lundi 8 mars 2021

8 MARS JOURNÉE DES FEMMES

 





Journée internationale des droits des femmes. Clara Zetkin, la femme qui a inventé le 8 mars

Peu connue en France, Clara Zetkin est une militante marxiste et féministe qui a initié la Journée des femmes. Une initiative qui s’est concrétisée il y a pile cent ans.



Sacrée personnalité ! Clara Zetkin est peu connue en France, mais on la (re)découvre grâce à un livre qui sort ces jours-ci.

Née en 1857, en Saxe (qui fera partie de l’Allemagne de l’Est un peu moins d’un siècle plus tard), elle est une figure importante du féminisme socialiste. Elle renonce à la vie bourgeoise et aisée de sa famille pour aller vivre à Paris avec son compagnon Ossip Zetkin (dont elle prend le nom, bien qu’ils ne soient jamais mariés), où ils sont enseignants, journalistes, traducteurs… et fauchés.

Clara étudie les œuvres de Marx, rencontre Louise Michel, découvre la double journée des jeunes mères. Elle participe en 1889 à la fondation de la IIe Internationale (mouvement marxiste basé sur la lutte des classes).

Journée officialisée en 1982

Toute sa vie (elle est morte à 75 ans) elle milite pour le travail féminin, l’indépendance économique des femmes, l’égalité des droits, le partage des tâches entre hommes et femmes, la laïcité, la mixité dans les établissements scolaires.







Et c’est à elle que l’on doit l’invention du 8 mars. En 1910, elle signe une « Résolution sur la Journée internationale des femmes », au cours de la IIe Conférence internationale des femmes socialistes. Onze ans plus tard, en 1921, la Journée des femmes est fixée à la date du 8 mars, en hommage à la grève des ouvrières du textile à Saint-Pétersbourg, le 8 mars 1917. En France, il a fallu attendre 1982 pour que le gouvernement Mitterrand l’officialise.

Les écrits de Clara Zetkin sont restés d’une grande actualité. Avec parfois une écriture malicieuse. Ainsi, sur le sujet de l’éducation, et des grandes écoles extrêmement chères : « Les enfants ne bénéficient pas d’une formation supérieure en fonction de leurs talents et de leurs intérêts, mais de la prévoyance dont ils ont fait preuve en choisissant leurs parents », écrit-elle.

Elle incite les ouvrières à se syndiquer, afin de vaincre collectivement « la crainte des tyrans d’usine » et de voir « se réaliser le principe : à travail égal, salaire égal, sans distinction de sexe ». Ce texte date de 1893. En la matière, on peut dire qu’il reste du boulot…

Florence Hervé, qui a coordonné le livre, choisi les textes de Clara Zetkin et rédigé l’intéressante introduction (dans laquelle nous avons largement puisé), est une journaliste spécialiste, entre autres, de l’histoire des mouvements féministes en Allemagne et en France. Elle vit en Rhénanie et dans le Finistère.

Clara Zetkin, Je veux me battre partout où il y a de la vie, Éditions Hors d’atteinte, 252 pages, 19 €.



Clara Zetkin, photographiée en 1898, à l’âge de 41 ans.
© KARL DIETZ VERLAG BERLIN


Je partage avec vous ce bel HOMMAGE marin à 5 femmes remarquables....


Cinq femmes en Méditerranée


Article exceptionnel en cette journée internationale pour les droits des femmes. Le blog met à l’honneur cinq femmes de notre littoral méditerranéen dont la passion, la personnalité, le parcours et l’engagement méritent le respect.

Sonia nous raconte comment elle vit au quotidien sa passion pour les cétacés. 

Annet nous amène avec elle sur son incroyable tour du monde en voilier, périple qui dura 12 ans

Leslie, Elodie et Typhaine nous entrainent elles dans le sillage de MOODY, leur voilier au service des océans.

Pourquoi ce choix de Cinq femmes en Méditerranée ?

En référence à un livre paru en 1925. 

Cette année-là, cinq jeunes femmes de moins de trente ans décident d’accompagner l’une d’entre elles de Marseille en Grèce où elle doit rejoindre un chantier archéologique. Et ce trajet, elles le feront seules en voilier, au cours d’une inoubliable croisière de 1200 milles. L’une d’entre elles, Marthe Oulié, en fera le récit dans le livre Cinq filles en Méditerranée (réédité chez Ouest-France éditions). Un livre rafraichissant et plein d’enthousiasme. L’une d’entre elles, Ella Maillart sera quelques années plus tard la première femme à explorer l’Asie Centrale (Inde, Afghanistan, Iran, Chine) et en rapportera des récits qui feront sa célébrité.



Cet article se voulait aussi un hommage à ces cinq jeunes femmes-là.

Sonia : la passion des cétacés

Mercredi 27 janvier, neuf heures, port de Sainte-Marie-la-Mer (Pyrénées Orientales) ; température : 5°C. Pas de vent, mer plate et ciel bleu-gris plombé.

