Le château de Lady Mond à Belle Ile en Terre avec ses quatre tours
A la lisière ouest de la forêt s’élève un château de style Louis
XIII, construit au début du XIXème siècle. L’édifice est bâti sur les vestiges
d’une ancienne place forte appelée Manoir de la Bosse.
Il est construit par la comtesse de SESMAISON, née Cécile de KERGORLAY pour l’agrément de sa fille Françoise-Marie-Raphaëlle. C’est la comtesse elle même qui établit les plans, s’inspirant du château de Saint Jean Kerdaniel. La construction dura 30 ans. En 1859 il passe, par alliance, à la famille FAUCIGNY-LUCINGE, qui en reste propriétaire jusqu’en 1923.
Il est construit par la comtesse de SESMAISON, née Cécile de KERGORLAY pour l’agrément de sa fille Françoise-Marie-Raphaëlle. C’est la comtesse elle même qui établit les plans, s’inspirant du château de Saint Jean Kerdaniel. La construction dura 30 ans. En 1859 il passe, par alliance, à la famille FAUCIGNY-LUCINGE, qui en reste propriétaire jusqu’en 1923.
Pendant
la deuxième guerre mondiale, le château est le siège des FFI. Racheté plusieurs
fois à partir de 1969, le château retrouve une âme grâce à un antiquaire
nantais, Mr FRESNEL (dont le grand père fut naguère maire de Belle-Isle-en-Terre). Il avait pour objectif, d’y développer un salon de thé. Le projet n’a
pas abouti.
Lors
de chaque rachat, la mairie a soin de vérifier que le nouveau propriétaire ne
rasera pas le château et n’enlèvera pas les cheminées.
Lady
Mond (1869-1949)
en quelques dates
1887 : vend des fleurs à Montmartre
1894 : épouse Simon Gugenheim – Il décède en 1902
6 décembre 1922 : épouse Robert Mond, le « roi du nickel »
1924 : don à Dinard de son premier bateau de sauvetage, le « Maï Manac’h »
1928 : achat du château du Bec à Dinard, rebaptisé « Kastell Mond »
1929 : achat du château de Coat An Noz à Belle-Isle-en-Terre
3 Juin 1932 : Robert Mond est anobli par le roi George V, il devient Lord et Maï devient Lady Mond
1932 :
début du projet Kastell Mond
Le château de Coat an Noz ( en breton : bois de la nuit)
La famille de Sesmaisons possédait un ensemble de biens qui formait à l’époque une très grande propriété, plus de 2000 hectares, dont les forêts de Coat An Noz et Coat An Hay et des fermes autour qui dépendaient d’une ancienne grande batisse appelée « Maison de la Bosse », la bosse étant le nom de ce lieu.
Auparavant, tout cet ensemble avait appartenu au Marquis de Goesbriand, marquis de Belle Isle en Terre et maréchal de camp à la cour de Louis XIV, puis au marquis de Suffren.
Le Château de Coat An Noz , alors appelé Château de la Bosse, a été construit en 1856 par la comtesse de Sesmaisons.
La fille de la Comtesse de Sesmaisons, Françoise Marie Raphaëlle, épousa le 1er Août 1859 le Prince Charles de Faucigny Lucinge, député des Côtes du Nord, petit-fils du Duc de Berry et arrière-petit-fils de Charles X. Le château devint donc par alliance la propriété du Prince Faucigny Lucinge. La Princesse et le Prince Charles Faucigny Lucinge sont enterrés à Loc Envel en 1910.
Le Prince Charles Faucigny Lucinge était le grand père maternel de la famille de l’épouse de Monsieur Valéry Giscard d’Estaing, ancien Président de la République française.
Le 21 janvier 1929, Sir Robert Mond acheta le Château et combla son épouse qui réalisait ainsi son rêve de jeune fille qui était de devenir princesse.
On sait que Marie Louise Le Manach naquit à Belle Isle en Terre en 1869 dans un petit moulin de bois (Prat Guégan) au bord du Guer ou son père travaillait dur pour élever ses 5 enfants.
Maï, la fille au teint de lait, voyait passer chaque jour les attelages princiers des Faucigny Lucinge sortant du Château de Coat An Noz. Un jour à son père qui l’interroge, elle déclare « moi aussi un jour je serai Princesse ». A 18 ans, elle part pour Paris. On connaît mal ses débuts, mais à 23 ans elle épouse Simon Gugenheim. Devenue vite veuve avec une belle fortune, elle se réfugie quelques années sur la Côte d’Azur, puis elle revient à Paris. Désormais connue du « Tout Paris » et de la « Société Londonienne », elle fait la connaissance de Sir Robert Mond et l’épouse en 1921. Dès lors, la petite Marie mena une vie heureuse et fastueuse auprès de son second mari. On la compare à Paris à madame Récamier pour sa beauté et à Madame de Staël pour son esprit.
