l'été 2012 j'écrivais ceci :
LAT.11°47 429 N
.
LONG.066°34 416 W.
Avec notre annexe
nous longeons le petit îlot couvert de mangroves dont les racines forment
une barrière impénétrable à l’homme.
Des oiseaux chantent, un pélican, d’une grosse branche, plonge sur une
proie mais les moustiques partent à notre assaut.
L’eau est claire,
transparente. Equipés de masques et de palmes nous passons de l’autre
côté de la barrière. Un véritable aquarium géant s’ouvre sous nos yeux,
parmi les coraux de toutes sortes : en boules, en feuilles dont certaines, en
fleurs, sont urticants, des espèces de choux laissant sur les doigts une
impression gluante.
Les poissons de toutes tailles et couleurs s’affairent au milieu de
ce monde varié. Chacun y trouve nourriture et protection. Les minuscules à
moitié bleue métallique et à moitié jaune bronze se vautrent
parmi les urticants, d’autres croquent les coraux avec facilité.
Des plats en bande, d’un bleu lapis-lazuli passent et repassent ;
des bleus très sombres dont les nageoires, de même couleur, sont
partagées du corps par une fine ligne blanche nacrée.
Des corps bruns semés de points
rouges, d’autres argentés avec des nageoires jaunes et de yeux ronds cernés
de noir. Des lilliputiens avec des couleurs fascinantes. Des oursins noirs aux
longues épines se nichent dans tous les creux.
De la bouche SEBASTOPOL à GRAN ROQUE : 12 milles
Mouillage à GRAN ROQUE LAT.11°56 783 N LONG.066°40 673W
Nuit et jour les alizés réguliers et
forts mais sous la protection de la ceinture de corail, la houle est
inexistante, juste le bruit de la mer qui brise sur la barrière.
LOS ROQUES sont un ensemble
d’îlots ceinturés à l’est et au nord est par une barrière extérieure,
l’intérieur est semé de passes, de hauts fonds cernés suivant les
endroits de bleu cobalt ou de vert tendre tirant sur le jaune bouton d’or sur
les fonds de sable. Les îlots pour la plupart sont couverts de mangroves
impénétrables.
L’ancre levée, nous déroulons notre
génois et filons 5 à 6 nœuds sur GRAN ROQUE, c’est à dire la capitale,
longeant le reef de très près, surveillant les différences de teintes et
zigzagant entre elles pour éviter de toucher.
A la différence des autres îles,
elle est plus grande et a une partie élevée qui donne l’impression de
collines, le reste est plat.
Une longue plage bordée par des maisons aux façades
colorées et aux toits peints de couleurs vives.
Un petit bourg avec des rues tracées dans le sable, éclairage public,
restaurants, bars, petites pensions de famille.
Les pélicans plongent sur une bande
de poissons. Les mouettes les attendent
au sortie de l'eau, grimpent sur le corps et leur piétinent la tête pour
essayer de voler leur prise.
En annexe pour trouver de l’eau
potable, nous trouvons la dernière bâtisse à l’Est de la baie, l’usine de
désalinisation. Un tuyau fait des boucles sur le sable, il va jusqu’à nos
bidons et remplissons 100 litres. «
Plaisir de donner, 100% garantie buvable » nous dit le préposé avec un grand
sourire.
De retour au bateau nous sommes stupéfaits de voir le nombre considérable
d’avions à hélices qui atterrissent et décollent sans arrêt sous nos
yeux, perpendiculaire à la plage.
Les appareils arrivent en final sous
la hauteur des mâts des bateaux au mouillage, passe à toucher au dessus de la
plage, et se pose juste au début de la piste.
L’activité est incessante, elle
commence à 7 h le matin, jusqu’à 19 h
passées le soir. Vedettes et cabines cruisers sont autour à attendre
leur client ou propriétaires pour les emmener aussitôt sur les îlots.
GRAN ROQUE à CARENERO : 10 milles
MOUILLAGE CARENERO LAT. 11° 53 265 N. LONG.066°50 630 W.
Un départ facile à
la voile vers l’ouest, toujours sous génois, navigation de rêve le long des îles,
nos 2 lignes traîneront derrière sans succès.
Un premier mouillage retenu et
manqué à cause de l’imprécision des cartes. Nous aurions pu faire l’effort
de revenir un peu en arrière et de pousser juste plus avant mais le couloir où nous sommes
engagés est si beau, que l’on ne fait qu’admirer, en glissant
tranquillement entre des bleus, des verts pâles et des fonds de sable sublimes.
Une mince bande plate défile, de la mangrove
coupée de plages blanches, des bandes d’oiseaux tournoient devant nous, virent
en rasant les eaux.
Finalement nous virons
vers tribord pour dépasser une langue de sable et venir terminer dans une baie
en U parfaitement protégée des vents dominants.
Un véritable abri entouré de
mangroves où les oiseaux foisonnent, les eaux sont claires. Un banc de poissons
chassés par des carangues fait un bouillonnement intense tandis que les oiseaux
s’affairent en piqués rapides et incessants.