Sonia s’affaire déjà sur son semi-rigide. Elle m’a invité à participer à sa première sortie d’observation de l’année. On embarque le radeau de survie, la VHF, les gilets, tout le matériel obligatoire pour une navigation hauturière. A peine sortis du port, elle ralentit et me montre quelques oiseaux qui nagent à une dizaine de mètres de là. Ce sont des pingouins torda, les seuls pingouins de Méditerranée. Première nouvelle : je ne savais pas qu’il y avait des pingouins dans notre mer intérieure. Et je n’ai pas fini d’en apprendre, car Sonia, la faune marine, elle connait ! Puffins, cormorans, goélands alimenteront également la conversation. En attendant, direction le large. A vingt-cinq nœuds de vitesse (45 km/h), il faut s’accrocher et le froid nous mord le visage. Arrivés sur zone, moteur coupé, Sonia sort ses jumelles et commence ses observations.

Les pingouins torda

« Pour apercevoir des cétacés, il faut une mer assez plate dit-elle. Dès qu’elle moutonne, on ne peut plus les voir sauter. » Après un large tour d’horizon, elle pose les jumelles et commence à me raconter.

Sonia est née à Perpignan et a toujours vécu dans la région. La mer fait partie depuis toujours de son univers. Au CE1, quand une institutrice lui demande un jour quel est son animal préféré, elle répond sans hésiter : les dauphins. Elle a 16 ans quand elle embarque pour trois jours sur un voilier pour un périple d’observation des cétacés au large de Toulon. Elle y voit ses premiers dauphins et rorquals, et le choc émotionnel est au rendez-vous. Aussi, quand quelques années plus tard, on lui propose de participer à une campagne de photo identification de cétacés le long des côtes catalanes, elle n’hésite pas. Dans la foulée, elle rejoint avec un petit groupe d’amis l’association BREACH qui depuis 2003 a pour objectifs l’étude, la protection et la connaissance des cétacés.

En observation

A partir de ce moment-là, les campagnes d’observation vont s’enchaîner. Recensements, identifications (en photographiant l’aileron dorsal, cet appendice étant aussi caractéristique de chaque individu que les empreintes digitales le sont pour l’homme) sont autant de prétextes à être sur l’eau près de ces mammifères qui la passionnent tant. « Tu te rends compte, l’un des dauphins photographié au large d’Argelès a été retrouvé sur la côte d’Azur ! »

En 2015, par souci d’indépendance, elle achète son propre semi-rigide pour être totalement autonome. Le permis hauturier passé en 2020 l’affranchit de la limite des 6 milles nautiques et lui permet de suivre ses animaux marins préférés quand ils filent au large. Ce bateau, non loin de son domicile, l’autorise aussi à sortir dès qu’elle le souhaite. « Il m’est arrivé, à la belle saison, de filer en mer le soir après la journée de travail ».

Sonia sur son semi-rigide en campagne d’observation – Photo Breach

Sonia ne compte pas le nombre de ses sorties annuelles, elle les vit pleinement, c’est tout. Cette liberté rend aussi possible des escapades de plusieurs jours avec ses enfants ou des amies le long de la côte. Cet été, revenant des Iles Medes près d’Estartit sur la Costa Brava, elle aperçoit un souffle en traversant le golfe de Rosas. Elle s’approche prudemment et se retrouve en face de trois rorquals, la plus grande baleine de Méditerranée qui peut mesurer jusqu’à vingt mètres de long. Sa voix tremble d’émotion rien qu’à l’évocation du souvenir. Elle les suit sur plusieurs kilomètres avant de les perdre subitement. Arrivées le soir au mouillage dans une crique du cap Creus, c’est au champagne que les trois amies célèbrent l’évènement. Le lendemain, le retour se fera dans un brouillard complet, jusqu’à l’entrée du port de Canet où elles se retrouvent tout à coup nez à nez avec des Optimists de l’école de voile. Chaque sortie est unique et aucune journée ne ressemble à la précédente.

Photo identification – photo Breach

Sonia reprend ses jumelles et les pointe sur un chalutier. « Souvent, les dauphins viennent dans son sillage. » Elle les repose subitement, remet le moteur en marche et file à grande vitesse se positionner derrière le bateau de pêche. Elle se rapproche d’un casier en polystyrène qui flotte en surface et le prend à bord. « C’est la troisième fois qu’il en jette un et que je le récupère ; celui-ci, je commence à le connaitre ! » dit-elle en râlant.

Alors que nous revenons doucement vers le port, le soleil perce enfin les nuages et dévoile le Canigou enneigé. La discussion se poursuit tranquillement sur le bonheur d’être sur l’eau, les cours de voile qu’elle prend depuis quelques temps, son désir d’intégrer la SNSM et l’autonomie dont elle dispose depuis qu’elle a son propre bateau.

Recensement, étude et protection des animaux marins, magie des rencontres imprévues, émotion des couchers et levers de soleil au ras de l’eau, désir de partager ces moments qui vous marquent une vie, Sonia trace un beau sillon au sud du Golfe du Lion.




Annet : douze ans autour du monde sur un voilier de 15 mètres

Le Cers, ce vent de nord-ouest s’est levé et Dragonder, voilier en ferrociment de 45 pieds et 22 tonnes bouge et tire sur ses amarres. C’est à l’intérieur, dans le carré que me reçoit Annet. Dans son bateau sur lequel elle vit depuis près de 40 ans.

Dragonder dans le port de Gruissan

Malgré la température fraiche du mois de janvier, il fait bon et l’intérieur est chaleureux. Sur la table, elle a déroulé la grande carte du monde sur laquelle est tracé l’incroyable itinéraire. Douze ans d’une vie à bourlinguer d’une île à l’autre, à découvrir pays et civilisations, à se créer des amitiés et des souvenirs indélébiles…

L’histoire commence en Hollande, où est née Annet ; elle y rencontre Jean-Marie avec qui elle va se marier. C’est lui qui lui propose ce projet fou. Elle qui voulait être bergère ! Pour se familiariser avec la mer et la pratique de la voile, elle enchaine deux stages. Elle est conquise. C’est décidé, ils partiront autour du monde. N’ayant pas de bateau, ils décident de le construire eux-mêmes. Il sera en ferrociment et sa construction durera neuf ans. Enfin, en 1990, ils sont prêts à partir. Ils sont trois désormais et Inouk, leur fils de deux mois sera bien entendu du voyage.

Ils mettent le cap sur l’Angleterre, puis le Portugal et Madère. Annet raconte l’émotion quand après plusieurs jours de navigation au sextant, l’île surgit exactement au moment prévu dans l’axe du bateau. « Tu comprends me dit-elle, ce n’est pas du presse-bouton comme avec les GPS d’aujourd’hui, c’était une autre émotion de se guider comme ça avec les astres. » Ensuite, ce sera le Cap-Vert avant la grande traversée qui les mènera au Brésil. Très vite, ils réalisent que la présence de leur jeune fils leur permet de créer des liens rapidement et ouvre bien des portes. Ils remontent ensuite la côte et gagnent la Guyane française. C’est aux îles du Salut qu’Inouk fait ses premiers pas. Ensuite le voyage se poursuit jusqu’aux Antilles où ils passeront plusieurs années. Pour remplir la caisse du bord, ils vendent des tableaux peints par Jean-Marie ou des grains de riz sur lesquels Annet grave le prénom. Pendant la saison des cyclones, ils vont s’abriter au Venezuela.

Au temps du voyage – Los Roques (Vénézuela)

Mais le voyage doit se poursuivre. Ils passent alors le canal de Panama et filent vers les Galapagos. Ils demeurent quelques semaines dans ce petit paradis. Puis, un saut de trois semaines les conduit aux Marquises. A partir de là, le voyage va s’étirer pendant plusieurs années d’île en île, d’amitié en amitié, d’aventure en aventure. Si la plupart des trajets sont agréables, entre navigation, réglage des voiles, pêche et école pour Inouk, certaines traversées sont plus dures : vagues et vent contraires, barrer à tour de rôle, s’occuper du petit, corriger ses devoirs…

Pour éviter les cyclones, ils filent sur Hawaï, où ils se retrouvent en un lieu de reproduction des baleines. Puis, ils sont informés qu’on recherche un gardien pour séjourner dans une île déserte pendant six mois. Ils acceptent la proposition et vont donc passer la moitié d’une année seuls tous les trois.

Au îles Kiribati toutes proches, ils apprennent comment confectionner des couteaux traditionnels avec des dents de requins (il n’y a pas de minerai de fer sur place). Ils vendront leur production et l’un de leurs couteaux est exposé au musée de Hawaï.

Couteau en dents de requins

Ces années se vivent évidemment avec un contact immédiat et permanent avec la nature qu’ils respectent profondément. Il y a aussi les animaux qu’il faut apprendre à connaitre. Annet me raconte comment Inouk à sept ou huit ans jetait des pierres sur les requins pour les éloigner pendant que son père pêchait autour du bateau. Pour raisons financières, mais aussi par choix de vie, ils évitent les ports (il n’y a qu’à Hawaï qu’ils restent quelques temps à quai) et privilégient les mouillages dans les baies, en pleine nature. Ils passent également beaucoup de temps avec les populations locales et interviennent souvent dans les écoles pour raconter leur voyage. Annet a également suivi une formation permettant d’enseigner l’anglais sans connaitre la langue locale. Cela permet encore d’établir d’autres contacts tout en garnissant la caisse du bord. Et le voyage se poursuit, toujours plus à l’ouest, à la poursuite du soleil, pour paraphraser Alain Gerbault. Fidji, Samoa, Tonga, Nouvelle-Zélande, Australie, Indonésie, Singapour, Thaïlande. Et puis il faut commencer à penser au retour. Deux possibilités s’offrent à nos voyageurs : le cap de Bonne-Espérance ou le canal de Suez. C’est finalement par la Mer Rouge qu’ils décident de passer. Après avoir traversé d’une traite l’Océan Indien, navigué tous feux éteints au large de la Somalie pour éviter les pirates, les voici en Erythrée. L’escale leur rappelle que ce pays est en guerre de manière quasi permanente. Les façades des maisons, criblées de balles portent les stigmates des combats. Puis c’est la remontée, éprouvante, vers le nord, vent dans le nez. Quelques haltes au Soudan, et puis l’Egypte et le canal de Suez. Le retour en Méditerranée est brutal, la mer intérieure rappelant par un coup de colère dont elle a le secret qu’elle peut elle aussi malmener ceux qui se risquent sur son dos. Se pose enfin la question du point de chute en France. La belle-sœur d’Annet se met en quête d’une place de port. Et c’est à Gruissan qu’elle trouve un anneau. Nous sommes alors en automne 2002, et après douze années de pérégrinations, Dragonder s’amarre au quai. Après avoir payé à la capitainerie la cotisation annuelle, il leur reste en tout et pour tout 10 dollars.

L’une des cartes du voyage

Qu’à cela ne tienne, la vie va se poursuivre. Inouk va intégrer sans problème le collège et poursuivre sa scolarité. Annet donne des cours d’anglais, et à 50 ans passés, s’inscrit à l’université où elle obtient un diplôme de guide-conférencière. Elle travaillera ensuite à la Cité de la vigne et du vin. Jean-Marie lui sera le patron de la péniche La Tramontane et promènera les touristes sur le canal de la Robine. En 2007, lorsque la dépouille de Monseigneur Dillon qui fut archevêque de Toulouse et Narbonne est ramenée par la mer d’Angleterre (où l’ecclésiastique s’était enfui sous la révolution), c’est Jean-Marie qui à bord de sa péniche la convoie de Port-la-Nouvelle jusqu’à Narbonne. Il s’en est allé désormais rejoindre les étoiles qu’il a si souvent pointées dans son sextant. Inouk est aujourd’hui ébéniste et facteur d’orgue et quand il n’est pas sur un chantier vit toujours sur le bateau. Annet elle, cultive ses amitiés littorales et partage volontiers si on le lui demande l’expérience de son incroyable voyage. Le sextant les ayant conduits autour de la planète est soigneusement rangé dans sa boîte, les cartes du périple, criblées de petites croix indiquant la position du navire sont précieusement conservées tandis que le couteau en dents de requins rappelle s’il le fallait la richesse des rencontres et le savoir-faire de ces peuples du bout du monde qu’ils ont si longtemps côtoyés.

Inouk et Annet dans le carré de Dragonder





Leslie, Elodie et Typhaine : une passion partagée, un projet en commun : un voilier au service de l’océan

Il y a quelques années, Leslie, océanographe de profession, effectuait une mission de bureau d’étude en Asie du sud-est ; cela faisait sept ans qu’elle courait le monde et surtout ses rivages dans le cadre de son métier. Et subitement, l’idée s’est imposée : avoir son propre voilier et le mettre au service de causes en faveur de l’environnement. Être autonome et avoir la capacité d’agir, directement.

Photo Leslie Bissey

De retour en France, elle jette son dévolu sur un MOODY 419, solide voilier anglais de 12,90m et de 35 ans d’âge et crée WEOCEAN avec son amie Elodie, rencontrée lors d’une mission aux Maldives. L’association aura pour but d’explorer ce milieu, de partager les connaissances et de fédérer les initiatives relatives à la protection de l’environnement. Programme ambitieux, mais Leslie et ses deux amies sont visiblement très déterminées. Comment en est-elle arrivée là ?

Née à Martigues, elle pratique la mer et la voile depuis son enfance. Ses études la conduisent naturellement vers l’océanographie. Des années d’université à Montpellier, puis à Paris 6, suivies d’une expérience Erasmus. Son master en Gestion des Littoraux et des Mers en poche, elle arpente pour son travail les rivages du monde pendant plusieurs années : Asie du sud-est, Polynésie, Europe, Maldives, et se forge une solide expérience dans le domaine. Mais cela ne suffit pas. Elle veut être directement active et consacrer plus de temps aux initiatives pour l’environnement. La rencontre avec Elodie et leur détermination commune vont permettre au projet de voir le jour.

Elodie (à gauche) et Leslie (photo Leslie Bissey)

Le bateau est acquis en 2017 et l’association pose ses sacs (de marin) au Grau-du-Roi, dans un espace de coworking. La première campagne a lieu l’année suivante. Son objet : aller à la rencontre des initiatives environnementales sur le littoral français de Méditerranée, les faire connaitre, les mettre en réseau. Une trentaine de structures ont été rencontrées, interviewées et filmées. Le résultat parait sous forme d’un film documentaire d’une cinquantaine de minutes, Méditerranée à venir, qui devait être diffusé dans des festivals liés à l’aventure et l’environnement, ainsi que par le réseau Gaumont. Malheureusement, la situation sanitaire a décalé ces projections et la diffusion est en attente de jours meilleurs. Néanmoins, des formats courts pourraient être visibles sur les réseaux régionaux de France 3 à l’automne prochain. Et en attendant, le film est disponible sur la plate-forme Viméo pour la modique somme de 6 € (voir le lien en fin d’article).

Nonobstant les difficultés liées à la pandémie, les projets s’enchainent. WeOcean est intervenu dans la campagne de sensibilisation grand public « Eco gestes en Méditerranée ». L’association a aussi participé au projet Black Water consistant à filmer la dérive du plancton la nuit. Le bateau a aussi servi de support pour le film Silence en Méditerranée, consacré à la pollution sonore.

