mercredi 26 novembre 2014

SARGASSES EN MARTINIQUE

QUELLE POLLUTION CETTE ANNéE AVEC LES SARGASSES
ELLES SE PRENNENT DANS LES HéLICES
RéDUISANT LA VITESSE
UN GROS PAQUET QU'IL FAUT ENLEVER EN APNEE A L'ARRIVEE.......

MAIS D'Où VIENNENT ELLES ?????


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Martinique: « Incursion Sargassum… » Catastrophe annoncée, l’invasion n’aura pas lieu (constat, gestion et prévisions).


Depuis quelques mois, population et autorités locales se trouvent démunies et désarçonnées face à l’arrivée massive des algues Sargasses poussées vers nos côtes par les courants marins.
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EXPLICATIONS
Les sargasses (sargassum ou algues brunes) sont des plantes flottantes qui se déplacent au gré des courants marins en provenance de la Mer des Sargasses (Océan Atlantique) qui s’étend sur 3 millions de km², ceinturée par le Gulf Stream à l’Ouest, la Dérive nord atlantique au Nord et le Courant des Canaries à l’Est. Elles constituent un habitat et un refuge pour un certain nombre d’invertébrés et de vertébrés marins souvent uniques. Il s’agit d’espèces invasives.
Pour le Professeur Pascal SAFFACHE (Géographe) cette invasion est le résultat de phénomènes courantologiques anormaux découlant du dérèglement climatique. De vastes systèmes océaniques tourbillonnaires (gyres) perturbent le déplacement de la masse d’eau qui cerclent la Mer des Sargasses.
Cette mer était déjà décrite du XVe au XIXe siècles comme étant une masse imposante qui détruisait les navires et les ralentissait (récits de navigateurs et d’écrits de Christophe COLOMB).
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LE PROBLEME
A raison minimum d’une marée par jour, depuis le mois de Mai et sans discontinuer, on assiste (impuissant) à une arrivée importante d’algues sargasses sur les côtes martiniquaises et à fortiori sur les plages de l’île.
Cette arrivée n’est pas sans conséquences car les sargasses s’accumulent sur les plages et forment un amas visqueux et à la longue nauséabond. Un amas souvent tellement compact qu’il empêche d’accéder à la plage et de profiter de la mer, car en stagnation.
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Ce sont les algues en décomposition qui sont un danger pour l’Homme et autre espèce animale, car elles libèrent de l’hydrogène sulfuré. C’est un gaz incolore toxique qui pénètre dans les voies respiratoires, composant naturel du pétrole, à odeur caractéristique d’œufs pourris. Il se dégage des matières organiques en décomposition. Ce gaz provoque: des intoxications aiguës lors d’une exposition de courte durée (troubles respiratoires, rhinites, enrouements, toux, douleurs thoraciques, irritations oculaires, conjonctivites, gêne à la lumière vive, vertiges, céphalées, œdème aigu du poumon, pertes de connaissance, nausées), des intoxications chroniques lors d’une exposition prolongée (bronchites irritatives, irritations cutanées) et dans les cas les plus graves, une possibilité d’accident mortel très rapide en cas de fortes inhalations.
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Partant de ce constat, l’Agence Régionale de Santé (ARS) de Martinique recommande aux personnes asthmatiques, aux jeunes enfants et aux femmes enceintes d’être particulièrement vigilants. Des mesures du taux d’hydrogène sont réalisées dans les communes les plus touchées pour connaitre les risques d’exposition.
Une pétition a aussi été adressée à l’ARS car en plus des problèmes de santé découlant de ce phénomène, on constate aussi un risque économique avec des pertes matérielles (oxydation des appareils électroménagers, téléviseurs, ordinateurs, téléphones, etc.)
Un risque économique avéré avec des professions en danger. En effet, nombre d’aquaculteurs exerçant dans ces zones se retrouvent sinistrés. Ils assistent impuissants à la perte de leurs élevages piscicoles (asphyxie des poissons par les algues en décomposition qui entraînent un réchauffement de l’eau et son appauvrissement en oxygène).
Le Ministère de l’Ecologie a été interpellé sur les risques écologiques en découlant (pourquoi ne pas créer un filet pour faire barrage?) Je serai tentée en tant que citoyenne écoresponsable et soucieuse de l’environnement, de rajouter un filet adapté ne représentant pas un danger pour les espèces animales marines.
Les écosystèmes sont aussi en danger. Un danger croissant pour les Mangroves qui sont des zones de vie, de nurserie et de reproduction pour de nombreuses espèces.

