mercredi 3 février 2016

TREMBLEMENT DE TERRE EN MARTINIQUE CE MARDI 2 FEVRIER 2016 ET KICK'EM JENNY





Deux séismes en deux jours : "Rien d'exceptionnel" disent les spécialistes

Le séisme, de magnitude 5.1 sur l'Échelle de Richter, a été enregistré le mardi 2 février 2016 à 03 :18. L'épicentre a été localisé à 63 km à l''Est/Nord-Est de Trinité, à 41 km de profondeur. Ce séisme a pu générer, dans les zones concernées les plus proches une intensité macrosismique III/IV (faiblement ressentie). Suivant le type de sols, les intensités peuvent cependant avoir atteint localement l'intensité IV/V (secousse forte).
Le séisme survenu hier matin très tôt est un bon exercice pour tester les capacités d'une famille à réagir.
Les parents de Catherine ne sont pas bien réveillés. La villa de Ducos a été fortement secouée au petit matin, poussant les habitants hors du lit. Catherine raconte : « Ils ont mis beaucoup de temps à trouver les bons trousseaux de clés pour que l'on puisse sortir. Heureusement que le tremblement de terre n'a pas été plus fort! »
Liliane, comme beaucoup, n'a pas réussi à se rendormir. « J'ai pensé à mes réserves d'eau, je me suis dit que je n'en avais plus mis sous mon lit depuis un petit moment... »
Voilà presque deux ans jour pour jour que le séisme du 18 février 2014 réveilla presque toute l'île un peu tôt, il était 5 h 27.
Cette fois-ci, c'est encore plus tôt, à 3 h 18 que la terre a tremblé. Hier après-midi, plus de 200 personnes avaient déjà témoigné sur le site de france seisme.fr, afin d'aider les sismologues à progresser dans leurs connaissances.
La population a globalement ressenti la secousse sans réagir ou presque.
Pourtant, un séisme de nuit doit pouvoir être géré comme un séisme de jour, avec une préparation minutieuse.
D'abord, toutes les consignes de jour s'appliquent aussi bien la nuit : se protéger, s'abriter pendant la secousse dans un endroit sûr, quitter le bâtiment seulement si vous êtes au rez-de-chaussée...
L'avantage est que vous êtes (en général) chez vous : votre plan d'évacuation doit avoir été répété plusieurs fois, par tous les membres de la famille.
Le kit de survie doit être prêt, avec des déclinaisons dans certaines pièces importantes comme la chambre : vous devez avoir placé au préalable sous les lits au moins de l'eau et des sifflets, ainsi que tout ce qui vous semble absolument nécessaire.
Comme de jour, il faut quitter le bâtiment un petit moment au cas où une réplique plus forte aurait lieu! Au moins une demiheure...
« Après la secousse, j'étais seule en bas de mon immeuble avec mon enfant endormi dans les bras » , témoigne Mélinda, qui vit au Lamentin et qui est aussi la première à sortir et rester dehors en cas de séisme sur son lieu de travail.
Une fois de plus, la Martinique a eu de la chance, car le séisme de la nuit du 2 février ne fut qu'une piqûre de rappel inoffensive, mais jusqu'à quand en aurons-nous ?
Cette fois-ci encore, la magnitude fut modérée (5.1), heureusement, car l'épicentre n'était qu'à 63 km de Trinité et 41 km de profondeur. Intensité engendrée : entre III (faiblement ressentie) à V (secousse forte) selon les endroits.
Trinité, le François et Sainte-Marie sont les communes qui auraient le plus ressenti la secousse.
Rappelons que la magnitude est la quantité d'énergie libérée par le séisme en son épicentre, alors que l'intensité représente les effets produits de ce séisme, sur la population et le bâti. Prenons l'exemple du 18 février 2014. La magnitude était bien plus forte (6,6), la profondeur très faible (1 km seulement), mais l'épicentre était situé à 191 km du Vauclin, heureusement! L'intensité résultante était ainsi comprise entre III et V, selon les communes.
Mais que se passera-t-il le jour où la magnitude sera importante, la distance (entre nous et l'épicentre) réduite, tout comme la profondeur ?
Pour se préparer au maximum au jour J, la bonne idée est d'établir un plan familial de sauvegarde en famille, par exemple pendant les vacances de Carnaval...
- Contact : université populaire de la prévention (qui fait la promotion du plan familial de sauvegarde) : asso-upp@voila.fr
Formez-vous gratuitement aux gestes qui sauvent!
Durant tout le mois de février, le ministère de l'Intérieur organisera, en partenariat avec les acteurs du secours et l'Education nationale, des séances d'initiation gratuites de deux heures aux gestes qui sauvent : alerte, massage, défibrillation, etc. Les participants se verront délivrer une attestation par le formateur. Le programme complet doit être disponible la semaine prochaine sur le site internet de la préfecture : www.martinique.pref.gouv.fr
Témoignages, témoignages!

