Entre culot, euphorie des retrouvailles et après avoir su déjouer les pièges du coronavirus, le 74e Festival de Cannes aurait sans doute préféré finir autrement que sur une fausse note qui gâche la fête...
Une sensation de brouillon qui enlève un peu d'éclat au triomphe attendu depuis si longtemps d'une réalisatrice à la tête de son palmarès. Dans un moment de confusion générale, qui rappelle le fameux «envelope gate» des Oscars où le trophée du meilleur film avait été attribué par erreur à La La Land, Spike Lee a d'emblée tué tout suspense en dévoilant le nom de la lauréate de la palme d'or : Julia Ducournau.
Entre culot, euphorie des retrouvailles et après avoir su déjouer les pièges du coronavirus, le 74e Festival de Cannes aurait sans doute préféré finir autrement que sur une fausse note qui gâche la fête.
Puis le jury est entré sur scène. On se serait presque cru à un défilé ce mode rétro digne des Sixties au vu du chignon de Mélanie Laurent. Son président, le réalisateur afro-américain Spike Lee, a salué ces dix jours de projection «une fantastique expérience dans une ville, un festival qui est comme son second foyer».
Après Jodie Foster en cérémonie d'ouverture, c’est le réalisateur italien Marco Bellocchio (Le traître) qui a reçu une palme d'honneur pour «son cinéma rebelle et de guerre», selon l'éloge de son confrère et compatriote Paolo Sorrentino. L'éloquence de Jodie Foster semblait bien loin. Hormis celle Julia Ducournau, la plupart des allocutions des vainqueurs sont restées lapidaires quand l'émotion était trop forte, ou fort convenues.
Des jeunes pousses et des ex-aequo
Un peu déstabilisé après son lapsus sur Titane, Spike Lee a laissé Tahar Rahim désigner le vainqueur du prix d'interprétation masculine, qui revient comme on le présentait, à l'acteur texan Caleb Landry Jones, pour sa performance de tireur fou dans Nitram de Justin Kurzel. Dépassé par les émotions, le comédien n'a pu que laisser échapper que quelques mots balbutiés de remerciement.
Le prix du jury a été remis ex aequo à Memoria d’Apichatpong Weerasethakul, palme d'or 2010, et Nadav Lapid pour Le genou d'Ahed.
Coup de foudre de cette 74e édition pour son charisme dans Julie (en douze chapitres) de Joachim Trier, portrait d'une trentenaire indécise, la Norvégienne Renate Reinsve a décoché le prix que tout le monde lui souhait. Celui de l'interprétation féminine.
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Chouchou de la presse internationale, le film japonais Drive My Car portrait d'un artiste et sa chauffeur, hantés par leur passé, accroche le prix du meilleur scénario pour son réalisateur Hamaguchi Ryusuke et coauteur Takamasa Oe.
Dans un Festival de Cannes riche en images audacieuses et clivantes, le prix de la mise en scène est revenu au film d'ouverture, l'opéra-rock de Leos Carax Annette. Les frères Sparks, auteur du livret ont rendu hommage à leurs acteurs Adam Driver et Marion Cotillard. Affligé d'une rage de dents, Leos Carax n'était pas en état de rallier la Croisette.
Après un énième moment de flottement, le grand prix fait lui aussi l'objet d'un prix ex aequo, remis donc à Un héros d'Asghar Farhadi et à Compartiment n°6 du Finlandais Juho Kuosmanen.
Des rumeurs bien inspirées
Un vent de suspense soufflait sur la Croisette, à l'approche de l'annonce du palmarès. Quel film succéderait à Parasite, palme d'or en 2019 ? L'Histoire de ma femme, de Ildiko Enyedi, consacré par le service Culture du Figaro ? Drive my car, de Ryusuke Hamaguchi ou Red Rocket de Sean Baker, avaient les faveurs des bookmakers et de la presse internationale. Dès vendredi soir, une rumeur annonçait un jury hésitant entre une palme d'or asiatique ou française. En fin d'après-midi, Titanede Julia Ducournau, qui a causé une poignée de malaises lors de la projection de ce récit dans la lignée de ceux de Cronenberg, revenait dans quelques conversations. Si c'était le cas, Jane Campion aurait enfin une successeur féminine à la palme. De bon augure pour un trophée, la réalisatrice française, Vincent Lindon et son actrice Agathe Rousselle s'apprêtaient à s'engouffrer dans le Palais des festivals.