REACTIONS ET SOLUTIONS D’URGENCE
Le phénomène s’accroissant ces dernières semaines et partant de ce constat les autorités ont décidés de prendre le problème à bras le corps, en offrant les services de l’Etat.
Ainsi, la Préfecture et le Conseil Régional lors de réunions organisées en septembre, ont décidé de débloquer 350000€ pour le ramassage, le traitement et la valorisation de ces déchets organiques, d’autant plus que dans de nombreuses communes l’enlèvement manuel (employés municipaux et volontaires) ou mécanisé des algues se fait au gré des marées.
[En Guadeloupe, le ramassage et le traitement sont coordonnés par la Préfecture, la DEAL (Direction de l'Environnement, l'Aménagement et du Logement) et l'ARS. Ainsi un recensement des communes touchées a été effectué par l'association des Maires. Les Services de l'Etat assurent le suivi de ces communes, ainsi qu'une veille satellitaire afin de prévoir les arrivées d'algues. Il est recommandé des faire sécher les algues. Le traitement et l'élimination sont exécutés par une entreprise "Sita Verde" qui est une plateforme de compostage pouvant traiter une à cinq tonnes d'algues par jour.]

MANNE ECONOMIQUE SOUS-EXPLOITEE
Les années précédentes, la Martinique avait aussi été touchée par cette invasion mais une invasion pondérée et ponctuelle qui n’avait pas entrainée de telles situations complexes.
Cependant il est regrettable aux vues des expériences passées de ne pas avoir anticipé un tel phénomène et de ne pas avoir su créer toute une filière écologique et économique (certes ponctuelle: concept à étudier) qui aurait pu prévenir, traiter et valoriser ces déchets.
D’autres îles ont su tirer partie de cette manne inespérée. Par exemple à la Dominique (île voisine de la Martinique), les sargasses sont utilisées sous forme séchées pour être consommées comme légumes ou en sirop, fort délicieux (expérience vécue sur le Marché de Roseau, capitale de ce petit coin de paradis: recommandation pour les globe trotteurs qui comptent y aller).
Il s’agit aussi d’un phytosanitaire biologique, que les anciens ou certains connaisseurs utilisent comme engrais naturel, comme compost (une fois les algues lavées, dessalées et séchées: avant ont les mettaient sur les arbres pour que la pluie les lavent et les dessalent et quand elles tombaient à terre, elles étaient prêtes à l’emploi).
Une aubaine pour les agriculteurs martiniquais qui sont invités à les récupérer gracieusement avant que les algues ne soient évacuées vers les décharges où elles sont détruites et qui réalisent ainsi une économie substantielle sur leur budget mensuel d’engrais. Hormis le fait que les sargasses soient un engrais naturel, ce sont aussi un insecticide et un fongicide naturels.
Les algues fraîches sont aussi utilisées en phytothérapie et en cosmétologie (elles seraient bénéfiques pour la peau).
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En définitive, il n’appartient qu’à notre population et à nos autorités (dans un futur, espérons proche) de faire émerger une nouvelle source d’emploi et de mise en valeur de l’environnement qui éviteraient à l’avenir une situation qui semble actuellement inextricable; s’aggravant au fil des jours qui s’écoulent comme les courant marins ramenant des algues invasives mais au final bénéfiques si des filières adéquates s’organisent.

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et si on nous mentait ?