Malgré le passage entre jeudi et vendredi prochain d'une onde tropicale désignée OT10, celle-ci aura quelques difficultés à s'imposer, on croise les doigts 🤞 face à la nouvelle poche d'air sec SAL (Saharan Air Layer) et de poussière de sable qui traversera l'arc dès ce vendredi et ce jusqu'à dimanche au moins. Fort heureusement, celle-ci devrait être moins dense que la précédente, mais tout de même bien présente.
Illustration : prévision Copernicus du jeudi 25 juin 2020.
C'est la plus importante pollution atmosphérique que nous ayons connue. Depuis vendredi dernier (19 juin 2020), un épais nuage de poussières a jeté son rideau gris sur une grande partie de la Caraïbe. Que contient cette brume ? De nombreux scientifiques de la Région se sont posé la question.
Toux, yeux qui piquent, peau qui gratte, asthme, les effets de la brume de sable sont bien là. Et pour cause, les poussières qui ont envahi notre atmosphère depuis vendredi dernier (19 juin 2020) sont composées de particules fines plutôt dangereuses pour la santé.
Difficile d'avoir des données scientifiques récentes sur la composition exacte de ces nuages nous arrivant des déserts d'Afrique (Sahara et Sahel).
Madininair annonçait en 2017 le lancement d'une campagne de prélèvements en Martinique. Les poussières prélevées devaient être analysées par un laboratoire avant une parution des résultats de ces analyses quelques mois plus tard. Seulement un "quiproquo" sur les matières à rechercher dans les échantillons a retardé la publication prévue du coup pour septembre 2020.
Nous nous sommes donc tournés vers les parutions scientifiques caribéennes. La plus récente réalisée est bibliographique. C'est-à-dire qu'elle réunit tous les résultats d'investigations scientifiques menées avant sa parution (septembre 2019).
Cette étude a été menée par l'Institut National de la Santé des États-Unis. Elle rappelle que depuis les années 60 les poussières du Sahara et du Sahel qui arrivent sur les terres caribéennes sont largement étudiées.
Des prélèvements réalisés à Porto Rico ou encore à Barbade ont montré, dès les années 80, que ces nuages de sables africains transportent bien d'autres matières.
À la fin du XXe siècle, les scientifiques y avaient en effet mesuré une forte concentration en minéraux. Beaucoup de Quartz, des minéraux argileux comme la Kaolinite mais aussi du fer et du magnésium avaient ainsi été détectés.
C'est la raison pour laquelle les brumes de sable n'ont pas que des effets négatifs. Les minéraux dont elles sont chargées ont l'avantage de fertiliser fortement les sols sur lesquels elles s'échouent.
Malheureusement ces nutriments sont aussi l'un des repas préférés des sargasses qui prolifèrent donc au large du Brésil et de la Floride.
Sulfate, nitrate, ammonium, carbone et métaux avaient également été détectés dès les premières études dans les années 1970. Il existe une abondante littérature sur la composition des brumes de sable de l'époque et sur leur processus d'enrichissement. En revanche, il existe très peu d'écrits scientifiques sur leurs effets réels sur la santé.
Ce n'est que depuis que le phénomène s'est accéléré dans les années 2000, que les scientifiques ont voulu actualiser leurs données quant à la composition de ces nuages de particules fines.
Ainsi, une dernière étude parue en décembre 2017 est un peu plus précise sur ce que contient exactement ce "panache de poussière".
Cette dernière étude est consacrée à l'analyse scientifique de poussières prélevées à Barbade entre 2013 et 2016. Elle aura permis de cibler pas moins de 50 éléments parmi lesquels ont été retrouvés les mêmes minéraux et métaux que dans les années 70. La présence d'arsenic et de matières fécales a également été révélée mais à des niveaux très peu élevés.
Toute la question est maintenant de savoir les effets de cette pollution sur la santé. A ce titre, l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé), a lancé un certain nombre de travaux.
Mais d'ores et déjà les États-uniens tirent la sonnette d'alarme.
En plus de l'augmentation des crises d'asthme chez les enfants dans la Caraïbe, les poussières du Sahara et du Sahel seraient aussi responsables de l'augmentation des méningites à méningocoque et de cancers. Ce sont les résultats de plusieurs études menées dans la Région.
