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lundi 11 avril 2022

INSOLITE

 

decoration

C’est étonnant
Le goût des primates pour l’alcool
Image c'est étonnant
Un singe-araignée aux mains noires dans un arbre. Crédit photo : CSUN / Christina Campbell.

Des singes privilégient les fruits fermentés contenant de l’alcool, selon un communiqué présentant une étude de l’Université de Californie à Berkeley le 30 mars. Les scientifiques ont recueilli les restes de fruits consommés et jetés par des singes-araignées aux mains noires sur l’île de Barro Colorado, au Panama. Ils ont découvert que les fruits choisis par les singes avaient une concentration en éthanol, un alcool issu de la fermentation du sucre, comprise entre 1 % et 2 %. L’urine des singes contenait des molécules issues de la dégradation de l’éthanol par l’organisme, ce qui signifie que les singes utilisent l’alcool, dont l’apport calorique est élevé, comme source d’énergie. Cette étude appuie la théorie du « singe ivre », selon laquelle le goût des humains pour l’alcool est hérité des ancêtres d’Homo sapiens qui se sont mis à consommer des fruits mûrs et fermentés après avoir observé des singes frugivores.

samedi 5 septembre 2020

FORT SAINT LOUIS





Le site du fort Saint-Louis, au coeur de Fort-de-France, est l'un des plus emblématiques des Petites Antilles. Sur ce lieu d'histoire, Anglais et Français se sont combattus pour la possession de l'île. Les Français ont fini par l'emporter et ce fort Saint-Louis incarne leur résistance.

Ces fouilles au fort Saint-Louis avaient été interrompues par le confinement en mars 2020. Il s'agit de récupérer des objets utilisés par des soldats il y a 4 siècles, dans ce fort qui date de 1640.

"On y trouve des restes de bâtiments et des objets notamment en céramique pour stocker les aliments ou servir les repas (..) Des bouteilles, des restes d'armement ou d'uniformes", explique Stéphane Coulaud, responsable scientifique du chantier.



(Re)voir le reportage de Nathalie william Olivier Nicolas dit Duclos.
Ce site sera ouvert au public lors des prochaines journées du patrimoine prévues les 19 et 20 septembre 2020. Une fois ces fouilles terminées, ce site de 750 m2 va accueillir un bâtiment d’hébergement.

mercredi 2 septembre 2020

LE CIEL DE SEPTEMBRE 2020


Récital planétaire dans le ciel de septembre 


Jupiter, Saturne, Mars et Vénus se passent le relais pour animer le ciel du crépuscule à l’aube.






L’éclat de la planète Mars va dépasser celui de Jupiter fin septembre et sa spectaculaire coloration orangée sera évidente à l’œil nu. Profitez-en pour l’observer et la photographier en utilisant le lampadaire lunaire pour éclairer le paysage, comme sur cette image prise dans les Cévennes, ou en jouant avec les éclairages artificiels d’une ville.
© Guillaume Cannat

En septembre, Jupiter et Saturne sont éclatantes au-dessus de l’horizon sud à la fin du crépuscule, un peu plus d’une heure et demie après le coucher du Soleil. Elles brillent alors à une vingtaine de degrés de hauteur au-dessus de l’horizon sud, soit l’équivalent de la hauteur de votre main grande ouverte bras tendu. Vous ne pouvez les manquer à l’œil nu, si aucun obstacle naturel ou artificiel ne les cache, même si vous observez depuis un milieu urbain offrant un ciel dégradé par la pollution lumineuse. Dans le classement des planètes les plus brillantes, l’éclat jovien n’est en effet dépassé que par celui de Vénus et, durant de rares et brèves périodes, par celui de Mars.
Saturne est bien moins brillante, mais elle attire tout de même le regard à près de huit degrés sur la gauche de Jupiter. Huit degrés, cela reste un écart apparent conséquent sur le ciel – à peine moins que la largeur du poing bras tendu – pourtant l’attraction visuelle de cette paire planétaire est évidente et elle ne fera que croître dans les prochains mois car le déplacement de Jupiter va l’amener à croiser Saturne à seulement 0,1 degré, moins que l’épaisseur de la mine d’un crayon à papier tenu à bout de bras. Cette conjonction exceptionnelle se produira le 21 décembre prochain et nous aurons bien évidemment l’occasion d’en reparler.
D’ici là, Jupiter se fera chiper sa deuxième place par Mars durant quelques semaines. Notre petite voisine va en effet passer à l’opposition début octobre, c’est-à-dire que le Soleil, la Terre et Mars seront alignés et que la distance Terre-Mars sera minimale. Du coup, de la fin septembre à la fin octobre, la luminosité martienne va dépasser celle de Jupiter. La surface de Mars étant largement recouverte par une couche de poussière rougeâtre, son éclat montre une dominante rouge ou orange parfaitement perceptible à l’œil nu. Cet éclat rutilant est d’autant plus spectaculaire que l’important diamètre apparent de Mars à l’opposition lui permet d’être pratiquement insensible à la turbulence atmosphérique et de rester d’une stabilité presque inquiétante sur la voûte nocturne.
Ne manquez pas le passage de la Lune gibbeuse décroissante juste à côté de Mars à la fin de la nuit du samedi 5 au dimanche 6 septembre (voir plus bas) et profitez-en pour saluer Vénus de l’autre côté du ciel. Elle ponctue l’aube vers l’est-nord-est et se lève plus de trois heures et demie avant le Soleil, ce qui nous donne l’occasion de l’admirer dans un ciel encore chargé d’étoiles dans les meilleurs sites. Ceux qui vous permettront également d’admirer le phare vénusien au cœur du cône faiblement argenté de la lumière zodiacale après la mi-septembre.
Quelques rendez-vous célestes à ne pas manquer


Le samedi 5 septembre au soir, deux heures après le coucher du Soleil, Mars et la Lune gibbeuse décroissante se présentent au guichet est du ciel avec une séparation apparente de près de 4°. Ces astres se rapprochent durant la nuit et, une heure avant le lever du Soleil, le rubis martien n’est plus qu’à 0,5° du limbe lunaire. Deux heures après, dans un ciel bleu, leur séparation est proche de 0,1 degré, c’est l’occasion de tenter de repérer Mars en plein jour ! À l’extrême sud de la Corse, Mars est même occultée durant quelques minutes par le limbe nord de Séléné.

