lundi 4 mai 2020

11 MAI, réalité ou utopie ?

Déconfinement: l'impréparation»

 
Gaëtan de Capèle. Le Figaro
 

Et dire que ce mois de mai se présentait comme un millésime exceptionnel pour ses ponts et ses viaducs… Avec le Covid-19, les Français ne rêvent plus depuis longtemps de week-ends ensoleillés. Simplement d'en finir avec cette interminable assignation à résidence, qu'ils ont acceptée sans broncher. De retrouver leur famille, leurs amis. De reprendre leur activité sociale et professionnelle. Le pourront-ils, comme promis, dès lundi prochain, après huit semaines de sacrifices? Peut-être pas, s'ils se relâchent un peu trop, les prévient-on.

Le gouvernement a décidé de prendre toutes les assurances - ce qui se conçoit - avant de rouvrir les portes et les fenêtres de la maison France. Sur son étroit chemin de crête, il avance à pas comptés, tiraillé entre la sécurité sanitaire qu'il doit au pays et l'urgence d'un retour rapide à la normale, sans lequel tout finira par s'effondrer. Cruel dilemme, face auquel il n'existe pas, reconnaissons-le, de recette miracle. Mieux vaut, dans ces circonstances exceptionnelles, se trouver dans le fauteuil commode de l'opposition ou du commentateur que dans celui qui décide. Une chose est sûre: personne n'accepterait un redémarrage en force de l'épidémie, avec son lot de drames, parce que l'on aurait desserré l'étau prématurément.

La grande complexité de la situation n'exonère pas le gouvernement de ses responsabilités. Celle d'une parole désordonnée, parfois contradictoire, qui se pare d'autoritarisme pour être entendue. Aux Français, que l'on n'imaginait pas si disciplinés, on inflige une forme d'infantilisation qu'ils ne supporteront peut-être pas longtemps. Plus regrettable, ce sont ses propres défaillances, autant que ses choix politiques, qui dictent la stratégie de l'exécutif: mauvaise gestion de l'approvisionnement en masques et en tests, absence de technique de traçage, capharnaüm de l'école et des transports… Si d'aventure la France reste close le 11 mai, ce ne sera pas tant à cause d'un relâchement général qu'en raison de l'impréparation des pouvoirs publics.

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