Tous ces projets nécessitent enthousiasme (elles n’en manquent pas), mais avant tout un grand professionnalisme dans des disciplines variées. Et c’est justement le cas chez WeOcean.

Elodie est biologiste marin et ingénieure agronome ; et plongeuse professionnelle de surcroit. Née loin de la mer au Puy-en-Velay, mais fille d’une mère bretonne et d’un père niçois, elle passe ses vacances d’enfant dans (et sous) l’eau près du massif de l’Esterel. De là nait une passion pour la mer qui ne la quittera plus.

Elodie – Photo Leslie Bissey

Ses études à Agro Paris Tech l’amènent loin de la Méditerranée à Paris, mais ce sera pour mieux y revenir. À l’école, le sport est obligatoire ; elle choisit la plongée et passe ses diplômes de plongeur, puis de formatrice. Elle est aujourd’hui diplômée classe 1B/ MF1. Elle passe ensuite un Master spécialisé Gestion de l’eau et commence à travailler dans une start-up à Montpellier. Son sujet de prédilection : les algues et les plantes à fleur marines. Elle intervient dans plusieurs projets de restauration écologique, quand le milieu maritime a été impacté par des travaux, comme la construction d’une digue. Son métier la conduit à intervenir en France, mais aussi en Europe de l’Est, en Afrique et en Asie.

Elodie, Leslie, Typhaine (de gauche à droite) – Photo Jean-Charles Granjon

Lorsqu’elle rencontre Leslie aux Maldives nait une amitié et bientôt un projet. WeOcean est l’heureuse conséquence de cette rencontre. Depuis elle partage son temps entre des missions professionnelles pour faire bouillir la marmite et financer les projets. Ah oui, elle trouve aussi le temps de donner bénévolement des cours de plongée.

WeOcean, c’est aussi une réaction face à la lenteur des projets environnementaux. Élodie veut aller plus vite parce qu’il y a urgence. Et ce projet qui consiste à fédérer et faire connaitre toutes ces initiatives peut constituer un accélérateur. En tout cas, dans le film Méditerranée à venir, qu’elle soit sous l’eau, ou à la barre sur le bateau (Leslie et Élodie doivent barrer en permanence faute de pilote automatique), en interview ou devant un public à sensibiliser, Élodie y est aussi à l’aise qu’un poisson dans l’eau.

Typhaine est arrivée dans le projet un peu plus tard. En effet, pour sensibiliser, fédérer, se faire connaitre, il faut être capable de produire des films. Et ça aussi, c’est un métier. Typhaine est réalisatrice et cadreuse sous-marin.

Typhaine – Photo WeOcean

Titulaire d’un Master de documentaire animalier obtenu au sein de l’Institut Francophone de Formation au Cinéma Animalier de Ménigoute, elle rejoint l’équipe en septembre 2019 pour le montage du film Méditerranée à venir et pour les images sous-marines. Car elle est aussi férue de plongée (classe 1B/N4) ; c’est d’ailleurs au salon de la plongée qu’elle rencontre Leslie et Élodie. La plongée, elle pratique depuis l’âge de onze ans. Inutile de dire que l’eau, c’est son milieu. Comme ses amies, ses premières années professionnelles l’amènent loin de la Drome où elle est née ; c’est ainsi qu’elle se retrouve à filmer les requins blancs au Mexique et en reportage en Indonésie. Elle passe aussi deux mois sur un voilier pour un documentaire. Et puis commence l’aventure WeOcean. Un rêve quand on se passionne pour l’image, la plongée et la mer. Alors comme ses amies, elle accomplit des piges elle aussi dans son domaine de compétence pour apporter sa contribution. Le rêve, ça se mérite.

Photo Leslie Bissey

Mais le résultat est à la hauteur. Le film Méditerranée à venir est une vraie réussite, qui nous fait découvrir WeOcean et ses deux fondatrices, mais aussi toutes ces initiatives littorales pour préserver l’environnement. On évoque le problème des boues rouges au large de Marseille avec Gérard Carrodano, pêcheur, plongeur, prud’homme, et l’un des premiers à avoir alerté sur ce sujet ; on est captivé aux images du plancton filmé de nuit (Black Water), on applaudit à cette initiative de récupération et recyclage des filets abandonnés en mer, proposée au Grau-du-Roi par l’association ReSeaclon et à laquelle les pêcheurs ont adhéré avec ferveur. Leslie et Élodie nous amènent ainsi sur MOODY leur voilier à la rencontre de toutes ces personnes engagées qui œuvrent, la plupart du temps avec le sourire, à rendre à la Méditerranée sa limpidité. Ce film est en tout cas un remède à la morosité !

« Véhiculer les savoir-faire existants d’une zone littorale à une autre, tout en créant un réseau d’initiatives est un point clé pour avancer dans la protection de la Méditerranée ». Telle est la conclusion du film qui exprime bien le crédo de WeOcean.

On termine en parlant de projets d’avenir. MOODY, désormais amarré à La Ciotat, est prêt à repartir pour une nouvelle saison. La mer, bien sûr, mais aussi les cours d’eau comme cette idée De la montagne à la mer, qui mettrait aussi en évidence les initiatives locales, mais relatives au fleuve (la Durance).