Le dimanche 13 septembre à l’orée de l’aube, Vénus brille à 2,5° au sud de l’amas de la Crèche, dans le Cancer. L’amas de la Crèche, que l’on surnomme également la Ruche ou l’Étable, est un amas stellaire ouvert, c’est-à-dire un groupe de quelques centaines d’étoiles nées à la même époque dans la même nébuleuse. Les astronomes estiment son âge à près de 600 millions d’années, ce qui est plutôt jeune comparé aux 4,56 milliards d’années du Soleil, et sa distance serait proche de 600 années-lumière. Comme les autres amas ouverts répertoriés – les Pléiades, les Hyades, le double amas de Persée, etc. –, l’amas de la Crèche se dispersera au fil du temps, ses étoiles s’éloignant les unes des autres. Dans un ciel sombre, l’amas de la Crèche est un bon test visuel puisqu’il est juste à la limite de la visibilité à l’œil nu. S’il y a un peu de brume, un voile de cirrus ou tout simplement de la pollution lumineuse, il reste caché dans le fond de ciel. Le lundi 14 septembre, le croissant lunaire vient se coller au nord de l’amas et, le mardi 15, il s’affine et brille dans la tête du Lion, juste au-dessus de l’horizon est-nord-est.

Depuis les derniers jours d’août, les planètes Jupiter et Saturne ont repris leur cheminement l’une vers l’autre. Leur séparation apparente était alors de 8,3° et, près d’un mois plus tard, elle est de 7,6°. Cela représente un peu plus que la longueur de votre pouce bras tendu, donc un espace considérable sur la voûte céleste. Le jeudi 24 septembre au crépuscule, une heure et demie après le départ du Soleil, le quartier lunaire brille à 7° sur la droite de Jupiter. Le vendredi 25 au soir, notre satellite est à plus de 3° sous le petit point de Saturne et ces astres surplombent l’horizon sud d’une vingtaine de degrés.
Phases de la Lune en septembre
La Lune est pleine le 2 dans le Verseau, à son dernier quartier le 10 dans le Taureau, nouvelle le 17 dans la Vierge et au premier quartier le 24 dans le Sagittaire.
Consultez également la page des phases lunaires pour l’année 2020.
Le ciel de septembre
En septembre, le crépuscule astronomique prend fin moins de deux heures après le départ du Soleil. Le Triangle de l’été est alors bien visible, très haut dans le ciel au-dessus de l’horizon sud. Véga et Deneb se succèdent au zénith et Altaïr pointe vers le sol. En vous tenant face à l’ouest, l’éclat d’Arcturus s’impose et semble se balancer doucement sous le grand parachute du Bouvier. Plus haut – votre nuque commence à renâcler ! –, l’arc de la Couronne boréale et le nœud papillon d’Hercule vous ramènent à Véga. Au nord-ouest, la Grande Ourse poursuit sa course circumpolaire et la Casserole sera posée sur l’horizon nord après minuit. Les étoiles Mérak et Dhubé, qui servent à trouver la Polaire dans l’hémisphère Nord, peuvent également vous entraîner jusqu’au carré de Pégase de l’autre côté du ciel. Non loin de l’Aigle, le Dauphin – une toute petite figure que l’on peut cacher avec le pouce bras tendu – est un losange avec une prolongation qui suggère relativement bien le corps arqué d’un dauphin bondissant hors des flots. Au nord-est, devant la portion la plus étriquée de la Voie lactée, le W de Cassiopée et l’arc de Persée sont en place et, dans les meilleurs sites, il est facile de voir à l’œil nu la tache oblongue du double amas d’étoiles qui les sépare – tout comme il est possible de distinguer la tache grisâtre de la galaxie d’Andromède en dessous de Cassiopée, en descendant en biais vers l’est. Tout le ciel d’hiver est à présent installé sur la voûte céleste à l’orée de l’aube et l’on retrouve l’immense Hexagone et le plus modeste Triangle d’hiver. Mars rejoint Jupiter et Saturne dans le ciel du soir et son éclat orangé est impressionnant. Quant à Vénus, elle est toujours aussi belle en fin de nuit à l’est-nord-est.
Carte du ciel visible en septembre 2020 vers la fin du crépuscule à la latitude de la France métropolitaine ; la position des planètes Mars, Jupiter et Saturne est exacte pour le 15. Les cartes de ce billet peuvent être utilisées en Europe et dans le monde à l’intérieur d’une bande s’étendant de 38° à 52° de latitude nord. Si vous êtes à plus de 45° nord, l’étoile Polaire sera plus haute dans votre ciel et, le soir, Altaïr de l’Aigle sera d’autant plus proche de l’horizon sud. Si vous êtes à moins de 45° nord, l’étoile Polaire sera plus proche de l’horizon nord et Altaïr sera plus éloignée de l’horizon sud. Cliquez sur la carte pour l’afficher en grand et l’imprimer pour votre usage personnel.
Cette carte montre le ciel visible en septembre 2020 à l’orée de l’aube à la latitude de la France métropolitaine. Remarquez l’éclat de Vénus à l’est-nord-est et le point orangé de Mars loin au-dessus de l’horizon sud. Attention, les cartes du ciel ne sont pas à l’envers ! Elles représentent simplement les astres qui sont situés au-dessus de nos têtes. Si vous vous allongiez avec la tête vers le nord et les pieds vers le sud, l’est serait bien à votre gauche et l’ouest à votre droite. Utilisez ces cartes en les imprimant et en les faisant tourner de telle sorte que le nom de la direction dans laquelle vous observez soit écrit à l’endroit. Les constellations et les étoiles que vous retrouverez dans la portion du ciel qui vous fait face sont toutes celles dont le nom est lisible sans trop pencher la tête. Les noms des constellations et de leurs principales étoiles sont indiqués, ainsi que le tracé des constellations les plus importantes ; ce tracé est parfois incomplet lorsque la figure est en partie cachée sous l’horizon. Le ciel est très vaste et les constellations qui semblent petites sur les cartes sont, en fait, très grandes : votre main ouverte et bras tendu cache ainsi à peine l’ensemble du Chariot de la Grande Ourse.
Ne manquez pas mon nouveau Guide du Ciel ! Il regorge de rendez-vous astronomiques à observer jusqu’en juin 2021, de schémas, de cartes et de conseils pour pratiquer l’astronomie au fil des mois.
Si vous prévoyez de faire quelques images du ciel étoilé dans les prochaines semaines, n’hésitez pas à participer au concours « Photographie nocturne de nature et de paysage » parrainé par Vincent Munier et moi-même. Ce concours est organisé par le Cerema Méditerranée à l’occasion du Congrès mondial de la nature de l’UICN (Union International de la Conservation de la Nature) qui se tiendra à Marseille du 7 au 15 janvier 2021 et vous pouvez le découvrir in extenso sur le site de cet organisme.
Guillaume Cannat (pour être informé de la parution de chaque nouvel article, suivez-moi sur Twitter, sur Facebook ou sur Instagram)

lundi 24 août 2020

ÎLE FASCINANTE


Surtsey, l’une des îles les plus jeunes de la planète


Ce lundi, cap sur l’une des plus jeunes de la planète : Surtsey, dans l’Atlantique Nord. Surgie des flots en 1963, elle est un paradis pour les scientifiques.