Côté Asie, le Thaïlandais Apichatpong Weerasethakul et sa star Tilda Swinton, en lice pour Memoria, ont suivi leur exemple peu après.
Au petit jeu de discerner le palmarès en fonction des équipes de film revenant sur le tapis rouge, le retour des talents de Nitramsemble donner du poids aux chances aux chances de Caleb Landry Jones de décrocher le prix d'interprétation masculine. Son homologue féminine pourrait être Renate Reinsve. La révélation norvégienne de Julie (en douze chapitres)de Joachim Triem est également de la montée des marches. Comme l'équipe du film Un hérosdu cinéaste iranien Asghar Farhadi. Auteurs de l'opéra rock de Léos Carax Annette, les frères Sparks ont également foulé le tapis rouge.
Après deux longues années d'absence, le festival de Cannes reprend ses quartiers sur la Croisette. La 74e édition, présidée par le réalisateur américain Spike Lee, s’annonce riche en découvertes et il n’est pas exclu que quelques chefs-d’œuvre se soient cachés dans la sélection. Si vous souhaitez parfaire votre culture ciné et juger les films en compétition comme un vrai critique, le dernier numéro de So Film sera un allié précieux.
Après neuf ans d'absence, Leos Carax ouvre le festival de Cannes avec un film musical spectaculaire, porté par les performances de Marion Cotillard et d'Adam Driver et par la bande-son des Sparks.
Présent en compétition officielle avec Benedetta, où l'on retrouve une Virginie Efira remarquable, le "Hollandais violent" revient avec ses thèmes favoris, qui font de lui un réalisateur incontournable.
Pressenti parmi les favoris,Bergman Islandraconte le périple de deux cinéastes sur les traces du grand réalisateur suédois Ingmar Bergman. Un voyage sur l’île suédoise de Fårö où la fiction se mêle à la réalité...
La femme préférée des Français est présente pour la première fois en compétition officielle à Cannes avecTout s’est bien passéde François Ozon. Elle revient ici sur sa carrière et son rapport particulier au festival.
Ils sont plus d'une centaine, chaque année, à se positionner aux abords du tapis rouge en attendant leurs proies. Ces chasseurs d'autographes préparent leur chaise et leur escabeau pour avoir un accès privilégié aux plus grandes stars de la Croisette. Munie d'un stylo et d'un carnet, cette petite troupe, composée majoritairement de sexagénaires, prend position au même endroit pendant les douze jours du Festival et alpague tout ce qui bouge. Ce "gang des escabeaux" a maintenant son espace réservé par l'organisation pour perpétuer en toute tranquillité cette tradition.
Cannes 2021 : tous les films de la compétition notés par nos critiques
1 minute à lire
Publié le 07/07/21 mis à jour le 08/07/21
Au fil des projections tout au long du Festival, retrouvez chaque jour, dans ce tableau actualisé, les critiques des films de la compétition. Cotes et notes de la rédaction avant le vote… du jury.
L’abondance après la disette. Comme s’il fallait rattraper le temps perdu et l’édition annulée de 2020, en pleine pandémie… Après une année blanche, le Festival de Cannes propose le programme le plus copieux de son histoire. En plus des habituelles projections hors compétition, des séances spéciales et du programme Un certain regard (recentré, désormais, sur le jeune cinéma d’auteur), le délégué général du Festival, Thierry Frémaux, a créé deux sections : Le cinéma pour le climat, consacrée aux fictions et documentaires écolos, et Cannes Premières, sorte de « hors compétition de luxe » où l’on pourra découvrir, entre autres, les nouvelles réalisations d’Arnaud Desplechin et d’Oliver Stone. Avec ces nouveautés, la Sélection officielle atteint le total vertigineux de 85 longs métrages présentés en douze jours – et n’oublions pas les sections parallèles de la Quinzaine des réalisateurs, de la Semaine de la critique (qui fête son 60e anniversaire) et de l’Acid, tout aussi actives.
