème siècle)
Pietà (XVIème siècle)
Saint Yves (XVIIIème siècle)
Le Christ aux outrages (fin du XVème siècle)
Vierge mère dite N-Dame du Foyer (XVIIème siècle)
Christ en Croix (XVIIIème siècle)
 
 

Le Christ en croix de la poutre de gloire est une magnifique sculpture de la fin du XVème siècle.


Les deux statues de la Vierge et de saint Jean sont d'un style plus récent.

Le Saint Jacques du retable est du XVIIème siècle comme l'ensemble dont il fait partie.

Le Saint Guirec qui lui fait pendant, est du XVIIIème siècle.


Saint Jacques
Saint Guirec

 

 
 


Le chemin de Croix est de maître Le Toiser, peintre perrosien.


Tableau de Saint Yves
 

Au passage, nous avons remarqué les deux vitraux modernes du transept, dus au maître verrier, Hubert de Sainte-Marie : celui de gauche à Saint Yves. A l'entrée du chœur et autour des fonts baptismaux, d'autres vitraux modernes de l'atelier Le Guevel.

L'orgue :

L'orgue de l'église Saint Jacques a été réalisé en 1996/1997 par Yves Fossaert, facteur d'orgues à Mondeville, en région parisienne. Il s'agissait là d'un orgue neuf : l'église de Perros-Guirec n'avait en effet jamais eu d'orgue. L'instrument comporte 15 jeux répartis sur 2 claviers et un pédalier, et compte 958 tuyaux. Sa bénédiction par Monseigneur Fruchaud, évêque du diocèse et son inauguration par Monsieur André Isoir ont eu lieu le 20 juillet 1997.


Revenons à la partie romane :

Les bases des colonnes sont aujourd'hui enterrées et il faudrait les dégager d'un bon demi-mètre pour retrouver le rythme primitif. Ces colonnes ou piliers (XIème et XIIème siècles), au nombre de dix, sont ornées de chapiteaux à motifs originaux dont certains sont celtiques ou bibliques.


Au second pilier, à droite du porche d'entrée, on lit "le sommeil d'Adam et la création d'Eve", puis la scène de "la tentation avec le pommier".

Au quatrième pilier nous trouvons une figuration de l'Eucharistie, traditionnelle en Orient : les deux colombes buvant un Calice, source de vie, fontaine d'immortalité.

En face, sur le cinquième pilier, une représentation schématique de l'Eucharistie sous la forme d'un banquet sacré, évocation de la dernière Cène.

Sur le sixième pilier de droite, est-ce Abraham tenant la main de Sara, tandis que Agar se tient à l'écart portant son fils dans les bras ?

Sur le sixième pilier de gauche, en face, nous y lisons le "Sacrifice d'Abraham" : levant le coutelas sur son fils Isaac, tandis que le bélier est déjà là pour prendre la place de l'enfant.

Motifs celtiques
Miracle de Saint Guirec ?
 
 



Sacrifice d'Abraham






A l'extérieur, donnons un coup d'œil au portail Sud.


Au-dessus de la porte, dans le tympan, l'image du "Christ en Gloire" vêtu d'une longue tunique et levant la main pour bénir. Autour de lui, l'Aigle, symbole de Saint Jean, et le lion, symbole de Saint Marc, laissant supposer que sur le linteau refait en sous-œuvre, étaient autrefois figurés les deux autres évangélistes, Saint Luc et Saint Matthieu.

 

 

PLOUMANAC'H


Ploumanac’h et l'oratoire de Saint-Guirec

 

 


Ploumanac’h est le véritable berceau de Perros-Guirec. Ce nom a subi plusieurs modifications au cours des siècles et l'on pourrait croire, par sa première syllabe "plou" qu'elle fut auparavant une paroisse à part entière. Il n'en fut rien : Ploumanac’h n'obtint jamais le statut de paroisse. Il s'agit en réalité d'une déformation de Poul-Manac'h, signifiant le "marais du moine". La topographie des lieux le justifie aisément. Selon la légende, Guirec, un moine gallois, y débarqua au 5ème siècle dans une auge de granit afin d'y fonder une communauté.