N'oubliez pas, à chaque secousse ressentie, d'aller témoigner sur le site du Bureau central sismologique français : franceseisme.fr.
Applications de nuit et de jour
Certaines applications utilisent les capteurs du téléphone pour sonner en cas de secousse. Afin d'être réveillé rapidement.
Nombreux sont les Martiniquais réveillés en pleine nuit qui sont allés chercher l'information concernant la magnitude et la localisation du séisme sur Internet. Les applications pour smartphone se multiplient.
Certaines donnent les derniers séismes mondiaux (en privilégiant les plus près de vous) : Sismocom (appli développée par le bureau central sismologique français) ou Lastquake par exemple. Ces dernières permettent aussi d'enregistrer votre témoignage.
Seulement, vous l'aurez remarqué, les informations sur un séisme mettent plusieurs dizaines de minutes à être établies en général. Alors, pour être certains d'être réveillé dès les prémices de la secousse, vous pouvez télécharger des applis du type Alarme de nuit : il s'agit d'un réveil (capable donc de sonner au petit matin), mais qui utilise les capteurs du téléphone pour sonner en cas de secousse. Avantage : on peut garder son smart-phone hors-ligne pendant la nuit.
Quelques frayeurs ce mardi matin (2 février) lors d'un séisme modéré, (magnitude 5.1 sur l’Échelle de Richter), le deuxième en 48 heures...mais rien d'exceptionnel selon les techniciens de l'observatoire. Martinique 1ère



Un séisme de magnitude 5.1 secoue les habitants

Un séisme modéré (magnitude 5.1 sur l’Échelle de Richter) a été enregistré ce mardi 02 février à 03H18 et identifié d’origine Tectonique. L’épicentre a été localisé à 63 km à l’est de Trinité. Martinique 1è!re

Dernière alerte sismique en France :
Date (temps universel): 02/02/2016
Heure (temps universel): 07h18
Magnitude : 5.1
Coordonnes :




Que faire quand la terre tremble en pleine nuit ? la terre a tremblé mardi matin au large de la Martinique côté Atlantique à 160 km de Trinité, le Vauclin

Que faire quand la terre tremble en pleine nuit ?
Les parents de Catherine ne sont pas bien réveillés. La villa de Ducos a été fortement secouée au petit matin, poussant les habitants hors du lit.

Tremblement de terre en Martinique

2 février 2016 Ce mardi 2 février 2016, 3:18, un #séisme a été fortement ressenti en Martinique. Magnitude 4.9. A suivre. ...
Tremblement de terre en Martinique

 

Déjà le 31 janvier 2016 un séisme de magnitude 4.9 (sur l’Échelle de Richter) a été enregistré le dimanche 31 janvier 2016 à 12:42 en Martinique et identifié d’origine Tectonique....

 

 

et Kick'em Jenny ?.... 

Map of kick em jenny
                




Kick-'em-Jenny
Volcan sous-marin


Le Kick-'em-Jenny, ou Kick 'Em Jenny, est un volcan sous-marin des Antilles situé dans la mer des Caraïbes, à huit kilomètres au nord de l'île de la Grenade et à huit kilomètres à l'ouest de l'île Ronde dans les Grenadines

Beaucoup de vagues autour du Kick'em Jenny           

Beaucoup de vagues autour du Kick'em Jenny
En juillet 2015 le volcan sous-marin a été au bord de l'éruption, alimentant toutes les conversations. Posons-nous un instant, asseyons-nous près de la mer et regardons, en face, le Kick'em Jenny et le risque tsunami associé.

