Vous pensiez que l’Everest était la montagne la plus haute du monde ? Vous avez tout faux : le Mont Chimborazo, en Équateur, le dépasse très largement. En fait, tout dépend du point de vue où l’on se place...
Si on part du niveau de la mer, l’Everest devance largement le Chimborazo : 8 848 mètres pour le premier, 6 263 mètres pour le deuxième. Mais si on se réfère au centre de la Terre, le Chimborazo dépasse l’Everest de… 1 811 mètres !
Le Chimborazo, en Équateur. (Photo : David Torres Costales/Wikipédia)
Mais d’où vient cette différence ? « La Terre n’est pas parfaitement sphérique, explique Christophe Basile, chercheur à l’Institut des Sciences de la Terre à Grenoble. En raison de la force centrifuge, elle est un peu aplatie aux pôles et potelée à l’équateur. »
En conséquence, à l’endroit où est situé le Chimborazo, la distance entre la surface et le centre de la planète est environ 21 km plus long qu’aux pôles. Son sommet est à 6 384,416 kilomètres du centre de la planète, quand celui de l’Everest, beaucoup plus au nord, n’est distant que de 6 382,605 kilomètres, soit 1 811 mètres de différence environ.
« On peut aussi s’amuser à considérer la hauteur depuis le plancher océanique, s’amuse Christophe Basile. Dans ce cas c’est le Mauna Kea, un volcan de Hawaï, qui remporte la palme à 10 210 mètres de hauteur. »
La bataille diplomatique de l’Everest
Si le Chimborazo est la montagne la plus « haute », l’Everest est toujours champion lorsqu’on parle d’altitude, mesurée, elle, depuis le niveau de la mer. Sauf que même ici, la taille de l’Everest est sujette à polémique.
L’altitude officielle, de 8 848 mètres, provient d’une étude indienne datant de 1954. Une mesure remise en cause à maintes reprises depuis par différentes équipes de recherche. Les Italiens ont par exemple révisé son altitude à 8 845,9 mètres en 1992 et des Américains l’ont « grandi » à 8 849,9 mètres.
Le Mauna Kea. (Photo : Pixabay)
À la suite du puissant séisme de 2015, certains géologues ont également affirmé que le sommet avait perdu trois centimètres. De quoi énerver passablement le Népal, où est situé le sommet, bien décidé à défendre « sa » montagne. Les Népalais sont persuadés que la Chine, en particulier, cherche à imposer un nouveau standard.
« Que diriez-vous si un pays étranger décidait de rapetisser vos montagnes sans vous demander votre avis ? », s’agace Buddhi Narayan Shrestha, l’ex-directeur du département d’études géologiques du pays, dans le New York Times. Le gouvernement prépare donc sa propre mission officielle avec une armée de sherpas équipés de GPS.
Une altitude très variable
Une guéguerre diplomatique qui n’a guère de sens, pour Christophe Basile. « Toutes les altitudes qui servent de référence sont des conventions, explique-t-il. La hauteur du Mont Blanc, par exemple, change de plusieurs mètres en fonction de la saison à cause de l’enneigement. »
Le niveau de la mer servant de repère est lui-même très variable selon les vagues et les marées. En France, par exemple, c’est le marégraphe du Port de Marseille qui sert de point de repère. Le « point zéro » est défini par la moyenne du niveau de la mer à cet endroit entre 1885 et 1897. Chaque pays définit ainsi son « point zéro », généralement accepté par la communauté internationale.
En attendant, vous pourrez toujours vous vanter d’avoir gravi la montagne la plus haute du monde en escaladant le Chimborazo. Bonne nouvelle : l’ascension est beaucoup moins difficile que celle de l’Everest.



Mais revenons au film 
Du haut de ses 8 848 mètres, l'Everest, montagne située dans la chaîne de l'Himalaya, à la frontière entre le Népal et la Chine, est un vrai challenge pour les alpinistes avides de sensations fortes. En 1996, Jon Krakauer en a fait les frais. A cette époque, le texan travaille comme journaliste pour le magazine d'aventure Outside. Au mois de mai, il est envoyé en reportage au coeur d'une expédition "commerciale" sur les pentes de l'Everest, menée par les guides Rob Hall, expert de la montagne (qui avait déjà gravi trois sommets de l'Himalaya en deux mois en 1994 : l'Everest, le K2 et le Lhots) et Andy Harris. Le tourisme des hauts sommets bat alors son plein et un autre guide, Scott Fischer, motivé par l'appât du gain, emmène lui aussi une cordée de clients.

Sauf que l'ascension de ce 10 mai 1996 va tourner à la catastrophe. Comment ? A cause d'une forte tempête qui va coûter la vie à huit grimpeurs, parmi lesquels Rob Hall, Andy Harris et Scott Fischer. Jon Krakauer, lui, a survécu. En 1997, il a publié le livre Tragédie de l'Everest, dans lequel il revient sur son expérience. C'est ce livre qui a servi de matière première à Everest de Baltasar Kormákur, sorti dans les salles en 2015, avec Jake GyllenhaalJason Clarke et Josh Brolin. A noter que pour plus de réalisme, l'alpiniste Guy Cotter (joué par Sam Worthington), coordinateur des secours au moment de la tragédie, a officié en tant que consultant sur le long-métrage.