Rares sont les îles à qui l’on peut donner un âge précis. Surtsey a ce privilège. Elle soufflera ses 57 ans en novembre. Car cette île n’existe que depuis 1963, quand, en novembre, une éruption a eu lieu à trente kilomètres des côtes de l’Islande, au sein de l’archipel des îles Vestmann.
En quelques jours, une nouvelle terre émerge des flots et continue à se former sous les yeux des scientifiques, jusqu’en 1967, où elle atteint une altitude de 155 mètres et une superficie de 2,57km².
Elle n’est déjà plus aussi grande : l’érosion marine et les vents l’ont amputée de moitié de son territoire (1,41 km² en 2010). Et elle est condamnée à re-disparaître presque entièrement dans les flots d’ici quelques centaines à milliers d’années…
La colonisation de la vie en direct
Dès son apparition, Surtsey fascine les foules. En décembre 1963, soit une poignée de semaines après la première formation, trois Français – dont un journaliste de Paris-Match – posent les pieds dessus… entre deux explosions.
Mais rapidement, consigne est donnée : cette île est une véritable aubaine pour les scientifiques. S’il n’est pas rare qu’une terre émerge avec une éruption, bien souvent, elles repartent très vite sous les flots. Pas ici. On va donc pouvoir y observer le développement de la faune et de la flore sur une roche vierge au long cours. Un véritable laboratoire du développement de la vie sur terre en temps réel.

Surtsey au moment de sa naissance, en 1963. (Photo : Wikimédia Commons)


Une vue aérienne de Surtsey. (Photo : Wikimédia)


Cette île est un véritable paradis pour les scientifiques qui peuvent y observer la colonisation de la vie. (Photo : Wikimédia)


Surtsey, vue depuis la mer, en 2007. (Photo : Wikimédia Commons)

La colonisation des espèces débute d’ailleurs assez rapidement. Des plantes arrivent très vite par les vagues et les bois flottés. Roquettes de mer, pourpiers de mer, seigles de mer, plantes huîtres, saules nains poussent. Quelques insectes accompagnent les graines.
De plus gros animaux font leur apparition un peu plus tard. D’abord, les oiseaux migrateurs qui y font juste étape. À partir de 1986, des premiers signes d’installation pérennes de goélands sont observés. Par leurs déjections, et ce qu’ils transportent sur eux, ils contribuent aussi à diversifier la flore sur l’île.
Sciences et Avenir rappelle ainsi que le premier ver de terre est identifié en 1993. Aujourd’hui, l’île compte 60 espèces de plantes vasculaires, 75 mousses, 71 lichens, 24 champignons, 335 espèces d’invertébrés, près de 90 espèces d’oiseaux !
Une autre île dans le Pacifique
Évidemment, par son intérêt, Surtsey – le géant du feu dans la mythologie nordique – est particulièrement choyée par l’humanité. Zone interdite à part pour les scientifiques, elle est d’ailleurs classée au patrimoine mondial de l’Unesco, histoire de la sanctuariser et de pouvoir continuer à documenter ce cours de biologie en direct.
Une autre île a surgi récemment des flots, mais cette fois-ci dans le Pacifique : Hunga Tonga-Hunga Ha’apai est apparue en 2015 au sein de l’archipel des Tonga. Elle est déjà colonisée par les oiseaux, la végétation… et les déchets de plastique.

jeudi 20 août 2020

HISTOIRE DE LA BRONZETTE





De la peau 

diaphane au 

teint hâlé, la 

grande histoire 

de la bronzette


Aujourd’hui, avoir le teint hâlé est synonyme de vacances réussies. Mais le fait de s’exposer au soleil est un phénomène récent, qui a moins d’un siècle. Avant le milieu des années 1930, la tendance dans les sociétés occidentales était – depuis des siècles – à la peau blanche et pâle. Retour sur l’évolution des canons de la beauté pigmentaire…




Cet été, malgré l’épidémie de Covid-19, les estivants tentent de profiter – tant bien que mal – de la plage et du grand air. Les grandes vacances sont en effet pour beaucoup synonyme de farniente sur la plage ou au bord d’une piscine. Chaque année, 15 millions de flacons de crème solaire sont vendus en France. Bronzer oui, mais avec précaution !
Pourtant, le principe de s’exposer la peau délibérément au soleil est un phénomène récent, qui remonte à l’entre-deux-guerres. Tout comme le mot bronzage, qui définit jusque-là « l’action de recouvrir un objet d’une couche imitant l’aspect du bronze ».
La peau blanche, un canon de beauté féminin
Le brunissement de la peau est un phénomène naturel après l’exposition de l’épiderme humain aux rayons du soleil, qui entraîne la production de mélanine. Pourtant, depuis l’Antiquité gréco-romaine, les canons de beauté célèbrent la blancheur de la peau – surtout chez les femmes.

« Par leur activité économique et leur statut politique, les hommes se trouvent plus exposés au soleil que les femmes, écrit l’historien Pascal Ory dans son ouvrage L’Invention du bronzageRésultante sociale : la concurrence sexuelle entre hommes se fera en direction des femmes les plus claires. […] La valorisation du teint pâle vaut pour les femmes desdites élites, considérées comme de précieux trésors, signes extérieurs de richesse, de supériorité et, à cet effet, gardé à l’abri des regards des autres mâles en même temps qu’à l’abri du soleil… »
Ainsi, pendant des siècles, c’est la blancheur des femmes qui est célébrée en Occident, comme le démontrent les arts et la culture. Dans des œuvres aussi diverses que La Joconde de De Vinci, La Jeune Fille à la perle de Vermeer ou La Liberté guidant le Peuple de Delacroix, les femmes représentées se caractérisent toutes par la blancheur de leur peau.
Comme dans les contes de Blanche-Neige ou de La reine des Neiges, où les héroïnes se distinguent par leur teint diaphane !

MAGAZINE

De la peau diaphane au teint hâlé, la grande histoire de la bronzette

Correspondance, Gautier DEMOUVEAUX
Aujourd’hui, avoir le teint hâlé est synonyme de vacances réussies. Mais le fait de s’exposer au soleil est un phénomène récent, qui a moins d’un siècle. Avant le milieu des années 1930, la tendance dans les sociétés occidentales était – depuis des siècles – à la peau blanche et pâle. Retour sur l’évolution des canons de la beauté pigmentaire…

Cet été, malgré l’épidémie de Covid-19, les estivants tentent de profiter – tant bien que mal – de la plage et du grand air. Les grandes vacances sont en effet pour beaucoup synonyme de farniente sur la plage ou au bord d’une piscine. Chaque année, 15 millions de flacons de crème solaire sont vendus en France. Bronzer oui, mais avec précaution !
Pourtant, le principe de s’exposer la peau délibérément au soleil est un phénomène récent, qui remonte à l’entre-deux-guerres. Tout comme le mot bronzage, qui définit jusque-là « l’action de recouvrir un objet d’une couche imitant l’aspect du bronze ».
La peau blanche, un canon de beauté féminin
Le brunissement de la peau est un phénomène naturel après l’exposition de l’épiderme humain aux rayons du soleil, qui entraîne la production de mélanine. Pourtant, depuis l’Antiquité gréco-romaine, les canons de beauté célèbrent la blancheur de la peau – surtout chez les femmes.

