samedi 27 juillet 2024

C DANS L'AIR 27 JUILLET

 J.O. +1


Paris émerveille le monde... sous la pluie



C’est une cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques qui restera dans les mémoires. Inédite, elle s’est déroulée en plein Paris devant plus d’un milliard de téléspectateurs et 300 000 personnes au bord du fleuve. Quatre heures d’un show monumental où l’on a pu voir 6 000 athlètes répartis sur 85 bateaux aux couleurs des délégations parader sur la Seine, un défilé de stars dans des rôles parfois inattendus, des tableaux spectaculaires et des milliers d’artistes. Ainsi la star américaine Lady Gaga, en meneuse de revue, a chanté en français "Mon truc en plumes" de Zizi Jenmaire, Aya Nakamura habillée de plumes d’or est sortie de l’Académie française pour faire un duo avec la Garde républicaine, le groupe de métal Gojira a enflammé la Conciergerie en reprenant le chant révolutionnaire "Ça ira", la chanteuse lyrique Axelle Saint-Cirel a entonné "La Marseillaise" en robe bleu blanc rouge depuis le toit du Grand Palais. Enfin, clou du spectacle, Céline Dion a interprété depuis le premier étage de la Tour Eiffel "Hymne à l’amour" d’Edith Piaf, tout cela sous une pluie battante.


Autre grand moment, celui des derniers relayeurs de la flamme olympique : Marie-José Pérec et Teddy Riner, tous les deux triples médaillés d’or aux JO, ont allumé la vasque, un anneau de sept mètres de diamètre relié à une montgolfière, qui s’est ensuite envolée dans le ciel de Paris où elle restera le temps de la quinzaine olympique. Avant cela une cavalière argentée, ornée du drapeau olympique et juchée sur un cheval métallique, a émerveillé le public en traversant la Seine puis devant la Tour Eiffel, sur le fleuve, devant le musée du Louvre et dans le jardin des Tuileries, des générations de champions se sont transmis le flambeau : Zinedine Zidane, Rafael Nadal, Serena Williams, Carl Lewis, Nadia Comaneci, Amélie Mauresmo, Tony Parker, Alexis Hanquinquant, Nantenin Keïta, Marie-Amélie Le Fur, Michaël Guigou, Allison Pineau, Jean-François Lamour, Félicia Ballanger, Florian Rousseau, Émilie Le Pennec, David Douillet, Clarisse Agbégnénou, Alain Bernard, Laure Manaudou, Renaud Lavillenie, Laura Flessel et Charles Coste, le plus ancien champion olympique français en vie (100 ans).


Une performance qui à de rares exceptions près a été largement saluée par la presse étrangère. À l'instar du quotidien sportif madrilène Marca qui parle de la "meilleure cérémonie de l'histoire" ou d'El Pais qui titre en Une "Paris a émerveillé le monde sous le déluge". Un engouement que l’on a retrouvé aussi chez les spectateurs dans les tribunes, dans les rues de la capitale et chez les sportifs qui ont défilé. Désormais les Jeux peuvent débuter.


La délégation française sera-t-elle dans le Top 5 mondial des médailles lors de ces JO de Paris 2024 ? 

C’est en tout cas l’objectif fixé par le président de la République, Emmanuel Macron, après les Jeux de Tokyo, en 2021, qui avaient vu les Français revenir avec une décevante dixième place et 33 médailles. En janvier, le chef de l’Etat avait jugé cet objectif "plus que jamais atteignable" et plusieurs prévisions semblent conforter ce bon présage. L’institut américain Nielsen Gracenote prédit même à la France une quatrième place, avec 60 médailles dont 27 en or.


. Alors quelles sont les disciplines dans lesquelles les Bleus pourraient s’illustrer ? 

. La France est-elle vraiment un pays du sport ? 

. Ces derniers mois, des champions olympiques tricolores, et non des moindres à l’image de Teddy Riner et de Florent Manaudou, avaient répondu par la négative, évoquant le manque d'engouement pour la compétition mais aussi le traitement des sportifs de haut niveau dans le pays qui par manque d’infrastructures suffisantes font le choix de partir à l’étranger pour s’entraîner ou "n'arrivent pas à boucler les fins de mois". Nous avons rencontré plusieurs de ces sportifs qui - entre cagnottes, subventions et partenariats avec les marques - ont financé leur préparation aux Jeux olympiques comme ils ont pu.

D'abord, il faut saluer la prestation héroïque des danseurs et sportifs qui ont assuré le spectacle malgré une pluie torrentielle. Danser, courir, réaliser de périlleuses acrobaties sur des bateaux détrempés et glissants était un immense défi, relevé par ces ouvriers du spectacle qui dénonçaient leurs conditions de travail il y a encore quelques jours.


Le premier problème était la place des athlètes. Les centaines de sportifs qui ont parfois traversé la planète ont été condamnés à subir les averses sur leurs bateaux en agitant des drapeaux, face à des quais de Seine quasiment déserts. Rien ne mettait en valeur les équipes. Certains pays, les plus pauvres, n'avaient que de minuscules embarcations. Organiser un spectacle dans la rue, mais interdire tout accès sauf pour quelques privilégiés prêts à payer 2000 euros n'avait aucun sens. Un spectacle de rue ne peut qu'être vivant, lié à son public, et accessible à toutes et tous.




"Les organisateurs des JO de Paris 2024 avaient promis de casser les codes. Ils ont réussi hier avec la cérémonie d’ouverture" qui était aussi "la définition de la France. On est volontairement provocateurs, à la fois géniaux et râleurs, fiers et amoureux de notre pays".

VIRGILE CAILLET - Délégué général – Union Sport & Cycle, spécialiste de l’économie du sport


#jeuxolympiques #Paris2024

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