mardi 26 mars 2019

ALERTE AU PLASTIQUE




Six objets en plastique à remplacer pour moins polluer

Les députés européens votaient ce mercredi après-midi, pour interdire les objets en plastique jetables d’ici à 2021. L’Europe deviendra ainsi le premier continent sans plastique à usage unique à partir du 1er janvier 2021. Voici six objets du quotidien qu’on peut déjà remplacer par des alternatives durables.



Brosse à dent

(Photo : Dejan Ristovski / Fotolia)

100 millions de brosse à dents sont vendues en France chaque année et elles ne sont pas recyclées mais jetées, enfouies ou brûlées. À l’échelle du monde, cela représente plus de 4,7 milliards de morceaux de plastique qui finissent dans les océans, dans des décharges, etc. Alors pour réduire l’impact de ce fléau sur l’environnement, on choisit une alternative écolo, en bambou par exemple ou sa version réutilisable avec seulement la tête à changer régulièrement, tout en conservant le manche.
Bouteille

(Photo : Hannah McKay / Reuters)

En France, 7 milliards de bouteilles d’eau sont vendues tous les ans. Cet objet fait partie des dix déchets plastique les plus ramassés en milieu marin dans le monde en 2017 (LIEN : https://www.ouest-france.fr/environnement/ecologie/pourquoi-le-plastique-t-il-un-impact-tres-negatif-sur-l-environnement-6280346). Et une bouteille en plastique jetée dans la nature met entre 100 et 1 000 à se décomposer !
Pour la remplacer, il y a du choix. Le plus simple : la gourde. Il existe aussi des contenants plus durables, comme des bulles végétales, qui contiennent de l’eau enfermée dans une fine membrane biodégradable et comestible à base d’algues et de plantes. Un étudiant islandais, Ari Jonsson travaille sur un concept de bouteilles en algues, mais elles ne sont pas encore au stade de la commercialisation.
Paille

(Photo : Darren Staples / Reuters)

C’est le secteur de la restauration rapide qui en consomme énormément : en France, ce sont près de 9 millions de pailles qui sont jetées chaque jour. Elles sont très nocives pour les animaux marins. Les alternatives écolos sont nombreuses : paille en inox qu’on emporte avec soi, en verre, en papier réutilisable, en amidon de maïs 100 % biodégradable et compostable, etc. Plus d’excuse !
Coton-tige

(Photo : Philophoto / stock.adobe.com)

Eux aussi font partie des déchets plastiques qui ont été les plus retrouvés dans les mers, les océans et les plages, en 2017. On en retrouve 1,2 million de tonnes chaque année dans les égouts, souvent entassés à l’entrée des stations d’épuration. Grâce à une interdiction votée dans le cadre de la loi biodiversité, d’ici à 2020, on ne pourra plus acheter les cotons-tiges dont les bâtonnets sont en plastique. Là encore, il existe des alternatives recyclables. Et pour ceux qui veulent aller encore plus loin, ils peuvent opter pour l’oriculi, le cure-oreille écologique en bois.
Sac

(Photo : Fred Dufour / AFP)

Les sacs en plastique font partie des déchets que l’on retrouve le plus dans les océans. En France, certains sont interdits, mais d’autres continuent d’être distribués aux caisses des magasins. Pourquoi pas opter pour tous les autres sacs qu’on possède déjà chez soi ? Sac à dos, paniers, filets à fruits et légumes, sacs en tissu etc.
Gobelet

(Photo : Noel Guevara / Greenpeace Handout)

Entre le café attrapé à la machine et le verre d’eau avalé rapidement et aussitôt jeté, les gobelets hantent encore la journée de nombreuses personnes. Alors qu’on a déjà tous dans nos placards, une alternative durable : la tasse ! De quoi commencer facilement, sa transition vers le zéro déchet.








Le plastique, un monstre redoutable pour la faune des Galapagos

PAR RODRIGO BUENDIA ET PAOLA LOPEZ À QUITO (AGENCE FRANCE PRESSE)
ACTUALITÉ
Créé par les humains, le plastique est un monstre qui menace un joyau de la nature, au large des côtes de l’Équateur : l’archipel des Galapagos. Il s’y répand sous forme de micro-particules que la faune ingère, sur ces îles et fonds sous-marins classés au Patrimoine naturel de l’humanité par l’Unesco.




Juste armés de gants, gardes du parc des Galapagos et bénévoles combattent un monstre créé par les humains : des tonnes de plastique que les courants marins poussent jusque dans les estomacs des animaux uniques de cet archipel de l’océan Pacifique.
À un millier de kilomètres des côtes d’Équateur, s’est engagée une guerre inégale, mais décisive pour la protection d’un éden qui a inspiré sa théorie de l’évolution à Charles Darwin, un écosystème inédit sur la planète.
Les déchets des grandes métropoles parviennent jusqu’aux îles, dégradés en micro-particules de plastique, une menace majeure pour les iguanes, les tortues, les poissons et les oiseaux qui n’existent nulle part ailleurs. Ce microplastique « en arrive à pénétrer l’organisme d’espèces dont nous nous alimentons ensuite »,explique la biologiste Jennifer Suarez, experte en écosystèmes marins du Parc national des Galapagos (PNG).


