mercredi 23 janvier 2019

UN COW-BOY A PARIS


je viens de l'acheter !

Une aventure de plus pour le plus célèbre des cow-boys "belges"... Humour, grande Histoire et quelques anachronismes souriants sont au rendez-vous...




EXTRAIT
Pour ce nouvel album, Lucky Luke quitte le continent américain pour se retrouver à Paris… Un dépaysement pour ce cow-boy plus ou moins solitaire et son cheval, mais aussi pour les lecteurs fidèles de cette série bd créée, il y a bien longtemps, par Morris et Goscinny.
La trame narrative de cette histoire est historique. Lucky Luke rencontre le sculpteur Auguste Bartholdi qui, aux Etats-Unis, récolte des fonds pour payer l’achèvement d’une statue que la France va offrir aux Américains. Une oeuvre appelée à devenir le symbole de ce grand pays fédéral : la statue de la Liberté ! Et, bien entendu, au cours de cette levée de fonds, Bartholdi rencontre quelques problèmes : il y a des Indiens, des Américains opposés à l’arrivée de cette statue, des bandits (dont, évidemment, les Dalton). Et Lucky Luke, ainsi, va devenir le garde du corps de ce sculpteur et de sa statue, obligé de se rendre, pour accomplir sa mission, en France, à Paris.



Jul, pour son scénario, réussit à retrouver des ressorts humoristiques proches de ceux de Goscinny en son temps. Et Achdé, le dessinateur, l’accompagne parfaitement dans le plaisir pris à surprendre les lecteurs, pour encore mieux les accrocher à cet album classique et souriant…
un cow-boy à Paris


Surprendre le lecteur, oui… Par les thèmes abordés qui sont nombreux… Le monde pénitentiaire, par exemple, et ses dérives… Surprendre le lecteur également par le dessin… Parce qu’Achdé, dont le graphisme est extrêmement proche de celui de Morris, s’est également amusé à se surprendre lui-même. Si le livre commence, pour lui, de manière traditionnelle, dans l’Ouest américain, avec les Dalton, avec des paysages bien connus, il continue, ensuite, avec une traversée de l’océan pendant laquelle Lucky Luke ne se sent vraiment pas bien, et puis par les décors français et, singulièrement, parisiens ! Et, sans aucun doute possible, Achdé ne s’est pas ennuyé dans cet exercice de style !



Comme dans beaucoup d’albums du héros qui tire plus vite que son ombre, l’initiale de son aventure s’inspire d’un fait historique avéré, cette fameuse statue de la LIberté destinée aux Etats-Unis et aujourd'hui connue à travers le monde entier. Mais à partir de cette réalité, Jul, le scénariste, s’est amusé, lui aussi… A multiplier, par exemple, les personnages réels ou littéraires croisés par son cow-boy. Par des raccourcis historiques, également, qui ressemblent furieusement à des anachronismes volontaires, même si Jul s’en défend… Mais voir un Américain heureux de débarquer en Normandie, voir une gargouille à l’image de Rantanplan, ce sont bien, pour le moins, des interpénétrations de plusieurs époques historiques ! Des interpénétrations particulièrement réussies, d’ailleurs, je me dois de le souligner !



De son côté, Achdé parvient, dans cet album, à construire une espèce de jeu de piste entre hier et aujourd’hui, en multipliant, avec discrétion parfois, les réminiscences d’anciennes aventures de Lucky Luke.
Les anachronismes du scénario et les " hommages " aux dessins anciens de Morris, cet ensemble fait de ce livre un ouvrage capable de plaire aux fidèles de Lucky Luke comme à leurs enfants (et petits-enfants !...).



Jul, créateur de 50 nuances de Grecs : «C’est un peu les Simpson en toge»



Arte propose un nouveau programme court satirique adapté d’une bande dessinée du Normalien : 30 X 3 minutes diffusées chaque soir à 20h50 à partir du 3 septembre.

Après Silex and the City, portrait humoristique de notre époque à l’âge des cavernes décliné pendant cinq saisons sur Arte, l’auteur-dessinateur Jul s’attaque à la Grèce antique. La satire est savoureuse et fonctionne toujours à merveille. Au-delà de l’aspect sitcom - trahisons, meurtres, secrets de familles et coucheries multiples -, les sujets sociétaux et politiques actuels trouvent un écho naturel dans la mythologie: Hercule fait ses 12 travaux d’intérêt général dans les quartiers, Narcisse adore les selfies, Œdipe chante Papaoutai à The Voice devant Éros Aliagas («Ca doire faire 1000 fois que maman couche avec moi»)… Un soin tout particulier est apporté aux titres des épisodes (Adopte-un-grec.com, La Guerre du neuf-troie n’aura pas lieu... ) et les répliques hilarantes fusent («Si à 40 ans, t’as pas réussi à te payer une toison d’or, c’est que t’as raté ta vie!»). Enfin, les stars se bousculent pour prêter leur voix aux personnages: Nikos, Cécile de France, Valérie Lemercier, Bruno Solo, Stéphane BernSara GiraudeauLéa DruckerAlex Vizorek ou Philippe Torreton.
Alors que des planches de Silex and the City seront exposées à partir du 26 septembre à la petite galerie du musée du Louvre, dans le cadre d’Archéologie en bulles, Jul publie un nouvel album de la série, L’Homme de Cro-Macron (Dargaud, le 7 septembre) et travaille à l’adaptation de la BD pour le cinéma. Il est aussi le nouveau scénariste de Lucky Luke dont le prochain opus, Un Cow-boy à Paris (Dargaud), paraîtra en novembre.
 pourquoi l’Antiquité?
J’ai le souvenir ému du dessin animé que je regardais enfant, Il était une fois l’Homme, dans lequel une famille évoluait à travers l’histoire. Pour Silex..., la période, il y a 40 000 ans, permettait tous les fantasmes. Mais quand je me suis projeté dans la mythologie grecque, je me suis rendu compte que la culture gréco-latine était le fondement de notre civilisation. Tout était déjà dans ces textes et dans ces mythes. Il était presque trop facile de trouver des ponts, des liens, des choses très vivantes et comiques.








