vendredi 11 mai 2007

L'OCEANITE AIGÜE




Vous avez peut-être souvenir que j’avais attrapé en 2005 une sorte de scorbut, appelé de façon moderne une polyneuropathie périphérique des quatre membres + ataxie + paresthésie !


Mais savez-vous que c’est une autre maladie bizarre qui me frappe, ainsi que tous les vagabonds des mers : l’océanite ! …





 L'océanite est une forme évoluée et maligne d’une affection assez répandue : la voilite !


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La voilite : terme général  englobant toutes les formes de la maladie, est une affection qui atteint tous les âges, sans distinction de sexe, mais frappe plus particulièrement de l’adolescence à la soixantaine. Cette maladie débute, le plus souvent par des démangeaisons, des absences, des difficultés respiratoires (on étouffe ici !), une activité onirique intense, des fantasmes ; puis apparaît une période de boulimie où le malade se met à dévorer tout ce qui a été dévorée sur la navigation en solitaire ou non, et toutes les revues ou documentations traitant de la mer et de la voile. A un stade encore plus évolué, le sujet parcourt les salons dits « nautiques » et les ports de plaisance. A ce moment, des crises aiguës peuvent survenir, à la vue des objets de leurs désirs : yeux exorbités, états fébriles, palpitations. Au stade terminal apparaît une excitation  paroxystique : le sujet ne dort plus, ne s’alimente presque plus et l’on doit de toute urgence mettre en œuvre une thérapeutique.





Nous ne connaissons qu’un seul traitement : la bateauthérapie. On a essayé la pédalothérapie mais elle n’apporte en fait qu’une amélioration passagère et transitoire. Le malade doit alors se débrouiller pour rassembler de plus en plus de fonds possibles afin de  posséder l’objet de ses fantasmes. C’est hélas une thérapeutique particulièrement onéreuse et qui n’est pas encore  prise en charge par la Sécurité Sociale.


La durée du traitement peut être variable. Elle dépend de plusieurs facteurs : de l’importance des moyens mis en œuvre, des conditions atmosphériques, de la plus ou moins grande résistance du sujet, de la vitesse du vent et de l’âge du capitaine !…la phase essentielle du traitement consistant, pour le malade, à partir d’un côté d’un océan pour essayer d’atteindre l’autre !


Attention : des effets secondaires sont à craindre : nausées, vomissements, très souvent sensations de déséquilibre, parfois anorexie, perte de poids ou…d’illusions.


L’océanite est une maladie grave : les rechutes et récidives sont fréquentes et redoutables. Le sujet se complet dans son état et il ne se supporte qu’entouré d’eau et est alors perdu pour la terre….


J’ai aussi un "blog" sur http://barbarajo.blog2b.net



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