dimanche 28 avril 2024

SAISON CYCLONIQUE 2024

« Tous les ingrédients sont réunis » : pourquoi la saison des ouragans s’annonce dantesque en Atlantique Nord

Les conditions climatiques sont propices à la formation de nombreux phénomènes cycloniques, dont certains pouvant causer de gros dégâts.

L’équipe de recherche sur la météo tropicale et le climat de la Colorado State University anticipe 23 tempêtes significatives dont 11 ouragans et cinq d’une force «majeure» cette saison. (Illustration) Reuters/Jose de Jesus Cortes
L’équipe de recherche sur la météo tropicale et le climat de la Colorado State University anticipe 23 tempêtes significatives dont 11 ouragans et cinq d’une force «majeure» cette saison. (Illustration) Reuters/Jose de Jesus Cortes


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    D’Alberto à William, en passant par Debbie, Isaac ou encore Nadine… Ces prénoms sont destinés aux ouragans qui rythmeront les prochains mois 2024 dans l’Atlantique Nord et qui devraient être particulièrement nombreux cette année, du fait de la combinaison de deux phénomènes : les températures de l’eau très élevées à la surface et le développement d’un phénomène La Niña. Une première zone de l’océan a d’ailleurs été placée sous surveillance le 24 avril.

    « Tous les ingrédients sont réunis pour que la saison soit très active », avance Françoise Vimeux, climatologue à l’institut de recherche pour le développement. Voire « exceptionnelle », a indiqué sur X l’ingénieur prévisionniste Gaétan Heymes. La France y est particulièrement exposée, car de nombreux territoires insulaires ultramarins se trouvent dans cette région du monde : la Martinique, la Guadeloupe, Saint-Pierre, Saint-Barthélemy ou encore Saint-Pierre-et-Miquelon.


    Officiellement, la saison cyclonique débute le 1er juin et s’achève en novembre, avec une phase particulièrement intense d’août à octobre. Il faudra d’ailleurs attendre le 23 mai pour que la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) délivre ses prévisions. Mais déjà, certains groupes de scientifiques ont sorti les calculettes. L’équipe de recherche sur la météo tropicale et le climat de la Colorado State University, par exemple, anticipe jusqu’à 23 tempêtes significatives dont 11 ouragans et cinq d’une force « majeure » cette saison, rapporte La Chaîne météo. En moyenne, « seulement » 14 tempêtes dont 7 ouragans surviennent chaque année.

    21 °C à la surface de l’océan Atlantique

    La première explication vient donc de la température des océans, qui forme le « carburant » d’un ouragan. « Pour qu’un cyclone se développe, il faut plusieurs ingrédients, dont une température en surface de la mer d’au moins 26 degrés. Plus l’eau est chaude, plus cela permet au cyclone d’emmagasiner de l’énergie », décrit Françoise Vimeux.

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    Or, l’Atlantique Nord « chauffe » actuellement à 21 °C en moyenne, soit 1,2 °C de plus que la « normale » sur les années 1982 à 2011. « C’est la première fois que l’on a un océan atlantique aussi chaud et, si l’on suit la tendance saisonnière habituelle, sa température devrait continuer à augmenter jusqu’à l’été », avance la climatologue.

    L’autre explication trouve sa source dans un autre océan distant de plusieurs milliers de kilomètres, le Pacifique sud. Deux phénomènes climatiques « cousins » s’y produisent en alternance : El Niño, associé à des températures plus élevées dans  certaines régions du monde, et La Niña. En modifiant le cisaillement vertical du vent, tous les deux impactent aussi la survenue des ouragans avec des résultats opposés : El Niño accentue l’activité cyclonique dans le Pacifique et l’affaiblit sur l’Atlantique, tandis que La Niña produit l’effet inverse.



     

    Quand va débuter La Niña ?

    « Pour avoir un cyclone, il faut que la vitesse et la direction des vents en surface et en altitude ne soient pas trop différentes. Le phénomène El Niño occasionne dans l’Atlantique Nord un cisaillement des vents assez important ce qui défavorise la formation des ouragans. Lors de La Niña, ce processus inhibiteur n’existe pas », décrit Françoise Vimeux. Or, un phénomène El Niño débuté l’an dernier est en train de s’achever… Avant d’être remplacé dans les prochains mois par La Niña.



    Mais quand précisément ? Peut-être pas avant la saison estivale, ce qui offrirait un peu de répit d’ici là. « Il y a un temps de latence, l’effet maximal met parfois deux ou trois mois à s’installer. De ce fait, si la transition est attendue pour le milieu de l’été, il faudra peut-être attendre la fin de l’été ou l’automne pour observer ses effets à travers le bassin Atlantique », explique dans National Geographic Alex DaSilva, prévisionniste des ouragans pour AccuWeather.

    Reste qu’une saison active en ouragans « ne veut pas forcément dire qu’il y aura beaucoup de dégâts, car tout dépendra si des terres émergées et habitées sont touchées ou pas », conclut Françoise Vimeux.

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