Mais « Maï la Bretonne » ne résidera que peu à Coat An Noz, appelé par ailleurs à honorer moult cérémonie en compagnie de son époux, Sir Robert Mond. C’est pourtant à Belle Isle En Terre, dans son château « Castel Mond », qu’elle fit construire pour ses vieux jours qu’elle mourut le 21 Novembre 1949.
Elle gît avec son mari dans la chapelle de Loc Maria, dans le mausolée qu’aurait voulu faire construire Lady Mond, à l’image des ossuaires de son pays.
La lourde pierre tombale dans la crypte du mausolée de Locmaria où aujourd’hui et à jamais reposent Robert et Lady Mond, entourés de divers membres de la famille, est en granit rose.
Maï la Bretonne est morte à l’âge de 80 ans.
Sur le Guic, en bas de la forêt, se trouve le moulin Guersan, moulin à farine transformé par la suite en moulin à scierie. Il fournissait l’électricité au château et au village à raison d’une ampoule de 25 watts par maison, avant la venue du courant électrique. C’est pour cela qu’on dit que le Château de Coat An Noz relève d’un compte de fée.
Château de Coat an Noz
Manoir de la Bosse (castel bosse), grande maison, sans trop de caractère, première habitation des Faucigny avant 1850. Château actuel construction en 1870, électrifié en 1898 grâce à un système de turbines (toujours en place et fonctionnelles jusqu‘en 1955, 110 volt) et de ligne électrique reliant un moulin & le château (vestiges des poteaux et socles de béton), de plus eau courante grâce à la fontaine Gilo alimentant des réservoirs en zinc placé sous les charpentes grâce à une pompe électrique. Chauffage central au charbon (air pulsé au sol), bibliothèque, présence d’un orgue (pièce sud ouest), cuisine et gardien dans les caves.
Les Faucigny vivant aux dessus de leur train de vie (achat de nombreuses automobiles) ils font banqueroute.
Marie Louise le Manach fille du pauvre meunier de Belle Isle en terre se jura un jour d’être propriétaire du château
de Coat an Noz. Après une multitude d’aventure dans la capitale française, elle partie à Londres où elle rencontra
sir Robert Mond le roi du Nickel quelle épousa. Celui-ci pour réaliser le rêve de jeune fille de sa femme lui offrit lechâteau de Coat an Noz pour son 60e anniversaire en 1929 (cf: livre "Maï la bretonne" de Pierre Delestre).
Marie-Louise LE MANACH
est la seule fille d’une famille de 10 enfants. De père meunier et de mère
ménagère, ils habitent le moulin de Prat Guégan en Belle Isle en Terre. Elle
répond rapidement au prénom de « Maï ». Elle vit dans un logis précaire,
mangeant rarement de la viande et vêtue de haillons. Malgré cela, elle est vive
et regorge de santé. A 12 ans, on lui en donne 15.
Lors
des obsèques de Victor HUGO, l’occasion lui est donnée de se rendre à Paris. Elle
découvre la capitale et ce voyage change à jamais sa vie qsi bien qu’elle décide
d'y rester. Elle connait des débuts difficiles comme les provinciales de son
temps, mais le personnage n'est pas ordinaire. Pourtant on imagine mal une
torride Maï derriière la froide austérité de ses photos… A 18 ans elle établit
ses quartiers à Montmartre, vend des fleurs dans la rue et devient la reine des
nuits chaudes de Paname. Elle se fit même remarquer en descendant un soir la
butte Montmartre dans le plus simple appareil ! Elle était lancée ...
En 1893, lors du bal costumé de l’école des beaux arts au Moulin Rouge, elle fait sensation. Elle est reconnue faisant partie des 10 femmes admises à figurer dans le cortège costumé au bal des Beaux-Arts au Moulin Rouge, à peine vêtue d’une gaze fort transparente. Quelque mois auparavant, lors d’un dîner, elle se fît remarquer : un homme cria : « 20 Louis à la personne qui… ? ». Maï Le Manac’h accepta et fit, dans la tenue qu’on imagine, le tour de la société sur le dos du parieur. Elle fût inculpée pour outrage public à la pudeur et le 23 juin 1893 on la condamne à deux mois de prison pour exhibitionisme.
