lundi 7 octobre 2013

LE SPARADRAP DU CAPITAINE HADDOCK

Le syndrome du sparadrap



Définitivement soulagé de l'épée de Damoclès qui pesait au-dessus de sa tête dans l'affaire Bettencourt et lui collait comme le sparadrap au capitaine Haddock, Nicolas Sarkozy voit désormais s'ouvrir devant lui un boulevard pour la présidentielle de 2017.
En bénéficiant d'un non-lieu alors qu'il était mis en examen depuis mars pour abus de faiblesse, l'ancien chef de l'Etat n'échappe pas seulement à un procès en correctionnelle qui aurait interdit tout espoir d'un retour à la politique. La décision des juges bordelais, couverts d'injures par les sarkozystes il y a six mois, l'absout donc de toute poursuite dans une affaire qui a ébranlé la fin de son quinquennat



Les fondus de Tintin connaissent cette séquence (il me semble bien que c’est dans « l’Affaire Tournesol ») où le capitaine Haddock essaye désespérément de se débarrasser d’un morceau de sparadrap qui lui revient irrémédiablement...

 

 
 
On en entend beaucoup parler ces jours-ci ! voici en dix points les aventures du petit sparadrap voyageur du capitaine Haddock !


L'affaire Tournesol, dont l'original de l'une des pages est au musée Pompidou, est décidément l'un des chefs d'oeuvre de Hergé. Cet album est caractérisé entre autres par la présence de symboles fétiches : la moustache de Pletzsy Gladz, le parapluie de Tournesol et ses plans. Il existe un autre objet fétiche : c'est le petit sparadrap qui donne lieu à un gag de la vie quotidienne développé sur plusieurs pages traduisant comment il est difficile de se débarrasser d'un problème collant ! Voici ce gag en une dizaine de chapitres.

1) Le départ : on voit le sparadrap apparaître sur le nez du capitaine Haddock page 28. C'est normal, car il a été légèrement blessé à la page précédente lors de l'attentat contre la maison du professeur Topolino.

2) Pendant 17 pages, de la page 29 à la page 44, le capitaine conserve ce sparadrap sur le bout du nez sans que le lecteur ne s'en émeuve. Ce sparadrap est résistant car il ne se décolle pas malgré un bain forcé page 35 et un jet de lave-glace page 36. Il résiste aussi à la casquette du capitaine.

3) Début du gag, page 45 : « Qu est-ce que j'ai là sur le nez ? »

4) Première tentative : le capitaine essaye dans le car de la Swiss Air de se débarrasser de son sparadrap et ce sont les autres passagers placés devant le capitaine qui récupèrent le problème : « Mais ça colle ! ». Le capitaine se planque derrière son journal !

5) La phrase-clé : « Bon voyage petit sparadrap ! » (fin de la page 45).
Mais le capitaine l'a déjà récupéré. C'est comme dans Guignol : le lecteur-spectateur le voit bien, mais pas le héros qui ne voit rien !

6) Dans l'avion (13h40)
Revoilà le sparadrap ! « Par quel tour de passe-passe est-il arrivé à se fourrer sur ma casquette ? » (page 46).

7) Le voyage du sparadrap dans l'avion !
14h17, 14h35, 14h52, 15hO3 (page 46).

8) Sur le pilote ! (15h48).

9) A l'arrivée : retour à l'envoyeur du petit sparadrap. C'est Tintin qui s'en aperçoit : « Vous avez une vilaine tache ! » (page 47).

10 Dernier bénéficiaire : le chef de police de l'aéroport.
« Priszty ! (Sapristi ?) Qu'est-ce que c'est ça ? ». Le capitaine est tout content de voir que les autres peuvent avoir le même genre de problème. Il aura la même réaction au Tibet quand son interlocuteur jouant machinalement avec un élastique la recevra dans la figure !

CONCLUSION


Les sparadraps sont comme les moustiques : ils voyagent en avion. J'ai bien regardé ensuite : on ne voit plus le petit sparadrap et la page 47 est donc la dernière page du gag du sparadrap collant et voyageur.




Au bout du compte , le petit sparadrap revient quand même à l'envoyeur, c'est à dire au capitaine page 49 et la boucle est bouclée!
 


Et les coloristes des Studios voient encore le
sparadrap là où Hergé ne le dessine plus : étrange
cette main droite bien rose de Tintin, p. 50, 2e strip.




CHEZ POL

  On termine avec notre jeu du jour . «Je me faisais klaxonner par tout le monde.»  Mais qu'a fait le maire LR de Vienne (Isère) Thierry...