Les gardes et bénévoles ramassent des tonnes de plastique que les courants marins poussent jusque sur les côtes. (Photo : Rodrigo Buendia / AFP)

Les radiations solaires et la salinité des mers détériorent bouteilles, bouchons, emballages, filets de pêche, etc. D’abord dur comme une pierre, le plastique se désintègre, au contact des rochers et par la force de l’eau, en micro-particules qu’ingère la faune. Chaque année, sous un soleil implacable, des « commandos » de nettoyage débarquent sur les plages et les zones rocheuses pour tenter de limiter les dégâts.
Un inventaire de bazar
Des ordures de plastique de toutes sortes se mêlent et s’accumulent face aux côtes, s’infiltrent jusque dans les fissures des couches de lave volcanique pétrifiée des Galapagos. Gadgets sexuels, sandales, briquets, stylos, brosses à dents, bouées, mais aussi canettes en aluminium polluent les zones de repos des animaux, dont certains sont en danger d’extinction.
Dans des parties inhabitées, comme Punta Albemarle, à l’extrême nord de l’île Isabela, les nettoyeurs ramassent des déchets issus d’ailleurs, parfois de l’autre côté de la planète. L’archipel équatorien, qui compte environ 25 000 habitants, a restreint ces dernières années l’entrée du plastique sur son territoire et son usage.


Le plastique est partout sur ces îles classées au Patrimoine naturel de l’humanité par l’Unesco. (Photo : Rodrigo Buendia / AFP)



Un iguane marin évolue au milieu de déchets en plastique. (Photo : Rodrigo Buendia / AFP)



Les déchets récoltés seront chargés à bord d’un bateau pour être expédiés sur le continent, où ils seront incinérés.(Photo : Rodrigo Buendia / AFP)

« Plus de 90 % des résidus que nous collectons ne proviennent pas d’activités productives aux Galapagos, mais d’Amérique du Sud, d’Amérique centrale, et même une grande quantité de déchets sont de marques asiatiques », précise Jorge Carrion, directeur du PNG.
Ces résidus viennent « probablement de flottes de pêche originaires d’Asie qui opèrent autour de la zone économique exclusive des Galapagos », ajoute-t-il, debout sur le quai du parc à Puerto Ayora, chef-lieu de l’île Santa Cruz.
Depuis 1996, des artisans pêcheurs nettoient aussi les îles les plus éloignées et depuis trois ans, les déchets collectés sont notés dans un registre. « Cela nous sert à identifier l’origine des ordures qui arrive sur les côtes non peuplées. Il a été répertorié que la plus grande quantité de marques sont péruviennes et chinoises »,précise Jennifer Suarez.
Bien qu’il n’existe encore aucune législation, l’idée est que ce recensement permette un jour de réclamer des compensations pour dégâts environnementaux.
Au cours du premier trimestre de 2019, huit tonnes de déchets ont été ramassées, 24,23 tonnes pour toute l’année 2018 et 6,47 tonnes en 2017.
Des sacs pris pour des méduses
Les gardes font un autre inventaire, plus affligeant, des animaux affectés, tels les cormorans, qui édifient leurs nids avec des couches-culottes, ou le cadavre d’un fou à pattes rouge enfoui dans des ordures. Indignés, les nettoyeurs trouvent des sacs de plastique marqués de morsures de tortues marine, qui les confondent avec les méduses dont elles s’alimentent.


Gardes et bénévoles collectent échoués sur l’île d’Isabela. (Photo : Rodrigo Buendia / AFP)



Depuis trois ans, les déchets collectés sont notés dans un registre. (Photo : Rodrigo Buendia / AFP)

« Nous jetons tant d’ordures à la mer et elles arrivent sur des côtes où il n’y a même pas de gens ! », déplore Sharlyn Zuñiga, 24 ans, bénévole. Cette étudiante de la région amazonienne de Pastaza a découvert aux Galapagos des plages vierges, au sable blanc jonché de déchets. « C’est très dur ! Nous ne voyons jamais que la face la plus belle des Galapagos, en photos, en cartes postales »s’indigne-t-elle.
Bien que les vagues ne cessent de déverser des résidus, les nettoyeurs s’acharnent et défendent leur tâche, qui semble sans fin sur ces îles classées au Patrimoine naturel de l’humanité par l’Unesco. En fin de mission, d’énormes sacs de déchets de plastique sont chargés à bord d’un bateau qui met le cap sur Puerto Ayora, d’où ils seront expédiés sur le continent pour y être incinérés.
« Nous éliminons les ordures qui s’accumulent sur ces sites, évitant ainsi qu’elles continuent à se dégrader en micro-particules, ajoute la biologiste Jennifer Suarez. Nous devons aller plus loin que le seul ramassage des résidus. Nous devons en appeler aux consciences à l’échelle mondiale afin d’arrêter de jeter des ordures en milieu marin », estime le directeur du PNG.

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