Mais bien avant son arrivée, ce territoire fut déjà occupé par des hommes taillant et polissant la pierre puis travaillant le fer : ils y ont laissé quelques traces, haches en pierre et en bronze, fers de lance et monnaies d'or. Les Romains en foulèrent le sol, construisant sur les côtes des ouvrages fortifiés pour se protéger des incursions saxonnes. A son arrivée, Guirec ne trouva sans doute qu'une terre désertée par les hommes. Traou-Perros aurait été le lieu d'érection de son monastère, probablement détruit lors des invasions normandes, reconstruit au même endroit puis disparaissant définitivement au 15ème siècle. Jusqu'alors, Ploumanac’h était devenu une cité florissante dont le port de commerce avait assuré le développement. L'agriculture n'y était pas étrangère et si les marées amenaient une partie des besoins alimentaires, la culture des céréales permit d'affirmer une autosuffisance et même une ouverture aux marchés extérieurs : l'existence d'un moulin à marée à partir du 14ème siècle en témoigne.
Perros devint progressivement rivale de Ploumanac’h grâce à la construction de ses propres installations portuaires et sa désignation en tant que paroisse dès le 12ème siècle. La période troublée de la Ligue sonna la fin de la suprématie de l'ancienne cité de Poul-Manac'h : elle fut complètement ravagée à la fin du 16ème siècle sous les coups de soldats fidèles au maréchal d'Aumont.

.... Mais si vous êtes arrivé jusqu'ici, c'est sans doute pour en découvrir les charmes et les curiosités d'aujourd'hui ....
Poursuivez donc votre périple sur le sentier des douaniers que vous avez emprunté à Perros et qui vous a fait traverser les landes d'où surgissent les amas de granit rose. Non loin du phare de Ploumanac’h, vous arriverez à une petite plage, enserrée entre deux pointes et parsemée de quelques rochers.


L'un d'entre eux vous attirera par sa forme arrondie ... En vous approchant, vous remarquerez qu'il s'agit d'un petit monument : l'oratoire de Saint-Guirec. Ce curieux édifice, construit sur un amas de rochers submergé par les flots à marée haute, trouve son origine au 12ème siècle.


S'il était très fréquenté par les femmes des marins qui venaient y prier pour le retour de leurs époux, il l'était tout autant par les jeunes filles.
Une légende disait, en effet, que si elles arrivaient à planter une aiguille dans le nez du saint qui y trônait, elles seraient mariées dans l'année.

Cette croyance avait tellement abîmé la statue de Saint-Guirec, sculptée dans le bois, que la paroisse l'avait finalement sagement remplacée par une copie réalisée en granit.

Le martyr ne serait désormais plus martyrisé ...

L'original est à l'abri de la chapelle du même nom qui est située à quelques pas, en surplomb de la plage. L'édification de celle-ci remonte au 14ème siècle mais il ne subsiste que peu de pierres de cette époque. Elle subit en effet plusieurs restaurations au cours des ans et fut notamment agrandie.

Face à la plage, trônant au milieu d'un désordre granitique posé là, sans doute, par quelque géant, le château de Costaérès surprend plus d'un visiteur. Semblant sorti d'un conte des mille et une nuits par son aspect féérique, il surveille la côte depuis le 18ème siècle. Il a emprunté une déformation de l'ancien nom de l'île : Coz-Seherez signifiant "vieille sècherie". C'est là, en effet, que les marins faisaient sécher au soleil les poissons qu'ils sortaient de la mer.


Côté continent, les constructions bordant la plage n'offrent malheureusement pas la même apparente tranquillité : réalisées pour attirer les touristes, elles abritent à la belle saison une faune délirante d'estivants particulièrement bruyants ... Comme partout ailleurs, la Bretagne est belle et reposante pour qui peut la savourer à une autre époque que celle qui voit déferler la grande transhumance des vacanciers en quête de "repos" ...