Vous comparez l’époque aux telenovelas...
Oui, on est vraiment dans du feuilleton, avec les histoires de coeur, de sexe... Du coup, les enfants se passionnent pour la mythologie et la série, même s’il y a aussi plein d’allusions politiques. J’ai des réflexes de satiriste. Je prends les mythe d’Orphée, de Sisyphe ou de Thésée et j’essaye de les transposer aujourd’hui. Le principe de 50 nuances..., c’est la collision entre ces grandes histoires patrimoniales et notre monde plus contraignant, plus coincé que la Grèce: Dédale doit mettre son labyrinthe aux normes handicapées, Zeus paye des pensions alimentaires à tous les enfants qu’il a pondus... Ca parle de nous, d’aujourd’hui, mais on se rend compte qu’il n’y a rien de neuf sous le soleil!


Jul
Quel regard portez-vous sur notre société?
Elle n’est pas facile. Je suis séduit par l’Antiquité, cette franchise, cette liberté, cette façon d’affronter les problèmes. Aujourd’hui, nous sommes plus hypocrites, plus conditionnés. Il y a le vernis judéo-chrétien, la société de consommation, et le côté normatif, contraignant de l’injonction sociale. La confrontation avec l’univers un peu fou des Grecs montre que ce n’est pas une vérité absolue. Les Grecs avaient affronté le harcèlement sexuel. Ils avaient mis en scène des Dieux qui violent dans la mythologie et ils n’ont pas attendu le # balancetonporc.
Vous travaillez seul?
Oui pour écrire les histoires, inventer les personnages, mais une telle série demande l’intervention de 130 personnes. Graphiquement, deux univers se mélangent: un directement inspiré des représentations grecques, celui du générique ou de certains cartons, qui parodie les amphores, les fresques. Et un autre plus proche de mon univers BD pour faire vivre les personnages. C’est un peu les Simpson en toge!
Avez-vous des tabous ou le prisme de l’histoire permet-il de dire plus de choses?
On peut aller très loin. Des choses de l’ordre de l’humour noir comme l’épisode Faites entrer l’Odyssée où Christophe Hondelatte raconte l’histoire des Atrides à la manière d’un fait-divers sordide. C’est du théâtre classique mais ce pourrait être aujourd’hui en Une de Détective.
Est-ce important pour vous de véhiculer aussi un message?
Je m’intéresse au monde qui m’entoure, j’adore m’amuser, mais tout a encore plus de saveur quand on est en lien avec ce qui se passe: les migrants... J’ai des maîtres comme Goscinny.
Testez-vous vos blagues?
Ca fait six ans que je travaille avec le même studio d’animation. Et c’est tiré d’une BD parue l’an passé, vendue à 100 000 exemplaires. Je voyais un peu ce qui marchait déjà. Mais avec l’audiovisuel et l’apport des comédiens invités, le côté comique ressort de façon plus immédiate.


Nikos-Eros Aliagas: l’animateur de The Voice double son personnage.
Comment s’est passé le casting?
Il y a moins de politiciens, j’avais envie de changer. Je propose et, grâce à la notoriété acquise sur Silex... et Lucky Luke, presque tout le monde accepte: Valérie Lemercier, Cécile de France, Bruno Solo ou Philippe Torreton ont dit banco pour des rôles principaux. Ca donne une impulsion. Parmi les invités inattendus, il y a Leïla Slimani, Nikos, Stéphane Bern qui joue Orphée...
Comment procédez-vous avec les acteurs?
Nous enregistrons toutes les voix avant d’animer. Je suis en cabine avec eux, je les dirige, nous réalisons de nombreuses prises, nous montons les épisodes puis, à partir des intentions de jeu des comédiens, les équipes font bouger les personnages, leur donnent des expressions...
Vous avez grandi en banlieue avant d’intégrer des écoles prestigieuses comme l’ENS, était-ce simple?
Assez naturel oui. J’ai eu la chance d’aller, petit, dans une école expérimentale où il n’y avait pas de hiérarchie entre les matières, pas de notes. On m’a enseigné à fonctionner selon mes envies. Et cela a marché aussi dans un système élitiste. Cela m’a donné la liberté d’évoluer dans des milieux différents. Et aujourd’hui, dans mon travail, j’utilise la culture classique, les grands fondamentaux, comme la culture pop - The Voice, la pub...
Pas de regrets par rapport aux hautes fonctions que vous auriez pu occuper?
Non car mon travail m’a permis de côtoyer ce monde-là: universitaires, politiques... Je suis parti avec Emmanuel Macron en Chine et j’ai remis ma BD La Planète des sages au président Xi Jinping!
Etes-vous satisfait de votre travail sur Lucky Luke?
Oui, j’ai été assez libre. Le premier sujet, pour La Terre promise, était «Lucky Luke et les Juifs», l’éditeur est tombé de sa chaise! Mais l’album a été bien reçu. Dans le prochain, pour la première fois, le héros franchit l’Atlantique, ça fait bouger les lignes. Je ne vais pas faire du Silex... avec Lucky, mais il rencontre Victor Hugo, se fait draguer par Madame Bovary, est coincé dans une grève de la SNCF... Il y a des échos avec la culture classique et l’actualité même si ça reste une histoire de cow-boy.




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