Une rare barrière de corail découverte dans les eaux italiennes
ACTUALITÉ
C’est une incroyable barrière de corail qui a été découverte dans les eaux de la Méditerranée, en mer Adriatique, au large de la ville italienne de Monopoli, dans les Pouilles. Pour le moment, les chercheurs l’ont observée sur 2,5 km de long, mais à partir des dernières observations et de la récente cartographie des fonds marins, ils estiment qu’elle pourrait être d’une longueur bien plus considérable : au moins 135 km, le long de la côte orientale italienne, de Bari jusqu’à Otrante (tout au sud, dans le talon de la Botte).
Ces récifs coralliens sont de type « mésophotique », c’est-à-dire qu’ils ont été repérés à une profondeur moyennement éclairée, entre 35 et 50 m de profondeur. Cette forêt dense de coraux est similaire à celle que l’on trouve « aux Maldives ou à Charm el-Cheikh, en mer Rouge », écrit le quotidien italien Il Tempo, qui relaie l’information.
« Au début des années 1990, j’ai travaillé comme biologiste marin aux Maldives. Jamais je n’aurais imaginé trouver un récif corallien, trente ans plus tard, à deux pas de chez moi, s’enthousiasme le professeur Giuseppe Corriero, directeur du département de biologie de l’université de Bari Aldo Moro qui a conduit les recherches. Il était là, sous nos yeux, et nous ne l’avions jamais vu ! Dans la carrière d’un chercheur, ça n’arrive qu’une seule fois ! »
Des couleurs plus subtiles
La découverte a été annoncée dans la revue scientifique Nature, le 5 mars dernier. Et elle est importante. « Les célèbres récifs coralliens australiens ou maldiviens s’élèvent presque à la surface de l’eau. Ils profitent au maximum de la lumière du Soleil qui agit comme un carburant pour ces écosystèmes, explique le professeur Corriero au journal La Gazetta del Mezzogiorno. Les nôtres sont à environ 50 m de profondeur, dans une faible lumière. Ils sont donc très rares car ils réussissent à survivre et à grandir malgré le manque de lumière. »
Résultat : leurs couleurs sont plus subtiles que les variétés du Pacifique. Ils sont colorés dans des tons neutres d’orange, de rouge ou de pourpre, détaille Giuseppe Corriero.
Après cette découverte, les autorités régionales et portuaires envisagent de créer une nouvelle zone marine protégée au large de Monopoli, « afin d’éviter la pêche, l’ancrage, le genre d’activités fatales à un récif corallien ».
Par le passé, les récifs coralliens étaient répandus dans la mer Méditerranée. Mais ils ont depuis disparu. Des vestiges peuvent encore être observés, en Croatie notamment, où il reste un petit récif sur l’île de Mljet.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire