Le conspirationnisme pullule depuis que le monde est monde et a connu une recrudescence avec l'arrivée du coronavirus. Toute cette semaine, «Le Temps» vous propose de revenir sur les rouages de cinq grandes théories du complot.

Episode précédent:

Les virus créés au labo, le doute à son paroxysme

Nul besoin de ruminer de fumeuses théories pour devenir une de ces personnes que l’on qualifie de complotistes. Il suffit d’une simple question. Un doute. Imaginez-vous à Dallas, au sixième étage du Sixth Floor Museum: le bâtiment, un ancien dépôt de livres, d’où Lee Harvey Oswald a tiré sur le président John F. Kennedy en 1963.

Dans quelques lignes, vous serez complotiste.

Le 22 novembre 1963, peu avant 12h30, le cortège du président Kennedy débouche de Main Street et tourne sur South Houston. Vous qui êtes au sixième niveau du dépôt, au bout de Houston, vous avez la limousine présidentielle de face. A l’angle de Houston, les voitures tournent à droite (selon votre point de vue) pour descendre sur Elm Street. C’est le long de ce tronçon qu’ont été tirés les deux ou trois coups de feu, dont un fatal, selon les rapports des commissions.

La question qui saute à l’esprit

Sur South Houston, le cortège est clairement face à vous. Ensuite, dans la descente sur Elm, avec des arbres, le dégagement est moins garanti. Dès lors, il est impossible de ne pas se poser une question. Pourquoi Oswald n’a-t-il pas tiré sur South Houston, de face? Il avait un bien meilleur dégagement, et disposait encore d’Elm – quoique avec une évidente accélération des véhicules dès le premier tir – comme terrain additionnel, au cas où.