Alors que plus de 800 000 personnes sont décédées du Covid-19 dans le monde, dix pays – tous des îles au large de l’océan Pacifique – parviennent à bloquer l’entrée du virus sur leur territoire.
Fermeture des frontières
La solution miracle : une fermeture anticipée des frontières pour ces pays largement éloignés des côtes. Les îles Marshall sont par exemple à 5 400 kilomètres des côtes australiennes, et ce ne sont pas les îles les plus éloignées de cette liste.
Bien que le virus n’ait pas fait de dégâts humains, les répercussions économiques seront dramatiques pour ces petits pays qui vivent principalement du tourisme.
L’une des îles Marshall au large du Pacifique. (Photo : Pixabay)
Tourisme et pêche
Le tourisme est le principal secteur d’activité de ces pays réputés pour leurs somptueuses eaux turquoise.
En 2019, 90 000 touristes ont visité Palau, ce qui représente près de cinq fois le nombre d’habitants et 40 % du produit intérieur brut (PIB) du pays selon les chiffres de 2017 du Fonds monétaire international (FMI). L’hôtel Palau, emblématique hébergement de l’île depuis 1982, voit son activité réduite à néant depuis le confinement fin mars.
Brian Lee, directeur et copropriétaire de l’hôtel Palau, a confié à la radio britannique BBC qu’il est parvenu à garder sa vingtaine d’employés malgré l’arrêt total de l’activité en leur demandant des travaux de rénovation et d’entretien.
Néanmoins il n’est pas dupe, cette solution n’a rien de pérenne et tenir ainsi plus de six mois lui semble impossible. À Palau, tous les commerces ont baissé leurs rideaux en attendant la réouverture des frontières.
L’hôtel Iririki Resort à Vanuatu, vide depuis la fermeture des frontières. (Photo : Pixabay)
Le cas de Palau s’est généralisé aux neuf autres îles du Pacifique qui dépendent également du tourisme.
Aux îles Marshall, plus de 700 emplois devraient être supprimés à cause du Covid-19 parmi lesquels 258 concernent les secteurs de l’hôtellerie et de la restauration : un coup dur sans précédent depuis 1997. L’industrie de la pêche est le deuxième secteur le plus amputé par la pandémie.
Pour contenir la propagation du virus hors de leur territoire, les bateaux en provenance des pays infectés sont interdits d’entrer. Les exportations de poissons d’aquarium, spécialité de l’île, ont ainsi chuté de 50 % et les autres secteurs de la pêche s’attendent à une baisse de 30 % dans les mois à venir.
Le port de Vanuatu, symbole de la crise en cours dans le secteur de la pêche. (Photo : Pixabay)
Dépendre des voisins
L’Australie marquait une nette – et plus qu’encourageante – amélioration quant à la propagation du virus sur son territoire. Parallèlement, la Nouvelle-Zélande était l’élève modèle de la lutte contre la pandémie jusqu’à ce que les chiffres repartent à la hausse.
Un coup dur pour les îles du Pacifique qui comptent largement sur la réouverture et l’amélioration sanitaire des leurs deux principaux voisins d’un point de vue économique. Un autre espoir également du côté de Taïwan où, si les frontières rouvrent prochainement, un couloir aérien pourrait éventuellement être mis en place dans la foulée.
Malgré la crise économique sans précédent qui se profile pour ces pays préservés du Covid, nombreux sont les habitants qui souhaitent maintenir la fermeture des frontières selon le Docteur Len Tarivonda, directeur de la santé publique du Vanuatu.
« La majorité d’entre eux disent qu’il faut garder la frontière fermée le plus longtemps possible. Étant donné nos limites [en matière de soins de santé] et le contexte que nous avons dans le Pacifique, le mieux est de garder le virus à l’écart aussi longtemps que possible. »
Tuvalu et ses eaux turquoise subissent les répercussions économiques de la pandémie de Covid-19. (Photo : Pixabay)