dimanche 11 février 2018

ECOLOGIE




Défendre l’environnement leur a coûté la vie


ACTUALITÉ
Les meurtres de défenseurs de l’environnement augmentent. Selon les derniers chiffres de l’organisation non-gouvernementale Global Witness, au moins 197 personnes ont perdu la vie, en 2017, pour avoir défendu une cause environnementale ou tout simplement leur terre. L’Amérique latine et l’Asie du Sud-Est sont les régions les plus dangereuses.

Quatre morts par semaine. Tel est le lourd tribut de la défense de l’environnement dans le monde. Les défenseurs environnementaux sont quatre fois plus menacés qu’en 2002, selon un rapport publié par l’ONG britannique Global Witness. La même source révèle que 197 personnes ont été assassinées dans le monde pour avoir défendu cette cause. On frise le triste record de 2016 qui avait recensé 200 morts.


Le Brésil est en tête d’un macabre classement de militants écologistes tués. Ils luttent généralement contre la déforestation. (Photo : Reuters)

Le nombre de pays touchés par cette violence augmente également : 27. Ils étaient 24 en 2016, contre 16 en 2015. Avec 60 % des meurtres, l’Amérique latine est la région la plus dangereuse pour ceux qui, souvent, ne se définissent pas comme écologistes : ils veulent simplement défendre leurs terres, leurs forêts ou leurs rivières face à la voracité des compagnies minières et pétrolières (au moins 33 crimes prouvés dans le monde), forestières (23) ou agro-industrielles (23).
Le Brésil domine le macabre classement
Le Brésil domine ce macabre classement (48 morts). Le Mexique compte 15 assassinats de militants. Le Nicaragua – où un gigantesque projet de canal interocéanique menace d’expulser de leurs terres plus de 120 000 indigènes – compte le plus de tués par rapport au nombre d’habitants. Et le Honduras conserve cette sinistre palme sur la décennie écoulée. 13 morts ont également été recensés en République démocratique du Congo. Dans ce pays africain, ils ont été assassinés pour s’être opposés au braconnage d’animaux sauvages. Et en Asie, les Philippines représentent le pays le plus dangereux pour la cause environnementale : 41 personnes y ont trouvé la mort l’an dernier.


Des défenseurs de l’environnement ont été tués en voulant lutter contre le braconnage d’animaux sauvages. (Photo : Reuters)

Emilsen défendait les terres indigènes


Emilsen Manyoma défendait les terres indigènes avant d’être assassinée. (Photo : DR)

Parmi les victimes, on dénombre essentiellement des militants anonymes ou méconnus au plan international. Mais ils sont devenus des figures locales. C’était le cas d’Emilsen Manyoma. Cette Colombienne était la dirigeante des Comunidades construyendo paz en los territorios (Conpaz), une organisation qui s’est employée à dénoncer les groupes paramilitaires qui forcent les indigènes à quitter leurs terres pour le développement de projets miniers. Elle documentait les meurtres et les disparitions forcées. Avec son mari, Joe Javier Rodallega, elle a perdu la vie lors d’une attaque ciblée, le 1er février 2017. Les corps portaient des traces de coups de couteau et de balles. Le journal colombien El Tiempo cite un rapport qui révèle que les deux ont été égorgés et que Joe Javier a été découvert les mains attachées dans le dos.
Isidro défendait les forêts


Avec sa casquette rouge, Isidro Balenegro Lopez, qui luttait contre la déforestation illégale, a été tué. (Photo : Goldman prize winner)

Au tout début de l’année 2017, Isidro Balenegro Lopez, militant mexicain et lauréat du prix Goldman pour l’environnement, a été abattu. Issu de la communauté indigène des Tarahumara, il critiquait ouvertement l’exploitation forestière illégale qui menaçait les forêts anciennes près de chez lui, à Guadeloupe y Calvo – une région touchée par la violence, le trafic de drogue et la corruption. Avant lui, son père avait également été assassiné. Il est le deuxième lauréat de ce prestigieux prix environnemental à avoir été exécuté, après le célèbre militant hondurien Berta Caceres, tué moins de 12 mois plus tôt.
Wayne Lotter luttait contre le braconnage


Le célèbre défenseur des éléphants, Wayne Lotter a été abattu en Tanzanie. (Photo : capture Twitter)

Le Sud-Africain Wayne Lotter a dédié sa vie à la lutte contre le braconnage en Tanzanie. Via son ONG Protected area management solutions (Pams), spécialisée dans la protection des éléphants, il avait contribué à réduire de moitié le trafic de pachydermes abattus pour le commerce illégal de l’ivoire, dans ce pays africain. Sa fondation avait permis l’arrestation de 900 braconniers, ces dernières années. Il a été tué par balles par des inconnus à Dar es Salaam dans la nuit du mercredi 16 au jeudi 17 août 2017. Il avait 51 ans.
Efigenia couvrait une manif d'indigènes


La journaliste colombienne a été tuée lors d’une manifestation (Photo : capture YouTube)

Reporter et animatrice de la station de radio communautaire Renacer Kokonuko, en Colombie, Efigenia Vásquez Astudillo a été abattue, il y a un an, alors qu’elle couvrait des affrontements survenus à Puracé entre les forces de l’ordre et les Indiens de la région de Cauca, au sud-ouest du pays. Ici, les Indiens de la vallée se battent contre les grandes plantations de canne à sucre accusées de polluer et détruire la Terre-Mère. Ces plantations sont destinées à la production de biocarburants. La journaliste dénonçait les exactions commises contre son peuple. L’Unesco a appelé les autorités colombiennes à enquêter sur son meurtre « qui porte atteinte à la fois à la liberté d’expression et à la liberté d’information, des droits essentiels à toute démocratie ».
José, militant, assassiné au Pérou