« Par leur activité économique et leur statut politique, les hommes se trouvent plus exposés au soleil que les femmes, écrit l’historien Pascal Ory dans son ouvrage L’Invention du bronzageRésultante sociale : la concurrence sexuelle entre hommes se fera en direction des femmes les plus claires. […] La valorisation du teint pâle vaut pour les femmes desdites élites, considérées comme de précieux trésors, signes extérieurs de richesse, de supériorité et, à cet effet, gardé à l’abri des regards des autres mâles en même temps qu’à l’abri du soleil… »
Ainsi, pendant des siècles, c’est la blancheur des femmes qui est célébrée en Occident, comme le démontrent les arts et la culture. Dans des œuvres aussi diverses que La Joconde de De Vinci, La Jeune Fille à la perle de Vermeer ou La Liberté guidant le Peuple de Delacroix, les femmes représentées se caractérisent toutes par la blancheur de leur peau.
Comme dans les contes de Blanche-Neige ou de La reine des Neiges, où les héroïnes se distinguent par leur teint diaphane !

« La Jeune Fille à la perle » de Johannes Wermeer, peinte en 1665, représente les canons de la beauté pigmentaire de rigueur pendant des siècles, marquée par la peau claire du modèle. (Photo : Wikimédia Commons)


En Occident, la blancheur de la peau est synonyme de pureté depuis l’Antiquité et imprègne la culture et les arts, comme avec le conte de Blanche-Neige, popularisé par les frères Grimm puis par Walt Disney. (Photo : Wikimédia Commons)

L’influence de la religion
Pascal Ory souligne l’importance de la religion dans ces représentations, la blancheur faisant référence à la pureté, à la virginité, contrairement aux teintes sombres, associées à l’obscurité et à l’enfer.
Des stéréotypes qui vont se renforcer au cours de l’histoire : avec la figure du « sarrasin » basané qui n’est pas chrétien, au Moyen-Âge. Puis à partir de la Renaissance, celle des peuples colonisés – aux couleurs de peaux encore plus sombres – qualifiés de « sauvages » face à « l’être civilisé » qu’est l’Européen.
Ces idées sont renforcées par la médecine pour qui la blancheur est synonyme de fraîcheur et de bonne santé, au contraire du teint hâlé, conséquence du soleil et de la chaleur qui altèrent la peau et apportent des maladies !

Dès la fin du XIXe siècle, la médecine souligne les bénéfices de l’air marin et des bains de mer. Mais pas question pour autant d’exhiber sa peau au soleil et à la vue des autres, question de pudeur ! Chapeaux, ombrelles et gants sont de rigueur, comme le montre cette toile d’Eugène Boudin, représentant une plage normande au début des années 1880. (Photo : Wikimédia Commons)


MAGAZINE

De la peau diaphane au teint hâlé, la grande histoire de la bronzette

Correspondance, Gautier DEMOUVEAUX
Aujourd’hui, avoir le teint hâlé est synonyme de vacances réussies. Mais le fait de s’exposer au soleil est un phénomène récent, qui a moins d’un siècle. Avant le milieu des années 1930, la tendance dans les sociétés occidentales était – depuis des siècles – à la peau blanche et pâle. Retour sur l’évolution des canons de la beauté pigmentaire…

Cet été, malgré l’épidémie de Covid-19, les estivants tentent de profiter – tant bien que mal – de la plage et du grand air. Les grandes vacances sont en effet pour beaucoup synonyme de farniente sur la plage ou au bord d’une piscine. Chaque année, 15 millions de flacons de crème solaire sont vendus en France. Bronzer oui, mais avec précaution !
Pourtant, le principe de s’exposer la peau délibérément au soleil est un phénomène récent, qui remonte à l’entre-deux-guerres. Tout comme le mot bronzage, qui définit jusque-là « l’action de recouvrir un objet d’une couche imitant l’aspect du bronze ».
La peau blanche, un canon de beauté féminin
Le brunissement de la peau est un phénomène naturel après l’exposition de l’épiderme humain aux rayons du soleil, qui entraîne la production de mélanine. Pourtant, depuis l’Antiquité gréco-romaine, les canons de beauté célèbrent la blancheur de la peau – surtout chez les femmes.
 De par leur activité économique et leur statut politique, les hommes se trouvent plus exposés au soleil que les femmes, écrit l’historien Pascal Ory dans son ouvrage L’Invention du bronzage. Résultante sociale : la concurrence sexuelle entre hommes se fera en direction des femmes les plus claires. […] La valorisation du teint pâle vaut pour les femmes desdites élites, considérées comme de précieux trésors, signes extérieurs de richesse, de supériorité et, à cet effet, gardé à l’abri des regards des autres mâles en même temps qu’à l’abri du soleil… »
Ainsi, pendant des siècles, c’est la blancheur des femmes qui est célébrée en Occident, comme le démontrent les arts et la culture. Dans des œuvres aussi diverses que La Joconde de De Vinci, La Jeune Fille à la perle de Vermeer ou La Liberté guidant le Peuple de Delacroix, les femmes représentées se caractérisent toutes par la blancheur de leur peau.
Comme dans les contes de Blanche-Neige ou de La reine des Neiges, où les héroïnes se distinguent par leur teint diaphane !

« La Jeune Fille à la perle » de Johannes Wermeer, peinte en 1665, représente les canons de la beauté pigmentaire de rigueur pendant des siècles, marquée par la peau claire du modèle. (Photo : Wikimédia Commons)


En Occident, la blancheur de la peau est synonyme de pureté depuis l’Antiquité et imprègne la culture et les arts, comme avec le conte de Blanche-Neige, popularisé par les frères Grimm puis par Walt Disney. (Photo : Wikimédia Commons)

L’influence de la religion
Pascal Ory souligne l’importance de la religion dans ces représentations, la blancheur faisant référence à la pureté, à la virginité, contrairement aux teintes sombres, associées à l’obscurité et à l’enfer.
Des stéréotypes qui vont se renforcer au cours de l’histoire : avec la figure du « sarrasin » basané qui n’est pas chrétien, au Moyen-Âge. Puis à partir de la Renaissance, celle des peuples colonisés – aux couleurs de peaux encore plus sombres – qualifiés de « sauvages » face à « l’être civilisé » qu’est l’Européen.
Ces idées sont renforcées par la médecine pour qui la blancheur est synonyme de fraîcheur et de bonne santé, au contraire du teint hâlé, conséquence du soleil et de la chaleur qui altèrent la peau et apportent des maladies !

