jeudi 30 mars 2023

SARAH BERNHARDT

 Le 26 mars 1923, il y a cent ans, la « Voix d’or » s’éteint à Paris. Sens dessus dessous, la France pleure son idole disparue. Mais à Belle-Île-en-Mer où Sarah a passé tant d’étés enchantés, l’émotion est toute particulière. Sa célèbre « dame blanche » ne paraîtra plus au large du Palais.


















mardi 28 mars 2023

MEGABASSINES

 "- Hey tu sais pas ? Ils ont trouvé une super solution pour pouvoir irriguer les champs l'été ! 

- Ah ouais cool c'est quoi ? 

- Ils appellent ça des méga bassines, en fait on creuse un genre de lac qui va faire entre 8 et 18 ha et qui va pomper l'eau dans les nappes phréatiques l'hiver pour avoir de l'eau l'été, c'est cool non ?

 

- Attend tu veux dire qu'ils pompent l'eau qui est stockée dans les nappes phréatiques au frais pour finalement la stocker en surface exposée à la chaleur ? 

- Euh oui 

- Genre ils ne connaissent pas le phénomène de l'évaporation ? 

- Si mais bon j'te l'dis mais tu le répètes pas... Ca sert surtout à contourner les arrêtés préfectoraux d'interdiction d'irrigation parce que ces arrêtés ne concernent pas les agriculteurs qui ont leurs propres réserves d'eau, parce que oui sinon le pompage aurait continué directement dans les nappes... 


- Bon après tout... si ça peut profiter à tous les agriculteurs... 

- Euh bin non pas à tous... Seulement à ceux qui ont payé la construction 

- Oui logique... mais bon ça doit leur coûter une blinde quand même...

- Oui c'est sur mais comme elles sont financées à 70 pourcent par de l'argent public, ca diminue le coût... 

- Pardon ? C'est quoi ce truc ??? Bon après si ça peut permettre de nourrir les habitants du pays pourquoi pas... Même si ça me fait un poil halluciner quand même...

- Euh... C'est à dire que ces bassines vont surtout servir à des cultures qui nécessitent beaucoup de flotte comme le maïs et très souvent ce maïs est vendu au niveau mondial... 


- Non mais t'es sérieux ? Attend tu es en train de me dire qu'on utilise une bonne somme d'argent public pour quelques agriculteurs pour qu'ils puissent pomper de l'eau, dans des nappes phréatiques qui appartiennent à tout le monde et qui alimentent aussi nos ruisseaux et rivières,  dont une partie va s'évaporer dans les bassines pour faire pousser des céréales qui, en plus , n'iront même pas à l'alimentation des gens d'ici ? Et tu me dis ça alors qu'on vit une année 2022 où à l'heure actuelle soit fin octobre y a encore de la sécheresse... Et que tous les scientifiques nous disent que ça va perdurer et s'intensifier... 


- Oui c'est bien ce que je suis en train de te dire. Et puis je te jure c'est quand même super bien organisé le truc parce que tu vois ce week end, il y a des gens qui se sont mobilisés pour dénoncer tout ça mais l'état il avait prévu 1700 gendarmes, 6 hélicoptères et des drônes pour pas que les gens puissent arriver sur la zone de chantier d'une méga bassine en construction dans les 2 sèvres... 

- Parce qu'en plus de financer ces inepties, l'état a aussi mis de l'argent public pour les défendre ? Et à priori pas qu'un peu... Mais bon les gens vont finir par se révolter parce que là on est quand même en train juste de leur voler leur eau quoi... 


- Mais non t'inquiète... BFM a fait toute la journée sur la violence des manifestants, a filmé les affrontements sans trop parler du sujet de fond... Et puis bon finalement ces bassines c'est pas nouveau et ça assèche déjà pas mal de ruisseaux et rivières sans que les gens ne s'en émeuvent..."

dimanche 26 mars 2023

ARTHUR H(igelin)

 Arthur H promène ses chansons en tournée et, si vous l’aimez, vous avez chanté sous la douche “Dancing with Madonna”






“la chanson de Satie”,





“le jardin des Délices”,




 “la boxeuse amoureuse”,




 peut-être même vous surprenez vous, déjà, à fredonner “la Vie”, extraite de son douzième disque 




KOMPROMAT

 

Kompromat : de quelle histoire vraie s'inspire le film ?

Kompromat : de quelle histoire vraie s'inspire le film ?