En 1893, lors du bal costumé de l’école des beaux arts au Moulin Rouge, elle fait sensation. Elle est reconnue faisant partie des 10 femmes admises à figurer dans le cortège costumé au bal des Beaux-Arts au Moulin Rouge, à peine vêtue d’une gaze fort transparente. Quelque mois auparavant, lors d’un dîner, elle se fît remarquer : un homme cria : « 20 Louis à la personne qui… ? ». Maï Le Manac’h accepta et fit, dans la tenue qu’on imagine, le tour de la société sur le dos du parieur. Elle fût inculpée pour outrage public à la pudeur et le 23 juin 1893 on la condamne à deux mois de prison pour exhibitionisme.
La
trentaine approchant elle se reprend et reste à Paris où elle fait la
connaissance, à 28 ans, de Simon GUGENHEIM qui en a 38, un commerçant alsacien.
Ils se marient et quittent la France pour Londres. On disait que c’était un
riche anglais, qu’il possédait une réserve de pêche sur Belle-Ile et qu’il
était chirurgien de grande réputation. En fait, il est originaire du Bas-Rhin
et n'était qu'un fabricant d’allumettes puis un marchand de fruits et légumes.
Il décède en 1902 d’une tuberculose et d’une cirrhose du foie en laissant une
veuve avec en tout et pour tout 18 livres. Il repose à Montparnasse dans la
tombe GUGENHEIM-POUNOT.
Elle
tente de cacher une idylle avec le Prince Antoine d’Orléans (1866/1930), mari
de l’infante d’Espagne Eulalie (1864/1958). En effet, à 30 ans l’infidèle
Antoine a abandonné Eulalie. Celle-ci prit, en 1900, la décision de divorcer
bien que la cour de Madrid soit contre. On comprend alors que Maï eu envie de
tenter sa chance. Cette aventure transforme matériellement son existence. Mais
elle découvre que de nombreuses intrigues entourent le trône d’Espagne et que
son train de vie parait suspect. Elle finit par se lasser des infidèlités du
prince.
Elle
parcours alors l’Espagne, l’Angleterre, la Suisse, Paris…avant de repartir pour
Londres où elle rencontre Sir Robert Mond, avec qui elle aura enfin ce qu’elle
convoite depuis l’enfance : « Vivre la vie des princes sans jamais oublier d’où
elle vient », car elle aide beaucoup sa famille.C’est un chimiste qui a
découvert un prodcédé qui permet d’extraire du nickel à l’état très pur. Robert et Maï se marient le 6
Décembre 1922. Elle a 53 ans.
Sir Robert MOND (1862-22/10/1938)
Robert
MOND découvre un nouveau composé métallique gazeux : le nickel carbonyle. Il
lui ouvre la voie à un nouveau procédé d’extraction du nickel à l’état très
pur. Ses exploitations au Canada lui vaudront son appellation de « Roi du
Nickel ». Lors de la première guerre mondiale, ses usines sont transformées
pour la fabrication du TNT.
Anobli
par le roi Georges V le 3 Juin 1932, il est très riche et a beaucoup de
connaissances dans le monde. Archéologue dans les pays et passionné
d’égyptologie , ils voyagent, découvrent la vallée du Nil. Le monde est leur
village, balisé de résidences : il
acquiert des villas, des résidences et
des appartements à Londres (à Cavendish Square) et en France (à Dinard, il
achète « Le Bec de la Vallée » devenu le Kastell
Mond avec vue sur Saint Malo). Ensuite, il achete le château de Coat An Noz
pour l’offrir à sa femme pour ses soixante ans.
Toujours
présent lors des grands évènements comme en 1926 où, avec neuf personnes, Sir
et Lady MOND relient l’Angleterre à Dinard en hydravion.
Ils font également don du premier Bateau de sauvetage commandé à St Servan (bateau plat répondant au nom de Maï Manach).
Ils font également don du premier Bateau de sauvetage commandé à St Servan (bateau plat répondant au nom de Maï Manach).