L’entretien touche à sa fin. Il a commencé à 18h30 et les trois jeunes femmes sont fatiguées. On le serait à moins. Nous sommes mi-février et elles viennent de passer la journée sous l’eau, en plongée, à faire la maintenance des Biohuts, ces cages grillagées, immergées, qui servent à protéger les larves de poissons des prédateurs afin d’assurer leur développement. Il faut bien gagner sa croute et financer les projets de l’association. Elles sont crevées toutes les trois et leur visage porte la fatigue de la journée. Mais qu’importe. Le sourire que toutes affichent pendant cet entretien en dit long sur ce choix de vie et cet engagement qu’elles n’ont pas l’air de regretter. Mais alors pas du tout…

Photo WeOcean

Pour aller plus loin :

Annet fait parfois des interventions où elle raconte son périple ; si vous avez l’occasion, ne la manquez pas

BREACH (association où intervient Sonia)

WeOcean (Leslie, Élodie et Typhaine)

Le livre Cinq filles en Méditerranée





Five Film/Paris Filmd'ajourd’hui, novices ou confirmées, nous avons repéré ces actrices militantes ou incarnant des rôles forts dans les films, séries ou documentaires diffusés en cette semaine 

On regarde quoi ce soir?

Ces femmes qui crèvent l’écran
Actrices en liberté
Dans leur vie ou sur l’écran, elles font bouger les lignes. Aujourd’hui, Journée des droits des femmes, on les célèbre !

 la journée des droits des .femmes







 



On regarde quoi ce soir?

Ces femmes qui crèvent l’écran
Actrices en liberté
Dans leur vie ou sur l’écran, elles font bouger les lignes. Aujourd’hui, Journée des droits des femmes, on les célèbre !

Cette année 2021, la journée des droits des femmes sera cinéphile ! Au hasard des diffusions télé, de films en séries ou documentaires, on va se perdre dans un jeu de piste reliant les actrices par-delà les époques, les continents et les genres. Des comédiennes militantes ou qui ont incarné, le temps d’un rôle, des femmes qui se sont battues contre des idées trop bien ordonnées et qui se sont alors confondues avec leur personnage… Des stars volontaires, des débutantes déjà farouchement impliquées, des muses, d’incontournables amazones, frondeuses ou flibustières, elles crèvent l’écran. Et comme une journée ne suffit pas, on pistera ces héroïnes toute la semaine.

Catherine Deneuve dans  Le Sauvage, de Jean-Paul Rappeneau (1975).

Catherine Deneuve dans Le Sauvage, de Jean-Paul Rappeneau (1975).

Lira Films

Catherine Deneuve

Elle est plus qu’une actrice. Catherine Deneuve, c’est LE cinéma, dans tous ses états, de la somptueuse mélancolie de Jacques Demy (Les Parapluies de Cherbourg, Les Demoiselles de Rochefort) à la féroce perversité de Luis Buñuel, période Tristana et Belle de Jour. Catherine Deneuve, c’est toutes les femmes, toutes les forces, embusquées derrière une beauté idéale, une blondeur faussement froide. C’est une fille plus sauvage que Le Sauvage de Jean-Paul Rappeneau, qui fit d’elle une flamboyante héroïne de comédie. C’est une aventurière, prête à tous les risques, toutes les métamorphoses, pour les films d’André Téchiné, de François Ozon ou Arnaud Desplechin, mais aussi pour tant de jeunes cinéastes : jusqu’à aujourd’hui, elle reste, encore et toujours, le plus vivant des mythes. C.M.

Fathia Youssouf dans Mignonnes, de Maïmouna Doucouré (2020).

Fathia Youssouf dans Mignonnes, de Maïmouna Doucouré (2020).

Jean-Michel Papazian - BIEN OU BIEN PRODUCTIONS

Fathia Youssouf

Un film entier sur ses épaules, à 14 ans. Un regard qui dévore et interroge le monde, et l’intelligence d’incarner une gamine prise entre tradition étouffante et modernité impudique. Considérée comme l’une des meilleures actrices de l’année (aux côtés d’Isabelle Huppert !) par le New York Times, et nommée au César du meilleur espoir féminin, Fathia est l’exemple tonitruant de la beauté et de l’avenir de la diversité dans le cinéma français. G.O.
Canal+ Cinéma, lundi 8 mars à 20h50 : on aime beaucoup Mignonnes, de Maïmouna Doucouré.

Danielle Darrieux et Charles Boyer dans Madame de…, de Max Ophuls (1953).

Danielle Darrieux et Charles Boyer dans Madame de…, de Max Ophuls (1953). 