1 - Le Kick'em Jenny : présentation
Le Kick'em Jenny (KEJ) est un volcan sous-marin situé à 8 km au Nord de Grenade, à 300 km au Sud de la Martinique. Son sommet est situé à 180 mètres sous la surface de la mer. Il s'agit du seul volcan sous-marin vraiment actif des Antilles.
2 - Pourquoi semble-t-il plus dangereux aujourd'hui ?
C'est un volcan très surveillé.
Jeudi matin, entre 1h25 et 3h00, heure locale, son activité s'est amplifiée, c'est-à-dire que les secousses sismiques se sont multipliées et un dégazage a été constaté.
Le Centre de Recherche Sismique de l'Université West Indies a alors placé le volcan au niveau de vigilance orange. Le périmètre maritime d'exclusion est aussi passé de 1,5 à 5 km de rayon autour du volcan.
3 - Quels sont les précédents événements ?
En 1939, une éruption importante du KEJ eut lieu, envoyant un nuage de cendres à 270 mètres au-dessus du niveau de la mer. Le tsunami qui suivit présentait une amplitude de 2 mètres sur les côtes de Grenade. Au niveau de la Martinique, les vagues arrivèrent, selon les sources, avec une hauteur de 30 à 70 cm. Depuis, onze autres éruptions ont eu lieu, ne donnant pas lieu à un tsunami visible.
4 - Quelle est la hauteur de vague possible ?
Cela dépend du phénomène qui cause le tsunami. Selon la thèse de Frédéric Dondin, menée au sein de l'UAG, un effondrement d'un pan du volcan pourrait entraîner une vague, chez nous, d'une hauteur de 5 à 20 cm.
Pascal Saffache, président honoraire de l'UAG, en se basant sur le cas d'un tsunami créé directement par l'éruption, comme en 1939, évoque une hauteur d'environ 50 cm. Même si cette hauteur s'enfoncerait relativement bien dans les terres, il n'y aurait pas de grand danger pour la population. Cela causerait plutôt des dégâts matériels. Le tsunami mettrait entre 30 et 40 minutes à nous parvenir.

Une image du Kick'em Jenny reconstituée par sonar. (NOAA)
5 - En conclusion : peut-on aller à la plage ?
Même en éruption, le Kick'em Jenny ne provoquera pas forcément un tsunami. Et si tsunami il y a, c'est surtout à Grenade que les dégâts peuvent être importants! Il n'est donc pas utile d'annuler sa sortie plage ou yoles ce week-end! D'ailleurs aucune mesure n'est prise, et il n'y a pas d'alerte tsunami.
Toutefois, il faut souligner que la population, à l'heure actuelle, n'a que peu de moyens d'être informée de l'arrivée d'un tsunami : porte-voix communaux ou médias (voir plus bas).
« Il faut donc rester vigilants ces prochaines semaines, observer par exemple si la mer semble se retirer » , souligne Pascal Saffache. Concernant le risque tsunami de manière général, un réflexe devrait être adopter par l'ensemble de la population : celui de monter dans les hauteurs après un fort tremblement de terre et notamment quitter les plages.
Le Kick'em Jenny est situé à 8 km au nord de l'île de Grenade
Vigilance orange : quelle signification ?
La confusion peut être grande. En général, quand on parle de vigilance orange, c'est relatif aux risques Fortes pluies ou Cyclones! Cette échelle-là n'a rien à voir. Il s'agit d'une échelle du niveau d'activité volcanique à quatre niveaux : vert, jaune, orange, rouge. Le niveau orange signifie que les fumerolles et séismes se multiplient. Le niveau rouge est atteint quand le volcan est en cours d'éruption, ce qui n'entraîne, rappelons-le, pas forcément un tsunami.
L'échec de la communication grand public
Noyée sous les informations et contre-informations, la population ne sait plus à quel saint se vouer. Et propage aussi ses propres rumeurs et idées reçues...

Mais comment est-il possible qu'un simple bulletin d'information à caractère scientifique devienne en quelques heures une sorte de diable incontrôlable ?
« Martinique : vigilance orange au risque tsunami! » ; « Risque de tsunami dans la Caraïbe!! » , peut-on lire depuis jeudi soir sur les réseaux sociaux, et parfois jusque dans la presse nationale...
Si un tel déferlement d'informations et de contre-informations est possible, c'est bien parce que la communication des autorités, envers la population, est encore défaillante sur ces sujets. Elles y travaillent sérieusement mais le chantier n'en est qu'à ses balbutiements. Les rumeurs et idées reçues vont beaucoup plus vite!
Que s'est-il passé exactement ? Jeudi, l'Observatoire volcanologique et sismologique de Martinique relaie le bulletin d'information du Centre de Recherche Sismique de l'Université West Indies. On y parle sismicité, on y parle vigilance orange. Le bulletin est technique et, bien entendu, ne donne pas la conduite à suivre.
La préfecture, de son côté, relaie l'information sur son Facebook. « Nous avons agi à la hauteur de l'importance de l'événement » , explique un proche du dossier. « Il n'y avait pas d'alerte au tsunami. » La toile, elle, s'est emparée toute seule du sujet, d'autant qu'une information semblant provenir des « Américains » trouve toujours une oreille du public beaucoup plus attentive que lorsque ce sont les autorités françaises qui s'expriment...
Météo-France connaît bien le sujet. À chaque saison cyclonique, l'organisme affûte sa communication. « Il est toujours très difficile de communiquer sur un sujet plein d'incertitudes, où les connaissances ne sont forcément pas complètes » , explique Jean-Noël Degrace, le directeur régional.
Le risque Tsunami en particulier a été pris en compte de manière récente. Les autorités (le service interministériel de défense et de protection civile, sous l'autorité du préfet en particulier) multiplient les réunions. Ce que l'on nomme l'alerte montante (c'est-à-dire la communication du phénomène depuis les scientifiques jusqu'aux autorités, dont les communes et l'Etat) est en nette amélioration. Par contre, pour l'alerte descendante (c'est-à-dire l'information transmise à la population), c'est encore une catastrophe : il n'y a pas de système d'alerte sur les plages, les réflexes sont non acquis par la population.