(Photo : DR)

Le journal britannique The Guardian rapporte que le soir du 30 décembre 2017, José Napoleón Tarrillo Astonitas, 50 ans, a été attaqué chez lui, par quatre hommes. Sa femme, Flor Vallejos, a déclaré à la police péruvienne qu’il avait été attaché par les mains et les pieds, battu avec un bâton et étranglé avec un câble électrique, elle-même ayant été recouverte d’une couverture et obligée d’écouter les cris de son mari. Les assaillants lui ont dit qu’ils avaient été payés pour le tuer. Son époux s’opposait aux trafiquants qui avaient pris possession de certaines parties de la réserve écologique de Chaparrí, défrichant les terres et les exploitant. La réserve est riche d’une faune rare, avec notamment des ours à lunettes, comme l’ours Paddington.
et ...et ...et... présomption d'innocence ??


La pause info du jour

La classe politique fait front avec 

Nicolas Hulot

"L'affaire Nicolas Hulot", c'est le titre qui barre la Une du nouvel hebdomadaire Ebdo. Le magazine publie le témoignage d'une femme qui l'accuse d'atteinte sexuelle.
Nicolas Hulot

Le nouvel hebdomadaire Ebdo publie des témoignages qui depuis hier ont plongé le ministre de la Transition écologique au cœur d'une tempête médiatique. 
La procureure de la République de Saint-Malo, Christine Le Crom, a confirmé jeudi dans un communiqué qu'une plainte pour "un fait de viol" avait été déposée en 2008 contre Nicolas Hulot mais classée sans suite.  Selon ce communiqué, "une jeune femme a effectivement déposé plainte, le 11 juillet 2008, à l'encontre de Nicolas Hulot en dénonçant un fait de viol commis, selon elle, onze ans auparavant, alors qu'elle était déjà majeure". La plainte a été classée "sans suite", les faits étant "prescrits", précise la procureure.  A la suite de la plainte, "Nicolas Hulot a été entendu dès le 29 août 2008 sur ces faits par les gendarmes de la brigade de recherches de Saint-Malo", dit-elle.  "Il est d'abord apparu que les deux protagonistes avaient une version contradictoire quant au consentement à la relation sexuelle précitée. Il a en outre été établi que ces faits s'étaient déroulés entre le 9 et le 11 juin 1997. Ceux-ci étant prescrits, la procédure a été classée sans suite par le procureur de la République de Saint-Malo, ce dont la plaignante a été avisée par un courrier du 30 octobre 2008", précise-t-elle.

Nicolas Hulot dément

Nicolas Hulot de son côté a devancé cet article d'Ebdo. Il a démenti dès hier matin des allégations ignominieuses selon lui. Alors de quoi parle t-on? Quels sont les faits reprochés? Le parquet de Saint-Malo a confirmé qu'il y avait bien eu une plainte déposée en 2008 contre l'ancien animateur télé. Elle a été classée sans suite. 
Nicolas Hulot a préféré prendre les devants en s'expliquant dès hier sur les rumeurs de harcèlement et de violences sexuels, dont il fait  l'objet. Le ministre d'Etat de la Transition écologique s'est invité dès hier sur BFM-TV. Pour détailler les deux affaires, dont il serait accusé... "Deux affaires qui n'en sont pas", a conclu Nicolas Hulot. 

Le soutien de l'Elysée

Est-il malgré tout fragilisé? Peut-il être poussé à démissionner? La classe politique est unanime - c'est suffisamment rare pour être souligné - le soldat Hulot doit être protégé.
Le président de la République, comme le Premier ministre ont apporté tout de suite tout leur soutien au ministre de la Transition Ecologique. Pour Edouard Philippe, une seule question se pose : est-il toujours - en capacité - de gérer ses dossiers ? Cela ne fait, pour lui, aucun doute, puisqu'il n'y a pas d'enquête ouverte et encore moins de mise en examen.
Même tonalité du côté d'Emmanuel Macron.  Il a été averti - immédiatement - des rumeurs, par Nicolas Hulot, lui-même, ce qui a fait dire au Chef de l'Etat, en coulisse - mardi, dans l'avion qui l'emmenait en Corse -, que "jamais, il ne se séparerait" du numéro 3 de son gouvernement. 
Autrement dit, l'exécutif fait bloc  et parmi les opposants à droite, comme à gauche", personne n'a sonné la charge, au contraire. Le président du groupe des députés LR, Christian Jacob, a regretté cette "rumeur permanente" dans le monde politique.Quant aux Insoumis, ils ont estimé que sans fait tangible, ils se refusaient à faire le moindre commentaire.


Il a fait l’actu aujourd’hui

Il n’a pas attendu que l’info sorte… Alors que le nouvel hebdomadaire Ebdo s’apprête à raconter ce vendredi que Nicolas Hulot a fait l’objet de deux plaintes pour « agression sexuelle » ou « viol », le ministre de l’Écologie a dénoncé jeudi sur le plateau de RMC, ces rumeurs mais a confirmé une plainte classée. Les larmes aux yeux, la voix étranglée, Nicolas Hulot a voulu défendre son honneur et sa famille. Il a également avoué ne pas avoir pensé à démissionner mais fera passer sa famille avant tout.     


                                                                         


























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