Dès la fin du XIXe siècle, la médecine souligne les bénéfices de l’air marin et des bains de mer. Mais pas question pour autant d’exhiber sa peau au soleil et à la vue des autres, question de pudeur ! Chapeaux, ombrelles et gants sont de rigueur, comme le montre cette toile d’Eugène Boudin, représentant une plage normande au début des années 1880. (Photo : Wikimédia Commons)

La Révolution française ne viendra pas à bout de ces habitudes culturelles. Il faut dire que l’aristocratie, et la bourgeoisie qui la remplace peu à peu, souhaitent toujours autant se distinguer du reste du peuple. La majorité de la population vit dans les campagnes et passe la journée dehors dans les champs, livrée aux morsures du soleil ; quoi de mieux que de réussir à conserver la pâleur de sa peau – enfin celle de sa femme !
Jusqu’au début du XXe siècle, la blancheur est un marqueur social qui permet de distinguer les élites du reste de la population. Et ce phénomène va s’inverser à partir de la fin des années 1920.
Un renversement de la tendance
Ce n’était pourtant pas gagné, quand on voit les premières photos des bains de mer, à la fin du XIXe siècle. Sur la plage, la panoplie des femmes est composée de longues robes, de gants, de voilages et d’ombrelles, même pour se jeter à l’eau !
Dans la presse féminine qui fleurit à partir des années 1920, on fustige les inconscientes qui se « brûlent » au soleil, tandis que les lectrices sont abreuvées de publicités pour blanchir ou conserver leur peau d’albâtre, à base de poudre de riz mais aussi de produits chimiques mêlant camphre, ammoniaque, eau oxygénée et autre oxyde de zinc !

Une publicité pour une crème à l’arsenic française publiée dans la presse américaine au début du XXe siècle, qui promet d’obtenir une peau « d’une blancheur nacrée ». (Illustration : Wikimédia Commons)


Voilà à quoi ressemblaient les maillots de bain à la fin du XIXe siècle ! (Illustration : Wikimédia Commons)

Pourtant, la tendance va s’inverser, comme le prouve la commercialisation de la première huile solaire, lancée par le grand couturier Jean Patou, en 1927. Son Huile de Chaldée, conditionnée dans un flacon de cristal de Baccarat, n’est pas à la portée de toutes les bourses et reste destinée aux élites.




Une histoire de bronzette – Les congés payés vont aider à démocratiser les bains de soleil. (Photo : Wikimédia Commons)

L’avènement du bronzage requiert également une dimension politique, liée à l’émancipation des femmes : « Le bronzage passe par le dévoilement, chaque jour plus étendu, du corps féminin, condamné à la clandestinité par des millénaires de puritanisme. Il est contemporain des cheveux coupés, de la libération du corset et du raccourcissement des jupes. » Et l’évolution des mœurs va se poursuivre, en témoigne le raccourcissement des maillots de bain au fil des années, jusqu’au string !
Depuis les années 1990, les préconisations sanitaires rappellent que l’exposition trop longue au soleil peut être dangereuse pour la peau et favoriser des maladies comme les cancers cutanés.
Mais rentrer de congés avec un teint hâlé reste la norme, c’est même le signe extérieur de vacances réussies… Dans la culture occidentale tout du moins ! Ce n’est pas le cas en Chine, où être bronzé est encore très mal vu, dans un pays où plus de 40 % de la population vit à la campagne…

MAGAZINE

Voici pourquoi vous feriez bien de nettoyer votre gourde tous les jours

Philip Tierno, professeur de microbiologie à l’Université de New York, aux États-Unis, décrit la marche à suivre pour bien nettoyer une gourde. C’est très important : ces bouteilles réutilisables peuvent devenir de véritables nids à bactéries.
Bien nettoyer sa gourde est beaucoup plus important qu’on ne le pense. C’est ce qu’explique Philip Tierno, professeur de microbiologie à l’Université de New York, aux États-Unis, au site internet américain d’actualité Mashable.
Les bouteilles réutilisables peuvent en effet devenir rapidement de véritables nids à bactéries. Le scientifique revient aussi sur la marche à suivre pour bien laver ces contenants.
De potentiels nids à microbes
Ce qu’il faut d’abord comprendre, c’est que « vos mains sont constamment en contact avec de la flore bactérienne », explique d’emblée Philip Tierno. Ces bactéries peuvent provenir de la surface d’un smartphone, du clavier d’un ordinateur, d’un bouton d’ascenseur, d’une poignée de porte ou de nombreux autres objets du quotidien.
Et quand vous utilisez votre bouteille, « vous dévissez son bouchon, vous le revissez, vous nettoyez son goulot… » Résultat, « tout ce qui se trouve sur vos mains se retrouve dans l’eau » que vous buvez ensuite, ajoute-t-il.

Mal nettoyées, les gourdes peuvent se transformer en nids à bactéries. (Photo d’illustration : Julia Sakelli / Pexels)

Conséquence, au fil du temps, les bactéries ont tendance à s’accumuler, jusqu’à venir tapisser les parois intérieures de votre bouteille. Elles peuvent même former un « biofilm », précise le scientifique, autrement dit une « mince couche de micro-organismes adhérant à une surface », selon la définition du dictionnaire Larousse.
La seule manière de se débarrasser de cette couche de bactéries consiste donc à vraiment nettoyer la gourde, la rincer ne suffit pas.
Comment (bien) laver sa bouteille
Il faut donc veiller à laver sa gourde régulièrement, mais en utilisant la bonne méthode… Philip Tierno recommande de nettoyer l’ensemble de l’objet : l’intérieur, l’extérieur, le goulot et le bouchon, en utilisant de l’eau chaude et du savon.
Si le goulot de votre bouteille est trop étroit, il est possible d’utiliser une brosse éponge avec une tige, qui permet de venir frotter les parois du contenant.
Mais attention aux éponges, celles-ci aussi peuvent également se transformer en véritables nids à bactéries ou à microbes, et il est conseillé de les changer régulièrement.
À quelle fréquence laver sa gourde ? « Idéalement, une fois par jour », répond le docteur Brian Chow, médecin spécialiste des maladies infectieuses au Centre médical Tufts, un hôpital de Boston, aux États-Unis, sur le site américain spécialisé dans l’alimentation Food52.
Mashable livre un conseil d’hygiène supplémentaire, recommandant de se laver les mains avec de l’eau et du savon ou du gel hydroalcoolique, avant de toucher le goulot de sa bouteille dans certains endroits, comme les transports en commun ou la salle d’attente d’un cabinet médical…
Est-ce que ces conseils s’appliquent aux bouteilles en plastique ?
Les recommandations de Philip Tierno s’appliquent aux bouteilles réutilisables. Celles en plastique qui contiennent de l’eau minérale ou des sodas sont à usage unique. Ces objets régulièrement mis en cause pour leur coût environnemental ne sont en principe pas destinés à servir plusieurs fois.