Franco London - Indus

Danielle Darrieux

Vingt ans avant BB, DD offre la première double initiale de star au cinéma français. Avec Jean Gabin, elle est aussi celle qui impose une vraie modernité dans le cinéma d’avant-guerre. Allure de grande dame et tempérament de “garçon manqué”, elle joue et chante, pratique avec malice l’underplaying comme le double jeu. Son grand rôle ? Celui de Madame de... où elle remplit admirablement « le vide absolu » qu’Ophuls lui demande d’incarner. Son fait d’arme ? Avoir défié les lois de la longévité dans un métier qui la refusait aux femmes. Quatre-vingts ans de carrière en beauté et au sommet. Qui dit mieux ? O.R.
Soirée spéciale Danielle Darrieux, mercredi 10 mars sur Ciné+ Classic à partir de 20h50.

Julianne Moore dans Loin du paradis, de Todd Haynes (2002).

Julianne Moore dans Loin du paradis, de Todd Haynes (2002).

USA Films

Julianne Moore

Le moindre frémissement de son visage sensible est une histoire à lui tout seul. La rousse Julianne Moore éclaire et accompagne le meilleur du cinéma américain depuis sa révélation dans les années 1990, avec Short Cuts de Robert Altman. Elle sublime des mères au foyer enfermées dans leur prison intime, du bouleversant Loin du paradis, de Todd Haynes, au singulier The Hours, de Stephen Daldry. Du blockbuster (la saga Hunger Games, Kingsman) au drame psychologique subtil (Still Alice, de Richard Glatzer), cette beauté diaphane peut tout jouer, tout évoquer, avec la même puissante élégance. C.M.
OCS City, lundi 8 mars à 8h10 et sur OCS à la demande : on aime un peu Still Alice, de Richard Glatzer et Wash Westmoreland.

Joséphine Baker et Jean Gabin dans Zouzou, de Marc Allégret (1934).

Joséphine Baker et Jean Gabin dans Zouzou, de Marc Allégret (1934). 

Films H. Roussillon

Joséphine Baker

Chanteuse, meneuse de revue, actrice… Joséphine Baker, ou l’histoire d’une fillette pauvre du Missouri qui débuta comme « sensation exotique », ceinturée d’une rangée de bananes, avant de détourner les préjugés façonnés par le regard colonial, et de se forger un destin d’icône féministe et engagée. Première star noire d’envergure planétaire, elle fut également agente du contre-espionnage au service de la France libre pendant la Seconde Guerre mondiale, et défendit les droits civiques auprès de Martin Luther King. Destin hors norme d’une femme libre, qui adopta douze enfants, multiplia les liaisons féminines et masculines et fut connectée toute sa vie aux combats de son époque, entre ses deux amours : la France et les États-Unis. H.M.
France 3, lundi 8 mars à 21h05 : Secrets d’histoires. Joséphine Baker, la fleur au fusil.

Sofia Helin dans Bron, série créée en 2011.

Sofia Helin dans Bron, série créée en 2011.

Filmlance International AB - Nimbus Film Productions - SVT - Film i Vast

Sofia Helin

Pour faire son boulot de flic, Saga Norén (interprétée par Sofia Helin) a besoin d'infos. Elle pose ses questions sans filtre, percutante, déstabilisante, parfois involontairement comique. L’héroïne du polar Bron, brute, crue, est aussi directe dans sa quête de vérité que dans l’assouvissement de ses pulsions sexuelles. Pourtant, sous son armure faite d’un passé douloureux et d’un syndrome d’Asperger, elle est à vif, intense et terriblement attachante. Une femme à rebours des codes, ou plutôt hors codes, symbole d’une fiction nordique qui a su inventer les siens. P.L.
Chérie 25, lundi 8 mars à 21h05 : on aime beaucoup Bron/The Bridge, série danoise.

Mia Hansen-Løve sur le tournage de son film Un amour de jeunesse (2010).

Mia Hansen-Løve sur le tournage de son film Un amour de jeunesse (2010).

Carole Bethuel - Les Films Pelléas

Mia Hansen-Løve

Le titre est sans doute suffisamment explicite, inutile de préciser qu’il y a une rupture douloureuse dans Un amour de jeunesse, puis une vie à mener, une vie à comprendre, tout un avenir à bâtir pour une jeune fille. L’Avenir, c’est l’autre joli titre d’un autre joli film de Mia Hansen-Løve, où l’héroïne a quarante ans de plus mais aussi l’urgence de regarder devant. Des films de femme ? De Tout est pardonné (2007) jusqu’à Maya (2018), les personnages féminins de Mia Hansen-Løve subissent, c’est vrai, l’inconséquence des hommes. Mais la douceur, la légèreté, la grâce de cette filmographie n’a pas de sexe, pas plus que cette cruelle idée qui la parcourt, selon laquelle la vie serait plus forte que les rêves. M.Bz.
Arte, dimanche 14 mars à 1h05 : on aime beaucoup L’Avenir et sur arte.tv jusqu’au 31 juillet : on aime beaucoup Un amour de jeunesse.

Mariska Hargitay dans New York Unité spéciale, série créée en 1999.

Mariska Hargitay dans New York Unité spéciale, série créée en 1999.

