dimanche 31 janvier 2021

VENDÉE GLOBE 2021

 ⛵️ chronique du Vendée Globe





Ces 8 concurrents qui sont arrivés ont TOUS gagné le Vendée Globe. 🤩


Si Jean Le Cam qui vient de finir 4ème ne l’a pas gagné en réel, c’est uniquement parce que son imoca de 14 ans d’âge n’est plus aussi performant que les derniers nés. En arrivant seulement 10h00 derrière le premier, on imagine vite qu’il pouvait probablement remporter cette course s’il avait disposé d’un bateau dernière génération et surtout s’il n’avait pas eu ce délaminage de l’étrave dès le lendemain de la dépose de Kevin Escoffier sur le Nivôse. Il est en tout cas le vainqueur de ce Vendée Globe sur le classement des bateaux à dérives et surtout mon vainqueur de coeur !


Si Giancarlo Pedote qui vient de finir 8ème à 19h du premier (7ème en temps réel) ne l’a pas gagné, c’est uniquement parce que son bateau a des petits foils et ne dispose pas d’un budget lui autorisant autant d’entrainement et de mise au point en comparaison des autres foilers !


Si Damien Seguin qui vient de finir 7ème (6ème en temps réel) ne l’a pas gagné, c’est uniquement parce qu’il dispose du bateau le moins convoité du parking. Sa « charrette », avec l’aide de Jean, ils en ont fait une bombe ! Damien n’a plus de voiles d’avant depuis le Cap Horn et concède seulement juste 18h sur le premier. Quand on pense qu’il lui avait été empêché de participer à La Solitaire du Figaro pour son handicap… Quel pied-de-nez il fait vis-à-vis de ces « organisateurs » qui ont pris cette décision dénouée de bon sens. C’est notre vainqueur de la combativité, il m’a vraiment énormément impressionné.


Si Thomas Ruyant qui vient de finir 6ème (4ème en temps réel) ne l’a pas gagné, c’est uniquement parce que son Foil bâbord a lâché structurellement, il a fait la moitié du tour du monde en canard boiteux et pourtant… Quelle performance pour ce marin d’exception qui arrive seulement 11h30 derrière le premier. C’est le skipper qui a certainement osé le plus d’options météo différentes vis-à-vis de ses camarades, j’ai apprécié ses prises de risque osées mais payantes !


Si BorisHerrmannRacing qui vient de finir 5ème (à 11h00 du premier) ne l’a pas gagné c’est uniquement parce que la malchance est arrivé à 90 milles de l’arrivée dans une collision avec ce chalutier alors que toutes ses alarmes anticollisions étaient fonctionnelles. Boris était certainement l’un des marins qui avait pris le plus soin de son bateau jusqu’à cet incident. Chacun des marins en solitaire dort forcément dans son bateau pour se reposer au moins quelques minutes, cela aurait pu arriver à n’importe lequel des concurrents de cette course. La punition est extrêmement sévère pour lui et quel flegme de sa part face à ça, il m’a vraiment étonné.


Si Louis Burton qui vient de finir 3ème (2ème en temps réel) ne l’a pas gagné en terminant seulement 6h30 derrière, c’est uniquement parce que son budget assez contenu ne lui a pas permis d’avoir une préparation technique (haut de gamme) avant le départ. C’est certainement celui qui a le plus attaqué dans ce Vendée Globe et est l’auteur de remontées fantastiques, j’ai adoré le voir enragé comme ça !! Il a, à coup sûr, la palme du gars qui a le plus bricolé en mer et ramener son bateau à bon port avec cette avalanche de problèmes techniques, c’est déjà un exploit.


Si Charlie Dalin qui vient de finir 2ème (1er en temps réel) ne l’a pas gagné en étant relégué à seulement 2h30 derrière le vainqueur, c’est probablement lié à son bon tiers de tour du monde sur un seul Foil ou du moins avec un 2ème très amputé ! Il est certainement le marin qui faisant le moins d’erreurs météo sur l’eau à le plus subi le phénomène du « ça revient par-derrière » !