Mieux vaut ne pas réutiliser les bouteilles en plastique à usage unique… (Photo d’illustration : Steve Johnson / Pexels)

Selon Philip Tierno, il serait cependant techniquement possible de les réutiliser, à condition de les nettoyer à l’eau et au savon entre chaque utilisation. Mais le problème, c’est que quand vous manipulez une bouteille en plastique, régulièrement et pendant plusieurs jours d’affilée, « sa surface se fissure, se raye et se craquelle »… Et chacun de ces minuscules interstices représente un nouveau nid potentiel à bactéries

MAGAZINE

Dix mots qu’on utilise parfois, mais qui n’existent pas

« Malaisant », « candidater », « chronophage »… On entend ou on utilise ces termes assez régulièrement. Ils ne figurent pourtant pas dans le dictionnaire. Anglicismes ou barbarismes… Vous les connaissez forcément. Tour d’horizon de ces néologismes entrés dans le langage courant.
La langue française est en constante évolution. Elle se transforme, de nouveaux mots font régulièrement leur apparition dans notre quotidien tandis que d’autres, jugés désuets, disparaissent du langage courant.
Petit florilège de ces termes qui ne sont pas (encore) dans le dictionnaire, mais qu’on entend assez souvent et que l’on finit par adopter parfois, par effet de mode…
1. Malaisant
Le mot « malaisant » émerge dans les conversations et sur les réseaux sociaux… mais pas dans le dico. Utilisé pour « désigner un sentiment de malaise [qui apparaît] chez celui qui parle », il peut désigner une image, un film ou même une conversation qui provoque la gêne ou le malaise chez quelqu’un, selon le site linguiste L’Oreille tendue. Cet adjectif dérange parce qu’il est formé à partir du participe présent d’un verbe qui n’existe pas : malaiser. Il demeure donc encore incertain de l’utiliser en public, même si l’on en comprend le sens.
2. Candidater
Issu du latin candidatus, lui-même dérivé de candidus (candide), un « candidat » désignait dans la Rome antique, « le postulant aux fonctions publiques à Rome, revêtu de la toga candida (toge blanche), pour solliciter les suffrages ». Il finit par caractériser « celui qui aspire à quelque chose ». Seulement, le verbe « candidater », lui, ne figure pas dans les colonnes de nos dictionnaires. Ainsi, on ne peut que « se porter candidat » ou « postuler ».

La langue française est parfois un casse-tête… (Photo d’illustration : archive David Adémas / Ouest-France.)

3. Monétiser
Monétiser un site internet ou un blog, c’est faire de l’argent avec, faire en sorte qu’il soit rentable. Du moins, c’est le sens que l’on donne à ce terme de nos jours. À tort. La définition stricte de « monétiser », du latin moneta, « monnaie », est la suivante : transformer en monnaie, au sens matériel. « La monétisation est une opération qui ne peut être effectuée que par une banque nationale ou gouvernementale qui a le pouvoir de ‘‘frapper monnaie’’ ». Comme la Banque de France. Plus largement, nous utilisons « monétiser » pour caractériser le fait de « gagner de l’argent ». Le verbe devient alors une sorte d’anglicisme traduisant l’expression to make money. Pour l’éviter, osons donc le très chic « lucrativer ».
4. Inarrêtable
Nous tirons ce barbarisme des journaux sportifs, selon les sites internet de linguistes. L’adjectif sert à décrire celui qui « enchaîne les victoires, accumule les points et se dirige tout droit vers un titre de champion ». Par extension, il a fini par désigner « ce qu’on ne peut pas arrêter ». Seulement voilà, cet adjectif n’existe pas. Préférons « imbattable », « invincible » ou encore « invulnérable ». Mais là encore, « inarrêtable » est manifestement décalqué de l’anglais unstoppable.
5. Facilitateur
Si ce mot était reconnu, il désignerait celui qui est chargé de faciliter le déroulement d’un événement, d’un processus. Mais il n’y a que le mot « facile », du latin facilis qui existe, dans le dictionnaire. Il est également possible d’avoir recours au verbe « faciliter » qui signifie « rendre facile ou plus facile ». Alors, pour éviter de faire l’erreur, utilisons plutôt le terme d’« intermédiaire ».
6. Confusant
Influencés par le mot anglais confusing, nous utilisons parfois le terme « confusant » pour qualifier une chose qui engendre un sentiment de trouble. Préférons-lui « confus », « déroutant », « peu clair ». « Confusant » fait partie de cette liste d’anglicismes à bannir, comme « impactant », « concernant », « confusionnant »…

La langue française accueille bien des mots dans le langage courant qui ne figurent pas dans le dictionnaire. (Photo d’illustration : Fotolia)

7. Nominer
Très souvent utilisés, le verbe « nominer » et son participe passé « nominé » sont considérés comme des anglicismes issus du terme nominee. Messieurs les présentateurs des César, nous vous saurions donc gré de ne plus dire « nominés » mais « nommés ».
8. Fuiter
Avec « fuiter », nous avons là affaire à un bon gros néologisme, notamment utilisé dans le milieu du journalisme pour parler, à titre d’exemple, d’écoutes ou de documents officiels, qui ont été révélés. En vrai, on peut dire qu’il y a eu une fuite, mais on ne peut pas dire qu’une information a fuité.
9. Chronophage
Forgé au XXe siècle à partir des deux termes grecs chrono- et -phage, « chronophage » n’existe pas dans la langue française. En revanche, il est important de préciser que, contrairement à pas mal de mots inventés de toutes pièces, celui-ci est utile, puisqu’il n’en existe pas d’autres pour désigner ce qu’il veut dire : qui prend beaucoup de temps ou fait perdre du temps.
10. Gratifiant
Si le verbe « gratifier » existe bien, l’adjectif verbal « gratifiant » est, lui, une vilaine erreur de français. Dans les dîners mondains, on lui préférera donc « valorisant ». À bon entendeur…

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De la peau diaphane au teint hâlé, la grande histoire de la bronzette

Correspondance, Gautier DEMOUVEAUX
Aujourd’hui, avoir le teint hâlé est synonyme de vacances réussies. Mais le fait de s’exposer au soleil est un phénomène récent, qui a moins d’un siècle. Avant le milieu des années 1930, la tendance dans les sociétés occidentales était – depuis des siècles – à la peau blanche et pâle. Retour sur l’évolution des canons de la beauté pigmentaire…
Cet été, malgré l’épidémie de Covid-19, les estivants tentent de profiter – tant bien que mal – de la plage et du grand air. Les grandes vacances sont en effet pour beaucoup synonyme de farniente sur la plage ou au bord d’une piscine. Chaque année, 15 millions de flacons de crème solaire sont vendus en France. Bronzer oui, mais avec précaution !
Pourtant, le principe de s’exposer la peau délibérément au soleil est un phénomène récent, qui remonte à l’entre-deux-guerres. Tout comme le mot bronzage, qui définit jusque-là « l’action de recouvrir un objet d’une couche imitant l’aspect du bronze ».
La peau blanche, un canon de beauté féminin
Le brunissement de la peau est un phénomène naturel après l’exposition de l’épiderme humain aux rayons du soleil, qui entraîne la production de mélanine. Pourtant, depuis l’Antiquité gréco-romaine, les canons de beauté célèbrent la blancheur de la peau – surtout chez les femmes.
« Par leur activité économique et leur statut politique, les hommes se trouvent plus exposés au soleil que les femmes, écrit l’historien Pascal Ory dans son ouvrage L’Invention du bronzageRésultante sociale : la concurrence sexuelle entre hommes se fera en direction des femmes les plus claires. […] La valorisation du teint pâle vaut pour les femmes desdites élites, considérées comme de précieux trésors, signes extérieurs de richesse, de supériorité et, à cet effet, gardé à l’abri des regards des autres mâles en même temps qu’à l’abri du soleil… »
Ainsi, pendant des siècles, c’est la blancheur des femmes qui est célébrée en Occident, comme le démontrent les arts et la culture. Dans des œuvres aussi diverses que La Joconde de De Vinci, La Jeune Fille à la perle de Vermeer ou La Liberté guidant le Peuple de Delacroix, les femmes représentées se caractérisent toutes par la blancheur de leur peau.
Comme dans les contes de Blanche-Neige ou de La reine des Neiges, où les héroïnes se distinguent par leur teint diaphane !

