Nous partons donc en direction de Bonaire, à environ 40 miles nautiques des Aves. Nous allons plein ouest, vent arrière. On doit tirer quelques bords car il nous est impossible de suivre le bon cap. Le vent est faible et notre Genois tient difficilement. On le tangonne (c'est-à-dire qu’on fixe à l’extrémité de la voile une bôme pour la maintenir en place) et ça va un peu mieux. Nous avançons lentement mais confortablement. Nous prenons rapidement conscience qu’il sera impossible d’arriver à Bonaire de jour. Peu importe, l’entrée est franche. Heureusement car la nuit est bien noire et les phares sur l’île ne fonctionnent pas. Face à Kralendyck, la capitale, il faut s’amarrer à un corps mort. On ne plaisante pas ici avec la protection de l’environnement.
La richesse principale de l’île sont ses fonds marins. Pas question d’endommager le corail avec des ancres. Nous ne pouvons qu’approuver.
Bonaire est l’une des îles A, B, C dans les Antilles néerlandaises. On sort nos quelques mots de Néerlandais. Mais ici, 90% de la population parle le papamiento, mélange d’espagnol de néerlandais, de portugais, d’anglais et de français.
Bonaire, c’est le retour à la civilisation bien organisée, avec des supermarchés super achalandés, de belles voitures, de belles maisons, et une vie chère, très chère ! Nous profitons de la voiture louée par un bateau ami pour visiter l’île, sa très belle réserve naturelle et ses salines. On y voit aussi des lézards et des iguanes par dizaines, des flamands roses, des ânes sauvages (qui étaient venus prendre le relais des travailleurs dans les salines après l’abolition de l’esclavage), des haies de cactus, de superbes spots de plongée. L’île se donne le nom de « Diver’s Paradise ».
Bonaire offre aussi d’intéressants sites géologiques. L’île s’est surélevée au fil
des millénaires, par poussées sismiques, et on voit sur les différentes couches
géologiques l’érosion causée par la mer et de nombreux fossiles. Sur les côtes, la terre rocheuse est elle aussi
érodée et de grandes crevasses offrent le passage à des eaux tumultueuses qui
viennent se fracasser avec grand bruit.
Ici, comme dans la mère patrie hollandaise, les routes sont plates et j’en
profite pour sortir mon petit vélo pliant. Les voitures sont éduquées, elles ont
l’habitude de partager le bitume avec les deux roues. Je sillonne donc l’île en
pédalant. Quel plaisir (enfin, moins quand c’est contre le vent, fort puisqu’il
ne rencontre quasi pas d’obstacles) !
On fait la lessive, on se réapprovisionne en produits frais, on refait le plein d’eau, puis on songe à repartir.
La prochaine escale sera Curaçao.
On fait la lessive, on se réapprovisionne en produits frais, on refait le plein d’eau, puis on songe à repartir.
La prochaine escale sera Curaçao.