Si Yannick Bestaven termine en vainqueur de cette historique édition du Vendée Globe, c’est certainement parce qu’il en a connu au moins tout autant que ses camarades de jeux, à un détail prés : la toute petite part de chance supplémentaire. C’est sur ce petit détail que se fait toute la différence tant les écarts sont faibles. Ça peut se jouer à pas grand-chose un Vendée Globe mais au final, il y a un vainqueur et Yannick est celui-là. Il a été magnifique jusqu’au bout.

 

Ce n’est pas fini pour autant, Il reste encore des concurrents en mer, beaucoup. On les attend pour qu’à leur tour, ils nous racontent leurs histoires, qu’ils nous partagent pour le mois restant ces aventures de mer dont on aura grand besoin.


Et je n’oublie pas Clarisse Crémer qui devrait arriver début février et qui sera vraisemblablement la première femme à franchir cette ligne d’arrivée en réalisant une course très propre, tout en apprentissage. Ainsi que les battantes Pip Hare, Alexia Barrier et Miranda Merron. Je pense à Sam Davies évidemment, ainsi qu’à Isabelle Joschke qui souhaite elle aussi, boucler la boucle, après avoir réparé son vérin de quille.


Sérieusement ! Vous avez entendu parler d’un truc plus passionnant que cette course depuis 1 an ?



​Arrivé jeudi soir, aux Sables d’Olonne, le skipper de 62 ans Jean le Cam a tiré la sonnette d’alarme sur la spirale inflationniste des coûts des bateaux, qui exclue les PME et les jeunes skippers. Il en va de l’avenir du Vendée Globe, estime t-il.





Vendée-Globe 2020-2021 Arrivée de Jean Le Cam (Imoca Yes We Cam) en 8e position et reclassé 4e de ce Vendée-Globe

Derrière le costume de clown que certains médias voudraient parfois lui faire endosser, même à des heures indues de la nuit et après 80 jours de mer, il y a aussi un Jean le Cam sérieux, grave, qui pose parfois des questions qui méritent bien plus d’attention que ses boutades à buzz et ses blagues à répétition.

Ainsi celle-ci, émise quelques heures après son arrivée :  J’ose espérer que cette édition du Vendée Globe permettra aux organisateurs de regarder le futur d’un autre regard. C’est important que le Vendée Globe reste accessible. 

Depuis le départ des Sables d’Olonne, alors qu’il ne cessait d’être interrogé sur son incroyable performance en tête de course (9 fois leader au classement, longtemps dans le top 3), celui qui vient de boucler son 4e Vendée Globe sur un bateau à dérives droites, n’a cessé d’émettre des doutes sur l’intérêt des grands foils sur une telle course.

Inadaptés aux conditions difficiles des mers du sud, selon lui, les foilers ont néanmoins trusté le podium.  Ils ne m’ont même pas mis 24 heures et j’ai un bateau de 2007, rétorque-t-il​, on peut quand même se poser des questions. 

Les questions ? Le skipper de Yes We Cam s’interroge sur l’intérêt de dépenser 6 ou 7 millions d’euros pour un foiler qui va à peine plus vite  ​qu’un bateau à dérives droites.

Le jugement est un peu caricatural évidemment, et démenti par des statistiques intermédiaires. Et, concernant ce Vendée Globe 2021, qui ne prend pas en compte l’enchaînement atypique de systèmes météo défavorables aux foilers.

Le prix de mon bateau

Au-delà de la critique technique, celui qui a été précurseur dans le monde des multicoques (Formule 40, Orma) pointe le doigt vers la course à l’armement qui mettrait en danger l’accessibilité de l’épreuve.

 On parle de Foils V1, V2, V3, et ils valent (400 000 € la paire) le prix de mon bateau (1,2 M€). Les mecs n’en peuvent plus dans les équipes techniques, le bateau sort, il casse et il rentre. Il n’y a aucune vision : on rajoute une couche sur une couche, pour finalement trouver que la Version 1 est mieux que la Version 3. Je pense qu’en mettant les choses à plat on trouvera des choses intéressantes à faire pour le futur… ".



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