Avant cette invasion, la petite bourgade coulait des jours paisibles et les maisons qui, par le passé, tournaient le dos à la mer pour mieux se protéger des bourrasques ont, petit à petit, disparu sous les coups de pelle des promoteurs construisant les résidences secondaires.

 


Le port de Ploumanac’h et les moulins de Trégastel


Même le "vieux Paf", tel qu'on surnommait le diable qui se réfugiait selon la légende au moulin de Logoden, a été chassé par l'arrivée des touristes alors qu'il hantait depuis bien longtemps la vallée des Traouiero. Faites-y donc une balade : peut-être l'y retrouverez-vous se cachant parmi les amas de roches et de végétation luxuriante qui caractérisent le site ...


... ou poursuivez le chemin des douaniers qui contourne Pen Ar Krech, la pointe qui abrite le port de Ploumanac’h. Celui-ci, blotti dans une anse où brillent les chromes des voiliers qui viennent y mouiller, vous mènera par ses quais vers les moulins à marée.


L'autorisation royale de construction d'un tel édifice fut accordée en 1375, par Charles V. Le petit moulin que vous verrez en vous dirigeant vers Trégastel, et qui trempe éternellement les pieds dans l'eau, ne fut toutefois construit qu'en 1764, faisant suite à un moulin plus rudimentaire dont toute trace a disparu.




Le second moulin voit son étang, le bassin de retenue où s'engouffre l'eau de mer à chaque marée montante, également alimenté par le Kerougant, minuscule rivière qui a creusé la vallée des Traouiéro.






A marée basse, l'étang se vide pour ne plus laisser apparaître qu'une petite plage de sable mêlée au limon.

A la belle saison, les pluies étant plus rares, la petite rivière se réduit alors bien souvent à un mince filet d'eau.







 

PLOUMANAC'H


 
 A la découverte des sentiers piétonniers de Ploumanac’h





 
Circuits proposés :
1)      départ du Port de Ploumanac'h au "Moulin à Marée " bornes 1 à 21 et retour par 22 ... 24
2)      départ du Ranolien – bornes  21 à 1 et retour par 24... 22
3)      départ du bateau de sauvetage soit de 12 à 21 et retour par 22 ... 24 soit de 12 à 5 ou 1
 
A la découverte des sentiers piétonniers de Ploumanac’h
 
 

Le sentier des douaniers de Ploumanac'h vous fera découvrir différents aspects, les plus pittoresques et les plus remarquables, de la côte de granite rose. Selon le temps, l'heure, la saison, l'état de la marée, ce sera à chaque fois un nouveau paysage, un nouvel enchantement...
Le sentier est praticable avec de simples chaussures de marche. Toutefois, le trajet entre les arrêts 2 et 5 comporte des passages qui peuvent se révéler délicats pour des personnes à mobilité réduite. De nombreux chemins de retour permettent, le cas échéant, de fractionner votre circuit ou de le raccourcir. Ils sont signalés sur la carte.
Des bornes en granite, numérotées, signalent l'emplacement des stations décrites. Les arrêts ont été choisis en fonction de leur intérêt naturaliste, historique ou paysager.
Afin que vous, et tous les autres promeneurs, profitiez au maximum de cette découverte, voici quelques recommandations que vous aurez à cœur de respecter et de faire respecter
.Restez sur les chemins: vous participerez ainsi à notre lutte contre l'érosion.
.Mettez vos détritus, papiers... dans les poubelles prévues à cet effet et disposées en différents endroits du chemin: vous contribuerez au maintien de la propreté du site.
.Respectez les aménagements réalisés pour votre sécurité el la préservation des espèces et des espaces: vous aiderez ainsi au maintien et à la conservation des écosystèmes.
.Regardez les plantes sans les cueillir: vous permettrez à tous d'en profiter.
.Adaptez votre comportement aux conditions de l'environnement: il est ainsi dangereux de se baigner en dehors des plages ou de s'aventurer sur les rochers surtout en cas de forte houle.
 