Le film "Kompromat" avec Gilles Lellouche est librement inspiré d'une histoire vraie s'étant déroulée en Russie en 2015. Cependant, l'homme victime de ce kompromat a tenu à prendre ses distances avec le long-métrage de Jérôme Salle.

Kompromat : Gilles Lellouche victime d'un complot

Sorti en septembre dernier, Kompromat est un thriller français mis en scène par Jérôme Salle avec Gilles Lellouche dans le rôle principal. Ce dernier interprète Mathieu Roussel, responsable de l'Alliance Française en Russie, qui est arrêté sous les yeux de sa fille et incarcéré. Victime d'un complot fomenté par les services secrets russes car jugé ennemi de l'État, il n'a pas d'autre choix que de s'évader pour éviter la prison à vie.

Le titre du film est une arme classique utilisée en Russie. Il s'agit de faux documents compromettants destinés à faire taire une personne. Comme on le voit dans le long-métrage, les faux documents sont souvent grotesques mais suffisent à se débarrasser d'un individu.

Kompromat : Gilles Lellouche victime d'un complot

Sorti en septembre dernier, Kompromat est un thriller français mis en scène par Jérôme Salle avec Gilles Lellouche dans le rôle principal. Ce dernier interprète Mathieu Roussel, responsable de l'Alliance Française en Russie, qui est arrêté sous les yeux de sa fille et incarcéré. Victime d'un complot fomenté par les services secrets russes car jugé ennemi de l'État, il n'a pas d'autre choix que de s'évader pour éviter la prison à vie.

Le titre du film est une arme classique utilisée en Russie. Il s'agit de faux documents compromettants destinés à faire taire une personne. Comme on le voit dans le long-métrage, les faux documents sont souvent grotesques mais suffisent à se débarrasser d'un individu.

Gilles Lellouche dans Kompromat
Gilles Lellouche dans Kompromat © SND

Librement adapté d'une histoire vraie

L'intrigue du film de Jérôme Salle est librement inspirée de ce qu'a vécu Yoann Barbereau en 2015. En effet, alors qu'il était directeur de l'Alliance française d'Irkoutsk, en Sibérie orientale, le français est victime d'un kompromat. Comme on peut le voir dans le long-métrage, il est arrêté sous les yeux de sa fille par des agents du FSB. Accusé d'avoir commis des acte pédocriminels, il est jeté en prison après avoir été torturé.


Après une évasion rocambolesque et une longue cavale, il parvient à rejoindre la France en 2018. Le lendemain de son retour, il est interviewé par Elise Lucet sur le plateau d'Envoyé spécial.

Une fois en sécurité, il écrit son calvaire dans le roman Dans les geôles de Sibérie, paru en 2020. Le livre connaît un très grand succès et est traduit dans plusieurs langues.

En avril 2020, l'État français est condamné par le tribunal administratif à indemniser Yoann Barbereau pour les préjudices qu'il a subis. En effet, l'État a failli à sa mission de protéger son agent, alors qu'il n'avait commis aucune faute.


On s’interroge sur mon silence, on m’interroge sur le film intitulé Kompromat, sur quelques inepties rapportées ici ou là…

Un livre existe, c’est la seule chose qui compte. Plus de deux ans après sa parution, on m’écrit encore (ces deux dernières semaines : une lycéenne de Casablanca, « bookstagrammeuse », un spécialiste de Tchekhov et un homme qui se présentait comme « simple bouquineur »), cela ne cesse de m’étonner, de m’émouvoir aussi. Il me faut donc vous répondre, frères lecteurs, sœurs lectrices, mes semblables.

- Ai-je été associé à l’élaboration de ce film ?
- Non.

- Est-ce une adaptation du livre que vous avez lu ?
- Non.

- Quel rapport avec moi ?
- La formule empesée « Ce film et ces personnages sont très librement inspirés de faits réels » donne une indication. Tout cela est loin de moi, diablement loin du livre – je ne parle pas seulement de points de détail ni de quelques faits vérifiables.

Avec mes Geôles de Sibérie, vous le savez, j’ai voulu prendre les armes, celles de la littérature, pour dire une expérience – pareille phrase me semble toujours exorbitante, mais c’était l’honnête et folle intention. J’ai essayé de dire ce qu’il y avait de plus lumineux et de plus noir lorsque l’on se frotte à cette chose appelée Russie – c’est-à-dire une histoire, une géographie, des paysages, une langue, des arts, des femmes et des hommes de chair, d’autres de légende, des taules et des alcools raides… Dire la joie profonde et les larmes profondes, la violence des êtres, leur beauté. Entre autres...

