Comment Toutânkhamon est entré dans la légende
Toutânkhamon fascine. Pourtant, il n’a pas marqué son temps. Ce n’était qu’un pharaon de second plan. Les égyptologues en parlent même comme « d’un petit roi ». Rien à voir avec le règne de Ramsès II par exemple, considéré comme le grand pharaon « bâtisseur » compte tenu de tous les monuments qu’il a fait construire à travers toute l’Égypte.
À 9 ans sur le trône
Toutânkhamon, lui, n’a rien accompli de majeur. Et pour cause : il n’est qu’un enfant de 9 ans quand il accède au trône. Né vers -1345 et mort vers -1327, il est le onzième pharaon de la XVIIIe dynastie du Nouvel Empire. Fils d’Akhénaton, il règne à peine dix ans avant de décéder d’une infection.
C’est en fait 33 siècles après sa mort en 1922 qu’il accède à la gloire. L’archéologue britannique Howard Carter met au jour sa sépulture retrouvée dans la fameuse Vallée des Rois : c’est l’une des rares à ne pas avoir été visitée par des pilleurs.
La découverte est exceptionnelle. Le tombeau est parfaitement conservé. Et surtout les trésors qu’ils recèlent sont fabuleux. Il y a évidemment ce fameux masque en or pur qu’on trouve dans tous les manuels d’histoire (photo en tête de cet article). Mais aussi des centaines de bijoux, de vases et de statuettes à la valeur inestimable.
Le mythe de la malédiction
Les journaux de l’époque en font leurs gros titres. Des dizaines de reporters sont envoyées en Égypte. Mais seul le journaliste du Timesa été autorisé à accéder au tombeau, suscitant la colère des autres journalistes qui, faute d’informations, commençaient à écrire toutes les rumeurs qui leur arrivaient aux oreilles.
C’est ainsi que la mort de l’un des archéologues, quatre mois seulement après l’ouverture du tombeau, est transformée dans les journaux en malédiction de Toutânkhamon, dont le nom signifie « réincarnation terrestre de Dieu ».
En clair, tous ceux ayant dérangé son repos éternel sont voués à mourir dans d’atroces souffrances. Une fake news. Un mythe créé de toutes pièces dont Agatha Christie et bien d’autres auteurs à succès se sont largement inspirés, forgeant ainsi la légende de Toutânkhamon, le pharaon le plus connu du monde.
Des objets jamais vus avant
Présentée par le ministère des Antiquités égyptiennes, l’exposition parisienne comprend 150 objets – bijoux en or, gravures, sculptures, objets rituels – dont plus de cinquante seront exposés pour la première fois en dehors d’Égypte, a annoncé la société IMG, organisatrice de l’événement. « On présente les grands gardiens anubiens tellement splendides, des chars, des amulettes mais aussi des images et des films qui montrent comment on a découvert cette tombe il y a près de 100 ans », détaille Didier Fusillier, directeur de La Villette.
L’exposition Le Trésor du Pharaon sera visible du 23 mars au 15 septembre 2019 à la Grande Halle de la Villette, 52 ans après L’exposition du siècle, qui avait attiré plus de 1,2 million de visiteurs en 1967 au Petit Palais, un record d’affluence encore jamais battu.
Paris est la deuxième étape du parcours de cette exposition (actuellement montrée à Los Angeles) qui devrait l’emmener dans dix métropoles au total, dont la liste n’a pas été divulguée. « En raison d’une chance unique pour nous, le transfert d’une partie des collections du musée du Caire de la place el-Tahrir vers le Grand Musée Égyptien de Gizeh, qui devrait ouvrir ses portes dans quatre ans, un certain nombre d’objets remarquables du trésor peut exceptionnellement quitter le pays pour être montré dans le monde entier », explique l’égyptologue et universitaire Dominique Farout, conseiller scientifique de l’exposition.
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