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Dette de sommeil
ACTUALITÉ
Ça y est. Dans la nuit de samedi à dimanche, on passe à l’heure d’été. Il faut avancer les montres d’une heure. Une bonne nouvelle ? Entre février et mars, plus de 2 millions de Français ont donné leur avis sur la question, dans le cadre d’une consultation lancée par l’Assemblée nationale. Plus de 83 % des personnes interrogées se sont dites favorables à la fin du changement d’heure et plus de 59 % des répondants ont déclaré vouloir rester à l’heure d’été toute l’année.
Le souci, c’est que ce passage à l’heure d’été nous fait « perdre » une heure, au milieu de la nuit. Et ce décalage horaire imposé a des conséquences pas forcément positives sur la santé. En particulier pour ceux d’entre nous qui ont déjà une « dette de sommeil ».
« On se prive d’une heure de sommeil et on se met en « avance de phase », comme si on passait un fuseau horaire en allant vers l’est,indique le Dr Marie-Françoise Vecchierini, neuropsychiatre à l’hôpital Hôtel-Dieu de Paris, membre de l’Institut national du sommeil et de la vigilance. Et plus vous avez de soleil et de lumière le soir, moins vous avez envie de dormir. »
C’est quoi exactement cette dette de sommeil ?
La dette de sommeil « est évaluée par la différence entre le temps de sommeil idéal et le temps de sommeil en semaine », selon le Bulletin épidémiologique hebdomadaire publié par Santé Publique France à la mi-mars, qui s’appuyait sur une vaste enquête réalisée en 2017 par l’agence sanitaire.
On est en dette de sommeil dès que cette différence est supérieure à 60 minutes. Et si celle-ci est supérieure à 90 minutes, on parle alors de dette de sommeil « sévère ».
À noter qu’il n’y a pas de définition précise du « temps de sommeil idéal », précise le bulletin. Dans le cadre de l’enquête réalisée en 2017, celui-ci a été calculé à partir des réponses à cette question : « En moyenne, de combien de temps de sommeil avez-vous besoin pour être en forme le lendemain ? » Les personnes interrogées ont répondu 7 heures 14, en moyenne.
À quel point les Français sont-ils en dette de sommeil ?
Selon l’enquête réalisée en 2017, plus de 35 % des personnes interrogées seraient en dette de sommeil et plus de 24 % en dette sévère. Et tout le monde n’est pas égal, face à cette tendance : la dette de sommeil est plus fréquente parmi les femmes que les hommes, et apparaît plus importante entre 18 et 54 ans qu’entre 55 et 75 ans.
Globalement, il en ressort que le temps de sommeil diminue. « Pour la première fois depuis que le sommeil est observé sur le plan épidémiologique en France, le temps de sommeil moyen nocturne est inférieur à 7 heures », souligne le bulletin publié en mars. En effet, selon ce document, les 18-75 ans dorment 6 heures 45 chaque nuit, en moyenne.
Le travail de nuit, le temps passé devant les écrans, ou l’allongement du temps de trajet entre domicile et lieu de travail sont des pistes avancées pour expliquer cette tendance.
Comment on la résorbe, cette dette ?
Plusieurs solutions sont évoquées dans le bulletin. Ainsi, « la siesteest considérée comme l’une des contre-mesures les plus souples et efficaces face au manque de sommeil ». Bonne nouvelle, plus d’un quart des Français fait la sieste au moins une fois par semaine.
Autre signe encourageant, les chercheurs relèvent encore qu’une « bonne partie des Français » endettés en sommeil se rattrape en dormant davantage le week-end, ce qui peut-être vu comme un « facteur positif ».
Les auteurs du bulletin recommandent notamment de dormir dans une chambre silencieuse, suffisamment obscure, sans sonnerie de téléphone, à une température idéale de 18 °C. Mieux vaut aussi éviter les écrans avant d’aller se coucher… Enfin, le bulletin recommande notamment un « exercice physique modéré et régulier », mais pas trop rapproché de l’heure du coucher.
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