Un effet (non calculé) de ce livre fut le suivant : face à lui, les propagandistes prompts à dénoncer habituellement la « russophobie » se trouvaient pris de court. Mes années russes furent parmi les plus belles, et je m’estime heureux d’avoir fréquenté les arrière-cours, de les avoir déposées dans un livre, d’y avoir survécu.

Autre effet étrange et scandaleux : ma « russité » ne se trouva pas entravée, elle s’aggrava. Depuis la pointe du Raz où je vis la plupart du temps (pas tout à fait au bout, amis douarnenistes, d’accord), je sens toujours très fort se déplier dans mon dos l’énorme masse de l’Europe et de l’Asie (sensation enivrante, exhilarante écrit Julien Gracq quelque part) ; et en Europe, comme en Asie, il y a cette longue plaine imperturbable, majestueuse et tyrannique, que l’on nomme aujourd’hui fédération de Russie.

On peut avoir tâté de la geôle sibérienne et ne pas pour autant tenir Pouchkine, ou disons Boulgakov, pour responsables – ils ne sont pas plus comptables des tapis de bombes. Ces deux-là, d’ailleurs, ne sont pas exempts de francité (et on pourrait ajouter d’autres « -ités »), ils se baladent, eux aussi, de la pointe du Raz à la Tchoukotka. Ils furent en toute occasion mes alliés.

Écrire ces phrases ne revient pas à excuser les bourreaux, ni à les confondre avec les victimes. Cela ne dispense pas non plus de poser les questions les plus dérangeantes. Par exemple :

Le petit autocrate qui décide aujourd’hui des massacres s’exprime-t-il à la place de la Russie ? Contre elle ? Ou alors la Russie s’exprimerait-elle violemment par l’entremise du petit autocrate ?

Nous sommes quelques-uns à travailler pour que subsiste, dans les cœurs et dans les textes, ce vaste espace qui s’étend pour moi de la pointe du Raz à la Tchoukotka – il faudrait dire, plus exactement, de Cabo da Roca, Portugal, jusqu’au cap Dejnev sur la péninsule Tchouktche. C’est un dur labeur que de parler contre le sot discours viriliste, contre ses tranchées, ses fictions puissantes faites de « camp occidental » et de « Russie éternelle ».

Écrivant sous l’œil exigeant d’un peintre né dans l’empire russe, à Tchougouïev (une ville aujourd’hui ukrainienne qui connaît les bombes et pire encore), je prends des leçons. Cet homme, Ilya Répine, avait en lui du cosaque ukrainien, du moscovite, de l’européen façon pointe du Raz-Tchoukotka. 1874 : en Normandie, il peignit sur le vif sa Fille du pêcheur ; le tableau m’émut lorsque je le vis une première fois à Irkoutsk, rue Lénine, au musée des beaux-arts ; il me bouleversa encore lorsque je le retrouvai à Paris, au Petit Palais, avenue Winston Churchill. C’était quelques jours avant le début de la boucherie en Ukraine.



samedi 25 mars 2023

MANULEON Ier

 Chronique du 19 ème jour du mois des fous, en l’an de très très grande décrépitude vingt-trois.


"Nous n'avons nul regret, nul scrupule". Ainsi parlait le Roy, Sa Très Grande Altitude Manuléon 1er, alors que ses Conseillers lui rapportaient que le pays s'embrasait. "Que nenni, c'est un peu de grogne, cela passera, car je suis le Roy. Que les Dévôts dispensent dans toutes les salons des Gazettes et des Lucarnes Magiques ma bonne parole." Aussitôt dit, aussitôt fait. Que l’on en juge plutôt...


La fort zélée petite duchesse de la Gerbée s'en alla sur le champ débiter une litanie de sornettes devant des gazetières quelque peu ébaubies de ce verbiage. Il était question de dextre et de sénestre tout ensemble mêlées. Cette madame de la Gerbée annonça pieusement qu'elle se consacrerait au beau métier de tisserande: "il faudra retisser le lien avec les sujets de Notre Vénéré Monarc" annona-t-elle. Il ne lui venait point à l'entendement que, dans son ardeur à défendre son suzerain bien-aimé, ce fût son linceul qu'elle fabriquait. Cette infatigable courtisane fustigea en effet les députés de la Faction des Raipoublicains de ce qu'ils avaient pour partie d’entre eux fait défaut au Roy. C'était là un crime impardonnable. Pour faire bonne mesure, elle les accusa d'être des corrompus et leur enjoignit de voter la Censure à la Chambre Basse s’ils voulaient être conséquents. Madame de la Gerbée faisait fi de ce que la baronne de la Datte, -qui présidait avec le baron de la Chiotte la Faction des Raipoublicains-  se pressait, disait-on, au Château pour offrir ses services comme Première Grande Chambellane, en lieu et place de la grande-duchesse de la Très-Bornée, laquelle avait non seulement fondu, mais était en danger de se faire couper la tête par la Censure.