Une impression de calme, de
protection, d’être loin de tout dans un décor exceptionnel. Une nuit sans houle, sans vent.
Ce matin un cabin
cruiser s’est mis devant nous à touche-touche avec la côte, amarré à un tronc
de mangrove devant une petite plage de sable blanc.
Les occupants se sont installés sur le sable avec transats et parasols, à
dix mètres d’un tas impressionnant de sacs poubelles pleins de détritus des
différents bateaux passés, qui attendent un ramassage incertain, laissant
indifférents les candidats au bronzage.
Nous partons en exploration avec masque et tuba au-dessus des coraux dont
le spectacle est toujours aussi fascinant.
Poussant un peu plus loin, prenons
pied sur un îlot séparé de nous par un bras de mer. Eau transparente,
sable blanc, désertique à l’exception de trois cocotiers si penchés qu’ils
donnent l’impression qu’il y a un vent fou à l’instant.
CARENERO vers CAYO DE AGUA : 5 milles
MOUILLAGE CAYO DE AGUA LAT.
11°49. 411N LONG.066° 56. 205W.
5 milles de plus vers l’ouest sous
génois, nous naviguons sur des fonds clairs et autres plus sombres.
Nous jetons l’ancre après avoir vogué sur une
barrière de corail dans 3 mètres d’eau. Deux îles en croissant. Nous
sommes devant celle au sud dont nous ferons le tour l’après midi par la bande
étroite de sable qui la cerne.
Totalement déserte. Une partie
couverte de mangroves, quelques dunes peu élevées, un oasis de dix cocotiers à
l’extrême ouest.
Au sud face au large, un mur de gros morceaux de coraux à perte de
vue, attend d’être transformés en sable.
Une colonie d’oiseaux grands comme
des cormorans, l’un couve un œuf de la taille de celui d’une poule ; nid à
peine aménagé dans le cimetière de coraux, un rien de sable, à même le sol, ni
protection, ni couverture, rien de douillet.
Deux bateaux avec qui
nous étions partis de TORTUGA nous ont suivis. Pot le soir à bord des uns et
des autres pour parler voyage, mouillage, pêche et projet. Ils nous
alimenteront à plusieurs reprises en poissons et langoustes, ils en sont
saturés.....
LOS ROQUES : CAYO DE AGUA vers LES AVES BARLOVENTO : 31 milles
MOUILLAGE BARLOVENTO LAT.11°56.751N LONG. 067°26.277W.
Nous levons l’ancre à 7 heures par
beau temps et eaux transparentes. Vent d’est, donc toujours une
navigation rêvée, vent arrière voile en ciseaux. Une houle du Sud Est nous
donne une allure de canard, nous nous dandinons.
Vers 14 heures à l’approche du
premier groupe des AVES, la mer bouillonne comme si nous traversions un
ras, les fonds se relèvent subitement, un courant se crée.
L’échafaudage
métallique du phare bien distinct, se dresse au début d’une lagune de terre
qui se présente comme ne longue jetée naturelle prolongeant l’île.
Des mangroves géantes sont
groupés, bouquets énormes qui montent à 20 mètres et dont les branches
forment des pentes évasées jusqu’à l’eau.
Des îles de verdure qui semblent
flotter en enfermant un lac intérieur. Une plage de sable sur notre droite dont
émergent des grands troncs aux branches mortes.
L’ensemble forme une baie bien abritée avec une profondeur
largement suffisante pour être proche du bord. Nous
mouillons 70 mètres de chaîne par 6 mètres de fond, non pour la sécurité mais
pour qu’elle se nettoie en raguant sur le fond de sable.
Un catamaran français
déjà vu à MARGARITA et aux ROQUES, plus deux voiliers allemands et une LANCHA
paisiblement à l’ancre qui est là pour collecter le poisson.
Le lendemain au lever du
soleil, les arbres sont plein de vie.
Des milliers de fous qui nichent dans leur feuillage s’envolent, virent et rasent l’eau,
jacassant bruyamment, et commencent à pêcher.
Des bancs de petits poissons
argentés sont repérés. Ils sautent hors de l’eau comme exécutant un ballet ou
une sinusoïde, pourchassés par des plus gros dans l’eau et dans les airs, par les fous et pélicans qui plongent sans
relâche sur eux.
En annexe et à la rame nous glissons
sans bruit au ras des feuillages, regardant avec émerveillement les
jeunes oisillons, sur leur nid grossier en suspension sur des branches.
Boules duveteuses blanches et bec noir qui s’ébrouent, ouvrent le bec à notre approche pensant que nous venons
leurs donner la becquée.
Un adulte est toujours posé au-dessus ou à côté en surveillance.
Pattes palmées orange, bec bleu,
plumage tirant sur le blanc pour les uns sur le marron pour les autres.
Pas craintifs ici ces oiseaux, pas peur de l’homme, nous nous approchons
presque à les toucher.
Sur des branches
dénudées se rassemblent des adultes, en grappe, en compagnie d’un ou deux
pélicans.
Un grand échassier genre héron s’envole le premier ; tandis que qu’un petit
modèle de héron au long bec, au ras de l’eau sur une branche morte guette sa
pitance.
