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mercredi 30 août 2023

J E A N

"Il est heureux là où il est"

À toi, dont le corps n'a jamais été retrouvé  et qui passe ta mort " dans une mer sans fond, sous l'aveugle océan à jamais enfoui..."

Tu étais un marin avisé qui connaissait tous les cailloux de la côte, les trous à homards et à crevettes, les bons coins de pêche,  tu es sûrement au pays des sirènes et des langoustes...




Avec toi j'ai traversé trois fois l'Atlantique en bateau, apprécié la précision et la sûreté de tes gestes, tremblé quand tu sortais manœuvrer pas attaché et observé ton calme absolu en toute circonstances en mer, même dans des creux énormes. 






 




Marin (Sailor)

Enfant du voyage
1
Ton lit c'est la mer
Ton toit les nuages
Eté comme hiver
 
Ta maison c'est l'océan
Tes amis sont les étoiles
Tu n'as qu'une fleur au cœur
Et c'est la rose des vents
 
Ton amour est un bateau
Qui te berce dans ses voiles
Mais n'oublie pas pour autant
Que l'on t'attend
 
Enfant du voyage
Ton cœur s'est offert
Au vent, aux nuages
Là-bas sur la mer
 
Mais tu sais que dans un port
Tremblant à chaque sirène
Une fille aux cheveux d'or
Perdue dans le vent du nord
 
Une fille aux cheveux d'or
Compte les jours et les semaines
Et te garde son amour
Pour ton retour

JEAN 1944-2019 disparu en mer

 



Puisque là-bas vous êtes ses amis

Asseyez-vous et parlez-moi de lui

Il voulait voyager du sud au nord

Et pour qu'il soit heureux j'étais d'accord


Parlez-moi de lui, il n'a pas écrit

A-t-il enfin trouvé la joie la liberté?

Parlez-moi de lui

(Il nous parle de toi)

Comment va sa vie?

(Il ne pense qu'à toi)

Dans ce pays lointain

(Il nous parle de toi)

Est-il heureux enfin?

(Il ne pense qu'à toi)



mardi 30 août 2022

né le 30 AOÛT 1944

  BON ANNIVERSAIRE 

MON CAPITAINE 


SOUVENIRS DE
LA BLANQUILLA
2018



dimanche 13 septembre 2020

IL ETAIT UN MARIN

QUAND JE SERAI GRAND

JE SERA MARIN
MARIÉ AVEC LA MER..



Je connais un marin


Que la mer a usé
Comme ces rochers bruns
Qui traînent leurs flancs
Aux abords du littoral battu  
 
Je connais un marin
Que les vents ont séché
Comme ces oursins blancs
Qui perlent le rivage
Et n’ont plus de piquants  
Je connais un marin
Que le sel a rouillé
C’est une ancre qui sait
La mâchoire des cayes
Et le goût de la vase
Je connais un marin
C’est une corde hirsute
Chantant la force
Et les poids des marées
Dans les sennes gonflées
Et les courants du sud
Je connais un marin
Que le temps a rongé
C’est un aviron blanc
Qui rappelle la houle
Et l’odeur des casiers
Je connais un marin
Que la mer a taillé
C’est un homme rugueux
A l’encontre des vents
Comme ces récifs bruns
Du littoral battu
Poème de Raymond Joyeux, poète saintois, « music », Joyeux du cocotier


Le grand large commence dans la tête. A partir du moment où, depuis le bord, on regarde le large, qu'on voit la ligne d'horizon et qu'on se demande ce qui est derrière et quand on commence à avoir envie d'aller voir. C'est le grand large de la tête parce que c'est de l'imaginaire. 
Isabelle Autissier

samedi 12 septembre 2020

PENSÉES







Au début je suis entrée dans un tunnel sombre dont je ne voyais pas l’issue.
Je marchais dans le noir de ma solitude sans voir où je mettais les pieds. Ce tunnel semble interminable. Je doute même de pouvoir un jour en sortir.
J’aimerais voir l’horizon, le petit point lumineux de la sortie.
Chaque jour je l’espère. En vain !

Et puis un jour, un mot, une phrase, un sourire m’obligera à me retourner. Et je me rendrai compte à cet instant que je marchais à reculons, le regard fixé sur mon passé.
Ce jour-là je m’apercevrai que je suis déjà dans la lumière


ET J’AURAI GRANDI à TRAVERS CETTE EPREUVE !
 






















.



IL Y A UN AN...TRISTE ANNIVERSAIRE








 





porté disparu, 
perdu en mer, lui qui s'était si souvent perdu dans le silence de la mer parce qu'il était heureux d'y vivre et qu'il ne craignait pas d'y mourir. 




Après une transatlantique est-ouest en 2002 suivie d’un retour via les Antilles, les Bermudes et les Açores Jean et Barbara sont repartis en 2005 profitant de la retraite cette fois … 
Leur bateau : un catamaran de 44 pieds pour le plaisir , la vue à 360° sur la mer et des mouillages grand confort.
Il vient de Sud-Afriquie !
C'est pourquoi AFRODITE  s'écrit avec un F...








SOUVENIRS DE NAVIGATION...


La nuit tombe, assise sur le roof de mon Afrodite je regarde la pénombre s'installer. Il fait un petit vent délicieusement frais, ça fait du bien.
Un petit vent, pour nous voileux, voyageur, c'est un appel à remonter l'ancre, à hisser la gv et à se préparer à bouger...

Ah, l'appel du large, des nuits de quart, de l'océan avec lequel composer, être à  son écoute, interpréter les signes, anticiper ses humeurs, ressentir le bateau de tout ses sens, ses vibrations, son mouvement, le clapot ou les coups de boutoirs, le surf ou au contraire remonter face aux vagues, au vent, contrarier sa nature, vague après vague, lentement avancer ou au contraire forcer l'allure. Cette symbiose avec la nature et notre être, heures après heures, jour après jour.
Contempler à longueur de temps les vagues, sans cesse changeantes, en direction, en hauteur, croisées ou déferlantes, se retrouver dans la pétole et pouvoir enfin se relâcher.
La nuit, chercher entre les étoiles les nuages d'orage qui vont nous bousculer, sentir le vent monter, le bateau accélérer, tout à coup tout s'agiter, prendre un ris ou deux ? la mer monte, il fait nuit, on perçoit la taille des vagues à l'angle du tanguage, ou au reflet de la lune sur la crête qui déferle, ou encore juste derrière le feu de navigation arrière. Tout à coup on fait encore plus corps avec son navire, il nous habite, il est une extension de nous nous-mêmes, on est lui,  ou plutôt elle, car mon Afrodite est une fille.... On guette, les sens acérés, ce qui va lâcher, le pilote ? une écoute ? une drisse, le lazy ou un hauban ?
Quels moments de vie intense, notre vie entre nos mains pour moitié seulement, c'est un pari, une roulette, un travail en amont qui va être récompensé ou sanctionné, une rage de vivre et une décision personnelle d'y être. Il faut maintenant assumer et assurer, pour soi, pour les autres, pour arriver. Bien sûr une transat c'est aller dans le sens du vent, du courant, Bombard l'a fait dans un radeau ! mais nous on y est, on est là, c'est notre tour et on est seul, certains ne sont pas arrivés et on le sait, c'est un pari, une confiance en soi, en son extension, notre bateau, notre vie. Je suis assise là sur mon roof, il fait nuit et Goldman chante dans mes écouteurs, je suis contente  d'être là, fière, humble bien sûr, le pari est avec soi d'abord. On ne sera plus jamais les mêmes, c'est ma petite pierre à mon édifice intérieur, ma construction intime.
Quel bonheur, chaque jour, chaque instant, en ces moments là on est "habité"...

Pour se réinventer...