Il fut un temps lointain où le travail des sélectionneurs du Festival de Cannes était plus tranquille. Jusqu’en 1972, les pays participants choisissaient le film qu’ils envoyaient à Cannes. Une histoire ancienne qui laissait peu de place aux cinéastes critiques, différents, novateurs, sulfureux…
Désormais, c’est bien le festival qui a repris la main sur la sélection officielle qu’il propose. Une vingtaine de films auxquels il faut ajouter ceux présentés dans les nombreuses autres sections de Cannes : Un certain regard, La semaine de la critique, La quinzaine des réalisateurs, Le marché du film, Cannes Classics, la sélection de l’Acid, les films hors compétition, les projections de la plage…
Films récents et diffusés en salles
Pour postuler à la Palme d’or, il faut déjà que le film soit récent. Exit ceux dont le tournage s’est achevé il y a plus d’un an. Il ne doit pas non plus avoir été diffusé sur Internet, être sorti en DVD ou présenté dans un autre festival international. Ni même avoir été projeté ailleurs que dans son pays d’origine.
En revanche, il devra ensuite être diffusé en salles. C’est cette règle qui fait que le festival refuse les films proposés uniquement sur des plateformes comme Netflix. Les films d’animation ou les documentaires sont acceptés.
Thierry Frémaux, le délégué général du Festival de Cannes, est celui qui a le dernier mot pour la sélection des films. (Photo : Jean-Paul Pélissier / Reuters)
Candidature avant fin mars
Les plus de 2 000 films qui ont candidaté ont dû le faire avant la fin mars. Mais le festival accepte de visionner des versions intermédiaires pas encore complètement finalisées. L’exemple emblématique, cette année, est celui de l’Américain Quentin Tarantino, Once Upon a Time in Hollywood, dont le montage vient tout juste d’être achevé.
Ensuite, le comité de sélection est divisé en trois groupes. Il commence son travail à l’automne en sachant que les choses s’accélèrent au fil des mois. Mais leur avis est consultatif car c’est bien Thierry Frémaux, le délégué général du festival qui a le dernier mot. Et le choix final n’est dévoilé que lors de la conférence de presse qui se tient un mois avant la manifestation. Les heureux gagnants sont prévenus juste avant.
Le festival ne se fixe aucun quota mais essaie souvent de trouver un équilibre entre films d’auteurs et grand public, les différents continents et pays, les genres et les styles. Mais, comme le répète régulièrement Thierry Frémaux, à la fin, il n’y a que la qualité du film qui l’emporte