dimanche 27 novembre 2011

HASTA LUEGO VENEZUELA










Enfin nous sommes de nouveau au mouillage après avoir caréné 15 jours au chantier de la marina Bahia Redonda à Puerto la Cruz.




L'eau a été coupée, et ne coulait qu'une heure de temps à autre ; idem pour l’électricité !alors pas de wifi non plus du coup ! quand il y a l’eau il faut aussitôt faire ce qu’on a à faire avec (nettoyage du pont, lessives et lessivages, etc.). Sinon, à la laverie de la marina, la machine, qui était déjà passée en 6 mois de 15 bolos à 20 bolos (ça n’a l’air de rien bien sûr, mais si on calcule c’est quand même 30% d’augmentation vient encore d’augmenter au 1er novembre : 30 bolos ! De même au minimart de la marina la bouteille de « pchitt » est passée de 10 à 12 bolos 1l1/2 = + 20% ! depuis le 1er novembre là aussi passage à 14 bolos le litre1/2. De toute façon en France il va y avoir maintenant une taxe sur les sodas !


Nous sommes donc partis heureux, passant entre les îles d'en face avec leurs couleurs fantastiques :

 










Malheureusement, au moment de dérouler les voiles, rien ne se passe : les commandes ne répondent pas ! ce qui veut dire qu’il y a quelque part une fuite dans le système hydraulique ! allons-nous rentrer au port réparer ? Nenni que diantre !

Jean s’arme d’une manivelle ad hoc et entreprend de dérouler les voiles à l’huile de coude, ça va pas vite mais on est pas pressés par contre on est parti et pis c tout !

En principe, pour arriver le matin à la Blanquilla (100 milles) nous allons partir au lever du soleil, passer une nuit en mer et être au mouillage de El Yaque au petit jour du lendemain. En plus, avec la pleine lune, on verra très clair cette nuit, c’est agréable les quarts au clair de lune…



Aujourd'hui les dieux du vent et de la mer sont avec nous : pour le moment nous avançons bien sauf que ce n'est pas très confortable car la houle nous prend de travers... ça roule gentiment d'un bord sur l'autre et toute activité ménagère devient compliquée... On s'accroche d'une main et on travaille de l'autre !

Les marins disent - et notre Tabarly national himself aussi - "une main pour soi, une autre pour le bateau". Enfin, lui il aurait pu faire attention …

Et puis il faut faire attention en cuisinant... on aurait vite fait de s'ébouillanter avec l'eau des pâtes ou le café ! on a vu les dégâts que cela pouvait causer sur certains équipier(e)s croisé(e)s aux escales par-ci par-là. Bien sûr la gazinière est sur cardans : elle bouge en même temps que le bateau, en laissant la casserole à l'horizontale quel que soit l'angle de gîte . Mais on n'est jamais à l'abri d'un gros coup de roulis qui renverserait la gamelle!

Nous avons mis la ligne de traîne : le leurre file à 7 nœuds dans le sillage du bateau, c'est un petit poulpe rose. Enfin c'est mon avis ! espérons qu'il plaira aux poissons

Tout à coup ça mord. Vite... remonter la ligne : Jean remonte deux beaux pagres de 5/6 kilos. Super ! Des protéines fraîches ! Ce n'est pas tous les jours fête car nous ne sommes pas très bons pêcheurs, on dépense même plus cher en matériel qu'en poissons !

Mais revenons à notre thon qui rend son dernier soupir sous le poignard de Jean : le plaisir suprême avec le poisson frais c'est de le manger cru à la tahitienne; La recette est toute simple : on le coupe en petits dés de 1cm, on le passe sous l'eau fraîche et on le laisse égoutter, puis on presse des citrons verts, on verse le jus dans un saladier où on a mis le thon égoutté. On laisse un bon 1/4 d'heure au frais avant de servir ; on sale et on poivre au moulin et on mange immédiatement... Mmm...on peut améliorer la recette en ajoutant des légumes coupés en dès et du lait de coco, un vrai régal!...








Un passager clandestin s’invite à bord, intéressé par nos manœuvres …


La nuit est étoilée et très claire, le quart se passe bien, sauf que pendant les orages, habituels la nuit dans cette zone, on ne peut pas réduire puisque c’est en panne ! alors ça gîte… j’ai quand même du prendre du Mercalm…

On a pile cap au nord : 360°

Le point à minuit indique qu’il ne reste que 25 milles.

