LIRE AUSSI
http://levoyagedafrodite.blogspot.com
http://eolis3.blogspot.com http://menruz.blogspot.com http://liensdefamille.blogspot.com
samedi 10 mars 2018
AU PAYS MAYA
Reste-t-il des cités disparues à découvrir ?
ACTUALITÉ
Une douzaine de cités mayas ont été mises au jour il y a quelques semaines dans la jungle guatémaltèque. Une découverte exceptionnelle… et de plus en plus rare ? À l’heure où l’homme connaît de mieux en mieux la planète, reste-t-il encore vraiment des territoires inexplorés ?
La découverte a fait grand bruit. Les ruines de 60 000 maisons, palaces, chaussées, et même pyramides, ont été identifiées dans la jungle guatémaltèque. Et ce, grâce au LiDAR, une technologie de détection par ondes lumineuses, qui, via des drones, a pénétré l’épais feuillage.
C’est une découverte rare, mais pas unique. Dans le domaine, les archéologues communiquent régulièrement autour de ruines exhumées pour la première fois au grand jour, ou redécouvertes (on connaissait déjà leur existence, mais elles font l’objet de nouvelles fouilles).
L’an dernier, Qalatga Darband, une cité possiblement fondée par Alexandre Le Grand au Kurdistan, a eu les honneurs de la presse. Au Cambodge, en 2013, c’est Mahendraparvata qui est réapparue sur le devant de la scène. Néanmoins, reste-t-il vraiment de possibilités de découvertes sur la planète ?
Entre sites et cités
Il faut déjà savoir de quoi on parle, répond Éric Taladoire, spécialiste des Amériques et notamment des Mayas à l’Université de Paris I. « Pour les archéologues, un site peut être un atelier de taille, un fond de cabane, un hameau, de l’art rupestre, etc. jusqu’à une cité. Pour ce qui est des sites de petite à moyenne taille, il s’en découvre tous les jours ou presque, qu’il s’agisse de l’Amérique, de la France ou d’ailleurs. Pour vous donner une idée, lors de notre arrivée dans la vallée d’Ocosingo au Chiapas, on y connaissait environ 40 sites. Au terme de deux ans de recherches, on en avait enregistré 140 ! »
Concernant les sites plus imposants, l’archéologue estime qu’il reste des cités perdues à explorer, donnant l’exemple du Slovène Ivan Sprajc qui en a découvert une de taille moyenne à Chactun, au Mexique récemment.
Des nouvelles technologies qui aident
On peut être optimiste pour de futures découvertes car les avancées de la technologie aident à exhumer de nouveaux sites. « Le LiDAR et les prises de vue satellites sont de très bons outils pour identifier des sites et surtout comprendre leur emprise, indique Denis Genequand, au Laboratoire Archéologie et Peuplement de l’Afrique (APA) de l’Université de Genève. Ils permettent de voir ce que l’on ne peut pas observer en étant au sol, ou quand les sites sont enfouis dans la forêt. »
L’Afrique, nouveau réservoir ?
L’Afrique dispose selon lui d’un formidable potentiel de découvertes : « L’Afrique subsaharienne reste finalement assez peu explorée car assez difficile d’approche. Il n’y a pas eu de tradition écrite, donc de nombreux sites ne sont pas connus. On en découvre régulièrement, on va continuer à en exhumer dans les vingt à trente prochaines années. » Mais attention : il ne faut pas s’attendre à de nouvelles pyramides ou un Machu Picchu africain : sur la majeure partie du continent, on ne construisait pas en pierre, mais en matières périssables, c’est-à-dire des végétaux. « Les découvertes seront forcément moins spectaculaires pour le grand public, mais toutes aussi intéressantes. »
N’oublions pas la mer
Un vaste espace reste aussi largement inexploré et pourrait receler quelques trésors : les fonds marins. « Avec la montée des eaux de 100 à 130 mètres, de nombreux lieux où vivaient les hommes ont été engloutis, rappelle le géohistorien Christian Grataloup, professeur émérite à l’université Paris Diderot. L’Angleterre était liée à l’Europe, le Japon à la Chine. Il y a des vestiges de l’activité des hommes, mais on n’y trouvera certainement pas une ville comme on l’entend : à l’époque, nos ancêtres n’étaient pas sédentarisés. »
Les villes sous l’eau, ça arrive tout de même : en 2001, une ancienne cité égyptienne, Héracléion, avait été retrouvée à sept kilomètres des côtes. Moralité : si voir surgir des Machu Picchu à tous les coins de rues est peu probable, les explorateurs de notre passé ne manquent a priori pas d’occupations pour l’avenir.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire