À toi, dont le corps n'a jamais été retrouvé et qui passe ta mort " dans une mer sans fond, sous l'aveugle océan à jamais enfoui..."
Tu étais un marin avisé qui connaissait tous les cailloux de la côte, les trous à homards et à crevettes, les bons coins de pêche, tu es sûrement au pays des sirènes et des langoustes...
Avec toi j'ai traversé trois fois l'Atlantique en bateau, apprécié la précision et la sûreté de tes gestes, tremblé quand tu sortais manœuvrer pas attaché et observé ton calme absolu en toute circonstances en mer, même dans des creux énormes.
Une crique de sable d'un blanc immaculé baignée par une mer bleu clair scintillant dans l'air cristallin et bordée des deux côtés par des mangroves rabougries…quelques palmiers aux têtes échevelées…
Le bleu profond de la mer qui miroite et ondoie…
Le scintillement argenté
L'infini miroitement
Des vues époustouflantes
Quand on débarque en annexe jusqu'à la plage elle apparaît encore plus grande une fois qu'on l'a rejointe
Aussitôt débarqués des mouettes, des sternes, passent au-dessus de nos têtes, à plusieurs reprises, comme si elles nous en voulaient et nous criaient dessus d'envahir leur territoire….
Sur le bord de Gran Roque un véritable étal de couleurs avec les barques ramenées au bord du rivage : une palette de rafiots , en bois ou en polyester, bleu électrique, plus loin d'autres bateaux orange, turquoise, rouges, forment un puzzle de couleurs éclatantes…quoique le blanc domine quand même….
Le soleil s'est couché : il a embrasé l'océan qui a viré à l'orange flamboyant. Le ciel aussi semble en flammes, comme si une catastrophe cosmique avait eu lieu…L'horizon tout entier paraît brûler : une boule d'un rouge-orangé incroyable dont les bords se colorent peu à peu de bleu nuit…Heureusement que l'on connaît ce phénomène pour pouvoir rester détendu sans craindre que le ciel ne nous tombe sur la tête, par Toutatis !...
" Sous le soleil exactement ", le titre de ma chanson préférée de Serge Gainsbourg me revient….
A l'ouest le ciel scintille encore faiblement : les derniers rais de lumière. Un rougeoiement sombre, virant au bleu nuit, pas encore noir. La mer miroite, plus claire que le ciel …Est-ce possible ?
L'eau et la crique étincellent
La lumière vient des profondeurs, comme si la mer en était la source même, comme si elle avait emmagasiné la lumière de la journée. La mer luit : une couleur entre l'ocre et l'argent, métallique, surnaturelle. Une surface plane pleine de magie qui n'ondoie ni ne frémit…Et l'éclat devient de plus en plus clair. Comme si le monde marchait à l'envers…que l'ordre élémentaire des choses était bouleversé : ce n'est pas le ciel qui illumine la mer, mais la mer qui éclaire le ciel et la terre entière ! Sensation étrange que ce soir….
Tout autour s'étire un chapelet d'îles et d'îlots ourlés de plages de sable et de larges lagunes.
Par grand calme la mer est " d'huile " et en effet l'image ne peut être plus parlante : on jurerait que ce n'est pas vraiment de l'eau…
L'océan offre un camaïeu de bleus : bleu saphir, bleu turquoise, bleu cyan, bleu cristallin, bleu azur…Plus on approche des îlots et plus la couleur fonce, tirant sur le violet et le noir jusqu'à l'horizon qui s'enfuie - Dans le ciel le phénomène est inversé : d'abord, les nuances bleu foncé puis les tons clairs et légers…cela donne presque le tournis…Majestueux !
Incroyable comme l'eau est claire : elle miroite sous le soleil dans les tons turquoise et émeraude, on voit chaque caillou, chaque coquillage, chaque vaguelette de sable. Un banc de poissons file, leurs ventres lancent mille étincelles argentées comme si on avait allumé un feu d'artifice sous la mer ! quelques crabes décampent.
Le blanc laiteux du ciel a remplacé le ciel splendide d'avant, se métamorphosant - impossible de le nier - peu à peu mais irrésistiblement en un gris brumeux.
Le gris clair brumeux s'est transformé en un gris menaçant qui va épaississant, formant une sorte de couche nuageuse. Le ciel tout entier est touché. Un mur gris nébuleux et informe, mais pas un souffle de vent, l'air stagne.
Plus loin plus au large scintillent les silhouettes d'îlots dont certains sont recouverts d'une chape vert foncé de mangroves. Panorama irréel. On dirait des paysages imaginaires de planètes inconnues sorties d'un film de science-fiction. Les îlots semblent flotter sur l'eau !
Je ne saurais dire si c'est la terre qui cède sa place à la mer ou si c'est la mer qui laisse sa place à la terre…
LES OISEAUX DES AVÉS
Au-delà de ce rendez-vous quotidien avec l'infinie
variété de teintes, la vie aux Avés est faite de petites notes
qui chatouillent le quotidien.
Chaque jour favorise une nouvelle rencontre.
Ce sont des moments magiques avec ceux
que nous finissons par adopter dans
l'immense famille de nos amis ailés.
En effet, l'archipel des Avés est rempli
d'oiseaux.
Ainsi bon nombre d'espèces d'oiseaux y
nichent, y pêchent et pour certains,
y séjournent à l'année.
Il en est ainsi des fous bruns à pattes jaunes,
des noddis (sternes marron), des pélicans,
des flamants
sterne Dougall
roses, des sternes Douglas, des sternes Pierregarin
Poème de Raymond Joyeux, poète saintois, « music », Joyeux du cocotier Le grand large commence dans la tête. A partir du moment où, depuis le bord, on regarde le large, qu'on voit la ligne d'horizon et qu'on se demande ce qui est derrière et quand on commence à avoir envie d'aller voir. C'est le grand large de la tête parce que c'est de l'imaginaire. Isabelle Autissier