Selon ces études "la poussière du Sahara diminue la qualité de l'air et augmente la mortalité et la morbidité à des concentrations élevées."
Certains parlent même d'une incidence sur l'augmentation du nombre d'AVC (Accidents Vasculaires Cérébraux)...
Difficile d'avoir des données scientifiques récentes sur la composition exacte de ces nuages nous arrivant des déserts d'Afrique (Sahara et Sahel).
Madininair annonçait en 2017 le lancement d'une campagne de prélèvements en Martinique. Les poussières prélevées devaient être analysées par un laboratoire avant une parution des résultats de ces analyses quelques mois plus tard. Seulement un "quiproquo" sur les matières à rechercher dans les échantillons a retardé la publication prévue du coup pour septembre 2020.
Nous nous sommes donc tournés vers les parutions scientifiques caribéennes. La plus récente réalisée est bibliographique. C'est-à-dire qu'elle réunit tous les résultats d'investigations scientifiques menées avant sa parution (septembre 2019).
© Martinique la 1re | Brume de sable en Martinique.
Une majorité de minéraux selon la littérature scientifique...
Cette étude a été menée par l'Institut National de la Santé des États-Unis. Elle rappelle que depuis les années 60 les poussières du Sahara et du Sahel qui arrivent sur les terres caribéennes sont largement étudiées.
Des prélèvements réalisés à Porto Rico ou encore à Barbade ont montré, dès les années 80, que ces nuages de sables africains transportent bien d'autres matières.
À la fin du XXe siècle, les scientifiques y avaient en effet mesuré une forte concentration en minéraux. Beaucoup de Quartz, des minéraux argileux comme la Kaolinite mais aussi du fer et du magnésium avaient ainsi été détectés.
C'est la raison pour laquelle les brumes de sable n'ont pas que des effets négatifs. Les minéraux dont elles sont chargées ont l'avantage de fertiliser fortement les sols sur lesquels elles s'échouent.
Malheureusement ces nutriments sont aussi l'un des repas préférés des sargasses qui prolifèrent donc au large du Brésil et de la Floride.
... mais aussi des métaux et autres polluants organiques
Sulfate, nitrate, ammonium, carbone et métaux avaient également été détectés dès les premières études dans les années 1970. Il existe une abondante littérature sur la composition des brumes de sable de l'époque et sur leur processus d'enrichissement. En revanche, il existe très peu d'écrits scientifiques sur leurs effets réels sur la santé.
Ce n'est que depuis que le phénomène s'est accéléré dans les années 2000, que les scientifiques ont voulu actualiser leurs données quant à la composition de ces nuages de particules fines.
Ainsi, une dernière étude parue en décembre 2017 est un peu plus précise sur ce que contient exactement ce "panache de poussière".
© Martinique la 1re | Brume de sable vue de la plage de la Française à Fort-de-France.
Une dernière étude scientifique datant de fin 2017 confirme les données existantes
Cette dernière étude est consacrée à l'analyse scientifique de poussières prélevées à Barbade entre 2013 et 2016. Elle aura permis de cibler pas moins de 50 éléments parmi lesquels ont été retrouvés les mêmes minéraux et métaux que dans les années 70. La présence d'arsenic et de matières fécales a également été révélée mais à des niveaux très peu élevés.
Toute la question est maintenant de savoir les effets de cette pollution sur la santé. A ce titre, l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé), a lancé un certain nombre de travaux.
Mais d'ores et déjà les États-uniens tirent la sonnette d'alarme.
Des études alarmistes
En plus de l'augmentation des crises d'asthme chez les enfants dans la Caraïbe, les poussières du Sahara et du Sahel seraient aussi responsables de l'augmentation des méningites à méningocoque et de cancers. Ce sont les résultats de plusieurs études menées dans la Région.
Selon ces études "la poussière du Sahara diminue la qualité de l'air et augmente la mortalité et la morbidité à des concentrations élevées."
Certains parlent même d'une incidence sur l'augmentation du nombre d'AVC (Accidents Vasculaires Cérébraux)...
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