mardi 29 mai 2007

MONTSERRAT

 
 
 
 
Nous avons remonté vers le Nord de l'Arc Antillais, pour une étape désormais classique : Saint Martin !  Pour les marins, Saint Martin représente souvent une escale technique. Nous y retrouvons bon nombre d'amis en partance pour l'Europe. Pendant notre séjour, Montserrat, l'île voisine de la Guadeloupe connaît une phase éruptive violente. Nous retraçons ici son historique.
 
 

En quittant Deshaies, le panache du volcan de Montserrat nous paraît franchement impressionnant… Nous hésitons. OK, les copains en viennent, ils nous ont raconté… "Visibilité nulle par brouillard de cendres, le pont enseveli sous une farine collante, anthracite… "
Le vent nous pousse, la nuit tombe, Montserrat et ses volutes s'estompent dans la lune descendante.

Pffff !!!!
 
 
 

Très vite, la nouvelle tombe… le matin du 20 mai 2006, à 7 h 20 Montserrat a explosé. Le dôme qui se formait peu à peu à coup de panache, s'est abîmé en mer. La Guadeloupe a eu chaud… ils parlent d'un mini-tsunami. Du tsunami, il faut retenir le « mini »… Selon témoins, de trente centimètres à un mètre de vague… de quoi faire balbutier les barques de Deshayes. Sacrés journalistes, toujours prêts à en rajouter ! Ceci dit, Montserrat est une réelle menace. Rien ne peut être exclu, le volcan n'a pas dit son dernier mot. Si le moindre voilier, un cargo de ravitaillement ou quelque pêcheur eût été sous le vent de la montagne ce jour là, les marins n'auraient pas survécu à la nuée ardente et aux gaz toxiques. Une « nuée ardente », cette expression rappelle la catastrophe de la Montagne Pelée en 1902. Ce qui a permis d'éviter un funeste destin, c'est la science ! Aujourd'hui, les hommes en savent plus qu'en 1902.

Les premiers tremblements de terre se manifestent en 1992. Cette petite île de 15 kilomètres de long sur 10 kilomètres de large fait des siennes, et les îles voisines la craignent désormais. En 1994, l'île connaît l'un des plus impressionnants tremblements de terre de son histoire. Mais c'est en juillet 1995 qu'une équipe de chercheurs est diligentée aux chevets du volcan. Celui-ci est mis sous haute surveillance, car il entre en éruption. L'évacuation de la ville est ordonnée dès 1997. Cette année là, une éruption a tué une vingtaine de personnes et elle a complètement enseveli la capitale sous un tapis de cendres. Il n'y a plus âme qui vive dans le sillage de Soufrière Hills. Il ne reste qu'une poignée d'irréductibles qui vivent dans la partie « sécurisée » au Nord de l'île. Entre 1997 et 2005, le volcan connaît des phases éruptives, avec l'émergence de dômes, suivies de périodes de calmes où les dômes s'écroulent.

Mais, depuis la fin de l'année 2005, les activités volcaniques et sismiques montrent un regain d'énergie et affichent un niveau élevé. La croissance du dôme se poursuit à un rythme dramatique de 1,3 à 1,8  m3 par seconde. Le 27 février 2006 est apparue une aiguille de lave au sommet du dôme. Le 28, une partie de cette aiguille s'effondre, provoquant des nuées ardentes qui ont, à nouveau, ravagé une partie de l'île jusqu'à la côte. Entre les 24 et 31 mars, la croissance du dôme de lave s'est poursuivie avec apparition d'un nouveau lobe en direction de l'Est. Cet appendice s'est effondré le 20 mai. Le nuage tel un champignon atomique est monté à 17 000 mètres. Les images satellites sont formelles. Cet effondrement n'a pas arrêté les effusions du volcan, que du contraire, l'activité à son comble reprend dès le lendemain, et un hélicoptère qui survole Montserrat le 23 mai atteste de la naissance d'un nouveau dôme de lave. Les risques majeurs à venir, sont de type sismiques et éruptifs (nuée ardente et gaz toxiques) Mais il ne faut pas occulter non plus la possibilité de tsunamis qui affecteraient les îles voisines de Montserrat : Guadeloupe, Antigua, Nevis, Saint Kitts...
 
 
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