samedi 4 avril 2009

MARTINIQUE



 

Les Petites Antilles





Après le mouvement de grève du « collectif du 5 février » les magasins ont rouvert progressivement mais c’est la valse des étiquettes avec des hausses de 20 jusqu’à 70 % par rapport aux prix pratiqués avant la grève!… si bien que personne n’y comprend plus rien, ou, plutôt si, les hens comprennent qu’ils ont été « couillonnés » (sic)! La grève a bon dos, tout ce qui ne va pas ici dit que « c’est la faute à la grève » ! C’est surtout le tourisme qui en a souffert avec une baisse du taux d’occupation des hôtels à 28 % alors que c’était la pleine période touristique…

La Martinique


Nous sommes dans la baie du Marin ,et dans celle, toute proche, de Ste Anne : plages de sable blanc, cocotiers, chaleur du soleil et de l’accueil : un cocktail fort agréable.


Mouillage à Grande Anse

C’est un mouillage de rêve, le bateau est inondé de soleil…
Longue et belle plage familiale en hémicycle, superbe frise de sable doré bordée de cocotiers, depetites maisons aux tons pastel : les Antilles comme on les aime ! Le site possède un certain charme, son pouvoir de séduction reposant sans doute sur sa simplicité. Le « front de mer » a été aménagé pour les piétons et bordé de petits carbets, nom donné aux cabanes de pécheurs.

C’est à partir du mouillage dans la Grande Anse sur la côte ouest que nous louons une voiture pour visiter "l’Habitation Clément": Ce terme d’"Habitation" désigne l’ensemble des terres et des bâtiments qui formaient un domaine d’exploitation agricole. L’Habitation Clément est une distillerie. La maison de maître est intacte et superbement meublée.

Tout un musée retrace l’histoire de la fabrication du rhum. Les martiniquais sont fiers de leur rhum blanc (AOC depuis 1996) et s’offusquent quand on le confond au rhum industriel qui n’est qu’un sous-produit de la canne à sucre obtenu à partir de la mélasse.

Les embouteillages sur les routes martiniquaises sont tellement monstres que nous avons failli faire demi-tour et rendre au loueur sa Twingo jaune pourrie. Finalement nous allons quand même jusqu’au bout de la presqu’île de la Caravelle où il reste quelques ruines d’une gigantesque habitation sucrière : le Château Dubuc. Toutes ces grandes exploitations se sont effondrées avec l’abolition définitive de l’esclavage en 1848 suite à un décret préparé par Victor Schœlcher.

Nous font une haie d’honneur tout autour de l’étrave. Il fait beau et doux, le bateau avance bien sur une mer d’huile et des dauphins
Nous traversons ensuite la rade pour aller mouiller en face en baie des Flamands sous le fort Saint Louis, édifice de conception « Vauban » élevé au XVIIème siècle à l’emplacement d’un ancien fortin en bois afin de protéger l’île des attaques hollandaises et britanniques, entièrement taillées dans le basalte acheminé de Saint-Pierre. Au début du XXème siècle le fort servie un temps de cadre au seul zoo de l’île si bien qu’y survivent quelques iguanes abandonnés là à leur sort !
Une petite plage a été aménagée sou le fort. Nous allons faire quelques courses au Leader Price puis faire notre clearance de sortie chez le shipchandler, comme ça nous serons en règle…
Nous traversons la fameuse place de la Savane (où la statue de Joséphine n’a toujours pas retrouvé sa tête, la pauvre), nous faisons un petit tour à la cathédrale et à la bibliothèque Schoelcher.
La cathédrale est un bel édifice de style roman byzantin dont la première construction remonte à 1671 mais qui fut détruite à plusieurs reprises par différents séismes et incendies avant sa reconstruction en 1890. A l’intérieur, avec sa structure métallique légère se révèle très agréable
Avec ses vitraux retraçant la vie de saint Louis et stalles funéraires des premiers gouverneurs français.
La bibliothèque Schœlcher est un magnifique édifice à structure métallique, d’abord monté) Paris en 1897 pour être présenté à l’Exposition Universelle de 1889, en même temps que la tour Eiffel, puis transportée ensuite pièce par pièce à Fort-de-France : le façade extérieure, admirablement rénovée, en fait le plus beau monument de la ville, un endroit lumineux grâce à un système de verrières permettant un éclairage permanent. De nuit, la façade illuminée est encore plus magique…