Encore un orage : 30 nœuds

A 3h Jean s’attache pour aller à l’avant enrouler le génois à la manivelle pendant que je donne progressivement du mou à l’écoute. Tout se passe bien mais il est quand même un peu mouillé… puis c’est au tour de la GV. Et là on entend un grand bruit : la balancine vient de péter : encore une réparation , et il va falloir monter en tête de mât ! mais pas en mer !…

« maniana ! »

On voit bien les lumières du camp militaire installé au sud de l’ile, et au mouillage El Yaque : il y a un bateau de pêche et deux voiliers, dont le catamaran Inoui de marie-Noëlle et Didier dont j’ai fait la connaissance à Bahia Redonda la semaine dernière.







La Blanquilla



Située à 70 milles au Nord Ouest de l'île de Margarita, l'île de la Blanquilla est une des îles les moins fréquentées

du secteur bien qu'étant un havre de paix habité par un petit groupe de garde-côtes et par quelques pêcheurs.



Cette île doit son nom à la blancheur de son sable constitué d'une poudre blanche de corail., et à ses eaux très

cristallines qui nous accueillent pour un snorkeling inoubliable!
C’est une île déserte, basse et aride. Seuls quelques douaniers et des ânes sauvages y résident à l'année. La côte est superbe, entrecoupée de granit et de calcaire corallien. L'eau y est bleu turquoise et le sable est si blanc et si fin qu'il fait penser à de la farine.
Lors de nos promenades à terre, pour échapper aux terribles épines des cactus "sauteurs", nous avons suivi les chemins tracés par les ânes. Cela ne nous a pas empêchés d'être "agressés" plusieurs fois !

Des pêcheurs viennent de façon intermittente à La Blanquilla et le soir ils sont au mouillage à nos côtés troquant thon contre vin et chocolat ! Les jours s'écoulent, paisibles, loin de tout. De temps en temps, nous captons RFI et nous ne comprenons pas (plus ?) ce qui mène la terre et tout ce gaspillage…


Aujourd’hui les « Costguards » sont venus nous voir et vérifier tous nos papiers puis nous demander combien de temps on restait : on a dit qu’on savait pas, que ça dépendait du temps, car depuis ce matin le vent est nettement NE ce qui n’est pas vraiment favorable pour aller sur la Martinique ! Nos voisins de Inoui sont partis cette nuit et nous sommes seuls au mouillage : je regonfle ma bouée de plongée, ressort mes palmes, mon masque et son tuba et « plouf » dans l’eau cristalline, d’abord pour aller voir si l’ancre est bien enfoncée dans le sable, puis pour le plaisir d’aller voir les petits poissons…c’est très clair, un régal…


Quelques plongées PMT (Palmes-Masque-Tuba, NdL’auteur) appelé aussi snorkeling, pour revoir encore tous ces fonds magnifiques et attrapé les dernières bêtes à cornes de la saison : on ne s’en lasse pas…


Encore des réparations de faites : il a fallu que Jean monte en haut du mât pour réparer la drisse de balancine : c’est le mousqueton qui avait lâché, complètement éclaté ! Faut pas avoir le vertige… Ensuite voir où il y a une fuite d’huile dans le circuit hydraulique pour comprendre pourquoi les enrouleurs n’enroulent plus…Jean n’a rien trouvé de suspect, mais il a quand même dû rajouter un galon d’huile (3,7 l) donc c’est qu’il y a bien une fuite quelque part…

On a fait de chouettes balades sur la plage et dans l’eau : les fonds sont toujours aussi beaux, c’est vraiment une escale agréable. Les pêcheurs viennent nous voir de temps en temps pour essayer d’avoir des cigarettes ou de la bière : pas de chance, mauvaise pioche : on ne fume pas et on ne boit pas !

Beaucoup d’orages la nuit, si bien que si je m’endors dehors je suis réveillée par les gouttes de pluie !

17 novembre ; à RFI ce matin (13.640 ou bien 17.618 AM) ils annoncent toujours des vents de NE ce qui ne nous convient pas. La radiodiffusion des bulletins de météo marine pour l’Atlantique Nord sera interrompue à partir du 1er janvier 2012 ! ça va me manquer et il va falloir s’organiser pour avoir la météo autrement, avec Skymate peut-être, je vais me renseigner auprès des autres bateaux quand on sera au Marin. Il est rai que ces bulletins concernent entre 1000 voire 2000 personnes maximum : ceux qui traversent (dans les deux sens) et sont en escale : en descendant à Madère, aux Canaries et aux Iles du Cap Vert ; ceux qui remontent à Est Bermudes et aux Açores. Cela ne fait pas tellement de monde mais c’était vraiment très précieux pour les navigateurs. Déjà depuis plus d’un an les infos avaient été supprimées (on réussissait à capter trois minutes juste avant la météo sur certaines fréquences) mais c’était bien sympa d’avoir les nouvelles quand on ne capte plus rien (sinon la BBC). Y aura-t-il des mouvements de colère, en particulier au moment du salon Nautique de Paris en décembre ? A suivre…

