La ville ensevelie de Pompéi, patrimoine mondial de l’Unesco, n’en finit pas de dévoiler ses secrets. L’agence de presse italienne ANSA a annoncé lundi, dans une dépêche, une nouvelle découverte faite par les archéologues : un ensemble de petits objets porte-bonheur et symboles de fertilité, que le directeur du site archéologique, Massimo Osanna, a qualifié de « trésor de sorcier ».
Les scientifiques sont tombés sur les vestiges d’une vieille boîte en bois, dont il ne restait plus que les charnières en bronze. Mais les cendres volcaniques qui ont recouvert Pompéi ont maintenu son contenu en parfait état de conservation durant des siècles.
Des amulettes et des symboles de fertilité
Les archéologues ont ainsi pu récupérer de menus objets, presque intacts, comme des perles et des pendentifs, des cristaux, de la céramique, des améthystes, de l’ambre…. Il y avait également des miroirs, en faïence et bronze. En plus de cela, ils ont également identifié des amulettes en forme de scarabées, qui pourraient provenir du Moyen-Orient.
Certains de ces objets sont des symboles de fertilité : les chercheurs ont identifié des pendentifs en forme de petits phallus, ou encore des morceaux d’os façonnés en forme d’oreilles, de crânes humains et de poings. Une pièce importante de la découverte serait une cornaline, une pierre précieuse sur laquelle a été gravée la tête de Bacchus, le dieu romain du vin et de la fertilité.

Ces amulettes, colliers, miroirs et pierres semi-précieuses pourraient avoir été utilisés lors de rituels magiques. (Photo : Parco Archeologico di Pompei)


Les artefacts auraient appartenu à une personne de rang inférieur, peut-être une esclave au service d’une famille aisée. (Photo : Cesare Abbate / EPA)

Les archéologues estiment qu’il s’agissait de talismans, d’objets auxquels on prêtait un pouvoir magique, qui pouvaient porter bonheur ou protéger du mal… Selon le directeur du site italien, des colliers ont pu être « portés durant des rituels, plutôt que comme parure ».
Ces explorations archéologiques se sont déroulées dans un nouveau secteur de Pompéi, Regio V, qui est situé au nord de la ville. Dans cette zone de 21 hectares, les chercheurs ont fouillé une domus, une maison typique de l’ère de Pompéi, dans laquelle ils avaient déjà découvert il y a quelques mois une inscription.
Des objets qui témoignent de la vie quotidienne des habitants de Pompéi
Cette dernière a remis en question la date de l’éruption du Vésuve, du 24 août au 24 octobre 79 après J-C. Selon le parc archéologique de Pompéi, « ces bijoux et petits objets liés à l’univers féminin de l’époque ont été trouvés dans l’une des pièces de la Casa del Giardino, [la Maison du jardin, NdlR] ».

Ces trouvailles seront bientôt exposées à la Palestre de Pompéi. (Photo : Parco Archeologico di Pompei)


(Photo : Parco Archeologico di Pompei)

Bien que la qualité de l’ambre laisse penser que cette maison était celle d’une personne haut placée, les archéologues pensent que ces objets auraient appartenu à une personne de rang inférieur, vraisemblablement une femme, peut-être une esclave. Le « trésor de sorcier » a en effet été retrouvé dans ce qui correspondant au quartier des serviteurs de l’époque. De plus, il ne contenait aucun bijou en or, métal très prisé des riches habitants de Pompéi.
Ces découvertes permettent d’en apprendre plus sur la ville de Pompéi et les récits qu’elle abrite. Selon le directeur Massimo Osanna, « ces objets du quotidien sont extraordinaires car ils racontent des micro-histoires, des biographies d’habitants de la ville qui ont essayé d’échapper à l’éruption ».
Dans cette même maison, l’équipe archéologique a réussi à identifier une pièce contenant six corps. Des enfants et des femmes, qui ont été figés à jamais par les cendres volcaniques. Avec des tests ADN, les chercheurs tentent d’établir un lien entre ces personnes et les objets retrouvés. Ces nouvelles découvertes seront bientôt exposées au cœur de la Palestra Grande, un édifice de Pompéi qui était utilisé comme gymnase.