mercredi 15 novembre 2023

C dans l'air du 15 novembre 2023 - Gaza : l'armée israélienne mène une opération dans l'hôpital Al-Shifa Au quarantième jour de la guerre, tous les regards sont tournés vers l'hôpital Al-Shifa dans le nord de la bande de Gaza. C'est là que l'armée israélienne mène désormais une opération "ciblée" contre le Hamas "dans un secteur spécifique" de l’établissement de santé. Des dizaines de soldats sont entrés cette nuit dans les urgences du complexe hospitalier où dans les sous-sols se trouverait l’entrée du principal tunnel dont l’Etat hébreu pense qu’il rejoint l’un des centres du commandement du Hamas. Ce que dément le mouvement islamiste palestinien. Plus d’un millier de personnes, malades, personnels et civils déplacés par la guerre, se trouveraient encore sur le site de l’hôpital Al-Shifa, encerclé depuis plusieurs jours par l’armée israélienne. Le directeur de l’hôpital, Mohammed Abou Salmiya, a déclaré qu’au moins «179 corps» avaient été enterrés mardi dans une fosse commune. "Il y a des corps qui jonchent les allées du complexe hospitalier et les chambres frigorifiées des morgues ne sont plus alimentées" en électricité, avait raconté à l’AFP le directeur, avant l’opération israélienne dans l’hôpital. Tsahal dit avoir donné "douze heures aux autorités compétentes" pour permettre des évacuations. Mais la direction aurait refusé contrairement à un autre hôpital pour enfants sous lequel l’Etat hébreu a affirmé hier avoir trouvé des tunnels et des traces de la présence d’otages. Pour tenter de se prémunir des critiques, l’armée israélienne a également indiqué disposer sur place "d’équipes médicales et de personnes parlant arabe (…) dans le but qu’aucun tort ne soit causé aux civils utilisés par le Hamas comme boucliers humains". De leurs côtés, les États-Unis accusent aussi le Hamas ainsi que le Djihad islamique d’utiliser l’établissement de santé et "des tunnels situés en dessous, pour soutenir leurs opérations militaires et pour détenir des otage". Néanmoins "nous ne sommes pas favorables à une frappe aérienne contre un hôpital", a déclaré le porte-parole du département de la Défense John Kirby. Les États-Unis s’opposent également à ce qu’il y ait des "échanges de tirs" au sein de de l’hôpital. L’Autorité palestinienne a estimé ce mercredi que l’armée israélienne a "violé de façon flagrante" le droit international. Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a déclaré dans un discours qu’Israël menait dans la bande de Gaza "une guerre contre l’existence des Palestiniens". Le dirigeant basé à Ramallah, en Cisjordanie occupée, a également évoqué un "génocide" qui "se déroule sous les yeux du monde". Dans un message publié sur X (ex-Twitter), le patron de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, s’est dit "extrêmement inquiet". Le secrétaire général de l’ONU s’est dit lui aussi "très inquiet de la situation horrible et des pertes humaines importantes dans plusieurs hôpitaux à Gaza". "Au nom de l'humanité", il a une nouvelle fois appelé "à un cessez-le-feu humanitaire immédiat". Depuis plusieurs semaines Antonio Guterres demande à Israël de stopper les violations du droit international humanitaire à Gaza et souhaite un cessez-le-feu. Ce qui provoque la colère de l’Etat hébreu qui a demandé sa démission. Le ministre des Affaires étrangères israélien s'en est pris à lui ce mardi affirmant que "Guterres ne mérite pas d'être à la tête des Nations unies". Que se passe-t-il au sein de l’hôpital Al-Shifa dans le nord de la bande de Gaza ? Quelle est la situation dans l’enclave palestinienne ? Pourquoi le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, s’est-il attiré les foudres de l’Etat israélien ? LES EXPERTS : - GÉNÉRAL CHRISTOPHE GOMART - Ancien directeur du renseignement militaire, ex-commandant des opérations spéciales - ALAIN BAUER - Professeur au CNAM, auteur de "Au commencement était la guerre" - ISABELLE LASSERRE - Correspondante diplomatique - Le Figaro - MARYSE BURGOT - Grand reporter - France Télévisions Ancre

