lundi 30 juin 2008

MOCHIMA ET PLC



Départ après avoir fait l’appoint d’eau et de carburant. On croit rêver : ici l’eau coûte plus cher que le mazout. Environ 100L de mazout et 33L d’essence nous coûte 9.500 bolivars, soit environ 3,5 euros. Et encore, on n’a pas bénéficié du tarif local, mais de celui appliqué aux bateaux étrangers. A ce prix, on aimerait remorquer un énorme tanker ! Pas étonnant que beaucoup de pêcheurs vénézuéliens fassent du trafic d’essence contre du matériel hifi ou électroménager, avec les Antilles françaises ou néerlandaises.
Journée de courte navigation, sans vent, sous soleil de plomb. On déteste naviguer au moteur (je n’aime pas ça non plus, ça fait du bruit et c’est souvent moins confortable), mais il se console avec une belle prise : une dorade coryphène. On en mange la moitié de suite, crue, avec citron et sauce soja. L’autre moitié sera mangée cuite le soir. On s’est arrêté dans la grande et belle baie de Mochima, très verdoyante. On en fait rapidement le tour le lendemain matin, à la voile, sous une petite brise. Ca fait du bien tout ce vert après des mois de terre rouge et sèche. Ici, la pluie tombe en suffisance pour que poussent herbe, plantes, et même arbres. On sort de la baie par un long chenal et on ancre quelques heures juste à l’extérieur, au creux de l’îlot de Garrapata. On plonge sur le récif avec mpt (masque, palmes et tuba). Le corail est très beau, parsemé de roses de corail dont les tons se déclinent du bleu pâle au rose saumon en passant par le bleu turquoise et le bleu roi. On poursuit ensuite notre route en longeant les falaises de la côte. Elles sont très découpées et abruptes. Nous allons jusqu’à El Tigrillo, et nous choisissons un petit mouillage sauvage et isolé. Nous y sommes seuls. Nous oublions un peu les conseils de prudence qui recommandent de naviguer, et surtout mouiller, au moins à deux bateaux. Le coin est un peu perdu, nous n’avons vu que quelques baraquements de pêcheurs de-ci de-là. Nous sommes en vue des petites îles Caracas, mais encore loin de Puerto la Cruz, ville de tous les dangers. Christian passera tout de même la première nuit dans le cockpit. Mais il n’y a ici effectivement que du calme, des fonds marins magnifiques et quelques pêcheurs au loin. Le lendemain, nous plongeons en snorkeling autour d’un îlot au milieu de la baie. Pas loin de nous, des dizaines de dauphins apparaissent, bondissants. Nous grimpons dans le dinghy, essayons de nous en approcher. On aimerait nager avec eux. Mais ils ne sont pas d’humeur ludique et ils ne se laissent pas approcher de tout près. Dommage !
Nous passons quelques jours là à jouer les Robinson, puis il nous faut poursuivre notre route vers Puerto la Cruz.
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Puerto la Cruz, c’est l’occasion d’un gros avitaillement, car il nous manque beaucoup de choses à bord, y compris des produits de base tels que farine, lait, œufs, jus…


 la marina Amerigo Vespucci à Puerto la Cruz

La belle lagune de Puerto la Cruz et ses constructions chics mais un peu kitsch, pour Vénézuéliens fortunés...