dimanche 5 octobre 2014

AFRODITE A LA BLANQUILLA





La Blanquilla au Venezuela



La Blanquilla est l'île de la Robinsonnade par excellence : elle a été investie par des lézards, des ânes, des iguanes, des perroquets, des pélicans, des fous bruns, une variété inouïe de passereaux ou d'espèces curieuses comme le frère du faucon : le caracara huppé. L'île est complètement à l'écart du monde. Les ânes n'y ont pas encore ouvert de cyber café et les perroquets rechignent à relayer les réseaux wifi. Par contre les pélicans y ont des coutumes cordiales et l'on se baigne avec eux !
Il n'y a aucun commerce, pas de bar, pas de restaurant et pas d'hôtel. Personne ne vit en permanence sur la Blanquilla. Un village de pêcheurs est établi au nord de l'île : celui-ci n'est qu'une aire de repos spartiate partagée entre pêcheurs lors de longues campagnes au large. Une base reculée de garde-côtes est installée au sud de l'île : elle ressemble plus à une colonie de vacances qu'à un camp militaire ! Les garde-côtes restent deux mois sur l'île avant d'être remplacés par la relève et il y a des équipes qui sont plus « cool » que d'autres au niveau des contrôles !…. Leur accueil est en général bienveillant, ils patrouillent régulièrement dans les mouillages et vérifient la validité des formalités douanières de chaque bateau. Ils viennent aussi en famille le dimanche et c'est l'occasion de voir des bambins grimper sur tous les ponts des bateaux et s'y exercer au plongeon qui éclabousse !
El Yaque (dit « le mouillage des trois palmiers », derrière lesquels se trouve un puits d'eau douce où l'on peut venir avec son seau pour rincer sa lessive …) est le mouillage le plus fréquenté de l'île (sur la côte ouest, sous le vent dominant). L'été est la période qui draine le plus de monde sur la Blanquilla, cependant, même au plus fort de la saison, on compte rarement plus d'une vingtaine de voiliers, de peňeros et de lanchas sur toute l'île! Les lanchas et les peneros sont des bateaux de pêche traditionnels. Les pêcheurs échangent volontiers avec les plaisanciers du poisson contre des produits qui améliorent leur quotidien. Jamais ils ne veulent d'argent... D'ailleurs qu'en feraient-ils sur la Blanquilla?
Autre mouilage de la Blanquilla, au vent : Playa el Americano (du nom de l'américain Mr Blankenship, qui y construisit une jolie villa à une époque où aucun touriste de la plaisance ne fréquentait l'île, plus une petite piste d'atterrissage pour son petit avion) : cest un couloir pas trés long, pas trés large, proportionné comme il faut pour loger deux bateaux...il se termine par deux petites plages, vierges et blanches, si blanches...Préservées de tout! Le soir les ânes viennent nous observer du haut de la falaise et lorsque le nuit vient nous mesurons l'absence totale de lumière, l'ampleur de notre solitude... C'est cela aussi ça la liberté, celle de vivre sans les lumières rassurantes des hommes... Sous les étoiles, en attendant que demain la vie et les couleurs étincelantes reviennent...