C’est vraiment le paradis des
oiseaux à cet endroit, avec la joie en plus de n’être assaillis par aucun
moustique.
Des AVES BARLOVENTO vers les AVES
SOTAVENTO : 15 milles
MOUILLAGE AVES SOTAVENTO
: LAT. 11° 58. 794 N LONG. 067° 39.457
W.
Avalons notre chaîne et levons l'ancre, nous partons vers les AVES
SOTAVENTO : 15 milles à courir toujours vers l’Ouest donc toujours vent dans le
dos. Les alizés n’étant pas encore établis, nous avons, tout de même, un petit
vent mais très régulier. Le moteur est sollicité : un peu au départ, un peu
plus à l’arrivée.
4 heures de navigation
facile par mer belle et temps superbe. Nous longeons la partie ouest au Sud
des AVES. Partie extrême Ouest du territoire maritime vénézuélien. Sans
doute pour cette raison un poste de coast guards est installé là sur une langue
désertique de sable et de coraux compactés.
Nous doublons cette pointe après laquelle commence une vaste plage en
croissant qui se prolonge par des terres occupées par de la mangrove basse qui
n’a rien à voir avec celle vu hier.
D’ailleurs presque plus d’oiseaux,
apparemment peu de vie ou d’animation dans ces feuillages rabougris. Par contre
une ceinture longue de corail qui forme un grand cercle, s’avançant loin sous
nos yeux. Deux épaves visibles y sont plantées.
Nous nous décidons pour
nous abriter du vent à mouiller dans la Baie des mangroves. Bien nommée,
calme, petit bassin. Bien protégé par un petit îlot soudé à la terre. Nous
sommes seuls, l’endroit semble rêvé, mais au crépuscule c’est devenu un enfer.
Nous sommes envahis et dévorés par les moustiques de petites tailles
mais très virulents. Nous nous battons à coups de bombe anti « mosquitos » avec
« accion instantanea », de serpentins envahissant l’air d’une fumée âcre.
Un tout petit oiseau vient voleter autour du bateau,
se posant sur une écoute, un rebord, une filière. Tout mignon, boule de plumes,
tête ronde, petit bec pointu. La tête dans les ailes, pas farouche. J’ai pu le
caresser du doigt.
La nuit s’installe, un ciel admirable, tandis que nous voguons toujours de plus en plus
lentement. 21 heures, notre vitesse est tombée à 2 nœuds, nous nous décidons à
continuer au moteur. La nuit est noire,
un cargo ou un gros pétrolier sur notre bâbord avant vient sur nous,
plus nous nous rapprochons plus nos routes sont celles de collision,
plus il a l’air énorme.
Ouvrir l’œil.
Au petit matin, les premiers
îlots qui constituent les abords des ROQUES apparaissent ; certains
sont couverts de mangroves. Nous surveillons
la passe d’entrée par le long chenal de corail.
directement sur la bonne passe (le premier bras juste
après le virage d’entrée). Finalement nous arrivons au mouillage, à l’abri du
petit îlot Buchiyaco et de la barrière. Ne pas se fier à ses cartes
électroniques sur son ordinateur surfacé à son G.P.S.= les cartes
sont souvent fausses. Il est utile de naviguer avec les cartes
électroniques mais prudent de veiller à la rigueur du point par rapport à la
réalité de la terre !
MOUILLAGE SEBASTOPOL :LAT.11°47 429 N
.LONG.066°34 416 W.
Avec notre annexe nous longeons le petit îlot couvert de mangroves dont les
racines forment une barrière impénétrable à l’homme.
Des oiseaux chantent, un pélican, d’une grosse
branche, plonge sur une proie
L’eau est claire, transparente. Equipés de
masques et de palmes nous passons de l’autre côté de la barrière. Un véritable
aquarium géant s’ouvre sous nos yeux, parmi les coraux de toutes sortes : en
boules, en feuilles dont certaines, en fleurs, sont urticants, des espèces de
choux laissant sur les doigts une impression gluante.
Les poissons de toutes tailles et couleurs s’affairent au milieu de ce
monde varié. Chacun y trouve nourriture et protection. Les minuscules à moitié
bleue métallique et à moitié jaune bronze se vautrent parmi les urticants,
d’autres croquent les coraux avec facilité.
Des plats en bande, d’un bleu lapis-lazuli passent et
repassent ; des bleus très sombres dont les nageoires, de même couleur, sont
partagées du corps par une fine ligne blanche nacrée.
Des corps bruns
semés de points rouges, d’autres argentés avec des nageoires jaunes et de yeux
ronds cernés de noir. Des lilliputiens avec des couleurs fascinantes. Des
oursins noirs aux longues épines se nichent dans tous les creux.
de la bouche SEBASTOPOL à GRAN ROQUE : 12 milles
Mouillage à GRAN ROQUE LAT.11°56 783 N LONG.066°40 673W
Nuit et jour les alizés réguliers et forts mais sous la protection de
la ceinture de corail, la houle est inexistante, juste le bruit de la mer qui
brise sur la barrière.