« La Jeune Fille à la perle » de Johannes Wermeer, peinte en 1665, représente les canons de la beauté pigmentaire de rigueur pendant des siècles, marquée par la peau claire du modèle. (Photo : Wikimédia Commons)


En Occident, la blancheur de la peau est synonyme de pureté depuis l’Antiquité et imprègne la culture et les arts, comme avec le conte de Blanche-Neige, popularisé par les frères Grimm puis par Walt Disney. (Photo : Wikimédia Commons)


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Voici pourquoi vous feriez bien de nettoyer votre gourde tous les jours

Philip Tierno, professeur de microbiologie à l’Université de New York, aux États-Unis, décrit la marche à suivre pour bien nettoyer une gourde. C’est très important : ces bouteilles réutilisables peuvent devenir de véritables nids à bactéries.
Bien nettoyer sa gourde est beaucoup plus important qu’on ne le pense. C’est ce qu’explique Philip Tierno, professeur de microbiologie à l’Université de New York, aux États-Unis, au site internet américain d’actualité Mashable.
Les bouteilles réutilisables peuvent en effet devenir rapidement de véritables nids à bactéries. Le scientifique revient aussi sur la marche à suivre pour bien laver ces contenants.
De potentiels nids à microbes
Ce qu’il faut d’abord comprendre, c’est que « vos mains sont constamment en contact avec de la flore bactérienne », explique d’emblée Philip Tierno. Ces bactéries peuvent provenir de la surface d’un smartphone, du clavier d’un ordinateur, d’un bouton d’ascenseur, d’une poignée de porte ou de nombreux autres objets du quotidien.
Et quand vous utilisez votre bouteille, « vous dévissez son bouchon, vous le revissez, vous nettoyez son goulot… » Résultat, « tout ce qui se trouve sur vos mains se retrouve dans l’eau » que vous buvez ensuite, ajoute-t-il.

Mal nettoyées, les gourdes peuvent se transformer en nids à bactéries. (Photo d’illustration : Julia Sakelli / Pexels)

Conséquence, au fil du temps, les bactéries ont tendance à s’accumuler, jusqu’à venir tapisser les parois intérieures de votre bouteille. Elles peuvent même former un « biofilm », précise le scientifique, autrement dit une « mince couche de micro-organismes adhérant à une surface », selon la définition du dictionnaire Larousse.
La seule manière de se débarrasser de cette couche de bactéries consiste donc à vraiment nettoyer la gourde, la rincer ne suffit pas.
Comment (bien) laver sa bouteille
Il faut donc veiller à laver sa gourde régulièrement, mais en utilisant la bonne méthode… Philip Tierno recommande de nettoyer l’ensemble de l’objet : l’intérieur, l’extérieur, le goulot et le bouchon, en utilisant de l’eau chaude et du savon.
Si le goulot de votre bouteille est trop étroit, il est possible d’utiliser une brosse éponge avec une tige, qui permet de venir frotter les parois du contenant.
Mais attention aux éponges, celles-ci aussi peuvent également se transformer en véritables nids à bactéries ou à microbes, et il est conseillé de les changer régulièrement.
À quelle fréquence laver sa gourde ? « Idéalement, une fois par jour », répond le docteur Brian Chow, médecin spécialiste des maladies infectieuses au Centre médical Tufts, un hôpital de Boston, aux États-Unis, sur le site américain spécialisé dans l’alimentation Food52.
Mashable livre un conseil d’hygiène supplémentaire, recommandant de se laver les mains avec de l’eau et du savon ou du gel hydroalcoolique, avant de toucher le goulot de sa bouteille dans certains endroits, comme les transports en commun ou la salle d’attente d’un cabinet médical…
Est-ce que ces conseils s’appliquent aux bouteilles en plastique ?
Les recommandations de Philip Tierno s’appliquent aux bouteilles réutilisables. Celles en plastique qui contiennent de l’eau minérale ou des sodas sont à usage unique. Ces objets régulièrement mis en cause pour leur coût environnemental ne sont en principe pas destinés à servir plusieurs fois.

Mieux vaut ne pas réutiliser les bouteilles en plastique à usage unique… (Photo d’illustration : Steve Johnson / Pexels)

Selon Philip Tierno, il serait cependant techniquement possible de les réutiliser, à condition de les nettoyer à l’eau et au savon entre chaque utilisation. Mais le problème, c’est que quand vous manipulez une bouteille en plastique, régulièrement et pendant plusieurs jours d’affilée, « sa surface se fissure, se raye et se craquelle »… Et chacun de ces minuscules interstices représente un nouveau nid potentiel à bactéries

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Dix mots qu’on utilise parfois, mais qui n’existent pas

« Malaisant », « candidater », « chronophage »… On entend ou on utilise ces termes assez régulièrement. Ils ne figurent pourtant pas dans le dictionnaire. Anglicismes ou barbarismes… Vous les connaissez forcément. Tour d’horizon de ces néologismes entrés dans le langage courant.
La langue française est en constante évolution. Elle se transforme, de nouveaux mots font régulièrement leur apparition dans notre quotidien tandis que d’autres, jugés désuets, disparaissent du langage courant.
Petit florilège de ces termes qui ne sont pas (encore) dans le dictionnaire, mais qu’on entend assez souvent et que l’on finit par adopter parfois, par effet de mode…
1. Malaisant
Le mot « malaisant » émerge dans les conversations et sur les réseaux sociaux… mais pas dans le dico. Utilisé pour « désigner un sentiment de malaise [qui apparaît] chez celui qui parle », il peut désigner une image, un film ou même une conversation qui provoque la gêne ou le malaise chez quelqu’un, selon le site linguiste L’Oreille tendue. Cet adjectif dérange parce qu’il est formé à partir du participe présent d’un verbe qui n’existe pas : malaiser. Il demeure donc encore incertain de l’utiliser en public, même si l’on en comprend le sens.
2. Candidater
Issu du latin candidatus, lui-même dérivé de candidus (candide), un « candidat » désignait dans la Rome antique, « le postulant aux fonctions publiques à Rome, revêtu de la toga candida (toge blanche), pour solliciter les suffrages ». Il finit par caractériser « celui qui aspire à quelque chose ». Seulement, le verbe « candidater », lui, ne figure pas dans les colonnes de nos dictionnaires. Ainsi, on ne peut que « se porter candidat » ou « postuler ».

