L’ouragan Laura, l’un des plus violents à avoir jamais frappé la Louisiane, a fait au moins six morts dans le sud des Etats-Unis, mais moins de dommages que redouté. « Nous pouvons être en bonne part soulagés », a réagi lors d’une conférence de presse le gouverneur, John Bel Edwards, en soulignant que son Etat avait échappé aux « ravages catastrophiques » annoncés. « Mais nous avons subi une énorme quantité de dégâts », a-t-il ajouté, en mentionnant les milliers d’habitants « à la vie bouleversée ».
L’ouragan, qui a été rétrogradé en tempête tropicale jeudi après-midi, a touché terre en catégorie 4 (sur 5) vers 1 heure locale (8 heures en France) au niveau de la ville côtière de Cameron, près de la frontière avec le Texas, dans le golfe du Mexique, avec des vents soutenus de 240 km/h, selon le Centre national des ouragans (NHC).
Cela en fait le plus puissant à avoir touché la Louisiane depuis plus d’un siècle et demi, d’après les données compilées par un chercheur de l’université du Colorado spécialisé dans les ouragans, Philip Klotzbach.
Sur les six personnes mortes, comptabilisées selon un bilan provisoire, quatre ont été tuées par des chutes d’arbres sur leurs habitations, une s’est noyée après que son bateau eut été emporté dans le cyclone et la dernière a succombé à une intoxication au monoxyde de carbone.
800 000 personnes privées d’électricité
Malgré une perte d’intensité, les premières images du passage de Laura montraient des scènes de désolation : arbres et lignes électriques à terre, bâtiments détruits, toits arrachés, rues inondées ou couvertes de débris… Près de 800 000 personnes étaient privées d’électricité jeudi après-midi en Louisiane et au Texas, selon le site PowerOutage.us.
Les météorologues ont mis en garde contre les inondations dans le nord de la Louisiane et le sud de l’Arkansas, que Laura doit atteindre dans la nuit de jeudi à vendredi. Le président américain, Donald Trump, régulièrement tenu informé de la situation sur place selon la Maison Blanche, a annoncé qu’il se rendrait au Texas et en Louisiane « samedi ou dimanche ».
Des vidéos publiées sur son compte Twitter par le « chasseur de tempêtes » Reed Timmer témoignaient de la violence des vents, qui ont arraché les vitres de plusieurs bâtiments dans le centre de Lake Charles, ville de Louisiane connue pour ses raffineries de pétrole, principale ressource économique de la région.
Un incendie s’est déclaré dans une usine de produits chimiques, d’où s’élevait un imposant panache de fumée au-dessus des eaux. Le gouverneur a invité, sur Twitter, les riverains à se calfeutrer « jusqu’à nouvel ordre » à leur domicile en coupant leur air conditionné.
Le traumatisme de Katrina
Quinze ans presque jour pour jour après l’ouragan Katrina, qui avait ravagé La Nouvelle-Orléans et fait un millier de morts, les autorités locales avaient appelé la population à la plus grande prudence.
Le gouverneur de l’Etat voisin du Texas, Greg Abbott, a déclaré sur CBS que la montée des eaux n’avait pas été « aussi importante qu’initialement prévu » et que les évacuations ordonnées dans les zones côtières avaient probablement permis de sauver de nombreuses vies.
Plus de 1,5 million de personnes se trouvaient sous le coup d’ordres d’évacuation en Louisiane et au Texas, l’un des Etats américains les plus touchés par la pandémie de Covid-19. De nouveaux protocoles ont d’ailleurs dû être mis en place dans les centres d’hébergement d’urgence afin de pouvoir faire respecter au mieux les gestes barrières.
La saison des ouragans dans l’Atlantique, qui dure officiellement du 1er juin au 30 novembre, s’annonce particulièrement intense cette année. Le Centre national des ouragans s’attend à 25 dépressions. Laura est la douzième. Elle avait déjà provoqué d’importantes inondations en Haïti et en République dominicaine, entraînant la mort d’au moins 25 personnes.
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