Budget : crise de nerfs... et crise économique ?
Alors que la bataille parlementaire se poursuit à l’Assemblée et que la menace d’une censure du gouvernement Barnier se rapproche, sur le front économique les plans sociaux s’enchaînent.
Auchan, Michelin, Valeo, Vencorex, Don Bosco, Saunier Duval… … Annoncée depuis plusieurs mois, la vague de défaillances d’entreprises et des licenciements est bel et bien là. Le Conseil national des administrateurs judiciaires et des mandataires judiciaires indique que "le volume des défaillances devrait probablement atteindre à la fin de l’année 2024, le seuil des 65 000 entreprises ce qui représente un pic significatif". Plus de 160 000 emplois seraient touchés à court et moyen terme par ces défaillances, en particulier dans les secteurs de l’industrie et du logement. Un chiffre spectaculaire, mais qui a augmenté moins vite que le nombre de faillites, en hausse de 20 % par rapport à 2023 et qui surpasse les pics de 2012, lié à la crise de la dette dans la zone euro, ou de 2009, provoqué par celle des subprimes.
Et ce ne serait que le début. Selon Marc Ferracci, ministre délégué chargé de l'Industrie, il faut s’attendre à "d’autres fermetures d’usines" dans les prochains mois et des "milliers d'emplois" seront probablement détruits "dans des filières qui sont dans des situations préoccupantes". "La chimie, la filière automobile, en particulier les équipementiers, la métallurgie... sont des filières soumises à une très forte concurrence internationale", notamment chinoise et américaine, a souligné le ministre début novembre alors que Donald Trump a promis à son retour à la Maison-Blanche d’augmenter les droits de douane et de relancer la guerre commerciale.
La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, alerte, elle aussi, sur une "accélération très forte de la dégradation de la situation" en matière de plans sociaux, dans l'industrie principalement, mais également d'autres secteurs, dans une interview aux Echos, publiée mercredi 27 novembre. Selon elle, "près de 250 plans de licenciements" sont "en préparation, concernant entre 170 000 et 200 000 emplois". La cheffe de la centrale syndicale qui tire également à boulets rouges sur la politique de l'offre menée depuis le premier quinquennat d'Emmanuel Macron, "un naufrage politique", selon elle, prône pour la mise en œuvre de plusieurs mesures d'urgence, comme "un retour aux prix régulés" de l'énergie pour l'industrie, la mise en place par l'Europe de barrières douanières "plus protectrices" mais aussi "un renforcement de la loi Florange", qui oblige un employeur à chercher un repreneur en cas de projet de fermeture, et son élargissement aux PME de 50 salariés ou plus. Sophie Binet a appelé "les salariés à se mettre en grève et occuper leurs usines pour empêcher les licenciements", ainsi qu'à une journée de mobilisations devant usines et préfectures le 12 décembre prochain.
Alors quelle est la situation économique de la France ? Pourquoi cette explosion des faillites et des plans sociaux ? Effet rebond post-Covid ou crise durable ? Que se passe-t-il dans le secteur du logement ? Pourquoi trouver un logement locatif est-il devenu de plus en plus dur ? Enfin face à une Amérique de plus en plus protectionniste, quelle stratégie européenne ?
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