Ce cru 2021, exceptionnel par sa quantité, le sera-t-il aussi par sa qualité ? On peut l’espérer à la simple évocation des 24 films en compétition (un autre record), où le cinéma français se taille la part du lion avec sept titres, dont le superbe Bergman Island, de Mia Hansen-Løve. Le Festival ne pouvait pas mieux démarrer qu’avec Annette, la comédie musicale inventive de Leos Carax. Deux autres grands cinéastes sont également de retour en compétition : le dissident Kirill Serebrennikov, toujours interdit de sortie du territoire russe, et le provocateur Paul Verhoeven. Vous pourrez retrouver dans le tableau ci-dessous toutes nos critiques au fur et à mesure qu’elles seront publiées sur notre site.
SÉLECTION
TITRE ▲▼
RÉALISATEUR
PAYS
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DATE CANNES ▲▼
"Ce n'est peut-être pas un grand palmarès"
Mai 1976 : ce que France Inter disait au sujet de "Taxi Driver", qui remporta la Palme d'Or décernée par un jury présidé par Tennessee Williams..
C'est à Cannes avec "Taxi Driver" en 1976 que le grand public l'a découverte. 35 ans après, c'est à Cannes que la profession lui remet une Palme d'Honneur. Entretien.
Lors de la cérémonie, l'actrice a tenu un discours positif et tout en humour. "Et nous voilà, enfin ! Après un an sans pareil, réunis dans nos jolies fringues et ça vous a manqué un petit peu le glamour ? Moi aussi...", a-t-elle commencé. Jodie Foster a ensuite évoqué la suite de sa soirée, tout en profitant de l'occasion pour glisser une petite pique à l'équipe de France de football, éliminée par la Suisse lors des huitièmes de finale de l'Euro 2020.
"Mais ne vous inquiétez pas, parce que dans deux heures, je serai de nouveau, plantée devant les caméras, dans mon pyjama en train de regarder la télé, le cinéma, ou bien même, je ne sais pas, France/Italie peut-être...", a-t-elle lancé, alors que la Squadra Azzura s'apprêtait à affronter l'Espagne quelques heures plus tard en demi-finale de l'Euro.
Marion Cotillard et Simon Helberg ont reconnu que les demandes du réalisateur, dont la comédie musicale a fait l'ouverture du Festival de Cannes, étaient parfois bien difficiles à comprendre, voire à satisfaire.
Sur 24 films en compétition officielle, elles sont seulement quatre en lice pour la palme d'or, dont trois heureuses élues françaises : Mia Hansen-Love, Catherine Corsini et Julia Ducournau. Les sections parallèles remontent les statistiques.
La soirée d'ouverture de la 74e édition a joué les prolongations, illuminée par la modestie de Jodie Foster et quelques apparitions de dernière minute d'habitués de la Croisette.
Mardi 6 juillet - Mylène Farmer est là, les techniciens mettent la dernière main aux préparatifs, les restaurateurs font grise mine. Après deux années d'attente, Cannes s'éveille tout doucement. Reportage.