Le Pavillon MOND
Le
Kastell Mond ressemble au château où, petite fille, elle allait livrer de la
farine, du lait et des œufs avec sa maman… C’est là aussi qu’elle découvre la
vie en mondaine n jouant avec les
fillettes du prince de Faucigny-Lucinge. Elle le rachètera en 1929, mais ce n’est plus alors la Maï en
haillons, la fille d’une famille de dix enfants, qui prend possession des
lieux ! C’est Lady Mond … En
60 ans la fille du meunier a fait son chemin ! En usant d’une
« stupéfiante beauté , d’un caractère trempé, d’une intelligence hors
normes et d’un culot de tous les diables » (Yannick Kervern). Quand elle
venait c’était la fête, le champagne coulait à flots (le « bannac’h mad
boum boum ») de longues nuits durant… Elle maîtrisait parfaitement le
français et l’anglais, mais parlait toujours breton avec ses gens de maison
ansi que ses frères et soeurs. Elle était aussi très généreuse : Lady MOND a fait raser le moulin Toulquer en 1932 où ses parents
travaillaient à la fin de leurs vies (mai 1885). A la place, elle fait
construire le Pavillon Mond en l’honneur du couronnement du Roi d’Angleterre
Georges V. Le pavillon accueillera ensuite mairie, salle des fêtes et la
cantine en sous-sol. Plus loin elle installe poste et pharmacie. Elle finance
aussi la cantine scolaire, la maternité de Guingamp, elle dote le fameux
concours de lutte bretonne d’un taureau !
Approchant
des 70 ans et se sentant seule à
Coat an Noz (Robert est décéd é en 1938) elle décide de faire construire le Kastell mond : elle passe commande,
à l’architecte Hénar de Saint Malo pour les plans d’un château en granit avec
quatre niveaux et pour chaque niveau, 12 fenêtres. Au terme de la construction,
alors que la charpente est posée, le
château s’avère trop près de la route et de ce fait cache la mairie. On le
démonte pour le reconstruire 10 mètres plus loin. La construction s’achève la
veille de la guerre 39-45. Ses preimiers occupants sont les Allemands !
ils y trouvent le faste : ascenceur, monte-charge, chauffage central
alimenté par 2 chaudières, 8 salles de bain, téléphone intérieur permettant la
communication entre tous les étages. Les murs sont recouverts de marbre, de
boiseries, de toile de Jouy. Maï récupère so « logis » en 1945 pour y
passer les cinq dernières années de sa vie.
Aujourd’hui
le faste a disparu…Le mobilier a été vendu aux enchères après son décès et son
inhumation dans la chaêlle de loc maria. Après avoir accueilli jusqu’à 300
collégiens, le Kastell Mond devient,
en 1997, un centre régional d’initiation
à la rivière, joli clin d’œil à la châtelaine
qui aurait répondu aux Allemands,
se plaignant d’un problème d’eau : « I am not a
spring ! ». Maï était pourtant une belle fontaine de Jouvence…
Les différents acquéreurs ont
été :
- 1953/1986 : (Mairie ): école, collège public
- 1986/1998 : hôpital psychiatrique de Bégard
- depuis 1998 : Centre régional d’initiation à la rivière
- 1953/1986 : (Mairie ): école, collège public
- 1986/1998 : hôpital psychiatrique de Bégard
- depuis 1998 : Centre régional d’initiation à la rivière
Mausolée de Lady MOND
A côté de la chapelle Loc
Maria, Lady Mond a fait édifier une chapelle personnelle dont la conception,
sur une crypte enterrée, s’inspire des recherches faites par Lord Mond en
Egypte (tombe du sous sol).
Par contre, le mausolée érigé au dessus est en forme de chapelle
qui se veut médiévale. Elle ne conserve que les gisants de marbre de Carrare
que « Maï la bretonne » a fait sculpter après la mort de son mari.
A sa
mort Lady MOND est enterrée au cimetière
de Loc Maria. Elle avait demandé qu’après 20 ans, elle soit conduite au
mausolée (en fait après 30 ans car le cercueil était de bonne qualité). Depuis
le cercueil d’ébène de Lady MOND repose dans un tombeau de granit rose situé
dans la crypte et entouré de sépultures d’autres membres de sa famille. Au fond
du mausolée, une niche renferme les cendres de Sir et Lady MOND. Aujourd’hui,
les cendres de Sire MOND sont retournées en Angleterre.
La
porte du mausolée est un réemploi : elle provient de la chapelle du Paradis qui
se trouvait à Keranfloc’h, dans la commune de Trégrom.
Il
devient célèbre grâce à son rachat, le 21 Janvier 1929, par Sir Robert MOND
pour les 60 ans de son épouse.
Contact : Yannick Kervern, originaire
de Belle-Isle-en-Terre est à la recherche , depuis de nombreuses années
d’archives, de documents de photos ou d’objets ayant trait à l’histoire de Sir
Robert et Lady Mond, ainsi que celle du Château de Coat An Noz . 06 18 14 50 14