samedi 27 mars 2021

FAUST DE GOUNOD

 

Ce vendredi soir 26 mars sur France 5

Grande fan d'opéra, Roselyne Bachelot a servi bien malgré elle de teaser à la diffusion de Faust, vendredi sur France 5 (20h50, puis en replay sur Culturebox pendant six mois). La ministre de la Culture est tombée malade du Covid-19, après avoir assisté, le 19 mars à l'Opéra Bastille de Paris, à la captation de ce spectacle lyrique. Elle a annoncé jeudi sur Twitter être sous un traitement d'"oxygénothérapie renforcée". Âgée de 74 ans, elle avait annoncé samedi avoir été testée positive "à la suite de symptômes respiratoires". Ainsi la ministre de la Culture a mis indirectement en lumière Faust et ses interprètes, qu'elle a longuement salués après avoir assisté à l'opéra, bien évidemment masquée.

Une mise en scène contemporaine et l'occasion d'entendre le meilleur ténor français, Benjamin Bernheim


Après La Flûte enchantée et Aida, le chef d'œuvre de Charles Gounod adapté de Goethe est la troisième captation audiovisuelle d'un spectacle lyrique à l'Opéra de Paris, fermé depuis cinq mois par la pandémie. Comme Roselyne Bachelot et un petit parterre de critiques spécialisés, les téléspectateurs assisteront à une version osée et spectaculaire de l'opéra français le plus joué dans le monde (avec Carmen).

Un immeuble en coupe sur des appartements d'aujourd'hui, une rame de métro, une boîte de nuit, de la vidéo en direct et des effets spéciaux : la mise en scène contemporaine de Tobias Kratzer projette dans notre quotidien cette tragédie romantique sur la recherche obsessionnelle de la jeunesse. C'est aussi l'occasion d'entendre le meilleur ténor français actuel, Benjamin Bernheim, dans le rôle-titre. Et de le voir littéralement s'envoler au-dessus de la scène dans son pacte épique avec Mephistophélès (le baryton américain Christian Van Horn).

Le ténor Benjamin Bernheim interprète «Faust» de Charles Gounod, vendredi 26 mars 2021 sur France 5 Christoph Koestin /Festival De Paris

Dans le cadre de la soirée «Au spectacle chez soi» de France 5, les téléspectateurs sont aux premières loges pour apprécier le timbre jeune et l’élocution claire de Benjamin Bernheim, accompagné par l’orchestre et les Chœurs de l’Opéra national de Paris dirigé par Lorenzo Viotti. Faust , opéra en cinq actes de Charles Gounod s’inspire de l’œuvre dramatique de Goethe, tirée du célèbre conte populaire allemand du XVIe siècle. Le jeune prodige de l’art lyrique prend possession de ce rôle mythique de vieux savant frustré et dévoré par l’envie, qui vend son âme au diable (Méphistophélès incarné par Christian Van Horn), en échange d'une jeunesse éternelle et de l’amour de la belle Marguerite, interprétée par la soprano albanaise Ermonela Jaho. Comme de coutume, un acteur âgé interprète Faust sur la voix fraîche du ténor dans l’acte I. «Cela permet de s’interroger sur ce que signifie être vieux, sentir la fin approcher et vouloir retourner en arrière», explique Benjamin Bernheim. Héros romantique à la dimension philosophique sous la plume de Goethe, Faust embrasse les plaisirs charnels et la liberté dans l’opéra typiquement français de Charles Gounod, presque aussi populaire dans le monde que l’est Carmen de Georges Bizet.




La musique de Faust est une malle aux trésors. Ses mélodies éblouissantes habillent la moindre scène et font de cette succession de tableaux haut en couleurs un festival de tubes – Air des bijoux, Chœur des soldats, etc.

Ce n’est pas pour rien que Faust a établi la réputation de Charles Gounod et reste, avec Carmen, l’opéra français le plus joué au monde. C’est aussi une musique d’une constante richesse expressive, faite de caresses mélodieuses pour les duos entre Faust et Marguerite, d’éclat et de truculence pour les scènes de foule. Quant à Méphistophélès, il est le grand sorcier cynique et glaçant qui fixe les règles d’un jeu d’abord aimable, mais qui se mue d’acte en acte en épopée infernale : ainsi le drame de Goethe a-t-il été vampirisé au profit d’une tragédie romantique obéissant aux parfaits canons de l’opéra français.