Notre dernier mouillage en Martinique fut devant St Pierre, la ville qui subit en 1902 la terrible éruption de la Montagne Pelée.
Très peu de vestiges : tout a été détruit par la nuée ardente. Ce cataclysme fit 30 000 morts. La ville qui était la capitale économique de la Martinique renaît doucement de ses cendres mais a perdu son importance d’antan.
Surnommée autrefois le « Petit Paris des Antilles », celle qui fut, au XIXème siècle , la capitale économique et culturelle de la Martinique, connut un destin tragique en raison de l’éruption de la Montagne Pelée en 1902 : la cité fut dévastée en 90 secondes, comme tout ce qui était encore vivant à ce moment précis sur terre et même sur mer, sur plus de soixante km2 : 30.000 habitants périrent asphyxiés ou carbonisés et Saint-Pierre fut enfouie sous les nuées ardentes (gaz et cendres)… Un siècle plus tard, la petite ville s’est reconstruite autour des ruines de son passé prestigieux. La vie a repris, mais le cité porte toujours les stigmates de son supplice et n’ose même plus compter sur les promesses des politiciens locaux qui avaient décidé de mettre en œuvre un vaste programme de restauration et de mise en valeur du patrimoine… un juste retour des choses, pourtant, pour une ville qui reste une des plus attachantes de l’île par son histoire tragique, certes, mais aussi par son site et l’atmosphère nostalgique qui s’en dégage…
La catastrophe n’a épargné qu’un seul survivant, un cordonnier, un certain Cyparis, qui avait été jeté en prison la veille pour bagarres en état d’ébriété ! Il fut par la suite gracié et engagé par le cirque Barnum !… La suite a été volontairement gommée… Seules quelques vieilles photos, accrochées aux murs du petit musée, montrent les recherches et la bénédiction des cadavres, préférant oublier les pilleurs qui ont mis la main basse sur la fortune colossale enfouie sous terre…

Les Saintes

Pour arriver de jour dans l’archipel des Saintes nous quittons le mouillage de St Pierre au nord de la Martinique vers une heure du matin. La mer, dans le canal de la Dominique, est très agitée et la houle nous prend de travers. Nous sommes d’autant plus secoués que les grains avec leurs rafales se succèdent.

Tout se calme quand nous longeons la Dominique, bien à l’abri derrière ses hautes montagnes couvertes de forêt tropicale.
Il nous faut même faire du moteur faute de vent. Et rebelote dès que nous entrons dans le canal des Saintes : les alizés et une méchante houle que rien n’arrête depuis l’Afrique nous malmène à nouveau pour quelques heures.

Des petites cases très colorées et des scooters pour se déplacer. La rade des Saintes étant une des plus belles au monde,

La destination est prisée et plusieurs dizaines de bateaux y sont au mouillage.
L’îlet Cabrit est inhabité.

Au Fort Napoléon, qui domine l’archipel : photos ! On aperçoit des iguanes qui se prélassent au soleil sur les remparts.
Et puis le musée retrace l’histoire mouvementée des lieux : encore des histoires avec les Anglais !

Marie-Galante

Marie-Galante, comme les Saintes, fait partie du département de la Guadeloupe. Et c’est à l’est : il nous faut donc remonter les alizés contre la mer et le vent, le tout au moteur. Notre EOLIS tape sur les vagues et affronte courageusement la mer pour nous mener à St Louis sur la côte ouest. On se console en se disant que le retour se fera à la voile au portant, c'est-à-dire vent arrière...

Marie-Galante était surnommée l’île aux 100 moulins. Ils servaient au broyage de la canne à sucre, principale ressource de l’île encore aujourd’hui. Marcel, un marie-galantais « spécialiste de la visite de l’île » nous emmène chez le Père Labat, rhumerie réputée des Antilles, puis dans une fabrique de sirop de batterie qui sert à l’élaboration du fameux Ti’Punch ; génial et mille fois meilleur qu’avec le sirop de canne. Le tour a continué pour finir chez Marcel avec une nouvelle dégustation de Ti’Punch. Hic ! Nous en sommes repartis avec des légumes et des fruits de son jardin.
Sur le marché de St Louis, nous apprenons comment faire du sirop de groseille avec des groseilles-pays. Rien à voir avec les petites baies de nos jardins. On fait une décoction avec les feuilles et on jette le fruit. On obtient un jus très rouge qu’on fait réduire avec du sucre. Exquis ! Nous faisons d’autres expériences culinaires avec les poissons, les fruits et les légumes locaux. On trouve toujours quelqu’un pour nous expliquer comment les cuisiner et nous nous régalons.



La Guadeloupe

Escale sur le « papillon » !
La Pointe à Peter ( en créole, La Pwent)
Mouillage en rade de Pointe-à-Pitre à l‘île aux Cochons.
Le mouillage devant l’entrée de la marina est maintenant réglementé et doit se faire sur des corps morts payants!
Aussi les plaisanciers ont trouvé la parade quand ils ne veulent pas aller en marina à 30 euros par jour et mouillent en face devant ce petit îlot charmant où il y a une très belle plage dont on peut fouler le sable…

Barbara a essayé la recette du blaff de poissons antillais : immangeable … c'était trop salé !
Le centre de Pointe-à-Pitre est moche, limite bidonville pour ses faubourgs.
Nous pouvons passer des coups de fils depuis la zone WIFI d’un café de la marina.