 

C dans l'air du 15 novembre 2023 -  Gaza : l'armée israélienne mène une opération dans l'hôpital Al-Shifa


Au quarantième jour de la guerre, tous les regards sont tournés vers l'hôpital Al-Shifa dans le nord de la bande de Gaza. C'est là que l'armée israélienne mène désormais une opération "ciblée" contre le Hamas "dans un secteur spécifique" de l’établissement de santé. Des dizaines de soldats sont entrés cette nuit dans les urgences du complexe hospitalier où dans les sous-sols se trouverait l’entrée du principal tunnel dont l’Etat hébreu pense qu’il rejoint l’un des centres du commandement du Hamas. Ce que dément le mouvement islamiste palestinien.

Plus d’un millier de personnes, malades, personnels et civils déplacés par la guerre, se trouveraient encore sur le site de l’hôpital Al-Shifa, encerclé depuis plusieurs jours par l’armée israélienne. Le directeur de l’hôpital, Mohammed Abou Salmiya, a déclaré qu’au moins «179 corps» avaient été enterrés mardi dans une fosse commune. "Il y a des corps qui jonchent les allées du complexe hospitalier et les chambres frigorifiées des morgues ne sont plus alimentées" en électricité, avait raconté à l’AFP le directeur, avant l’opération israélienne dans  l’hôpital.

Tsahal dit avoir donné "douze heures aux autorités compétentes" pour permettre des évacuations. Mais la direction aurait refusé contrairement à un autre hôpital pour enfants sous lequel l’Etat hébreu a affirmé hier avoir trouvé des tunnels et des traces de la présence d’otages. Pour tenter de se prémunir des critiques, l’armée israélienne a également indiqué disposer sur place "d’équipes médicales et de personnes parlant arabe (…) dans le but qu’aucun tort ne soit causé aux civils utilisés par le Hamas comme boucliers humains".

De leurs côtés, les États-Unis accusent aussi le Hamas ainsi que le Djihad islamique d’utiliser l’établissement de santé et "des tunnels situés en dessous, pour soutenir leurs opérations militaires et pour détenir des otage". Néanmoins "nous ne sommes pas favorables à une frappe aérienne contre un hôpital", a déclaré le porte-parole du département de la Défense John Kirby. Les États-Unis s’opposent également à ce qu’il y ait des "échanges de tirs" au sein de de l’hôpital.

L’Autorité palestinienne a estimé ce mercredi que l’armée israélienne a "violé de façon flagrante" le droit international. Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a déclaré dans un discours qu’Israël menait dans la bande de Gaza "une guerre contre l’existence des Palestiniens". Le dirigeant basé à Ramallah, en Cisjordanie occupée, a également évoqué un "génocide" qui "se déroule sous les yeux du monde".

Dans un message publié sur X (ex-Twitter), le patron de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, s’est dit "extrêmement inquiet". Le secrétaire général de l’ONU s’est dit lui aussi "très inquiet de la situation horrible et des pertes humaines importantes dans plusieurs hôpitaux à Gaza". "Au nom de l'humanité", il a une nouvelle fois appelé "à un cessez-le-feu humanitaire immédiat". Depuis plusieurs semaines Antonio Guterres demande à Israël de stopper les violations du droit international humanitaire à Gaza et souhaite un cessez-le-feu. Ce qui provoque la colère de l’Etat hébreu qui a demandé sa démission. Le ministre des Affaires étrangères israélien s'en est pris à lui ce mardi affirmant que "Guterres ne mérite pas d'être à la tête des Nations unies".

Que se passe-t-il au sein de l’hôpital Al-Shifa dans le nord de la bande de Gaza ? Quelle est la situation dans l’enclave palestinienne ? Pourquoi le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, s’est-il attiré les foudres de l’Etat israélien ?


LES EXPERTS :

- GÉNÉRAL CHRISTOPHE GOMART - Ancien directeur du renseignement militaire, ex-commandant des opérations spéciales
 - ALAIN BAUER - Professeur au CNAM, auteur de  "Au commencement était la guerre"
- ISABELLE LASSERRE - Correspondante diplomatique - Le Figaro
- MARYSE BURGOT - Grand reporter - France Télévisions

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