18 novembre : départ ! nous entreprenons la plus grosse partie de notre remontée sur la Martinique, espérant ne pas être trop au près ! Faut pas rêver ! Cette fois-ci c’est vraiment « hasta luego » Venezuela, sans doute à l’an prochain… A RFI ils ont annoncé que la ZIC (zone intertropicale de convergence) était très ouest ce qui nous vaut tous ces orages, genre « pot-au-noir ». La remontée de l’ancre s’est faite sans problème, donc le circuit hydraulique fonctionne, d’ailleurs les voiles se déroulent facilement aussi. En avant toutes ! A midi le point nous dit qu’il faut faire du 57° alors que nous peinons à maintenir un près au 22° ! ça promet !

19 : j’ai eu un beau quart avec un magnifique lever de croissant de lune pile à l’est, c’était très beau…on se sent tout petit dans ces moments-là… j’ai lu hier « l’homme aux semelles de vent », assez difficile je trouve, et aujourd’hui je commence « la rêveuse d’Ostende », plus abordable…Cinq nouvelles qui se suivent et qui valent par leur chute, tout à fait inattendue.

Le pilote commence à faire des siennes : Eolis se met bout au vent et ne corrige pas sa trajectoire, il faut mettre en « stand-by » et corriger à la main…ON VIRE ! On a bien marché : déjà 115 milles de faits depuis la Blanquilla , c’est pas si mal… malheureusement on n’est pas au cap ! le Marin n’est qu’à 216 milles, mais au 80°, et on fait du 0°…c’est mal barré tout ça… ON VIRE…

Bequia est par le travers… à 177 milles...à

Bon, surtout ne pas se laisser aller : et un bon cassoulet toulousain à la graisse de porc !



20 novembre : on est dimanche et c’est notre troisième jour de mer…je suis en train de lire la revue « Schnock » , c’est assez poilant, ça défrise quoi, puis j’attaque des nouvelles «à chute », encore, j’adore ! Il faut barrer pratiquement en permanence, le pilote ne tient pas son cap et le Cap’ lui veut (peut ?) pas réparer en route... c’est comme ça... A RFI est prévu du E/NE 2 à 3 (4 à 5 sous grains) – On a l’Ile Ronde par le travers tribord …à 110 milles ! ON VIRE ! Je barre d’une main et lis de l’autre, ça plaît pas au Cap’ mais tant pis…

21 : Fort-de-France…à 90 milles au 56 (et on fait du N). Si on regarde en ligne droite La Blanquilla n’est qu’à 173 milles derrière nous, mais n a bien fait le double avec les bords qu’on a tirés ! Un peu de moteur, car en plus le vent a faibli : encore à 85 milles de FdF…au 70°. ON VIRE


mardi 22 novembre :l’ambiance commence à se dégrader…On longe les Grenadines et je capte quelques infos : Danièle Mitterrand est décédée, 87 ans, comme maman…ON VIRE ! je fais ¼ de 6h1/2 à 13h15 : le Marin à 67 milles au 45° (et on fait du 18°), et on est vachement au large, il y a un sacré courant qui nous emporte vers l’ouest…ON VIRE !

nous sommes survolés deux fois par un petit avion à rayures tricolores, genre douanes, alors que nous tirons un bord dans le canal de Ste Lucie… ?on a dû être pris en photo !

A 17h ON VIRE : on est allé trop haut ! il reste 36 milles pour Grande Anse au 90° ! on se rapproche, courage moussaillon ! Pfuiuuuit ! 18h : le vent tourne de 90° ! ON VIRE !







mercredi 23 : 6ème jour…un genre d’échassier est à bord, très mignon : il aime bien le pain de mie…






Gros orage (oh rage !…) le vent force et passe NE…on est toujours par le travers de Ste Lucie…à 15 milles…et voilà la pluie maintenant, vite, aller chercher les cirés…ON VIRE ! moteur…Sainte Anne à 30 milles…on va y arriver…


le rocher du Diamant est enfin en vue, c’est bon signe !

ON VIRE


13h : arrivés ! bain+Couscous merguez et dodo…

Allez, c’était quand même une belle traversée…



 

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