Madame de la Datte, profitant de ce que son ennemi le baron des Chiottes était assailli dans sa bonne ville de Nicaea par des gueux enragés, entendait pousser son avantage. Les Dévôts compatissaient faussement aux malheurs de ce baron. Son officine avait été quelque peu saccagée par une foule en colère qui était allée jusqu’à fabriquer un pantin à l'effigie du Roy, lequel pantin avait été secoué en l’air au moyen d’un drap. On était en période de Carnaval.


Le Grand Économe de Sa Poudreuse Calamité, le baron de l’Amer, remplit aussi son office : il affirma avec sa morgue coutumière que la Contre-Réforme des Vieux-Jours était bel et bien destinée à faire des économies sur le dos des gueux. Au plus il en crèverait avant l’heure du repos, au plus la Sainte-Phynance recevrait sa manne. Le Roy en serait grandement récompensé.


Les argousins et les gens d’armes, que l’on n’appelait plus que du vocable de « reîtres noirs » se déchaînèrent avec un zèle inouï afin d’écrabouiller la sédition. On alla même dans la bonne ville de Naoned jusqu’à outrager de jeunes Riennes. A Amiens, dans la ville qui avait vu naître Notre Incendiaire Bibelot, ce fut une autre de ces jeunes Riennes qui tint bravement tête à un reître noir, casqué et botté, qui la menaçait. La scène fut immortalisée et elle circula dans tout le royaume.


Texte Julie d'Aiglemont


jeudi 23 mars 2023

L' AMOCO CADIZ

 

C’est un nom de bateau que personne n’a oublié. Il y a quarante-cinq ans, l’« Amoco-Cadiz » se fracassait devant Portsall, dans le Finistère, provoquant l’une des pires marées noires de l’Histoire.

La prise de conscience après l'Amoco-Cadiz

Il y a quarante-cinq ans, l'Amoco-Cadiz, un pétrolier, venait se fracasser devant les rochers de Portsall dans le Finistère. La catastrophe provoquait l'une des pires marées noires de l'Histoire. En tout, 220 000 tonnes de pétrole brut allaient se répandre sur 360 km de côtes en Bretagne, dans le Finistère et les Côtes-d'Armor. Au matin de ce 17 mars 1978, les Bretons ne peuvent que contempler le désastre pour l'environnement. La mer n'est plus qu'une mélasse mortelle pour toute la faune et la flore du littoral. Mais au-delà de la Bretagne, l'émotion est nationale. Il y a l'ampleur de la catastrophe mais aussi la répétition de ces marées noires qui viennent, depuis plusieurs années, souiller le littoral. Tout le monde a encore en tête le pétrole déversé dans la mer et sur les côtes par le Torrey-Canyon (1967) ou l'Olympic-Bravery et le Bohlen (1976).

La catastrophe de l'Amoco-Cadiz que nous vous racontons a marqué les esprits. Il y a eu clairement un avant et un après pour éviter, autant que possible, de nouvelles catastrophes. Par exemple, les pouvoirs du préfet maritime de l'Atlantique, basé à Brest, ont été étendus. La Marine nationale a affrété en permanence un remorqueur de haute-mer pour porter secours à des navires en difficulté et les routes maritimes du rail d'Ouessant repoussées plus au large.

Le littoral est bien fragile comme le montre aussi cette autre plongée dans les archives d'Ouest-France et de l'Ouest-Eclair, son ancêtre. Déjà dans les années 1930 on s'inquiétait de l'avancée de la mer, par exemple en Vendée, à cause de l'érosion du littoral, au point de mettre en péril les habitations construites trop près de la mer.

Didier Gourin et Olivier Renault, journalistes à Ouest-France

Histoires d'Ouest

RÉCIT. Il y a 45 ans, le naufrage de l’« Amoco-Cadiz », la plus grande marée noire en Bretagne  

C’est un nom de bateau que personne n’a oublié. Il y a quarante-cinq ans, l’« Amoco-Cadiz » se fracassait devant Portsall, dans le Finistère, provoquant l’une des pires marées noires de l’Histoire.

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