Drôle d’ambiance au Festival de Cannes, dont la 74e édition s’est ouverte hier. Avec ce décalage en pleines vacances pour cause de Covid, on attendait – sinon redoutait – la grande foule. Résultat, en ces premiers jours de Festival, c’est plutôt calme sur la Croisette et sur le port, où l’on croise davantage de juillettistes et de Cannois en bermuda que de professionnels « badgés ». Et les festivaliers présents ? Là, rien ne change : ils râlent. Mais, parfois, à raison. Contre le nouveau système de billetterie en ligne, en rade tous les matins quand les séances du surlendemain sont ouvertes à la réservation. Contre l’heure d’arrivée imposée pour accéder auxdites séances, parfois une heure vingt avant le début de la projection. Une organisation rigide qui, peut-être parce qu’elle est encore en rodage, aboutit au même résultat qu’avant : de longues files de spectateurs sur le trottoir, où, on l’a testé ce matin pour la projection inaugurale du très beau Ouistreham, d’Emmanuel Carrère, à la Quinzaine des réalisateurs, les mesures barrières sont bien vite oubliées. Quand ce n’est pas le masque lui-même qui disparaît dans la salle dès que les lumières s’éteignent. Lire le récap de la journée d’hier
TÉLÉRAMA DIALOGUE – Dans Tout s’est bien passé, de François Ozon (présenté ce soir à Cannes), André Dussollier incarne le père de Sophie Marceau et Géraldine Pailhas. Un paternel malade qui a une obsession et une autorité très particulière. « François Ozon n’a pas voulu aller dans le pathos et dans la tristesse, même si le sujet, l’euthanasie, est grave », nous confie l’acteur. Il n’avait encore jamais tourné avec le réalisateur. Mais justement, il adore trouver de nouvelles aventures : « Ce métier nous offre des personnages et des situations, et des rencontres aussi, à chaque fois différentes. Moi, j’aime beaucoup ça. C’est un peu comme un enfant qui vient de naître, qui vient d’arriver à Paris depuis sa province et qui découvre ce métier et tous les plaisirs qu’on peut éprouver. J’ai l’impression qu’il me permet de m’évader ou d’échapper à des réalités avec lesquelles, quelquefois, on se débat depuis sa tendre enfance et que, tout d’un coup, le côté virtuel des choses nous permet d’exprimer des sentiments, de dire des mots qu’on ne dirait pas dans la vie. » Voir l’entretien vidéo
Il n’y a pas que la tenue en juillet du Festival de Cannes qui fasse exception. Cette année, entre un quart et un tiers des films en compétition sur la Croisette sont français. Sept longs métrages sur vingt-quatre : du jamais-vu dans la plus prestigieuse vitrine internationale du septième art. Première explication évidente : Cannes accueille en 2021 des films prêts pour l’édition qui n’a pas eu lieu en 2020 et dont les producteurs et distributeurs ont préféré attendre une année entière, non sans sueurs froides – le Festival aurait pu être annulé une seconde fois. L’époustouflant Annette, de Leos Carax, fait partie des œuvres ainsi placées en sommeil il y a plus d’un an. Car nul autre événement que Cannes ne peut fournir une rampe de lancement à la hauteur d’un tel pari artistique et économique. France, de Bruno Dumont, portrait vitriolé, aux antipodes de tout classicisme, d’une journaliste star (Léa Seydoux) et d’un petit monde médiatique hors-sol, est un autre exemple de cette mise en réserve stratégique, de ce résolu « Cannes sinon rien ». Lire l’article
ENTRETIEN - Trente-cinq ans après sa première visite au festival de Cannes avec «Nola Darling n’en font qu’à sa tête», le réalisateur américain revient comme président du jury. Son militantisme s’est adouci mais son appétit est intact.
Des dates inédites, un contexte sanitaire sous haute surveillance, un programme de plus de 150 films où les réalisateurs français se taillent la part du lion... Les retrouvailles des cinéphiles avec la Croisette sont riches d'attentes et de nervosité.
INTERVIEW - La comédienne est la maîtresse de la cérémonie d’ouverture du 74e festival de Cannes, diffusée ce soir en clair et en direct sur Canal+ à partir de 19h, et de la soirée de clôture proposée le 17 juillet. Entretien sans détour.
Avec Juliette Binoche, Jean Dujardin, Léa Seydoux, Matt Damon ou Gérard Depardieu, cette 74e édition offre des films pour tous les goûts dans les catégories parallèles.
En 2020, la manifestation avait été emportée par le coronavirus et le confinement du printemps 2021 a empêché la tenue du festival en mai, comme prévu. Retour sur une histoire chaotique qui finit bien.
CRITIQUE - Projetée mardi soir en ouverture du Festival de Cannes, la comédie musicale très attendue de Leos Carax fait pschitt. Son emphase et son absence de propos confinent souvent au ridicule.