 
BONNE PROMENADE A TOUS !
 
 
ci-dessous on voit bien la cale de la SNSM du bateau de sauvetage
et le parking pour débuter un tour de côte





 




 






Cette notice a été rédigée par Odile Guérin avec la collaboration de Jean Laborey, Jean Guilcher, Jacques Paris et Gabriel Sylvestre. Dessins et photos réalisés par Jean Guilcher. Association Restauration et Animation du Site de Ploumanac'h. Maison du Littoral - BP147 - 22700 PERROS-GUIREC
               

RÉGION


BRETAGNE CONSERVATOIRE DU LITTORAL

 

 

 

 

 

 

 

 

mercredi 21 novembre 2012

(Le Trégor du jeudi 5 mars 2009)


j'ai été absente plusieurs semaines mais cela m'a permis de faire du rangement et de découvrir articles et manuscrits que j ai trouvé en Bretagne et que je m'empresse de  metre en ligne pour lecture
 
 
Des tribus celtiques à la physique nucléaire

 
Les lingots de plomb de Ploumanac'h intéressent les scientifiques

 

 
 
En 1983, Loïc Le Tiec, un plongeur trégorrois, découvrait dans l'archipel des Sept-Iles les restes d'une épave et 22 tonnes de lingots de plomb, témoignage du commerce maritime des matières premières en Manche dans l'Antiquité.
  
Les lingots de plomb antiques découverts en 1983 au large de Perros-Guirec, entre Malban et Bono, par dix mètres de fond, ont dans un premier temps intéressé les archéologues. Aujourd'hui, Michel L'Hour, directeur du département de Recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (DRASSM), qui a dirigé les fouilles de 1983 à 1986, a fait savoir que l'institut national de physique nucléaire et de physique des particules du CNRS souhaitait récupérer une partie des 22 tonnes de lingots de plomb entreposées à la Brosserie. Ainsi, mercredi et jeudi, Olivia Hulot, chargée de mission à la DRASSM, est venue à Perros-Guirec pour surveiller le chargement de la précieuse cargaison en partance pour le site de Modane, en Savoie.
Olivia Hulot a sa petite idée sur les causes du naufrage de ce navire britannique il y a 16 siècles : « Le bateau qui transportait ces quelque 271 lingots venait de Grande-Bretagne et aurait été pris dans les forts courants de l'archipel des Sept-Iles, explique la jeune femme. Seuls les lingots de plomb: du fait de leur poids, sont restés surplace ». Ces lingots, de forme rustique, pesant de 35 à 40 kg pour les plus petits, et 150 kg pour les plus gros, ne répondent pas à une typologie rigoureuse, mais portent diverses estampilles s'apparentant à trois catégories d'inscription : des noms, des chiffres et des symboles.  


PERROS-GUIREC - Olivia Hulot, chargée de mission, était à Perros-Guirec, la semaine passée, pour surveiller le chargement de la précieuse cargaison. Ces lingots paraissent avoir été façonnés dans la seconde moitié du IVe siècle sur le territoire des Brigantes et des Iceni.

  
Les lingots restants seront dirigés vers le dépôt archéologique de Domagné, près de Rennes. Quelques spécimens seront exposés au musée du Linkin ou à la Maison du Littoral.
Ils arrêtent les rayonnements
L'étude épigraphique des inscriptions a permis à la fois de reconnaître avec quelque vraisemblance les noms de tribus celtiques de Grande-Bretagne et de dater l'épave du Haut Empire ou du Bas-Empire romain (entre le Ile et le IVe siècle après J.-C.). « Ils sont d'une fabrication peu élaborée, très difficile à comparer à la production romaine classique». Ce qui est certain, en revanche,
c'est qu'ils ont la particularité d'avoir très peu de réactivité : ils arrêtent les rayonnements radioactifs. « Us présentent donc un grand intérêt pour les scientifiques de l'Institut national de physique nucléaire et de physique des particules du CNRS. »







Notre cher maire s'interroge !...








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