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Que noble est la vertu des sciences politiques
Quand elles sont fidèles aux beaux auteurs classiques
Et le combat électoral en sort grandi
Quand en alexandrins tous les clichés sont dits
A peine la campagne présidentielle de 1974 commence-t-elle que deux impertinents trentenaires, aujourd'hui décédés, décident de la transcrire en vers. L'un est Frédéric Bon. C'est un chercheur à la pointe des sciences politiques, maître-es-sondages. L'autre, son cousin, c'est Michel-Antoine Burnier. Rédacteur en chef d'Actuel, il est, lui, maître-es-pastiches, il en a déjà publié plusieurs avec Patrick Rambaud dont un fameux « Roland Barthes sans peine ».
Découvrant leur manège, un troisième vient se joindre à la paire. C'est Bernard Kouchner. Il lui est arrivé de tâter du journalisme, avec Burnier justement, sous la houlette d'Emmanuel d'Astier, à l'Evénement. Déjà médecin sans frontière, il veut se joindre à l'aventure : « Eh les copains, vous n'allez pas me laisser sur le bord de la route dans cette aventure ». Bon et Burnier le préviennent : « Quelle que soit ton énergie, un vers ne fait que douze pieds, il faut une césure à l'hémistiche et les rimes masculine et féminine doivent s'entremêler. » Kouchner promet de faire au mieux et les trois compères travaillent d'arrache-pied, chacun de son côté, dans la rue, au café, au pied de la télé. Ils se retrouvent dans la maison de Kouchner à Gentilly pour mettre en harmonie leurs productions propres. André Balland édite à la vitesse grand V. Une première version est même disponible avant le deuxième tour. Chaque député reçoit la version finale dans son casier en même temps que les kiosquiers.
Que noble est la vertu des sciences politiques Quand elles sont fidèles aux beaux auteurs classiques Et le combat électoral en sort grandi Quand en alexandrins tous les clichés sont dits
A la grande surprise des auteurs, la pièce sera même représentée dans l'excellent petit théâtre que dirige alors Arlette Thomas dans le futur parc de la Villette.
L'adaptation radiophonique dont nous vous proposons des extraits a été produite en 2002. Elle est dûe à Jacques Taroni, lui aussi disparu.
Nous en avons demandé la numérisation par l'INA. Mais la fiche technique demeure défectueuse. Vous repérerez dans la distribution Denis Podalydès, Michel Vuillermoz, Eric Elmosnino, Jacques Bonnaffé et bien d'autres que vous nous aiderez peut-être à identifier.
Nous commençons d'ailleurs avec des anonymes qui visitent le palais présidentiel. Parmi eux, un automédon : précisons car l'ubérisation ne sévissait pas encore, c'est un conducteur de fiacre automobile à taximètre.
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