Là aussi, le chantier est en route. Le « Groupe intergouvernemental de coordination du Système d'alerte aux tsunamis et autres risques côtiers dans la mer des Caraïbes et les régions adjacentes » (GIC/CARIBEEWS), qui existe depuis 2004, prépare notamment un système de labellisation pour les communes, associations, entreprises, qui se montreront capables de gérer le risque tsunami en amont e

Le Kick'em Jenny passé au crible

                     Mercredi 03 février 2016
Le Kick'em Jenny passé au crible
Le volcan a un volume global actuel de 1,5 km3. Au moins un tiers de l'édifice pourrait s'effondrer. (BRGM)
Le volcan sous-marin fait actuellement l'objet de toutes les attentions par les scientifiques. Une première étude a été rendue.
Fin juillet 2015, le Kick'em Jenny a fait parler de lui. L'activité du volcan sous-marin, situé à 8 km au Nord de Grenade, s'était amplifiée, faisant craindre le pire aux Grenadiens mais aussi aux îles proches.
Mais que risque-t-on vraiment ? Le BRGM s'est penché sur la question, dans le cadre d'une étude globale sur le risque tsunami en Martinique.
L'organisme de recherche a rendu un premier rapport en octobre 2015 (1).
Depuis 1939, le Kick'em Jenny a connu pas moins de 12 éruptions. En 1939 d'ailleurs, ses phases explosives ont projeté des cendres et des blocs jusqu'à 300 mètres au-dessus du niveau de la mer! Actif, le volcan l'est, sans aucun doute!
Grâce à différentes campagnes en mer, les scientifiques ont réussi à profiler le volcan. Il mesure environ 1 300 mètres, son cratère atteint 300 mètres de diamètre environ, et son point le plus haut est situé à 180 mètres de profondeur.
SI UN FLANC S'EFFONDRE...
Depuis 1939, aucun tsunami associé à une éruption du Kick'em Jenny n'a été observé, « même lors de la déstabilisation d'une partie du dôme lors de l'éruption de 1988 » , notent les scientifiques.
Toutefois, il est tout à fait possible que des tsunamis soient déclenchés, soit à cause de séismes accompagnant des éruptions, soit à cause de l'onde de choc associée aux explosions volcaniques. Seulement, comme cela ne se serait pour l'instant jamais produit, les scientifiques retiennent un troisième scénario dans leur étude : la déstabilisation du flanc du Kick'em jenny.
Il s'agit d'un scénario bien connu dans la Caraïbe. Le Kick'em Jenny a d'ailleurs vécu cela. Il fut un temps lointain où le volcan sortait de l'eau, certainement à 200 ou 300 mètres au-dessus du niveau de la mer, formant une petite île...
Aujourd'hui, les scientifiques estiment que « le déplacement d'importants volumes de roches plus ou moins brutalement pourrait être à l'origine d'un tsunami qui affecterait non seulement les côtes des îles situées dans le voisinage immédiat du volcan (Grenade, Grenadines, etc.) mais pourrait impacter les côtes d'autres îles (Sainte-Lucie, Saint-Vincent, la Martinique, Barbade, etc.) » . Ils pensent que le flanc Ouest « serait le plus à même de se déstabiliser » . Seulement, le tsunami sera évidemment proportionnel au volume de roches. L'étude conclut : « Ce volume ne peut pas dépasser le volume du volcan lui-même, actuellement estimé à presque 1,5 km3. Il est proposé de retenir comme premier scénario la déstabilisation d'un volume d'environ 0.5 - 0,6 km3 de matériaux. Un second scénario sera envisagé intégrant l'hypothèse d'une phase de reprise de l'activité, avec une déstabilisation de flanc estimée à 1km3. »
Et donc, quelle hauteur de vague parviendrait alors en Martinique ? Mystère... pour l'instant! Le BRGM travaille sur une nouvelle étude sur cette question, promettant, d'ici un an, « des évaluations des hauteurs de vagues attendues à la côte » .
(1) « Le volcan sous-marin Kick'em Jenny comme source tsunamigène pour la Martinique : synthèse des connaissances. » t en aval.