L’ARCHIPEL DES ROQUES
Nous avons fait une belle traversée de la Blanquilla aux
Roques en vingt heures, et Barbara a pris plaisir à barrer cap sur l’entrée de
Sébastopol, ne craignant qu’une seule chose : arriver trop tôt, avant le
lever du jour, bien que maintenant des bouées (même lumineuses) marquent très
bien l’entrée du chenal. Les deux barrières du reef entre lesquelles il faut se
faufiler impressionnent toujours autant cependant !
Point GPS d’entrée par la passe sud des Roques, dite de Sébastopol
11°46 682 N / 66°35 0 W
Comme vous le voyez, nous avons gagné et de l’Est et du Sud
par rapport à la Martinique !
Une fois engagés dans le chenal de Sébastopol (il faudra que
je creuse pour connaître l’origine de cette étrange appellation ??...) et
après une veille attentive pour repérer à vue les éventuels bancs de coraux et
autres « patates », nous avons jeté l’ancre sous l’ilot de Buchiyaco
où nous avons traîné deux jours…bonne pêche et dîner sur Afrodite avec Nicole
et Michel qui eux avaient été pêcher des bulots sur la côte au vent.
Buchiyaco n’est constitué que d’un gigantesque bouquet touffu
de mangroves où les pélicans mènent le bal !
Hier Jeudi 14 juillet nous avons remonté en deux heures le
chenal de Sébastopol pour aller jeter l’ancre à Gran Roque, l’île-capitale de
l’archipel. Le capitaine a eu du souci à enrouler le génois et quand il a eu donné
du mou dans l’écoute, il a eu deux doigts de la main gauche qui on été avalés
par le winch…Aïe !
Ça a pissé le sang mais pas le temps de pleurer il fallait
continuer la manœuvre , moi à la barre à rester boute au vent, lui à l’avant à
affaler la voile ! Michel est venu donner un coup de main pour dérouler l’enrouleur
mécaniquement, puis l’infirmière a joué au docteur…Coalgan, désinfectant,
pansement, Surgifix…+ 1g d’Efferalgan…(ce
n’est rien comparé aux infos des attentats de Nice qui nous ont absolument
abasourdis…)
Ici aux Roques nous avons le choix parmi une trentaine d’iles
et d’ilots ! Donc de quoi trouver un mouillage perso ! Cet été ce
n’est pas la grande affluence, nous n’étions que deux plaisanciers français à
l’arrivée, maintenant sont arrivés un cata
ainsi qu’un Amel français. Mais c’est loin d’être la foule que nous
avons connu les années passées ! D’aout à octobre c’est la période idéale
au pont de vue de la météo, les alizés
sont plus calmes ici et normalement nous sommes « hors zone
cyclonique »…Notre ennemi serait même plutôt l’anticyclone des Açores
d’Atlantique qui lorsqu’il est puissant peut envoyer des alizés forts… Nos
alliés seront par contre les fronts froids, car lorsqu’ils sévissent dans le
nord de la mer des Caraïbes, ils coupent la puissance de cet anticyclone et les
alizés sont plus légers le temps de son passage. Il faut donc bien lire les
fichiers météo (weatherfax) et décoder tout ça, sans oublier le passage des
ondes tropicales tous les trois-quatre jours à peu près( apportant de la pluie).
Vendredi 15 nous sommes allés à terre pour faire
les « formalités », après avoir été changé nos dollars contre des
bolivars ( au change de 1 $ pour 800 Bs) chez le pharmacien(qui ne prend plus
les euros). La dévaluation de la monnaie est fulgurante !
L’ile est minuscule mais cela nous a pris quand même la
matinée ! il y a quatre bureaux différents ! et ces « visites de
courtoisie » doivent se faire dans un ordre précis :le premier bureau
se trouve au nord-ouest de l’ile, et la visite se termine selon une ligne
droite parcourue à pied dans les rues de sable (comme aux iles du Cap Vert) jusqu’au
sud-est de l’ile…
Les 4 bureaux dans
lesquels il faut se présenter sont, dans l’ordre :
è La guardia costa
è La oficina del Parque Nacional
è La guardia nacional
è L’aéroport (guichet
« embarcaciones »)
On ne sort le portefeuille que pour les 3° et 4° étapes
(cette année ils nous ont demandé 100 $ pour les quinze jours du Parc et nous
avons refusé, c’était 10$ l’année dernière…), sinon pour la
« entrada » on a payé 9000 Bs (soit un peu plus de dix euros, y
compris les frais de la sortie) . Nos passeports ont été dûment tamponnés,
mais quelle galère…Patience et sourires sont les meilleurs alliés dans ce
marathon administratif, sous un soleil de plomb (mais les bureaux sont
climatisés).
Il y a eu un petit problème car notre sortie
(« zarpe ») de Martinique indiquait comme prochaine escale
« Venezuela », sans mentionner Gran Roque (il n’y a pas d’autres
options à la capitainerie du Marin que le nom du pays) et là un zélé a voulu
faire le malin, mais ça n’a pas fait long feu…L’entrée que nous avons fait ici
devient donc une entrée nationale du coup ! Ils ont tergiversé puis c’est
passé.
Ensuite lundi nous aurons notre tampon de sortie
(« salida ») et serons donc déclarés « en transit » s’il y
a un contrôle aux Avès.
Il y en a qui ne se plient pas à ces contraintes et qui
débarquent à Gran Roque, visitent les posadas colorées sans aller voir les
moustachus des bureaux. Nous nous sommes présentés de notre propre décision,
nous sommes en règle, si nous sommes contrôlés ensuite aux Avès, nous dirons
que nous sommes en transit pour Bonaire…(il n’est d’ailleurs pas exclu que nous
allions à Bonaire, si les vivres venaient à manquer…)
Hier aussi vendredi, dans l’après-midi, c’était l’arrivée
de la lancha de ravitaillement de l’ile ! ce n’est pas ici que l’on peut
faire un gros approvisionnement… et les livraisons par lanchas ne se font ni à
un rythme régulier ni à un jour précis ! Nous avons donc pris place dans
la file d’attente mais n’avons pas pris grand-chose, une folie du capitaine
cependant pour une énorme meule de fromage ! tous les sous y sont passé,
il va falloir rechanger encore 20 $ !