mardi 18 mars 2014

L'HISTOIRE AVEC UN GRAND H


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Jean Favier
 
Biographie :

Jean Favier, né à Paris le 2 avril 1932 est un historien médiéviste français.

Élève de l'École des chartes, il y rédige une thèse intitulée Un conseiller de Philippe le Bel : Enguerran de Marigny et en sort archiviste paléographe en 1956. Il obtient ensuite l'agrégation d'histoire et devient membre de l'École française de Rome.

Il est d'abord conservateur aux Archives nationales de 1958 à 1961 avant d'être nommé professeur au lycée d'Orléans pour l'année 1961-1962. Il obtient cependant rapidement un poste d'attaché de recherche au CNRS, qu'il occupe de 1962 à 1964.

Il commence alors une carrière d'universitaire comme maître de conférences à l'université de Rennes (1964-1966), comme professeur à l'université de Rouen (1966-1969), puis à Paris, comme directeur d'études à l'École pratique des hautes études (1965-1997) et professeur à l'Université de Paris Sorbonne de 1969 à 1997.
Parallèlement à sa carrière d'enseignant-chercheur, il occupe des postes dans l'administration de la culture, devant notamment directeur général des Archives de France et directeur des Archives nationales de 1975 à 1994, puis, de 1994 à 1997, président de la Bibliothèque nationale de France.
Il est membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres depuis 1985 et président de la Commission française pour l'UNESCO. Il fut également directeur de la Revue historique (1973-1997).
De 1992 à 1995 il dirigera pour les éditions Fayard une Histoire de France en 6 tomes. Lui-même rédigera le second tome intitulé Le temps des principautés. De l'an mil à 1515.Il confiera le XXe siècle à René Rémond, par exemple. Werner aura la charge de la période précédant l'an mil.
Jean Favier est conservateur du château de Langeais, dans le Val de Loire.
C'est aussi un homme de radio, animant en particulier sur France Inter l'émission Question pour l'Histoire.
 

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  • Histoire de France Le temps des Principautés de Jean Favier
    Jean Favier a rédigé ce deuxième tome.
    Il est l'un des meilleurs médiévistes français. Il prend la France en l'an mil, à son éveil politique, et la conduit jusqu'en 1515, année de la bataille de Marignan.
    Son récit entrecoupé de mille incursions dans l'histoire sociale et dans celle des mentalités, reste linéaire avec bonheur, il ne perd pas le cap de la chronologie, il ne s'enfonce pas dans les marécages de l'histoire à durée longue.
    Le livre est le portrait de l'auteur, alerte et bienveillant, vif et précis comme un archiviste, léger et facile à lire comme un "Froissard", auteur d'une de ces chroniques tirées en livres de poche, et qui sentent leur période comme le cheval sent l'écurie.
    Oui, Favier a envie de vivre son "Moyen-âge" et de nous le donner à revivre.
    Il nous fait galoper à travers cinq siècles de notre histoire comme les rudes chevaucheurs de Castillon ou d'Azincourt.
    Ce spécialiste de Philippe le bel rappelle en quelques pages juteuses l'affaire obscure des templiers. Ce narrateur de la guerre de cent ans n'a pa son pareil pour reconstituer la société militaire au temps du roi de Bourges.
    De quel camp est-il ?
    Suit-il le duc Philippe de Bourgogne à travers la Flandre ? On le soupçonne de quelques tendresses pour les belles dames de Bruges.
    Mais non, Favier est de France, comme Jeanne d'Arc, comme Jacques Coeur. Du royaume, si l'on préfère.
    Son "Moyen-âge" est un enchantement et le livre est un véritable exploit : rassembler en moins de conq cent pages, cinq cent ans d'Histoire tient du prodige, surtout quand on ne passe rien des crises économiques et des déchirements religieux.
    (critique signée Pierre Miquel et extraite du journal "Vécu" n° 1 paru en mars 1985

     
  • François Villon de Jean Favier
    S'il est joyeux luron, Villon n'a rien de l'homme joyeux selon Chartier. Sa vue des choses est résolument pessimiste parce qu'il n'a pas les moyens d'une autre vue des choses. C'est donc l'incohérence du monde qu'il dénonce en parodiant Chartier dans une ballade des contre-vérités.
    "Il n'est service que d'ennemi". C'est la constatation désabusée de qui a vainement crié au secours du fond de sa prison.
    On ne fait honneur qu'en insultant. La seule chose vraie est la "menterie".
    Le seul qui se vante, c'est le faux-monnayeur qui se cache.
    Ne soi vanter que de faux coins,
    Ne santé que d'hommes bouffi...
    (extrait de "Je lui donne ma librairie", chapitre du volume paru aux éditions "Fayard" en 1982)
  • Histoire de France Le temps des Principautés de Jean Favier
    Une société qui achève de donner une cohérence à son double héritage latin et germanique, militaire et chrétien, tel est, dans un espace à peu près défini par celui de la France actuelle, le fondement humain de ce qui sera pour l'historien venu plus tard la civilisation de la France médiévale.
    Le temps des grandes migrations des peuples vers l'Occident s'achève.
    Toujours imparfaite, la christianisation touche à ses limites, mais celles-ci ne sont plus dans la pénétration des campagnes ou des régions écartées : elles sont dans la très lente mutation des mentalités.
    L'ancienne France occidentale a fini de faire toutes les expériences d'organisation politique, des prolongements de la cité romaine à la royauté nationale en passant par la royauté patrimoniale et par l'effacement de la puissance publique, diluée dans le jeu complexe des fidélités individuelles....
    (extrait de l'introduction de l'édition de poche parue en 1984)
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    Philippe le bel de Jean Favier
    Bien que vieilli depuis son veuvage et accablé par le drame familial qui l'avait privé de ses trois belles-filles, Philippe Le Bel était encore à quarante-six ans un cavalier vigoureux et un chasseur intrépide. Un accident, en octobre, l'emporta. Près de Saint-Maxence, il fit une chute de cheval. Une jambe brisée rouvrit une vieille plaie. L'infection s'y mit.
    (...)
    On transféra le roi, le 26 novembre, à Fontainebleau. Il voulait mourir où il était né. Le 28, il dicta un codicille à son testament. Le 29 il mourait.
    Le corps fut ramené à Paris, par le Seine, et déposé aux Bernardins, où on l'embauma.

    [p. 613-614]
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    Bibliographie de Jean Favier (32)