Wolf Films

Mariska Hargitay

Les insomniaques ne connaissent qu’elle. Qui n’est jamais tombé sur une rediffusion nocturne de New York Unité spéciale sur TF1 nous jette le premier somnifère… Depuis vingt-deux ans, Mariska Hargitay y incarne Olivia Benson, lieutenante de police spécialisée dans les affaires de crimes sexuels. Une femme déterminée, empathique avec les victimes, implacable avec les bourreaux. En 1999, lorsqu’elle a accepté le rôle, l’actrice, fille de Jayne Mansfield, était loin d’imaginer à quel point le combat sans faille d’Olivia allait devenir le sien. Dès les premières diffusions, elle croule sous les lettres de victimes de viol. Secouée, elle crée, en 2004, la fondation Joyful Heart dédiée à leur soutien. Puis, en 2018, elle signe pour HBO un documentaire choc qui dénonce les négligences du système judiciaire dans le traitement des crimes sexuels. C’est dire si nos nuits en compagnie d’Olivia/Mariska brillent d’un éclat singulier. I.P.
TF1, lundi 8 mars à 23h05 : on aime un peu New York Unité spéciale, série américaine.

Cate Blanchett dans Carol, de Todd Haynes (2015).

Cate Blanchett dans Carol, de Todd Haynes (2015). 

Number 9 Films - Film4 - Killer Films

Cate Blanchett

C’est sans doute l’actrice de la décennie dans sa manière d’imposer son engagement dans et hors des films. Présidente du Festival de Cannes en 2018, l’année de la « montée des marches des femmes » qu’elle a soutenue et menée, impliquée dans le mouvement #MeToo, elle ne cesse de forcer l’admiration dans ses choix de rôles et c’est en grande partie grâce à son interprétation fascinante de subtilité que Carol de Todd Haynes restera comme l’un des plus grands films d’amour entre femmes de l’histoire du septième art. Entre engagement ultra contemporain et charisme de star à l’ancienne, Cate défie toutes les modes. G.O.
Ciné+ Émotion, mercredi, 10 mars à 20h50 : on aime passionnément Carol, de Todd Haynes.

Shirine Boutella, Amira Hilda Douaouda et Lyna Khoudri dans Papicha, de Mounia Meddour (2019).

Shirine Boutella, Amira Hilda Douaouda et Lyna Khoudri dans Papicha, de Mounia Meddour (2019).

Bezzaoucha Faycal - The Ink Connection - High Sea Production

Les filles de Papicha

Elles se prénomment Nedjma, Wassila, Samira et Kahina. Elles sont étudiantes dans l’Algérie des années 1990 qui devient sanglante sous le joug de l’extrémisme religieux. Elles sont fières, libres, elles bavardent et rient comme si rien ne pouvait entamer la vitalité et l’insouciance de leur jeunesse, mais elles devront affronter le pire… Une vibrante bande de filles conduite par Nedjma, qui n’abandonnera pas son rêve (le stylisme), et son interprète principale, Lyna Khoudri, une des grandes révélations de ces dernières années, dont le cinéma ne pourra plus se passer. G.O.
OCS Max, jeudi 11 mars à 21h35 et Ciné+ Club, vendredi à 22h15 : on aime beaucoup Papicha, de Mounia Meddour.

Cameron Diaz dans Mary à tout prix, de Bobby et Peter Farrelly (1998).

Cameron Diaz dans Mary à tout prix, de Bobby et Peter Farrelly (1998).

20 th Century Fox

Cameron Diaz

Il y a les stars glamour, les championnes de la comédie et de l’autodérision, et puis il y a Cameron Diaz. En équilibre souriant entre les deux. Immense, le sourire. Presque aussi large et facétieux que celui de Jim Carrey, son partenaire dans The Mask, le carton planétaire qui l’a révélée au grand public dans les années 1990. Si la filmographie de la belle Californienne est un fourre-tout inégal et disparate, elle restera à jamais dans les mémoires pour… une houppette mythique. Dans l’irrésistible et délirant Mary à tout prix, des frères Farrelly, son expérience capillaire à base de sperme se dresse comme un défi à tous ceux qui pensent qu’une actrice ne peut pas être aussi drôle, aussi audacieuse qu’un homme, sans risquer sa carrière. C.M.
TCM Cinéma, vendredi 12 mars à 20h50 : on aime un peu Mary à tout prix, de Bobby et Peter Farrelly.

Julia Roberts dans Erin Brockovich, de Steven Soderbergh (2000).

Julia Roberts dans Erin Brockovich, de Steven Soderbergh (2000).

Universal Pictures - Columbia Pictures Corporation - Jersey Films

Julia Roberts

Depuis les grandes héroïnes incarnées par Katharine Hepburn à l’âge d’or de Hollywood, avait-on vu performance plus explosive que celle de Julia Roberts dans la peau d’Erin Brockovich ? Un ouragan de vitalité et d’obstination monté sur talons hauts ! Avec ce rôle d’une mère chômeuse magnifiée par un combat écologique et social, Julia Roberts dynamite les a priori sur la féminité sexy : on peut porter des soutiens-gorge ultra pigeonnants tout en s’imposant dans un cabinet d’avocats à tendance patriarcale et en faisant garder les gosses par un biker quand on va bosser. Avec Julia, féminisme et séduction vont de pair, comme rarement. G.O.
Teva, vendredi 12 mars à 20h55 : on aime un peu Erin Brockovich, de Steven Soderbergh.







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