Résumé

Dans l’Allemagne du Moyen-Age, le Docteur Faust, vieux savant fatigué de la vie, songe à en finir une bonne fois pour toutes lorsque Méphistophélès, le Diable, lui apparaît en chair et en os : rusé, il fait signer à Faust un pacte qui lui garantit une nouvelle jeunesse en échange de son âme. Séduit par l’image de Marguerite, que Satan lui a fait apparaître pour le convaincre, Faust part sur le champ séduire la belle, qui offrira peu de résistance à ses riches cadeaux et à ses élans amoureux. Méphistophélès, bien sûr, ne manque pas de coller à ses pas et d’anticiper ses moindres désirs. Séduite et aussitôt abandonnée par Faust, Marguerite tue l’enfant qu’elle a eu de lui. Emprisonnée pour son crime, elle donnera sa propre vie pour sauver son âme, malgré les efforts contraires du Diable pour en faire – comme Faust – sa propre créature.

Acte 1

Fatigué par la vie, le vieux Docteur Faust veut en finir avec le monde qui l’entoure.



Il apparaît torse nu allongé auprès d'une prostituée sur un canapé...Au moment où il invoque Satan, ce dernier fait son entrée, l’épée au côté, la plume au chapeau, et propose au savant la jeunesse en échange de son âme. Méphistophélès lui fait apparaître par la fenêtre la belle Marguerite, et Faust signe immédiatement le pacte. Rajeuni, l'acteur représentant le vieux docteur est remplacé par un fringuant quarantenaire, il tente de se faire remarquer de Marguerite au cours d’une kermesse, flanqué de son diabolique alter ego, qui célèbre la gloire du Veau d’or.

Acte 2

Marguerite est courtisée par l’adolescent Siebel , joué par une soprano aux cheveux courts,  et protégée jusqu’à l’excès par son frère Valentin, un militaire. Faust peut toutefois compter sur l’aide de Méphistophélès pour la conquérir : il dépose un riche coffret de bijoux devant la porte de Marguerite à la place des fleurs fanées de Siebel, puis se recueille dans son jardin, profondément ému et, semble-t-il, épris de la jeune fille.

Acte 3

Marguerite n’a pas été indifférente au jeune homme qui l’a abordée durant la kermesse : mais qui est-il donc ? Elle fredonne la vieille ballade du Roi de Thulé avant de tomber, éberluée, sur les bijoux de Faust cachés dans un coffret. Elle hésite, avant de s’en parer et de s’admirer dans un miroir, elle, modeste jeune fille que colliers et pendants d’oreilles transforment en " fille de roi ". C’est le brillant et célèbre « Air des bijoux ».




Acte 4

Du temps a passé. Marguerite a été séduite puis abandonnée par Faust, qui lui a même fait un enfant. Elle erre enceinte et bizarre, se retrouve dans le cabinet d'un gynecologue qui lui fait une échographie pendant que Siebel est dans la salle d'attente à côté...Elle sort  de l'hôpital très hystérique... Elle n’attend désormais le secours que de Dieu. Au moment où elle prie à l’Église, la voix de Méphisto stoppe sa prière et lui promet l’Enfer, elle qui a fauté avant d'avoir la bague au doigt. Pas sûr que Marguerite obtienne davantage d’aide de son frère Valentin, qui ignore encore tout de l’histoire lorsqu’il rentre de la guerre. À grand renfort de fanfares, les soldats entonnent un chant de gloire à la Patrie et à ses fils. 🎵🎼🎶



Acte 5

La scène finale se déroule au cachot, après une drôle de séquence qui se passe sous terre dans le métro...auquel Marguerite a été condamnée pour avoir tué son enfant. Elle perd la raison. Pressé par Méphistophélès, Faust tente de la tirer de ce lieu de détresse, mais trop tard : Marguerite implore les anges," anges glorieux ", repousse son amant, et tombe sans vie. Son âme sera sauvée – mais pas celle de Faust, contraint de suivre le Diable aux enfers...👿😈

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