Réalisatrice, actrice, productrice, à 58 ans,Jodie Fosterest l’un des grands noms du cinéma américain. La Palme d’or d’honneur qu’elle reçoit, le soir du mardi 6 juillet, sur la croisette, permet de rappeler son incroyable parcours, qui est souvent passé parCannes.
La première fois, c’était en 1976. Elle n’a que 13 ans (12 ans lors du tournage) quand elle monte les marches du Palais mais explose déjà à l’écran dans le rôle d’une jeune prostituée que Robert de Niro veut sauver dans Taxi Driver de Martin Scorsese. Une révélation, même si l’enfant-actrice, poussée par sa mère, a déjà une dizaine de films à son actif !
« Modernité, intelligence rayonnante… »
Le début d’une longue cinématographie (de Maverick à Panic Room en passant par Contact) où Jodie Foster passe de nymphette aux films d’auteur avant de devenir réalisatrice. Comme actrice, elle a obtenu deux Oscars. Le premier en 1989 pour Les accusés, le second en 1992 avec Le silence des agneaux face à Anthony Hopkins.
À Cannes, l’intellectuelle francophile est venue sept fois. Comme le résume Pierre Lescure, président du festival, « elle incarne la modernité, l’intelligence rayonnante de l’indépendance et l’exigence de la liberté ».
Verhoeven, Audiard…
Après cette première soirée cannoise, où sera diffusé Annette de Leos Carax avec Marion Cotillard et Adam Driver, cette édition du festival s’avère d’ores et déjà hors normes.
Si, Covid oblige, l’édition de 2020 n’a pas eu lieu, celle-ci se tient en juillet (au lieu de mai) et mêlera donc festivaliers et vacanciers touristes qui bénéficieront de nombreuses projections sur la plage.
Au regard des circonstances, le programme s’avère particulièrement dense. Outre Carax, on attend avec impatience, en compétition, les propositions de Paul Verhoeven (Benedetta), de Jacques Audiard (Les Olympiades), de Wes Anderson (The French Dispatch), de Nanni Moretti (Tre Piani), d’Asghar Farhadi (Un héros) et de Kirill Serebrennikov (Petrov’s Flu).
Preuve que cette édition est une véritable fête du retour du 7e art, ce sera aussi l’occasion de découvrir OSS 117, Aline (le biopic de Céline Dion par Valérie Lemercier), Bac Nord avec Gilles Lellouche, les nouveaux Arnaud Desplechin, Andrea Arnold, Sergei Loznitsa, le JFK revisité d’Oliver Stone…
Ajoutons-y Ouistreham d’Emmanuel Carrère d’après le livre de Florence Aubenas ; et Les amours d’Anaïs avec Anaïs Demoustier, premier long-métrage de Sandrine Kiberlain (Une jeune fille qui va bien). N’en jetez plus. La Croisette est pleine !
Jodie Foster n’a jamais reçu de prix d’interprétation à Cannes. Et elle a commis un crime de lèse-majesté en 2001, préférant, dans la dernière ligne droite, tourner un film (Panic Room, de David Fincher, à la suite du départ de Nicole Kidman pour cause de fracture) plutôt que de présider le jury comme annoncé. Pourtant, nul ne songerait à contester la Palme d’or d’honneur que le Festival lui décerne cette année. D’abord, cette actrice intense est entrée dans la légende du cinéma grâce à Taxi Driver, de Martin Scorsese, Palme d’or 1976, où elle jouait une effarante prostituée mineure. Deux fois oscarisée (pour Les Accusés, puis Le Silence des agneaux), elle cumule aujourd’hui plus de cinquante ans de carrière à l’âge de 58 ans – elle a commencé à tourner dans sa plus tendre enfance. « C’est très long, un seul métier pendant plus de cinquante ans !, nous explique-t-elle. D’autres activités m’intéressent : mettre en scène, produire, écrire, comme je l’ai déjà fait à plusieurs reprises. D’autres envies s’imposent aussi, indépendantes du travail : prendre soin et profiter de mon épouse et de mes enfants, voyager, apprendre. L’idéal serait de dénicher tous les cinq ans un rôle qui me tienne vraiment à cœur. »> > Lire la suite
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