La langue française est parfois un casse-tête… (Photo d’illustration : archive David Adémas / Ouest-France.)

3. Monétiser
Monétiser un site internet ou un blog, c’est faire de l’argent avec, faire en sorte qu’il soit rentable. Du moins, c’est le sens que l’on donne à ce terme de nos jours. À tort. La définition stricte de « monétiser », du latin moneta, « monnaie », est la suivante : transformer en monnaie, au sens matériel. « La monétisation est une opération qui ne peut être effectuée que par une banque nationale ou gouvernementale qui a le pouvoir de ‘‘frapper monnaie’’ ». Comme la Banque de France. Plus largement, nous utilisons « monétiser » pour caractériser le fait de « gagner de l’argent ». Le verbe devient alors une sorte d’anglicisme traduisant l’expression to make money. Pour l’éviter, osons donc le très chic « lucrativer ».
4. Inarrêtable
Nous tirons ce barbarisme des journaux sportifs, selon les sites internet de linguistes. L’adjectif sert à décrire celui qui « enchaîne les victoires, accumule les points et se dirige tout droit vers un titre de champion ». Par extension, il a fini par désigner « ce qu’on ne peut pas arrêter ». Seulement voilà, cet adjectif n’existe pas. Préférons « imbattable », « invincible » ou encore « invulnérable ». Mais là encore, « inarrêtable » est manifestement décalqué de l’anglais unstoppable.
5. Facilitateur
Si ce mot était reconnu, il désignerait celui qui est chargé de faciliter le déroulement d’un événement, d’un processus. Mais il n’y a que le mot « facile », du latin facilis qui existe, dans le dictionnaire. Il est également possible d’avoir recours au verbe « faciliter » qui signifie « rendre facile ou plus facile ». Alors, pour éviter de faire l’erreur, utilisons plutôt le terme d’« intermédiaire ».
6. Confusant
Influencés par le mot anglais confusing, nous utilisons parfois le terme « confusant » pour qualifier une chose qui engendre un sentiment de trouble. Préférons-lui « confus », « déroutant », « peu clair ». « Confusant » fait partie de cette liste d’anglicismes à bannir, comme « impactant », « concernant », « confusionnant »…

La langue française accueille bien des mots dans le langage courant qui ne figurent pas dans le dictionnaire. (Photo d’illustration : Fotolia)

7. Nominer
Très souvent utilisés, le verbe « nominer » et son participe passé « nominé » sont considérés comme des anglicismes issus du terme nominee. Messieurs les présentateurs des César, nous vous saurions donc gré de ne plus dire « nominés » mais « nommés ».
8. Fuiter
Avec « fuiter », nous avons là affaire à un bon gros néologisme, notamment utilisé dans le milieu du journalisme pour parler, à titre d’exemple, d’écoutes ou de documents officiels, qui ont été révélés. En vrai, on peut dire qu’il y a eu une fuite, mais on ne peut pas dire qu’une information a fuité.
9. Chronophage
Forgé au XXe siècle à partir des deux termes grecs chrono- et -phage, « chronophage » n’existe pas dans la langue française. En revanche, il est important de préciser que, contrairement à pas mal de mots inventés de toutes pièces, celui-ci est utile, puisqu’il n’en existe pas d’autres pour désigner ce qu’il veut dire : qui prend beaucoup de temps ou fait perdre du temps.
10. Gratifiant
Si le verbe « gratifier » existe bien, l’adjectif verbal « gratifiant » est, lui, une vilaine erreur de français. Dans les dîners mondains, on lui préférera donc « valorisant ». À bon entendeur…

MAGAZINE

De la peau diaphane au teint hâlé, la grande histoire de la bronzette

Correspondance, Gautier DEMOUVEAUX
Aujourd’hui, avoir le teint hâlé est synonyme de vacances réussies. Mais le fait de s’exposer au soleil est un phénomène récent, qui a moins d’un siècle. Avant le milieu des années 1930, la tendance dans les sociétés occidentales était – depuis des siècles – à la peau blanche et pâle. Retour sur l’évolution des canons de la beauté pigmentaire…
Cet été, malgré l’épidémie de Covid-19, les estivants tentent de profiter – tant bien que mal – de la plage et du grand air. Les grandes vacances sont en effet pour beaucoup synonyme de farniente sur la plage ou au bord d’une piscine. Chaque année, 15 millions de flacons de crème solaire sont vendus en France. Bronzer oui, mais avec précaution !
Pourtant, le principe de s’exposer la peau délibérément au soleil est un phénomène récent, qui remonte à l’entre-deux-guerres. Tout comme le mot bronzage, qui définit jusque-là « l’action de recouvrir un objet d’une couche imitant l’aspect du bronze ».
La peau blanche, un canon de beauté féminin
Le brunissement de la peau est un phénomène naturel après l’exposition de l’épiderme humain aux rayons du soleil, qui entraîne la production de mélanine. Pourtant, depuis l’Antiquité gréco-romaine, les canons de beauté célèbrent la blancheur de la peau – surtout chez les femmes.
« Par leur activité économique et leur statut politique, les hommes se trouvent plus exposés au soleil que les femmes, écrit l’historien Pascal Ory dans son ouvrage L’Invention du bronzageRésultante sociale : la concurrence sexuelle entre hommes se fera en direction des femmes les plus claires. […] La valorisation du teint pâle vaut pour les femmes desdites élites, considérées comme de précieux trésors, signes extérieurs de richesse, de supériorité et, à cet effet, gardé à l’abri des regards des autres mâles en même temps qu’à l’abri du soleil… »
Ainsi, pendant des siècles, c’est la blancheur des femmes qui est célébrée en Occident, comme le démontrent les arts et la culture. Dans des œuvres aussi diverses que La Joconde de De Vinci, La Jeune Fille à la perle de Vermeer ou La Liberté guidant le Peuple de Delacroix, les femmes représentées se caractérisent toutes par la blancheur de leur peau.
Comme dans les contes de Blanche-Neige ou de La reine des Neiges, où les héroïnes se distinguent par leur teint diaphane !

« La Jeune Fille à la perle » de Johannes Wermeer, peinte en 1665, représente les canons de la beauté pigmentaire de rigueur pendant des siècles, marquée par la peau claire du modèle. (Photo : Wikimédia Commons)


En Occident, la blancheur de la peau est synonyme de pureté depuis l’Antiquité et imprègne la culture et les arts, comme avec le conte de Blanche-Neige, popularisé par les frères Grimm puis par Walt Disney. (Photo : Wikimédia Commons)