mercredi 17 janvier 2007

STE LUCIE

Construire sa vie, c'est pas facile tous les jours à Sainte Lucie



Sainte Lucie est une île pauvre comme la plupart de ces bouts de terre dispersés dans la mer des Caraïbes. A notre arrivée à la baie cochon, un garçon est arrivé sur son canot pneumatique rapiécé. Il nous propose un coup de main pour amarrer Kakao à la bouée sécurisée qui nous permettra de passer une nuit tranquille. C'est le moment de la rencontre avec Geno, garçon de 20 ans dont le travail consiste à aider les plaisanciers à amarrer leur voilier. Il fait partie de ceux qu'on appelle communément ici les 'boat boys'. Pour quelques Biwee (la monnaie nationale, des dollars caraibiens), il vous donne un vrai coup de main. Ces congénères sont souvent très pressants voire agressifs et envahissants. Geno, est tout sourire, un mélange de fausse candeur et de débrouillardise, il est très empathique, soucieux des besoins de ses clients. Dès le départ, nous l'avons eu dans la peau et avons décrété qu'il serait notre seul interlocuteur. Il nous raconte sa vie, la pauvreté de son village, l'absence de perspectives professionnelles dans cet île complètement perdue. Pourtant, il ne manque ni de talent, ni de compétences comme il le démontrera le lendemain dans le cadre de l'excursion que nous lui avons demandé d'organiser.
Demandeur, comme tous ses semblables, de ti punch pour se réchauffer (il a froid sous la pluie battante), il met tout en place pour la visite du volcan, des cascades sulfureuses et des bains.
La relation est saine, clairement cadrée dès le départ et il assume parfaitement sa mission.
Toujours souriant, écoutant Bob Marley sur son Ipod fêlé, il nous avoue son inscription sur Facebook. Drôle de vie où le dénuement côtoie l'affiliation aux nouvelles technologies. Quand on lui parle politique (on ne se refait pas), il nous dit que les politiciens sont d'abord là pour se servir et non pour servir leur pays. Les villas somptueuses sur la falaise font désordre à côté des maisons miteuses ou des bidonvilles à la campagne que nous croiserons. Apparemment, l'alcoolisme est endémique à grands coups de rhum agricole et de citron vert. Pourtant, Geno ne nous a laissé aucun malaise, une relation authentique, cordiale et simple durant notre périple au volcan, que nous raconterons dans le prochain billet.
Quand je vois le potentiel de Geno, c'est moi qui suis un peu mal à l'aise. Je ne peux m'empêcher de discuter avec lui du développement de son affaire, des perspectives qu'il pourrait essayer de lui donner, en créant, par exemple des cartes de visite (il a un PC) qu'il distribuera aux plaisanciers pour présenter ses services ou encore une prestation complètement intégrée (avac les visites, le restaurant) pour améliorer la valeur ajoutée de son activité.

samedi 6 janvier 2007

SAINTE LUCIE

Construire sa vie, c'est pas facile tous les jours à Sainte Lucie

Sainte Lucie, quelques images matinales




 
Sainte Lucie est une île pauvre comme la plupart de ces bouts de terre dispersés dans la mer des Caraïbes. A notre arrivée à la baie cochon, un garçon est arrivé sur son canot pneumatique rapiécé. Il nous propose un coup de main pour amarrer Kakao à la bouée sécurisée qui nous permettra de passer une nuit tranquille. C'est le moment de la rencontre avec Geno, garçon de 20 ans dont le travail consiste à aider les plaisanciers à amarrer leur voilier. Il fait partie de ceux qu'on appelle communément ici les 'boat boys'. Pour quelques Biwee (la monnaie nationale, des dollars caraibiens), il vous donne un vrai coup de main. Ces congénères sont souvent très pressants voire agressifs et envahissants. Geno, est tout sourire, un mélange de fausse candeur et de débrouillardise, il est très empathique, soucieux des besoins de ses clients. Dès le départ, nous l'avons eu dans la peau et avons décrété qu'il serait notre seul interlocuteur. Il nous raconte sa vie, la pauvreté de son village, l'absence de perspectives professionnelles dans cet île complètement perdue. Pourtant, il ne manque ni de talent, ni de compétences comme il le démontrera le lendemain dans le cadre de l'excursion que nous lui avons demandé d'organiser.
Demandeur, comme tous ses semblables, de ti punch pour se réchauffer (il a froid sous la pluie battante), il met tout en place pour la visite du volcan, des cascades sulfureuses et des bains.
La relation est saine, clairement cadrée dès le départ et il assume parfaitement sa mission.
Toujours souriant, écoutant Bob Marley sur son Ipod fêlé, il nous avoue son inscription sur Facebook. Drôle de vie où le dénuement côtoie l'affiliation aux nouvelles technologies. Quand on lui parle politique (on ne se refait pas), il nous dit que les politiciens sont d'abord là pour se servir et non pour servir leur pays. Les villas somptueuses sur la falaise font désordre à côté des maisons miteuses ou des bidonvilles à la campagne que nous croiserons. Apparemment, l'alcoolisme est endémique à grands coups de rhum agricole et de citron vert. Pourtant, Geno ne nous a laissé aucun malaise, une relation authentique, cordiale et simple durant notre périple au volcan, que nous raconterons dans le prochain billet.
Quand je vois le potentiel de Geno, c'est moi qui suis un peu mal à l'aise. Je ne peux m'empêcher de discuter avec lui du développement de son affaire, des perspectives qu'il pourrait essayer de lui donner, en créant, par exemple des cartes de visite (il a un PC) qu'il distribuera aux plaisanciers pour présenter ses services ou encore une prestation complètement intégrée (avac les visites, le restaurant) pour améliorer la valeur ajoutée de son activité.