mercredi 5 mai 2021

 Découvrez douze journées de la vie de l'Empereur: de son enfance corse jusqu'à son exil au milieu de l'océan Atlantique, Napoléon fut animé par l'envie irrésistible de «remplir ses destinées».

Bicentenaire de Napoléon: un empereur pour quoi faire ?

 Six mois et demi après avoir été proclamé empereur, Napoléon est sacré à Notre-Dame de Paris en présence du pape.


Napoléon était bien le général appelé à mettre fin à la Révolution. En deux ans il a redressé la situation financière, établi de nouvelles institutions, pacifié la Vendée, signé un concordat avec le pape qui a permis la reprise du culte, et mis fin à la guerre avec l'Angleterre par la signature de la paix d'Amiens.


En 1802, un plébiscite fait de Bonaparte un consul à vie, témoignage de la reconnaissance nationale. Mais son pouvoir reste fragile.
On le découvre alors que la guerre reprend en 1803 avec l'Angleterre. Un complot royaliste est ourdi par Cadoudal avec la complicité de l'ancien général Pichegru et l'approbation tacite de Moreau, rival en gloire militaire de Bonaparte. Sa riposte est foudroyante : il fait enlever sur le territoire de Bade le duc d'Enghien et le fait fusiller.

L'exécution lève les dernières inquiétudes des anciens révolutionnaires qui craignaient une restauration de Louis XVIII par le Premier consul. Ils acceptent que la dictature soit habillée en monarchie pour conforter le régime, garant des conquêtes de la Révolution. Mais le titre de roi passe mal. On préfère celui d'empereur. Il offre à Napoléon de renouer avec les Carolingiens en effaçant les Capétiens. On pense qu'il va en outre lui permettre de parler d'égal à égal avec l'empereur d'Autriche et celui de Russie.

Un référendum est organisé en 1804 sur la question « Le peuple français veut-il l'hérédité de la dignité impériale dans la descendance directe, naturelle, légitime et adoptive de Napoléon Bonaparte ? ». Il y eut plus de trois millions et demi de « oui » contre 2 579 « non ».
Une nouvelle constitution est élaborée : les femmes sont exclues de la succession, conformément à la vieille loi salique, mais l'Empereur peut adopter un héritier, référence à la Rome antique.
Un sacre n'était pas prévu dans la Constitution. Mais il renforcerait l'autorité de l'Empereur, d'autant que Louis XVIII n'a lui-même pas été sacré.

Après débats, Paris est retenu comme lieu du sacre, malgré l'esprit frondeur des Parisiens. La cérémonie aura lieu à Notre-Dame, bien que le bâtiment ait été vandalisé par les hébertistes sous la Terreur.
L'idée de faire venir le pape est lancée. Mais son rôle sera limité à une bénédiction. Soucieux de sauver les intérêts de l'Église menacés par les articles organiques que Bonaparte a ajoutés au Concordat pour tenir fermement l'Église de France sous sa férule, Pie VII accepte.
La cérémonie est fixée au 2 décembre 1804.
Elle aura lieu dans une église glaciale, en présence d'une assemblée totalement athée : Talleyrand, Fouché, l'armée et Napoléon lui-même. Elle donnera l'impression d'être inutile. L'Empereur n'a pas d'héritier et Joséphine ne peut lui en donner. Elle a obtenu, à la veille de la cérémonie, par le chantage, un mariage religieux plus difficile à annuler. Il a été célébré en catimini.

Pour l'assemblée, la seule légitimité de Napoléon tient à ses victoires et à la préservation des conquêtes de la Révolution. Tel est le sens du serment prêté par Napoléon à l'issue du sacre, le pape s'étant retiré : « Je jure de maintenir l'intégrité du territoire de la République ; (…) de respecter et faire respecter l'égalité des droits, la liberté politique et civile, l'irrévocabilité des ventes des biens nationaux ; de ne lever aucun impôt, de n'établir aucune taxe qu'en vertu de la loi. »

Reste l'art : un magnifique Livre du sacre dû à Isabey, Percier et Fontaine, la musique de Lesueur pour l'ouverture, de Paisiello pour le Te Deum et de Roze pour le Vivat, autant d'œuvres inspirées par la cérémonie.
Quant au tableau que David eut tant de mal à peindre et qui attire aujourd'hui encore un public nombreux au Louvre, il représente… le couronnement de Joséphine par Napoléon ! Une cérémonie inutile ?

En 1802, un plébiscite fait de Bonaparte un consul à vie, témoignage de la reconnaissance nationale. Mais son pouvoir reste fragile.
On le découvre alors que la guerre reprend en 1803 avec l'Angleterre. Un complot royaliste est ourdi par Cadoudal avec la complicité de l'ancien général Pichegru et l'approbation tacite de Moreau, rival en gloire militaire de Bonaparte. Sa riposte est foudroyante : il fait enlever sur le territoire de Bade le duc d'Enghien et le fait fusiller.


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