Montserrat est une petite île de 100 km² dans les Iles Sous le Vent. Malgré quelques invasions françaises aux 17ème et 18ème siècles, elle a toujours été sous domination britannique, depuis sa colonisation par des catholiques irlandais dans la première moitié du 17ème siècle. En 1967, Montserrat est devenue autonome en tant que colonie de la Couronne Britannique et est aujourd’hui un territoire d’outre-mer du Royaume-Uni.
Son histoire récente est tragique. Le volcan la Soufrière s’est réveillé en 1995 après des siècles d’inactivité. L’éruption était annoncée et la population avait été évacuée. L’éruption recouvrit de cendres et de pierres la capitale Plymouth, faisant quelques victimes parmi ceux qui n’avaient pas obéi aux ordres d’évacuation. Plusieurs autres éruptions ont eu lieu au cours des années suivantes. Aujourd’hui encore, les deux tiers de l’île, au sud, le plus fertile, est zone interdite car l’activité volcanique persiste. Cette zone comprend un secteur de un mille de large en mer. Les bateaux ne peuvent pénétrer dans cette zone à cause des coulées de lave pyroclastique à très haute température qui arrivent dans la mer. Le tiers restant de l’île, au nord, est montagneux et offre un choix de randonnées ainsi que d’excellents points d’observation du volcan et de ses effets.
Nous mouillons à Little Bay. Il y a trois bateaux au mouillage. Comme son nom l’indique, c’est très petit ("little"). C’est pourtant le seul endroit d’accès par la mer. C’est aussi très exposé. Nous y passerons deux nuits très rouleuses et inconfortables. Quand nous arrivons, des enfants se baignent dans l’eau sur la plage de sable noir, très abrupte. Il y a quelques gabarres colorées au bout de la plage et une minuscule jetée de l’autre côté, pour (d’improbables ?) navettes. Le lendemain, à 6H00, s’y présente un gros caboteur avec des containers, qui frôle Eolis. On se sent tout petit dans ces cas-là. Comme il n’y a personne sur le quai pour prendre ses amarres, il va patienter une bonne heure au large avant de venir refaire sa manœuvre. Nous l’observons avant de descendre à terre.
Le tampon des services de l’immigration sur nos passeports coûte très cher. C’est gratuit en semaine, mais nous nous présentons le samedi matin. Si nous avions su, nous nous serions dépêchés hier après-midi pour venir faire ces formalités !
L’officier de douane nous a appelé un de ses copains taximan pour faire le tour de l’île. On ne peut en effet pénétrer en zone interdite qu’avec une personne autorisée. Dali (?) nous emmène donc voir les restes de Plymouth et les énormes coulées de cendres qui ont tout enseveli. Il ne reste quasi rien de cette petite capitale florissante. Dali nous montre différents endroits d’où nous pouvons mesurer l’ampleur du sinistre. Aux abords de Plymouth, beaucoup de grandes et belles villas sont encore debout, mais leur toit est troué par les nuées ardentes et la cendre s’est infiltrée partout. Spectacle de désolation. Pas un bruit, pas une âme qui vive là. C’est poignant. Dali nous montre le quartier où il avait sa maison. Il a dû la quitter comme tous les autres. Lui a choisi de rester malgré tout sur l’île et de reconstruire sa vie un peu plus loin. Environ 5.000 habitants vivent aujourd’hui dans le nord, contre 20.000 avant la catastrophe. Ils tentent de reconstruire ce bout d’île qui leur reste. Le secteur du bâtiment est le principal employeur de l’île. Le gouvernement britannique fournit beaucoup d’aides pour reconstruire les principales infrastructures et donne des subsides aux particuliers.
L’île était pourtant prospère et attirait des hôtes prestigieux. La maison de Paul Mac Cartney est intacte, hors zone interdite. Mais il paraît qu’il vient beaucoup moins souvent...!
Nous allons voir l’Observatoire et ses nombreux systèmes de monitoring. Ce jour-là, le volcan est très actif. Il crache des panaches de vapeur ou de cendre à plusieurs centaines de mètres de hauteur. En cas d’éruption, cela peut aller jusqu’à 17.000 mètres d’altitude ! Assez effrayant. La prochaine est prévue dans l’année qui vient.
Nous allons voir l’Observatoire et ses nombreux systèmes de monitoring. Ce jour-là, le volcan est très actif. Il crache des panaches de vapeur ou de cendre à plusieurs centaines de mètres de hauteur. En cas d’éruption, cela peut aller jusqu’à 17.000 mètres d’altitude ! Assez effrayant. La prochaine est prévue dans l’année qui vient.
Cratère fumant de Montserrat
Nous passons tout à côté de Montserrat , en longeant la côte d’aussi près que permis. On a la gorge nouée. Cette île est si belle, si verte et si tranquille, puis plus loin n’est plus que cendres et ruines. Dame Nature est capable de tels déchaînements de fureur parfois. Le volcan lâche aujourd’hui encore de gros nuages jaunâtres, brunâtres, en forme de champignon, qui s’élèvent droit dans le ciel. Il n’y a pas de vent. La mer est d’huile. Pas une seule ride à la surface. Panne totale d’alizé : " alizés aux abonnés absents" dit le bulletin météo!
Des dauphins viennent animer un peu la traversée. Ils nous accompagnent pendant 10 minutes, précèdent le bateau, puis dessinent des courbes d’un côté à l’autre de Eolis. On jurerait qu’ils s’amusent. On les admire à l’étrave du bateau, on essaie de les toucher. C’est assez jubilatoire.
Des dauphins viennent animer un peu la traversée. Ils nous accompagnent pendant 10 minutes, précèdent le bateau, puis dessinent des courbes d’un côté à l’autre de Eolis. On jurerait qu’ils s’amusent. On les admire à l’étrave du bateau, on essaie de les toucher. C’est assez jubilatoire.