vendredi 14 avril 2017

VENDREDI SAINT


JOURNEE AUX CALVAIRES



Temps clé de la Semaine sainte, le Vendredi saint, est le jour emblématique pour le monde chrétien dans sa montée vers Pâques. Une journée empreinte d'une très grande piété dans notre diocèse, en cette année jubilaire dédiée à la miséricorde divine.
« Soyez miséricordieux, comme votre père est miséricordieux! » C'est l'exhortation que le pape François a mis en exergue pour décréter depuis le 8 décembre dernier une année sainte du jubilé de la miséricorde. Pour le Saint Père, il faut que le monde « fasse l'expérience de l'amour de Dieu qui console, pardonne et donne l'espérance » . Ainsi, le carême 2016 devait être un temps fort de ce jubilé, dans la mesure où chacun est invité « à poser des gestes concrets pour faire œuvre de miséricorde » , lui permettant de recevoir l'indulgence jubilaire. Un programme marqué du sceau de la grande proximité dont fait preuve le pape François depuis son élection il y a trois ans, et qui a reçu l'aval de tous les chrétiens, et tout particulièrement des fidèles martiniquais.
Aussi, après les quatre semaines « d'entraînement » du Carême, ils vont vivre intensément ce Vendredi saint, synonyme de l'amour suprême de Dieu pour sa création. En outre, le climat des attentats djihadistes de ces derniers jours est dans toutes les têtes, confortant les croyants dans l'absolue nécessité de se tourner vers la prière et la pratique religieuse pour trouver une issue favorable à la crise internationale. On pourrait penser que la trêve des fêtes de Pâques est en partie rompue, et que cette journée de vendredi traditionnellement consacrée à la pénitence, au jeûne et à la vénération de la croix, va revêtir un caractère encore plus dramatique. Pour les chrétiens, le combat spirituel entre l'ombre et la lumière, entre le mal et le bien, est plus que jamais d'actualité...
 
LA CROIX, SIGNE DE VICTOIRE
 
Malgré la folie meurtrière des derniers attentats en Belgique, les fidèles de notre diocèse vont se retrouver très nombreux sur les chemins de nos calvaires, pour faire mémoire de la douloureuse montée du Christ vers sa crucifixion.
Un parcours de pénitence, dit « Via Dolorosa » à Jérusalem, avec quatorze étapes ou stations, qui retracent les derniers moments de celui que la foule avait pourtant accueilli comme un roi quelques jours plus tôt. De son jugement et sa condamnation à mort au palais de Ponce Pilate, jusqu'à sa mise au tombeau au Golgotha, les participants vont revivre et méditer sur les chutes et les relèvements de Jésus, ses rencontres avec sa mère, avec les femmes de Jérusalem ou encore Simon de Cyrène qui l'aidera un temps à porter sa croix. Un souvenir ravivé depuis les premiers siècles de l'Eglise, mais véritablement codifié par l'ordre des Franciscains au XIVe siècle, et qui rappelons-le n'est pas un culte édité par les textes bibliques.
Après cette démarche de piété, viendra au cœur de l'après-midi l'office de la Passion, de l'Evangile selon saint Jean, qui n'est pas une messe puisque les hosties servies aux fidèles sont celles qui ont été bénies la veille lors de la célébration de la Cène du Jeudi saint. On priera ainsi aux grandes intentions de l'Église et du monde, avant la procession de la vénération de la croix, par une génuflexion ou un baiser posé sur le bois du supplice, devenu dorénavant symbole de la victoire de la vie sur la mort.
 
 


De longues processions seront de mise sur les calvaires de notre île, pour méditer le chemin de croix et les quatorze étapes de la crucifixion de Jésus.


 
 
 
Mgr Macaire à Fort-de-France
 
L'archevêque David Macaire donne rendez-vous aux fidèles, à 11 heures ce Vendredi saint, sur le parvis de la chapelle du Christ Roi à l'Asile, pour gravir les quatorze stations du calvaire de la capitale.
 
 
 

Vers une quinzième station ?
Depuis la mise en place en 1958 du chemin de croix, dans la montagne des Espélugues au-dessus des sanctuaires de Lourdes, on ajoute parfois une quinzième station à la méditation de la Passion du Christ. C'est celle de Marie veillant son fils devant le tombeau vide, qui présage déjà la lumière du matin de Pâques, laissant les pénitents dans l'espérance de la résurrection.
Ainsi le parcours de souffrances ne s'arrête pas au néant de la tombe, mais plutôt il invite au passage de la nuit à la lumière, du péché au pardon, tel qu'on peut le vivre lors de la vigie pascale du samedi soir.
Le véritable sens du chemin de croix ne consisterait pas à contempler la souffrance de Jésus jusqu'à sa mort, mais devrait être plutôt une source d'inspiration et de ressourcement de la foi des chrétiens.
Il s'agit de méditer le mystère de l'amour absolu du Christ, pour ressusciter avec lui...