Budget :
mais où sont les économies ?
Sept députés et sept sénateurs sont réunis depuis ce jeudi matin à huis clos pour tenter d'élaborer un compromis sur le projet de loi de finances pour l'année 2025. C’est la fameuse commission mixte paritaire (CMP) qui va devoir reprendre chaque article, et tenter de trouver des points d'atterrissage sur plusieurs mesures clés, afin d'accoucher d'un texte acceptable par les deux chambres ou qui, du moins, ne provoque pas de censure. Le tout, en respectant la cible de déficit de 5,4 % de PIB en 2025.
Si certains points font déjà consensus, comme le fait qu’il n’y ait pas de nouvel impôt sur les classes moyennes, la gauche veut pousser pour que la surtaxe sur les grandes entreprises soit sur deux ans et non un an, alors que plusieurs grands patrons et le président du Medef dénoncent ces derniers jours dans les médias cette contribution exceptionnelle et pointent le risque de délocalisation. Débats à venir également sur les frais de notaire, le financement des transports, de l’aide médicale d’Etat (AME) ou encore sur les coupes budgétaires dans les ministères.
La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a tenté de défendre les crédits de son ministère mardi 28 janvier lors de ses vœux à la presse, affirmant que l’écologie était "la seule réponse viable dont nous disposons pour lutter contre trois menaces – le dérèglement climatique, la disparition de la biodiversité et les pollutions", alors que la version du projet de loi de finances votée par le Sénat la semaine dernière a acté d’importantes coupes budgétaires. Un choix dénoncé par la gauche et notamment EELV. "La submersion migratoire n’existe pas. À l’heure où la Bretagne est sous l’eau", Marine Tondelier a déploré que le Premier ministre "ajoute une légende à ce qui existe déjà". "La submersion marine, par contre, ça existe (…) François Bayrou ferait mieux de s’occuper des problèmes qui nous tombent sur la figure là maintenant" a ajouté sur Télematin la secrétaire nationale Les Écologistes.
Dans cette commission paritaire, le socle commun est majoritaire sur le papier, avec huit parlementaires issus de ses rangs, mais il va devoir faire des concessions s’il veut éviter la censure. Le PS a prévenu qu’il ne laisserait "pas passer" un "budget d’austérité", un budget qui "sabre dans les services publics de manière importante", un budget qui ne mettrait "pas en place davantage de justice fiscale" ou qui "sacrifierait l’écologie". Le Rassemblement national a également haussé le ton, menaçant le gouvernement d’une censure s’il maintient d’ici lundi un article qui réforme la tarification de l’électricité en France avec un mécanisme de partage des revenus du nucléaire.
Autre sujet de discorde, les prévisions de croissance et d’inflation du gouvernement. Le Haut Conseil des finances publiques, qui dépend de la Cour des comptes, les jugent "un peu optimistes". Problème : si la croissance est plus faible que prévu par les services de l'État, les rentrées d'argent dans les caisses le sont également. De quoi menacer l'objectif de réduction du déficit affiché.
Pour l’heure les discussions se poursuivent. Si un accord est trouvé, le texte sera examiné par les députés lundi, avec possiblement le premier recours à l’article 49.3 de la Constitution de François Bayrou.
Alors quel budget en 2025 ? Où sont les économies ? François Bayrou va-t-il tomber sur le budget ? Pourquoi les grands patrons et le président du Medef sont-ils en colère ? Comment les communes touchées par les inondations peuvent-elles bénéficier d’aides financières ?
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